#02 – D’où vient le mouvement ?
proposée par Capucine Bremond
Diffusée le 14 décembre 2018
D’où vient le mouvement quand il passe par nous ? Comment s’expriment nos désirs et nos besoins ? Ceux qui vous donnent envie de bouger, de danser, ou de tout arrêter. J’ai posé cette question à Agnès de Lagausie, Pierre Alain Pérez et Skander Bernard.
Allez-vous vous lever tout de suite si vous avez soif ? ou allez vous attendre une soif plus impérieus e ? Quels types de mouvements sont les vôtres ? Vous sentez-vous calme ou agité là maintenant ? Est-ce à peu près égal entre ce que vous ressentez à l’intérieur et vos mouvements visibles ? Que se passe-t-il quand vos gestes sont empêchés ? Où part s’exprimer le mouvement dans ce cas, quand vous vous empêchez de bouger ? Pouvez-vous maîtriser vos mouvements ou au contraire, sont il tellement réactifs que vous ne pouvez rien en percevoir ?
Non pas qu’on ne soit jamais vraiment décideur conscient de son mouvement, puisque le mouvement nous échappe et s’exprime avant même qu’on ait eu l’occasion de lui attribuer du sens. Mais je ne crois pas que nous soyons pour autant des automates dans un mécanisme géant de planètes qui tournent en rond. Si c’est le cas, je bouge parce que tu as enclenché le geste qui me fait réagir, sans aucune conscience, par pure réaction instinctive. En gros, je frappe ou je caresse en fonction de la pluie et du beau temps.
Mais, si le mouvement passe par nous, comment le laissons nous passer, circuler ? Peut-on l’ajuster, le façonner, ou simplement l’observer ce mouvement, le ressentir ? En biologie, on considère souvent que l’homme est interconnecté avec son environnement. L’homme, ou la femme, n’a pas complètement le choix de cet environnement qui l’impacte, je mange les fruits qui sont à ma portée, et si il n’y a plus de fruits car la neige a tout recouvert pour une durée indéterminée, je chasse le cerf qui s’offre à moi, la neige me donne froid et me fait me recroqueviller par mouvement instinctif, mais l’homme, ou la femme, a le choix de ce qu’il regarde, et en orientant son regard, il sélectionne, il filtre, et donc il bouge, il modifie et crée son environnement. Je ne me sens pas toujours en harmonie avec mes mouvements dans la vie au point des les oublier complètement. Lorsque c’est le cas, je peux porter un certain regard sur mes mouvements. Un regard qui me fait sentir vivante, ou un regard plus lourd qui m’entrave. Même si je ne décide pas de tout dans mes mouvements, puis-je entretenir une relation particulière avec eux ? Nous poserons la question ce soir à des chorégraphes, des danseurs et danseuses, des pédagogues du mouvement.
Les invité-e-s
- Pierre Alain Pérez, ancien danseur qui a fait partie du corps de Ballet de l’opéra de Paris et a participé à plusieurs ballets de la scène internationale. Pierre Alain exerce aujourd’hui en tant qu’Hypnologue. Il est fondateur des Hypnos du Cœur, une association d’intérêt général qui accompagne les personnes en arrêt dans leur vie afin qu’elles retrouvent le chemin de l’emploi.
- Skander Bernard exerçait en tant qu’Ingénieur dans le milieu de l’énergie. Il est aujourd’hui Enseignant de la méthode Feldenkrais, méthode qui nous apprend à bouger. En tant que grand agité il pratique intensivement le yoga, le vélo, et le basket. Vous le rencontrerez lors des cours ou des stages de l’association « changement en mouvement ».
- Agnès de Lagausie est danseuse contemporaine de la compagnie Ingeborg Liptay. Elle a la chance de danser depuis toujours et travaille depuis 26 ans auprès d’Ingeborg Liptay. Aujourd’hui elle transmet et fait vivre les pièces d’Ingeborg, et elle enseigne dans une école sur Toulouse qui prépare des enseignants. En ce moment, elle danse une pièce intitulée « guérir la guerre, guérir la guerre en nous »
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