Vous écoutez Cause Commune 93.1 FM ou bien cause-commune.fm et c'est le moment à corps au corps. On revient à l'événement et puis après on va passer au déroulé avec les personnes proches ou les personnes qui veulent parler, qui veulent partager un texte en premier, puis les associations, les collectifs et puis on finira. On finira... Et on finira par la lecture des... Le moment de recueil. Alors c'est une journée internationale de mémoire et de recueillement, le 20 novembre, qui se déroule dans le monde entier. Donc de recueillement pour les personnes trans qui ont perdu la vie en raison de violences, de discriminations. C'est un jour pour se souvenir, pour honorer leur vie, désolée. C'est aussi un jour pour réfléchir aux défis, la fracarité massive, les violences de genre, les violences familiales, les violences conjugales, les problèmes liés à la consommation de drogue, le mauvais accompagnement par les pouvoirs publics, la criminalisation du travail du sexe. Chaque année, la vie des personnes décédées nous rappelle que ces morts ne sont pas de fatalité individuelle, mais relèvent de mécanismes systémiques. Et donc le tidor, c'est un moment complexe où se mêlent plein d'émotions, tristesse, colère, deuil, mais aussi courage, solidarité, envie de lutter. C'est un moment où on apprend à transformer le deuil en force, à transformer la tristesse en colère. C'est aussi un moment pour relaniquer nos droits, pour rendre visible que nos vies sont importantes. C'est une journée pour appeler que toutes les identités trans, binaires, non binaires, de toutes les cultures méritent dignité, tolérance, respect et que nos existences sont multiples et toutes légitimes. En nous rassemblant ici, place de l'hôtel de ville, nous reconnaissons aussi le chemin parcouru, la possibilité de parler publiquement au centre de la ville et d'avancer, arracher. Le tidor nous rappelle qu'on est à la fois au début de la libération et encore très loin d'où on devrait être. Pour traverser ce moment, nous avons la chance d'être entouré de nombreuses voix, celles de la communauté, des collectifs, des associations, des personnes qui les vivent, celles à la réalité, qui les portent mieux que quiconque. Et aujourd'hui, ce sont ces voix que nous allons écouter. Bonsoir tout le monde, merci d'être venu en nombre, ça fait plaisir surtout aujourd'hui. Alors moi je vais vous parler du patchwork des noms pour ceux qui sont tout derrière, je vous inviterai après à venir observer ce patchwork. Parce qu'aujourd'hui, pour le tidor, nous présentons ce patchwork des noms, patchwork qui a été fait au past, fait avec les amis du patchwork. C'est un patchwork unique, construit pour garder la mémoire des personnes transdécédées, des vies fauchées par la transphobie, par la violence sociale, institutionnelle, policière et par l'abandon politique. Dans le contexte actuel où les droits sont fragilisés, où les discours anti-trans gagnent du terrain, où la violence se banalise, ce patchwork devient un acte de résistance. Chaque nom ici rappelle que l'effacement n'est pas une théorie, il tue. Que l'exclusion n'est pas un débat, c'est une réalité. Et que nos mortes, nos morts ne doivent jamais devenir des chiffres. Associer ce patchwork à cette journée, c'est dire clairement que nos communautés se tiennent debout, ensemble malgré tout. Nous le présentons pour honorer nos mémoires, pour dénoncer les violences qui les ont emportées et pour rappeler aux institutions que leur vie aurait pu être sauvée. Le patchwork est notre réponse collective, un refus de l'oubli, une preuve d'amour et un engagement communautaire. Pour que leur nom reste visible, pour que nos luttes restent vivantes. Merci. Je vais vous parler de mon ami Gérard. C'est un ami que j'ai rencontré au collège et on l'a tout de suite accroché. On ne s'est pas quitté pendant le lycée. Il était drôle, passionnant et passionné. On a grandi et évolué ensemble dans un groupe d'amis et on s'est ouvert les uns aux autres sur nos genres et nos sexualités. Il nous a aidés à nous découvrir, il avait la discussion facile sur plein de sujets. J'aimerais le remercier pour ça, pour nous avoir aidés à nous comprendre et à nous accepter. Mais si je vous parle aujourd'hui de lui, c'est que je ne peux plus lui dire tout ça de vive voix. Parce que Gérard est mort. Il s'est ôté la vie le 6 septembre 2024. Sa gentillesse et ses blagues cachaient une famille intolérante qui ne l'a jamais respectée. Violence, agression depuis l'enfance, rabaissement quotidien sur son physique, sur son attitude, sur tout ce qui faisait de Gérard son essence. Et elles étaient psychophobes et transphobes. Car oui, Gérard était un transpédé, neuroaï et anarchiste et ça, sa famille ne l'a jamais attaqué. Ils ont laissé Gérard dans une précarité financière terrible. Aujourd'hui, je suis en colère. Un an après que Gérard nous ait quitté, je le suis toujours. Pas contre Gégé qui a décidé