Eh bien, bonjour ou bonsoir à tous. Vous ne savez jamais trop à cette heure-ci de la journée ce qu'il faut dire. On va commencer, du coup, cette table ronde qui s'appelle « S'inspirer de la ruralité pour aménager, s'aménager ». Déjà, mille merci d'être venus en nombre. On va essayer de garder une grande partie de plage de questions-réponses, parce que je devine que vous êtes venus avec des questions pour nos invités, donc on s'arrête à garder une bonne partie là-dessus. Peut-être quelques mots avant de commencer. Moi, je m'appelle Samuel Chabré, je suis chroniqueur pour un média qui s'appelle Pioche Magazine, qui parle de culture et d'écologie. Je suis aussi arrivé ce matin d'un petit village qui s'appelle Ambierle, qui est à côté de Rouen, où on a confondé avec mes parents et d'autres, un tiers-lieu paysan. Donc voilà, c'est pour ça qu'on m'a fait venir pour présenter un tout petit peu ça. On s'est dit, bon, au moins, ce sera un peu le local de l'étape avec les autres personnes. Ce qui est assez marrant, peut-être, dans la mini-histoire, un peu le petit off de cette table ronde, c'est qu'on avait un petit peu oublié ce sujet-là. Donc d'un coup, boum, on l'a un peu rassemblé dans une seule et même table ronde. Pareil, peut-être pour poser un tout petit peu le décor. Moi, ce qui est marrant, quand j'ai lu S'inspirer de la ruralité pour aménager, ce que j'ai trouvé marrant, c'est déjà, je me suis dit, tiens, à nouveau, il y a ce sujet-là qui revient un peu comme une antenne. On sait que c'est vieux, comme le système industriel et la création des métropoles, cette espèce de, est-ce qu'il y a un urbain, est-ce qu'il y a un rural, qu'est-ce qui est le rural, qu'est-ce qui est l'urbain ? Et on aime cette question-là, surtout, depuis qu'il y a la montée du RN, on voit bien que ça excite un petit peu plus les gens. Peut-être aussi, pour commencer, pour poser un tout petit peu le décor, moi, effectivement, j'avoue que ça m'a fait un petit peu rire. Je me moquais quand même quand j'ai vu la ruralité, parce que bon, entre moi, le petit blé d'où j'ai grandi et d'où je viens depuis ce matin, qui est à côté de Roane, au nord de la Loire, entre l'invité qui était là tout à l'heure, qui parlait de la Côte-Basque, entre, on va dire, la Picardie et entre la Haute-Savoie, ce qu'on voit bien, c'est qu'il n'y a pas une ruralité, mais il y en a plusieurs. Ça, c'est quand même hyper important de le dire. Alors, on sait bien que, vu de Paris, il y a la Provence et puis il y a... Et donc, du coup, on sent bien que c'est presque le même continuum un peu médiatique à chaque fois, la même facilité de venir lisser une partie de cette espèce de grand ensemble où vit à peu près un tiers des Français. Ça, déjà, c'était un petit peu important de pouvoir le noter. Par contre, quand on sort de la vision un petit peu fantasmée de cette ruralité avec ces gens qu'on ne connaît pas, qui vivent, etc., ce qui est un petit peu intéressant de noter, et ça, c'est la Cour des comptes qui le dit dans un récent rapport, c'est que c'est un des endroits, enfin, ce sont des territoires, ils parlent des territoires ruraux, où il y a eu la plus grande déprise, enfin, on va le dire, le plus grand recul, c'est les mots de la Cour des comptes, donc ça me fait toujours un peu rire, de services publics. Voilà. Et donc, du coup, finalement, quand on creuse un tout petit peu cette question, et c'est peut-être un peu la question qu'on va traiter avec cette table ronde-là, non pas tant d'une spécificité d'une ruralité fantasmée, mais de se dire, bah tiens, ces territoires-là, ils posent un certain nombre de questions, et où les acteurs et actrices qui sont là apportent un certain nombre de réponses ou, en tout cas, viennent questionner un peu plus fort la façon qu'on a eu de construire une partie de la société française. Parce qu'effectivement, on le voit bien, il y avait encore un article dans le monde, là, d'une spécialiste justement de la ruralité au monde qui s'appelle Camille Bordenet, qui écrivait encore sur la désertification médicale et notamment la fermeture massive des pharmacies. C'est la dépendance à la voiture. Ça, je pense qu'on l'a vu, tout le monde l'a vu avec les Gilets jaunes. Voilà, donc en fait, il y a un certain nombre de questions, on va dire, radicales. On pourrait même presque dire d'ailleurs que ça fait partie des endroits où on peut observer, peut-être encore un peu mieux qu'à d'autres endroits en France, peut-être que dans certaines métropoles, les limites d'un modèle qui a été choisi. Voilà. Et ce qui est intéressant, c'est que, ben, que ce soient les limites du système agro-industriel, que ce soit la difficulté à se loger sur la côte basque, tout d'un coup à avoir accédé à la propriété privée ou que ce soit des endroits qui sont désertifiés parce qu'il n'y a plus rien et tout ferme. Et ben là, on a trois acteurs et actrices qui sont là ce soir et qui, chacun, chacune, un bout du p