Rayons Libres sur Cause Commune. L'idée, c'est que toutes les personnes qui peuvent faire du vélo le fassent. Et il y a encore de la marge. Je pense que le vélo, c'est tellement un outil qui rend libre. Rayons Libres présenté par Jérôme Sorel sur Cause Commune. Bonjour à tous, bonjour à toutes. Cette émission n'est pas en direct. On va parler de l'évolution d'une société par le prisme du vélo. C'est avec mon invité au téléphone. Vous êtes sur Cause Commune, c'est le moment de Rayons Libres. Mais avant de socialiser, je m'adresse à toi qui nous écoutes. Merci pour ta fidélité, tes messages, tes commentaires, tes suggestions. Merci pour tes likes sur les réseaux, sur les plateformes d'écoute. Ça nous aide évidemment à émerger. Merci aussi à l'équipe de Cause Commune. Un espace où l'on peut parler des biens communs, une proposition sur la bande FM. Alternative aux propos mainstream, un endroit précieux dont il convient de prendre soin. Revenons à nos vélos. Je crois qu'on peut essayer d'analyser le vélo, les cyclistes, les usages du vélo, qu'on peut tenter de tirer de grandes tendances, qu'il y a des signaux forts et des signaux faibles. Je crois, malgré tout, et on en parlera avec mon invité de jour, que la vérité pour l'une ne sera pas la vérité pour l'autre. Même moi, je crois, à pratique du vélo au quotidien, qu'il y a cinq grandes raisons qui se dessinent. J'ai eu l'occasion de le mentionner dans mon livre Vélotafe, mode d'emploi du vélo au quotidien, de le dire aussi à ce micro. Il y aurait cinq grandes raisons pour adopter le vélo au quotidien, ou presque, l'économie, l'écologie, le bien-être physique et mental, le pragmatisme, et enfin, être dans l'air du temps. Derrière ces cinq grandes raisons, j'ai l'intime conviction que le vélo, on s'y met pour des raisons qui sont très personnelles et très intimes, que le vélo, on ne veut pas le considérer aussi pour des raisons très personnelles et très intimes. Elle serait regroupée dans une seule case. La peur, grande ou petite, légitime ou pas, temporaire ou permanente, à la fin, celles ou ceux qui ne pédalent pas, ils n'y vont pas par peur. Peur de l'inconnu, du changement, peur de ne pas y arriver, peur de souffrir, peur de tomber, la liste pourrait être très longue, peur du ridicule aussi, peut-être. J'évoque le mot case, est-ce que cela, la sociologie, les mettre dans des cases ou, au contraire, les ouvrir et les faire communiquer les unes avec les autres ? David Sayag, qui est au micro aujourd'hui, est sociologue, maître de conférences à l'Université Paris-Saclay et membre de l'équipe Corpse, Sport, Genre et Rapports du Pouvoir au CIA-MS. Il est l'auteur d'une thèse sur les socialisations cyclistes durant l'adolescence, il mène des recherches sociologiques consacrées au vélo. Je reçois aujourd'hui l'auteur de cet ouvrage, Sociologie du Vélo, paru aux éditions La Découverte, un livre d'une centaine de pages plus 20 pages de référence, un livre paru en octobre 2025, et on va se demander si la sociologie du vélo est une chose différente que la sociologie des cyclistes, si la sociologie du vélo en 2025 serait la même que la sociologie du vélo en 2015, par exemple, et si la sociologie du vélo en France serait la même en Allemagne, en Espagne ou plus globalement dans le monde occidental. Et finalement, la sociologie, c'est quoi ? Oui, j'ai eu peur de lire ce livre et finalement, j'ai bien fait de m'y mettre. Parlons un peu de la peur et beaucoup de nous tous, vous tous, celles et ceux qui pédalent ou pas. Bonjour David Sayag, merci infiniment d'être au micro avec nous aujourd'hui. Bonjour Jérôme Sorel. Alors et vous David, quand vous vous êtes attelé à l'écriture de ce livre, est-ce que vous avez eu peur de vous lancer dans un travail titanesque, peur finalement d'être peut-être incomplet ? Alors je n'ai pas eu peur de me lancer parce que les dimensions sociologiques du vélo constituent l'objet de recherche qui m'anime depuis plus de 12 ans et que j'entaine d'ailleurs aussi depuis plusieurs années à l'université. J'avais donc constitué une bibliographie très conséquente au fil des années, qui m'a demandé un travail titanesque et ce qui pour le coup m'a fait peur, que vous parlez de peur, c'est le fait de devoir synthétiser ma première ébauche de 450 pages en 128 pages parce que l'objectif de la collection repère de la découverte est de faire une synthèse compacte de la littérature scientifique sur un sujet. Et non, je n'ai pas eu peur d'être incomplet. J'ai parfois été frustré de devoir faire des choix et au fur et à mesure je me rendais compte que le rendu devenait plus accessible et plus digeste. C'est intéressant parce que l'ouvrage au départ fait en gros 450 pages et vous livrez un livre qui fait 120 pages si on intègre les références. Donc ça veut dire qu'il faut tailler dans le gras ? À un moment donné, il faut renoncer à des points ? C'est ça, il a fallu faire bea