Parles-moi d'IA. Mesdames et messieurs, bonjour. Je suis un super-ordinateur Karl, cerveau analytique de recherche et de liaison. C'est une machine qui refend les choses. On nous raconte n'importe quoi sur l'IA. Alors, qu'est-ce que tu en dis, Kit ? Moi, je n'en dis rien du tout. La créativité, elle reste du côté de l'humain. Parles-moi d'IA, présenté par Serge Abidmoul. Bonjour à toutes et à tous. Et oui, c'est bien moi qui suis au micro pour l'animation de cette émission. J'ai jamais fait ça, alors soyez très tolérants pour les nombreuses bêtises que j'ai sûrement accumulées. Aujourd'hui, on va parler de création avec des IA et en particulier, on va parler de création sonore en temps réel à l'aide d'IA générative. Waouh ! Et on fait ça avec une spécialiste du domaine, Ninon Devis Salvi, qui vient de soutenir une thèse d'informatique à l'IRCAM et à Sorbonne Université. Alors, accordez-vous 30 minutes pour interroger une nouvelle fois ce que provoque l'éruption de l'intelligence artificielle dans nos vies d'un point de vue social, culturel, éthique, technique, politique. Et aujourd'hui, même musical. Cause Commune, 93.1 FM. Vous êtes bien sur Cause Commune, la voie des communs, la voie des possibles. Vous nous écoutez sur le web cause-commune-au-singulier.fm et sur son app mobile. Sur la bande FM à Paris sur 93.1 et sur le DAB+, en podcast sur votre plateforme préférée. Chères auditrices et chers auditeurs, si vous appréciez Parles-moi d'IA, vous pouvez nous aider en likant et en partageant notre émission. Cela nous fait connaître que ça manipule les algorithmes et… C'est cool de manipuler un algorithme. Vous écoutez, parlez-moi d'IA. Quand je suis tombé par hasard sur le travail de Ninon de Visselvy sur l'utilisation de l'apprentissage profond pour la création musicale, j'étais totalement scotché. Ninon adresse directement des questions qui m'obsèdent et je ne suis pas le seul sur les rapports entre les IA et la création. Elle questionne les apports de l'intelligence artificielle dans notre démarche artistique. Mais attention, on est bien loin des conseries superficielles entre potes sur le sujet, l'approche est complètement scientifique. Ninon nous amène aux frontières de l'informatique, des neurosciences, de la philosophie, et tout cela dans un domaine qui la passionne car elle est aussi créatrice de musique. Alors, en voiture avec Ninon, chercheuse en informatique musicale et artiste pour un voyage à la croisée de la recherche académique, de l'innovation et de la création musicale. Bonjour, Ninon. Bonjour. Merci d'être avec nous en studio pour l'émission Parle-moi d'IA. Peux-tu nous dire rapidement quel est le parcours qui t'a conduit à une thèse d'informatique ? C'est bien ça. Et d'où tu viens ? D'où je viens ? J'ai un parcours très chaotique, mais je dirais qu'il commence très jeune. Lorsque j'ai commencé la musique, j'ai commencé par de la musique classique, j'ai fait du piano. J'en ai fait 10 ans. Et arrivé à l'adolescence, j'ai découvert la musique électronique. Là, ça a changé ma vie. Donc, je me suis lancée d'abord en tant que DJ et ensuite en tant que productrice de musique électronique. Donc, j'ai découvert les synthétiseurs, le monde fascinant de tous ces boutons et ces fils. Et en parallèle, j'ai continué dans la science parce qu'il me semblait essentiel d'avoir quand même un background un peu plus solide ou alors en tout cas sûr. Disons que se lancer en tant qu'artiste, c'est un peu délicat parfois. Voilà, donc j'ai fait plein de choses avant ma thèse. J'ai fait une préparation de matzpé, j'ai fait une école d'ingénieur, j'ai fait professeur en lycée, en université. J'ai fait un tour du monde et après, je suis tombée sur l'IRCAM. Et là, ça a été un peu la révélation de OK, enfin une opportunité de mêler et la créativité, notamment la musique et les séances. Et donc, j'ai fait le master de l'IRCAM qui s'appelle Atiam et ensuite ma thèse. C'est un sujet parfait, tu pourrais nous parler un peu de ta thèse. Qu'est-ce que tu as fait dans cette super thèse ? Alors, ma thèse, elle a beaucoup évolué. Je dirais qu'il y a un fil conducteur. C'est que quand je suis rentrée en Atiam, donc en master, c'était en 2019. Donc, à l'époque, l'IA, c'était pas du tout le boom qu'on connaît aujourd'hui. En fait, à l'époque, les algorithmes faisaient à peine des blip-bloop à peine audibles. Franchement, on n'aurait jamais pu imaginer en fait en arriver là aujourd'hui. Et je me souviens de mes cours d'informatique où on apprenait à l'époque à coder un peu des petites IA, etc., avec des résultats vraiment assez décevants. Et tout de suite, je me suis dit, mais pourquoi est-ce que personne n'a inventé un instrument de musique avec de l'IA dedans ? Donc, en l'occurrence, c'est un synthétiseur avec des IA dedans. Je suis allée voir mon prof de l'époque, je lui ai posé la question. Il m'a dit, mais c'est dur, c'est