Bonjour à toutes et bonjour à tous, c'est Liberté Sur Parole sur Cause Commune 93.1. Liberté Sur Parole, c'est une émission proposée et présentée par Eugénie Barbeza et réalisée par Gilles Brésard. Alors au programme de ce numéro de Liberté Sur Parole, j'ai le plaisir d'accueillir Lucille Quillet. Bonjour. Bonjour. C'est bien Quillet qu'on dit. Quillet, oui. Voilà, c'est ça. Alors Lucille, vous êtes journaliste, autrice, on se souvient qu'en 2020, vous avez publié un best-seller, le prix à payer, qui a été ensuite adapté en BD, c'est ça ? Oui, on l'a adapté avec l'illustratrice Tiffany Cooper en BD en 2024. C'est celui-là où il y avait un chat ? Non, il n'y avait pas un chat. Il y avait plein de choses, il y avait des chats, il y avait des lapins, il y avait des petits cupidons, les fesses à l'air, il y avait beaucoup de choses. Trôle de truc. Alors j'ai lu le livre, mais pas la BD. Mais ça tombe bien parce que ce n'est pas celui-là dont on va parler. On va parler d'un autre de vos livres, il y en a eu plusieurs, il est toujours question d'égalité homme-femme, il est toujours question de revanche des femmes et le dernier en date paru aux éditions qui libèrent, comme le président d'ailleurs, s'appelle « Méritante, comment le monde du travail trahit les femmes ? » Alors il est question, on parle beaucoup d'égalité salariale notamment, d'égalité des chances au travail, il y a même des indices qui ont été créés pour ça, comme moi, vous levez un peu les yeux au ciel, apparemment ça ne fonctionne pas très bien. Alors là, vous décryptez dans ce livre beaucoup d'idées reçues aussi sur le travail des femmes et ça c'est très important de le faire, on va le faire peut-être en introduction et puis surtout vous décryptez, alors ça c'est plutôt drôle quand on est des femmes et qu'on vit dans le monde du travail, plutôt tertiaire d'ailleurs, le monde des chemises et des cravates, et bien vous décrivez les stratégies, les comportements masculins pour parvenir et qui sont quand même très très bien vus, on va un petit peu rigoler ensemble en parlant des courtisans, de ceux qui se font du présentéisme acharné pour être vus du patron et de ceux qui comptent, enfin voilà, vous parlez des courtisans, c'est tout simplement les lèche-culs, mais ça fonctionne, des trucs que les femmes ont honte de faire, les hommes le font sans complexe et c'est assez rigolo, vous dites aussi le prix à payer pour les femmes de ces comportements et du fait d'être exclus du monde du travail et puis vous esquissez des solutions et en tout cas vous donnez des exemples de choses qu'on pourrait faire ou de choses qui marchent ailleurs, j'ai résumé, vraiment j'ai fait le plan là, mais on va y revenir tous ensemble, alors justement, le travail des femmes, on a trop tendance à croire que les femmes ont toujours été contenées au travail domestique, alors c'est pas vrai ? Non, c'est pas vrai, alors c'est un peu ambigu, parce que déjà, le premier chapitre, c'est sur l'histoire du travail des femmes que je trouve, on méconnait beaucoup et même moi qui écrit sur le travail des femmes, enfin voilà, qui écrit dessus depuis 10 ans, j'étais encore un peu bercée d'idées reçues, comme quoi on travaille depuis pas très longtemps, qu'on a vraiment le droit de travailler depuis les années 70, et qu'en fait cette idée-là, ce que j'appelle le mythe des débutantes, c'est très très pernicieux, parce que du coup, ça nous met dans une posture d'illégitimité, enfin, ou de novice, ça fait pas longtemps qu'on est là, on comprend pas trop encore comment ça marche, et puis on a eu de la chance d'être invité, donc c'est ce que je dis, prends le carton d'invitation, dis merci, souris, mais ne viens pas troubler la fête, ne viens pas remettre en question les règles du jeu, parce que ce monde-là, il est bien plus ancien que toi, et qu'en tant que femme, t'as la chance d'y être, parce que là, évidemment, à chaque fois, comme tout ce qui concerne les droits des femmes, on vient toujours nous parler de l'Afghanistan ou d'autres pays où on n'a pas ce droit-là, donc il faut pas déranger, sauf qu'en fait, les femmes ont toujours travaillé. Et ce qui est la vraie continuité, c'est que leur travail a toujours été sous-valorisé, sous-rémunéré, quand même cantonné au domestique, parce que c'était acceptable qu'elles travaillent, si c'était dans des secteurs une sorte d'extension du domestique, mais dans le monde extérieur. Donc, ça va être le soin aux autres, ça va être le textile, ça va être la cuisine, ça va être, voilà, le relationnel. Dans les campagnes, les femmes étaient aussi un peu dans les champs, elles étaient aussi à la basse-cour. Oui, alors après, voilà, il y avait une certaine répartition, mais en fait, les femmes ont toujours travaillé, sauf qu'avant, il y avait une, comment dire, le lieu de travail était le lieu de vie, donc c'était pas forcément vu comme ça. Une femme d'agricultrice, évidemment, elle est agricul