#HS – MAD PRIDE autonome parisienne ! Nous sommes vivants•x•es et nos joies sont politiques !
proposée par Corinne Leconte
Diffusée le 11 octobre 2025
(…) Nous revendiquons des lieux de soin dignes de ce nom, exempts de violence, et des lieux de répit, pour que l’alternative à l’hospitalisation ne soit plus jamais, pour aucun·e·s d’entre nous, ni la rue ni la prison. Nous revendiquons des lieux de socialisation et de lutte où construire collectivement nos dignités et nos joies. Nous revendiquons un monde enfin vivable, pour tous·tes.” Extrait du Manifeste / association Commedesfous / Changer le regard sur la folie
Contexte :
MAD PRIDE autonome, le 11 octobre 2025, cortège parisien, de République à La Bastille. Vous allez entendre les prises de paroles sur la place de La République et échanges avec des personnes que je remercie pour leur témoignages : Camille, Jacqueline, Marilyse, Chloé, Laurent et les autres ! C’est d’abord Nan Merci, philosophe, organisatrice et concernée, de l’association Comme-des-fous qui s’exprime officiellement, et les principaux membres du collectif d’organisation de cette première MAD Pride Autonome, dont vous trouverez pour beaucoup les liens, ci-dessous dans Pour aller plus loin. ” Faire communautés pour des soins communs et pour faire face à la violence systémique des hiérarchies et des dominations, penser un monde qui cesse d’isoler, de pathologiser, de néantiser (…) La loi euthanasie, y’en a marre (…) “.
À l’oreille
- Roberto Goyeneche – Balada para un loco
- Nan Merci, extrait de “c’est leur monde qui est fou pas nous” lundi-matin
- Treize – Aux rats
- Berrurier noir – Pavillon 36
- David Bowie – Rock’n roll suicide
Pour aller plus loin
- MAD PRIDE 2025
- Nan Merci – Manifeste / association Commedesfous / changer le regard sur la folie
- Nan Merci
- Association ADVOCACY
- Pair Advocacy
- Playlist musicale de Comme-des-fous
- Treize – Aux rats
- Radio-graphie
- La folie prend la rue !
- Clé autiste
- Queer Racisé.e.s Autonomes
- Groupe de paroles dépression DEP DEP – Porte de Montmartre – Porte de Vanves
À lire
- Psychiatrie et démocratie, de Franco Basaglia LOI 180 (1979)
- Désaliéner ? Folie(s) et société(s) de Lucien BONNAFÉ (textes de 1938 à 1991)
- Qui c’est l’conseil ? Catherine Pochet et Fernand Oury – préface de François Tosquelle (1979)
- Abolir la contention de Mathieu Bellahsen – éditions Libertalia
- Rencontre avec Hélo, auteure de « Barge »
- La vie à haute voix de Marie-Line Benazet aux éditions l’Harmattan
- Police, polisse, polis, « La psychiatrie n’est pas en crise, c’est la crise qui est psychiatrisée »
un article de Jonathan l’im-patient. - En prise et contre nous, la suite de celui ci-dessus
- Les coups de cœur de Comme des fous
MANIFESTE
La Mad Pride, faisant suite à une vague mondiale, est la première marche parisienne autonome, organisée par et pour des concerné·e·s. Nous nous flattons ainsi d’être la seule manifestation publique de concerné·e·s durant cette année de la « santé mentale : grande cause nationale » qui n’a fait que reconduire notre invisibilisation. Mais nous ne nous laissons pas silencier, et nous affirmons : « rien sur nous sans nous ».
Cette marche est un acte pleinement politique. Nous, fous, folles et autres abimé·e·s psychiques, sommes l’incarnation de ce que le système d’oppression capitaliste, sexiste, raciste, validiste, saniste, psychophobe, LGBTQIA+phobe, âgiste, écocidaire etc. produit chez les individu·e·s de désordres psychologiques. Nous sommes le miroir de la violence que produit leur monde. Nous refusons la pathologisation dont nous sommes l’objet, c’est leur monde qui est malade, pas nous.
C’est pourtant ce que prétend la psychiatrie, qui est un brutal instrument d’oppression. Contre celle-ci, nous affirmons avec force le renouveau d’une antipsychiatrie radicale, portée par des concerné·e·s qui s’affirment comme sujets politiques à part entière. Nous portons la critique de la notion de « santé mentale », outil de propagande qui nous astreint à nous conformer à des normes et un système économique qui usent et marginalisent les corps les plus fragiles. Nous nous réapproprions le langage du soin et de la santé qui ont trop longtemps été confisqués par un système médical qui ne soigne personne et ignore tout de la santé : la psychiatrie.
Nous dénonçons les violences psychiatriques systémiques qui vont de la contention physique et chimique, de l’hospitalisation forcée (76 000 personnes en 2022 selon l’IRDES) et de l’isolement (imposé à plus d’un tiers de ces patients) aux pratiques les plus quotidiennes et banalisées de déshumanisation, en conformité avec la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées de l’ONU.
Nous revendiquons des lieux de soin dignes de ce nom, exempts de violence, et des lieux de répit, pour que l’alternative à l’hospitalisation ne soit plus jamais, pour aucun·e·s d’entre nous, ni la rue ni la prison. Nous revendiquons des lieux de socialisation et de lutte où construire collectivement nos dignités et nos joies. Nous revendiquons un monde enfin vivable, pour tous·tes.
Sauf mention contraire et autres licences applicables cette œuvre sonore de Cause Commune est mise à disposition selon les termes de la
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