“On lâchera rien!” En gilet jaune à l’occupation du péage de Ressons-sur-Matz en Picardie.

« Ils en ont tellement fait pour nous diviser, qu’ils ont peur qu’on soit solidaires »

Résumé :

Sur l’autoroute A1, un message lumineux de la Sanef (la Société des Autoroutes du Nord et de l’Est de la France) annonce: « danger manifestation à 4km ».

Dans la pénombre du soir et le froid de décembre, à quelques mètres du péage automatisé et austère de la sortie 11, se dresse un village détonnant de tentes et de cabanes de palettes, éclairées par les lueurs des braseros et par les guirlandes de noël.

Des feux d’artifice sont lancés et illuminent le ciel au-dessus du péage, dès le 18 novembre la décision fut prise de couper l’électricité des réverbères qui éclairaient la route pour «plonger les gilets jaunes dans l’obscurité… »

À l’heure de l’objectif affiché d’évacuer les rond points et les péages, pour étouffer la révolte et empêcher le blocage des nœuds de transports logistiques partout en France, la résistance et le devenir du lieu de lutte de Ressons-sur-Matz continue d’illustrer la force, la visibilité, la popularité et le caractère exceptionnel, décentralisé et toujours largement insaisissable de ce mouvement massif.

Avec rage, humour, tendresse et bienveillance, arrêt en immersion sur l’histoire et l’avenir de l’un des multiples foyers de cette grève humaine. Son sens semble ici se développer dans l’ombre des posts Facebook et de la médiatisation, au rythme de la construction des cabanes qui permettent d’accueillir une solidarité grandissante et de renforcer les liens pour penser les actions et faire face à la répression en cours.

Crédits :

• Réalisation : Simon Hartmann
• Collaboration : Alexis Kraland et Bastien Hartmann

Galerie :