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#32 – Claire Favillier – Danses sociales

proposée par Élise, Fred, Julie et Mehdi

Diffusée le 21 mai 2025


#32 – Claire Favillier – Danses sociales
Chemins de traverse

 
Play/Pause Episode
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1X
32e émission Chemins de traverse diffusée en direct 21 mai 2025 à 22 h

Notre invitée est Claire Favillier. Claire travaille pour l’Office Franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ). Elle est créatrice et rédactrice du blog Creactiviste – la danse sociale décryptée.

Julie, Claire et Fred (de gauche à droite) debouts devant un kakemono « Cause Commune »

On parlera de son parcours, de son métier et beaucoup de danses sociales, ces danses où on peut danser en couple mais également des danses dans lesquelles on change de partenaire plusieurs fois pendant la danse.

On ne parlera pas que techniques de danse mais de la danse et la musique comme vecteur de patrimoine, de multiculturalisme. Elle nous parlera également de thématiques transversales qui concernent toutes les danses sociales : la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, l’approche dégenrée, les handicaps et la danse, la transmission des danses ✊.

Questionnaire pour mieux vous connaître

🙏 Aidez-nous à mieux vous connaître et améliorer l’émission en répondant à notre questionnaire (en 3 minutes max). Vos réponses à ce questionnaire sont très précieuses pour nous. De votre côté, ce questionnaire est une occasion de nous faire des retours.

Sommaire

📌 Liens 

🗞 Actus

🎧 À l’oreille

  • Colorina de Rosa, de Cocahna
  • Mr Barouf, de Ciac Boum
  • Dorothée, de Tref
  • Schmaltz par Jahzzar (générique)

🎙 En plateau

  • Invitée : Claire Favillier
  • Préparation et animation : Fred
  • Réalisation : Julie

💬 Transcription

Voix du générique (Laure-Élise Déniel) : Cause Commune, Chemins de traverse, d’autres voies pour imaginer demain.

Fred : Bonsoir à toutes, bonsoir à tous pour ce 32e épisode de Chemins de traverse, d’autres voies pour imaginer demain.

Dans Chemins de traverse, Julie, Élise, Mehdi et moi-même Fred, nous espérons vous proposer de belles rencontres et mettre en avant des parcours personnels et professionnels des passions des engagements.

Notre invitée ce mercredi est Claire Favillier.

Notre invitée a une double vie, pour reprendre ce qu’elle m’a écrit.

Le jour, elle est responsable communication et la nuit, elle danse.

Alors on parlera évidemment de son parcours, de son métier, mais surtout beaucoup de danses sociales.

C’est des danses où l’on peut danser en couple, mais également des danses dans lesquelles l’on change de partenaire plusieurs fois pendant la danse.

On ne parlera pas beaucoup de techniques de danse, mais surtout de la danse et de la musique comme vecteurs de patrimoine, de multiculturalisme, et surtout de thématiques transversales qui concernent toutes les danses sociales : la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, l’approche dégenrée, les handicaps et la danse, la transmission des danses.

Merci à vous de nous accueillir dans votre salon, votre cuisine, voire votre chambre, ou peut-être sur votre parquet de danse.

Bonsoir Claire.

Claire : Bonsoir.

Fred : Avant que la discussion commence, je vous rappelle que nous sommes en direct ce mercredi 21 mai 2025 sur Radio Cause Commune, la voix des possibles, sur 93.1 FM et en DAB+, en Ile-de-France, partout dans le monde sur le site causescommune.fm et vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

Si vous êtes en direct, n’hésitez pas à participer à intervenir.

Julie réalise émission de ce soir.

Bonsoir Julie.

Julie : Bonsoir.

Fred : Julie attend vos appels.

Pour cela, le téléphone est branché. Appelez-nous au 09 72 51 55 46. Je répète, 09 72 51 55 46.

Alors vous pouvez réagir sur le salon web de la radio. Rendez-vous sur le site causescommune.fm, bouton chat, salon Chemins de traverse.

Alors comme chaque émission de Chemins de traverse, on va commencer par parler un peu de ton parcours, Claire, avant d’aborder le sujet principal de notre échange qui va être les danses sociales.

Alors j’ai vu sur un réseau social que tu as annoncé ta participation à l’émission et tu as écrit notamment « c’est une super occasion pour moi de parler entre autres de ma passion pour la danse qui a dépassé depuis longtemps le stade du loisir pour devenir à la fois une activité secondaire ET un engagement ».

Et j’avoue que activité secondaire et « ET » en majuscule engagement, ça m’a fait plaisir parce qu’on aime bien les engagements.

Et donc je pense que tu auras l’occasion dans la deuxième partie de l’émission de parler de cet aspect engagement.

Mais j’ai envie de te demander la première question, vu qu’on va parler de danse tout à l’heure.

Tout simplement, quand tu étais petite fille, quel était ton rapport à la danse ?

Claire : Alors déjà, merci beaucoup de me recevoir pour parler d’un sujet sur lequel je peux effectivement parler des heures.

Pour répondre à ta question, quand j’étais petite, je dansais pas particulièrement.

C’est pas quelque chose qui était…

Déjà, c’est pas un ancrage familial.

C’est pas quelque chose qui est vraiment natif dans ma famille. On ne danse pas beaucoup.

Par contre, quand j’avais peut-être une quinzaine d’années, mes parents m’ont inscrit à un cours de danse de salon où j’allais pour faire du rock et aussi de tout ce qui est danse de salon, du pasodoble, des choses comme ça.

Voilà, c’était un cours un petit peu multidanses que je faisais avec mes parents.

Et c’est pas un âge où c’est facile d’aller danser avec ses parents.

Donc j’avais réussi à convaincre un camarade de venir avec moi et on était un petit peu les deux seuls jeunes au club de danse du village.

Voilà, ça a duré peut-être deux ans.

Je suis pas sûre que ça m’ait beaucoup appris à danser, pour être tout à fait honnête.

Je faisais vraiment ça pour m’amuser.

Il m’en reste pas grand-chose à part le souvenir d’y être allée.

Et c’est vraiment à l’âge adulte que j’ai découvert la danse.

Fred : D’accord.

Quand tu dis village, c’est un petit village ?

Claire : Oui, c’est un petit village.

Moi, je suis originaire d’un petit village près de Grenoble qui s’appelle Jarry, qui a 4000 habitants.

Donc vraiment petit village quand même.

Fred : Dans ces villages, souvent, il y a des bals du village.

Tu y participais au-delà de ces danses de salon, rock ?

Ou pas du tout ?

Tu te souviens pas ?

Claire : Alors, je me rappelle pas qu’il y ait eu particulièrement des bals de village.

Maintenant, j’ai l’impression qu’il y a quand même beaucoup de bals, c’est plutôt les balles du 14 juillet, le bal des pompiers, ce genre de choses.

Mais c’est plutôt de la musique, un petit peu de boum, de boîte de nuit.

J’ai plutôt des souvenirs de danse comme ça, des souvenirs de danse individuels que vraiment des souvenirs de bals.

Fred : D’accord.

Donc, tu as grandi du côté de Grenoble.

Et quelles études tu as fait ?

Claire : Alors moi, j’ai fait, après mon bac, j’ai fait les métiers du livre. J’avais comme envie d’être libraire ou bibliothécaire.

Donc voilà, j’ai fait ça.

Ensuite, j’ai fait une licence professionnelle en développement web.

C’était vraiment le début des sites web.

Fred : Il y a un changement entre libraire et développement web.

Claire : Oui, mais en fait, c’était dans les années 2000.

Donc là, aujourd’hui, j’ai 42 ans.

Et à l’époque, je faisais des petits sites Internet que je codais à la main.

J’ai toujours eu une appétence pour l’informatique quand même, qui était présente.

Et en fait, c’était vraiment le début d’Internet.

Les gens, et notamment les librairies, les bibliothèques, ils voulaient un petit peu leur site Internet.

Mais il n’y avait pas encore, je pense, il n’y avait pas encore de société qui faisait ça ou alors ça coûtait vraiment cher.

Fred : C’était à l’époque des pages personnelles, notamment.

Il y avait les Club Internet et compagnie qui permettaient de créer des sites web pour quasiment pas cher, en fait.

Et avec relativement peu de connaissances techniques.

Donc c’était ça.

Claire : Voilà.

Mais en fait, les gens, en tout cas dans les entreprises dans lesquelles je faisais, par exemple, mes stages, ils n’avaient pas trop de sites Internet.

Et c’était un truc un peu de jeune, peut-être un petit peu comme aujourd’hui, on verrait les réseaux sociaux. Maintenant qu’en plus, je travaille dans la communication, les réseaux sociaux comme TikTok, je laisse ça plutôt à mes alternants parce qu’ils ont l’appétence et le regard.

Et je pense que c’était ça à l’époque, mais pour les sites Internet.

Et donc, ce que je voulais faire, c’était créer des sites Internet pour des librairies ou pour des bibliothèques.

Voilà, d’allier un petit peu une double compétence.

Fred : Et c’est ce que tu as fait ou pas ?

Claire : Pas du tout.

Fred : Qu’est-ce que tu as fait alors ?

Claire : Ce n’est pas ce que j’ai fait parce qu’en fait, après mes études, j’ai trouvé quand même pas mal de travail dans la communication d’une manière générale, mais pas forcément dans le milieu du livre.

Donc, j’ai jamais concrétisé ça.

Après, je suis allée là où les opportunités professionnelles me menaient, mais ça n’a pas été vers le milieu du livre, malheureusement. Mais j’ai toujours gardé un œil quand même dessus.

C’est toujours un milieu qui m’intéresse, mais pas professionnellement parlant.

Fred : D’accord.

Donc, professionnellement parlant, tu t’es orientée plutôt vers la communication, dans des structures publiques, c’est ça ?

Claire : C’est ça, oui.

En fait, j’ai commencé à travailler.

Mon premier emploi, c’était pour la mairie d’Annecy, où je suis restée deux ans.

C’était les emplois jeunes qui étaient réservés quand même à des jeunes gens.

Et puis ensuite, je suis partie pour Paris, où j’ai travaillé pendant presque 15 ans pour la Fédération française de voile.

Moi, qui ne faisais pas de sport, ce n’était pas…

Fred : Cela allait être ma question. Tu n’étais pas une fan de voile ?

Claire : Non, tout le monde m’a posé la question.

J’avais des souvenirs enfants d’être sur un optimiste coincée sur le lac, mais je ne faisais pas spécialement de voile.

Mais en fait, il n’y avait pas forcément besoin de connaître le sport.

En tout cas, quand on a un intérêt pour le milieu, c’est un intérêt qui se développe et c’est des connaissances qui s’acquièrent.

Donc, voilà, je suis restée très longtemps dans cette entreprise-là que j’aimais beaucoup.

Fred : Et tu avais quel type d’activité ?

C’était quoi ?

C’était le site web, les lettres d’information, des prospectus ?

Enfin, c’était quoi comme activité ?

Claire : De tout ça, en fait.

C’est vrai que les structures parapubliques, les milieux associatifs, souvent, c’est assez petits comme structures.

Donc là, c’était une cinquantaine de personnes, ce qui n’est pas ridicule.

Mais ça, ça veut dire que les services de communication, souvent, ils sont assez réduits. Ça va être deux, trois personnes maximum.

Donc ça veut dire qu’il faut savoir tout faire. Il faut faire en fonction des besoins.

Un petit peu de graphisme. Il y a eu le début des réseaux sociaux aussi. Ça s’est fait à ce moment-là.

Donc ça a été tout ça.

À la base, je venais pour le site Internet.

Et puis ensuite, j’ai rajouté différentes choses de toutes les missions de communication.

Ça peut être des relations presse, du graphisme, du rédactionnel.

Voilà, toutes ces missions-là.

Fred : Donc c’était très large, quoi.

Claire : Voilà, très large.

Fred : Donc tu y es passée 15 ans, tu disais, c’est ça ?

Claire : Oui, c’est ça. J’y ai passé 15 ans.

Fred : Et pourquoi tu as changé alors ?

Parce que tu voulais voir autre chose ?

Claire : Oui, voilà. C’était pour voir autre chose. Oui, tout à fait.

Fred : Et donc tu as rejoint. Donc après ?

Claire : Là, actuellement, je suis à l’Office franco-québécois pour la jeunesse.

Donc c’est un organisme aussi para-public qui s’occupe de faire de la mobilité internationale des jeunes français vers le Québec.

Fred : Alors, mobilité internationale, c’est quoi ?

C’est de permettre à des jeunes de faire des stages au Québec ou de trouver des emplois au Québec ?

Claire : Alors, c’est très large.

On a déjà une grosse mission d’information parce que la mobilité au Québec, ça nécessite des permis de travail aussi. Il y a quand même beaucoup d’administratif.

Donc on fait de l’information là-dessus.

Et après, nous, on a un certain nombre de programmes qui sont pour le développement professionnel des jeunes adultes entre 18 et 35 ans, plutôt post-études parce qu’il y a déjà beaucoup de programmes qui existent au sein des universités, par exemple, pour aller faire ses études au Québec.

Donc nous, on n’est pas trop là-dessus.

Par contre, on est sur des stages de fin d’études, des missions de services civiques, mais internationales aussi. Ça, c’est super.

Et par exemple, des stages pour les demandeurs d’emploi avec France Travail.

Pour quelqu’un qui serait demandeur d’emploi en France, il peut aller faire trois mois, six mois d’expérience en entreprise, de stage en entreprise pour avoir une expérience internationale sur son CV.

Fred : D’accord.

Et donc, dans le cadre de ton travail, tu es au niveau de la communication, responsable communication, c’est ça ?

Claire : Oui, je suis responsable communication de cet organisme.

Fred : D’accord.

Et donc, tu as quand même des contacts avec les jeunes qui vont aller au Québec ou pas ?

Claire : Oui, tout à fait.

Fred : Vous ne le voyez pas à la radio, mais là, il y a un sourire qui vient d’arriver sur le visage de Claire.

Je donc suppose que ça fait partie de l’intérêt dans ce métier, en tout cas dans ce poste.

Claire : Oui, tout à fait.

C’est l’intérêt de la structure et je pense que c’est en plus porté par l’intégralité de l’équipe. On a une petite équipe, on est 18 et c’est vraiment l’idée d’aider les jeunes.

Nous, on dépend du ministère de la Jeunesse.

Donc, c’est des fonds publics qui…

Fred : Donc, c’est financé complètement par le ministère, c’est ça ?

Claire : Oui, c’est ça.

Fred : Et le Québec finance aussi ou pas du tout ?

Claire : Oui, le Québec finance, mais en fait, on a un organisme jumeau qui envoie les Québécois vers la France.

Fred : Ah ok, d’accord.

Claire : Donc, c’est des mobilités croisées.

Donc, on a aussi des collègues québécois qui font la même chose que nous, mais au Québec.

Et en fait, c’est quand même très gratifiant parce que c’est justement donner des opportunités à des jeunes.

Et notamment, pas juste à des jeunes qui auraient déjà cette opportunité-là par aisance financière, par exemple, ou milieu familial qui est très international.

Donc, ça, on renseigne tous les jeunes, quel que soit leur profil.

Mais on fait aussi des vrais efforts pour aider des jeunes pour qui ce n’est pas un parcours particulièrement évident, à trouver des opportunités.

Donc, ça, c’est vraiment super.

Fred : Avec des soutiens financiers éventuellement ?

Claire : Oui, tout à fait, avec des soutiens financiers, oui.

Fred : D’accord.

Et les jeunes qui…

Donc, c’est entre 18 et 35 ans, c’est ça qu’il faut ?

Claire : C’est ça, tout à fait.

Fred : Et est-ce qu’il y a besoin de diplômes ou pas ?

Parce qu’à 18 ans, on n’est pas forcément diplômés.

Claire : Alors, ça va dépendre des programmes.

On a des programmes qui sont très larges.

On a aussi des programmes pour les jeunes professionnels, par exemple, de la culture, les entrepreneurs, les jeunes engagés aussi.

Mais par exemple, il y a certains programmes comme l’émission de services civiques.

Je ne sais pas si tu connais le service civique en France, qui est pour…

Donc là, nous, c’est plutôt les 18-25 ans.

Service civique en France, c’est plutôt 16 ans.

Nous, on ne fait pas partir de mineurs parce que c’est un petit peu compliqué en termes d’assurance, etc.

Mais là, par exemple, il n’y a pas besoin de diplômes.

C’est aller dans des associations au Québec principalement, mais pas que.

Il y a aussi en Amérique latine, par exemple.

Et là, il n’y a pas de condition de diplôme. C’est la motivation.

Fred : Alors, tu dis qu’ils ne vont pas uniquement au Québec, ils vont aussi potentiellement en Amérique latine ?

Claire : Oui, tout à fait.

L’OFQJ, en fait, a un mandat sur la francophonie.

C’est une thématique qui est aussi très importante pour le Québec.

Et donc, on a peut-être 95 % de notre activité au Québec et puis 5 % sur d’autres destinations.

Par exemple, dans des alliances françaises, d’instituts français, sur des missions de promotion de la culture française à l’étranger.

Fred : D’accord.

Et les bureaux de l’office sont situés à Saint-Denis, c’est ça ?

Claire : Oui, tout à fait.

Fred : Je dis ça parce que j’habite à Saint-Denis.

Je ne savais pas du tout qu’il y avait cet office qui était situé.

Il est situé dans quelle partie de Saint-Denis ?

Fred : À côté de la mairie.

Ah oui, carrément.

J’ai dû passer devant sans le savoir.

Et donc, ça fait depuis 2017, c’est ça ?

Claire : C’est ça, oui.

Fred : Donc, tu fais la responsable de communication.

Est-ce que dans cette activité de communication, il y a des choses qui t’intéressent plus que d’autres, en fait ?

Parce que c’est très large la communication.

On a compris qu’il y a du site web.

J’avais vu sur ton profil LinkedIn qu’il y avait de la photothèque.

Je me suis demandé si tu t’intéressais particulièrement à la photo, notamment, parce que j’avais vu que tu avais utilisé ça.

Ou pas du tout ?

Claire : Globalement, tout m’intéresse dans la communication.

C’est ça que j’aime bien avec la communication, c’est que c’est très varié.

Et notamment dans les petites structures, on touche à tout.

Donc, les journées ne sont jamais les mêmes.

Et ça nécessite aussi beaucoup de travailler en transversal avec tout le monde, prendre en compte les demandes et les besoins de tous les salariés de la structure.

Ça, c’est super intéressant.

Moi, j’aime beaucoup, à titre personnel, l’aspect rédactionnel.

Fred : Rédiger ?

Claire : Voilà, rédiger.

C’est pour ça que tu as ouvert un blog dont on parlera tout à l’heure.

Claire : C’est ça, tout à fait.

Fred : Donc, l’aspect rédactionnel.

En français et en anglais ?

Sur l’office franco-québécois, les textes sont en français et en anglais ?

Claire : Tout en français. 100% francophone.

Fred : D’accord, 100% francophone.

Parce que je pose la question, sur ton blog, il y a de l’anglais.

Claire : Oui, tout à fait.

Sur mon blog, je peux écrire en anglais.

Ça me permet de pratiquer mon anglais, mais que je ne pratique pas au travail.

Fred : Et donc, c’est la partie rédactionnelle qui t’intéresse le plus ?

Claire : Oui, j’aime bien.

Après, ce que j’aime bien, c’est aussi tout ce qui est un petit peu planification.

C’est plutôt comment on va amener les gens.

C’est plutôt la réflexion qui va autour de la communication.

Il y a évidemment tous les actes de création qui, moi, me parlent beaucoup.

Mais il y a quand même la réflexion de « qu’est-ce qui motive les gens », comment formuler aussi en fonction du type de public, comment amener les gens à avoir une réflexion, un cheminement qui les aide.

Voilà, c’est ça que je trouve intéressant dans la communication.

Fred : Et est-ce que l’office est présent sur des réseaux sociaux ?

Parce que dans la communication, ce qui a changé radicalement ces dernières années, pour le meilleur et pour le pire, on va dire, c’est un certain nombre de réseaux sociaux.

Est-ce que l’office est présent sur des réseaux sociaux ? Et sur lesquels ? Et comment ça se passe ?

Qu’est-ce que ça change pour toi en tant que communicante ?

Claire : Alors, l’office est présent sur un bon nombre de réseaux sociaux.

Il y a les réseaux un petit peu traditionnels, les réseaux qui sont un peu maintenant les réseaux des vieux, Facebook par exemple.

Les réseaux qui fonctionnent très bien en ce moment, c’est LinkedIn, puisque nous, on est quand même sur un aspect qui est globalement professionnalisant.

Pas que, mais en tout cas, qui est assez sérieux pour LinkedIn.

Instagram aussi, qui est quand même un média pour les jeunes.

Et TikTok en ce moment, c’est le réseau qu’on a développé en dernier, mais c’est celui sur lequel il y a une marge de progression qui est faramineuse.

La capacité de l’algorithme est phénoménale.

Et là, pour le coup aussi, ça nous demande… Comme les équipes, elles, elles ne sont pas forcément jeunes jeunes, ça nous nécessite, pour s’adresser à la cible jeune, 18-35 ans, on est quand même obligé d’aller prospecter un petit peu ces réseaux-là, qui sont les réseaux émergeants.

Fred : Alors justement, je me dis, qu’est-ce que vous faites sur TikTok ?

Alors moi, je connais très peu TikTok, mais ma connaissance en est que c’est des vidéos courtes où les gens se mettent en scène.

Et donc, je me dis, qu’est-ce que fait l’office comme vidéos sur TikTok, en fait ?

Qu’est-ce que vous faites comme type de vidéos pour attirer les jeunes, pour faire connaître l’office ?

Claire : Alors ça, c’est des choses que je vois quand même pas mal avec mon alternante, justement, d’avoir un petit peu le point de vue de la jeunesse.

Parce que pour moi, il y a vraiment, c’est à la jeunesse, il faut que ce soit aussi les jeunes qui s’adressent à la jeunesse.

Fred : Pour avoir leurs codes, en fait.

Claire : Voilà, c’est ça.

Et donc, c’est un petit peu, c’est assez varié.

Il y a du contenu qu’on dit « trend », donc ça va être justement réutiliser des contenus à la mode.

Fred : Ah, tendance, ok.

Claire : Donc, sur certains formats de vidéos, certains sons aussi qu’on va réutiliser.

Donc, sur des vidéos un petit peu humoristiques, sur lesquelles on essaie de mettre un petit peu de Québec.

Et puis, il y a des vidéos aussi plus d’informations.

Donc, par exemple, donner trois grands conseils pour faire sa candidature. Quand on veut candidater comme Français au Québec, ce n’est pas les mêmes codes culturels vis-à-vis du travail.

Donc, voilà, ça peut être des choses comme ça.

Ça peut être trois sites Internet pour trouver une colocation.

Ça peut être des choses comme ça.

Fred : Est-ce que vous jouez sur l’accent québécois et les mots québécois ?

Parce qu’ils sont très forts pour inventer des mots.

Est-ce que vous jouez là-dessus, dans la communication ?

Claire : Pas tant.

Non, on avait une collègue québécoise avec laquelle on a fait des vidéos de comparaison de certains termes.

Après, on ne fait pas beaucoup d’humour sur l’accent québécois.

Fred : Ce n’est pas pour se moquer de l’accent.

Ils ont une créativité sur l’invention des mots, notamment pour transformer des mots anglais en français.

Par exemple, podcast, c’est de la baladodiffusion.

Je me demandais par rapport au format vidéo, est-ce qu’il y avait des choses autour de ça ou pas ?

Je connais très peu TikTok, donc j’ai peut-être une vision un peu biaisée de TikTok.

Claire : En fait, on ne le fait pas trop sur nos vidéos, par exemple, de TikTok.

Mais par contre, on va le faire sur tout ce qui est préparation au départ.

On va leur montrer des vidéos vis-à-vis de la francophonie aussi : « Qu’est-ce que c’est la francophonie ? ».

Parce qu’effectivement, parler le français au Québec ou en France, ce n’est pas la même chose.

Mais ce n’est pas la même chose non plus en Afrique, ou même en Acadie, par exemple, dans d’autres provinces du Canada.

C’est plutôt interroger les jeunes sur leur rapport au français, pour éviter justement le cliché du petit français qui arrive au Québec et qui rigole de l’accent des Québécois.

Fred : Qu’est-ce qui motive ces jeunes à aller au Québec ?

Qu’est-ce qui les attire là-bas ?

Le fait qu’ils vont pouvoir parler français, c’est un avantage ?

Est-ce que c’est ça qui les attire ?

Est-ce que c’est d’être pas très loin de l’Amérique ?

L’éloignement de la famille ?

Qu’est-ce qui les attire au Québec ?

Claire : Je pense que c’est un petit peu tout ça.

C’est le côté l’Amérique en français.

Et en même temps, pour beaucoup de jeunes, ils voudraient pouvoir pratiquer leur anglais là-bas.

À Montréal, ce n’est pas forcément toujours le meilleur endroit, le fin fond du Québec, pour pratiquer son anglais.

Mais il y a un petit peu ce côté « peut-être que je pourrais ». C’est une prise de risque sans prise de risque, un petit peu, par rapport à l’immersion.

Je pense qu’il y a un intérêt pour la culture. Ils ont une image qui est très positive. Mais de toute façon, c’est un pays qui est super. Les gens sont très accueillants, sont très sympas.

Je pense que c’est une image qu’on a en France et qui est une réalité aussi sur place.

Fred : Et toi, tu avais une attirance particulière pour le Québec, pour choisir ce poste-là après la Fédération française de voile ?

Ou c’est un hasard ?

Qu’est-ce qui t’a amené à candidater ou être recrutée dans l’office ?

Claire : C’est un hasard.

Ça s’est présenté et ça s’est fait.

Après, il se trouve que moi, j’ai de la famille québécoise.

J’avais un intérêt personnel aussi à être en lien. Ça me rapproche aussi de ma famille québécoise.

C’est un intérêt personnel, mais ça n’a pas du tout joué sur le fait de pouvoir ou pas travailler là-bas.

Fred : Le fait de travailler dans l’office, ça te permet d’aller de temps en temps au Québec ou pas ?

Claire : De temps en temps.

Fred : C’est plutôt cool.

Claire : Oui, c’est très cool.

Fred : J’en profite juste, pour ne pas avoir un lien direct avec l’émission, mais récemment, c’était la dernière malheureusement, j’ai vu le spectacle Pub Royal, qui est un spectacle hommage aux Cowboys Fringants, qui est un groupe québécois dont le chanteur karl Tremblay est décédé malheureusement il y a un an, un an et demi.

Si ça revient un moment en France, allez le voir.

C’est un super spectacle qui s’appelle Pub Royal.

C’est en hommage à ce groupe québécois qui s’appelle les Cowboys Fringants.

Claire : Écoutez les Cowboys fringants, parce que c’est super.

Fred : C’est super.

Claire : La musique québécoise, c’est super aussi.

Fred : Ce n’est pas les seuls, effectivement.

Moi, j’ai trouvé en tout cas que c’était une réussite, cette adaptation de leur album, le dernier Pub Royal.

Il y avait vraiment des artistes super.

Alors, c’était les dernières récemment à Paris, mais je pense qu’ils reviendront en France, donc il ne faut surtout pas hésiter à y aller.

Donc, ça, c’est l’office qui est toujours, pour l’instant, pas de changement en vue, tu t’y plais toujours ?

Claire : C’est super.

Fred : Et les jeunes qui y vont, est-ce que la plupart reviennent ou est-ce qu’il y en a beaucoup qui trouvent quelque chose là-bas pour rester sur place, en fait ?

Ou est-ce que c’est vraiment ponctuel ? Ils y vont, ils passent quelques mois et ils reviennent.

Vous avez des stats là-dessus ?

Claire : On n’a pas énormément de stats.

Nous, notre objectif de toutes façons, et c’est le mandat qui a été donné à l’office, c’est vraiment la mobilité temporaire.

On n’est pas du tout sûr de l’aide à l’expatriation.

Donc, on sait qu’il y a des jeunes pour qui c’est un objectif.

Après, est-ce que ça devient une réalité ? On ne sait pas. Nous, on ne les interroge pas.

On les interroge cinq ans après pour savoir où est-ce qu’ils sont. Mais par contre, de toute façon, on ne les aide pas à rester. C’est en dehors de nos mains.

Fred : D’accord.

Vous faites donc un suivi pour savoir ce qu’ils sont devenus après le passage au Québec, c’est ça ?

Claire : Oui, mais ce n’est pas tant pour savoir où est-ce qu’ils sont. C’est plutôt pour savoir est-ce que leur mobilité les a aidés.

C’est vraiment dans cette idée-là.

En plus, les retours qu’on en a, c’est que oui, de toute façon, quand vous avez 20 ans et que vous allez passer un an au Québec, ça vous change.

Il n’y a pas de doute là-dessus.

Fred : Oui, j’imagine. Déjà passé un an à l’étranger, alors au Québec.

Je n’y suis allé qu’une fois.

C’est cool tout ça.

Pour l’instant, pas de retour en librairie ou en bibliothèque ?

Claire : Non, ce n’est pas prévu.

Fred : Mais par contre, le côté rédaction, tu l’as quand même dans ton activité.

On va peut-être faire une pause musicale avant de passer sur l’aspect danses.

Est-ce que tes collègues savent ce que tu fais la nuit ?

Claire : Oui, il y en a quelques-uns qui y sont allés.

Fred : C’est vrai ?

Tu vas m’en parler alors ?

C’est intéressant de savoir danser avec ses collègues, c’est quelque chose.

Je cherche ma fiche.

Par laquelle tu veux qu’on commence comme pause musicale ?

Il y avait Colorina de Rosa par Cocahna ou Dorothée par Tref.

Claire : On peut commencer par Cocahna.

Fred : Explique-nous juste la chanson et puis on va l’écouter.

Claire : J’ai pris deux chansons pour ce soir qui sont des groupes de musique traditionnelle.

Plus ou moins de tradition d’ailleurs, mais on va en reparler.

Ce groupe-là, c’est un groupe occitan qui chante en occitan et qui reprend des musiques du terroir traditionnel et l’adapte à la sauce d’aujourd’hui.

C’est incroyable, j’espère que vous allez aimer.

Nous allons écouter Colorina de Rosa par Cocahna, on se retrouve dans 3 minutes, belle soirée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

[ Diffusion de la pause musicale ]

Voix du jingle (Laure-Élise Déniel) : Cause Commune, 93.1.

Nous venons d’entendre Colorina de Rosa par Cocahna.

Vous écoutez toujours l’émission de Chemins de traverse.

Nous sommes toujours avec Claire Favillier.

N’hésitez pas à participer à notre conversation 09 72 51 55 46. Je répète, 09 72 51 55 46 sur le salon web dédié à l’émission sur le site causecommune.fm, bouton chat, salon Chemins de traverse.

Je reçois un commentaire en direct : « Top la musique », c’est Coralie.

C’est mon épouse, mais qui m’a envoyé un message et qui m’a envoyé « Top la musique ».

Et je précise à Julie et Emma qui est en régie aussi que si vous avez des questions, vous pouvez les poser.

Donc, on va relayer la question qu’avait Emma vu qu’elle lui a donné la réponse en off.

Il y avait deux questions.

La question de Julie « qui apparaît sur les vidéos TikTok ? »

Et la deuxième question d’Emma « c’est quoi le compte TikTok de l’office ? »

Première question « qui apparaît sur les vidéos ? »

Claire : Sur les vidéos, c’est mon alternante, parfois des stagiaires et aussi des participants qui viennent raconter un petit peu leur expérience.

Fred : Et le compte TikTok, pour le retrouver, c’est ?

C’est OFQJ_France.

Vous pouvez le retrouver et vous trouverez les vidéos.

On va passer maintenant au sujet principal de l’émission de ce soir.

Sujet assez large, parce qu’on a l’impression que c’est un sujet simple. Mais alors pas du tout.

Les danses sociales, les danses folk, les bals folks.

Et puis les sujets transverses qui sont liés à ça.

Des sujets très importants comme notamment une notion centrale, la notion de consentement.

Déjà, on va commencer par une question toute simple.

Parce qu’en fait, c’est quoi une danse sociale ?

C’est quoi une danse folk ?

Alors déjà, c’est quoi une danse sociale ?

La première fois que j’ai entendu parler de ce terme-là, je ne voyais pas ce que c’était.

Donc c’est ma première question, c’est quoi une danse sociale ?

Claire : Alors, les danses sociales, c’est les danses pratiquées dans un contexte de bal.

Parce que souvent, quand on parle de danse, la danse avec un D majuscule, ça va être par exemple du ballet ou de la danse contemporaine.

En tout cas, pour nos institutions, c’est quand même beaucoup ça.

Mais il y a tout un pan de danses qu’on pratique en collectivité, qui ne sont pas dans des lieux « sacrés ».

C’est par exemple tout ce qui est la salsa, le tango argentin, le swing aussi, le rock’n’roll.

Tout ce qui est des danses dont le but du cours, c’est ensuite d’aller dans une soirée, d’être en autonomie avec nos pairs.

C’est ça, la danse sociale.

Fred : Ah d’accord.

J’avais une compréhension inexacte.

Pour moi, les danses sociales, j’ai cru comprendre que c’était à la fois ces danses-là qui se dansent en couple, mais aussi les danses où, pendant la danse, on change de partenaire.

J’avais l’impression que pour moi, la danse sociales, c’était principalement ces danses dont on parlera tout à l’heure, où on commence avec un ou une partenaire, et puis au fur et à mesure de la danse, on change à chaque fois de partenaire.

Et c’est d’ailleurs ce qui était marrant, c’est qu’on ne danse pas tout le temps avec la même personne, on danse avec d’autres personnes.

Claire : Ça, c’est une des particularités d’une des danses que je pratique, qui sont les danses du bal folk.

En fait, effectivement, parce que je parlais de la salsa, du tango, etc., ça c’est plutôt des danses de couple, mais qui se font dans un contexte social.

Après, de manière plus particulière, moi, je pratique les danses du bal folk, et là, c’est des danses de tradition française.

Et donc, en fait, il y a beaucoup, beaucoup de types de danses en France.

Donc, il y a des danses de couple, mais il y a aussi des danses collectives, dont certaines danses où, effectivement, on peut changer de partenaire, des danses en ronde, des danses en cercle, des danses à deux, où on n’est pas forcément en couple.

Il y a des danses aussi où on ne se touche pas.

Donc, voilà.

En fait, le milieu de la danse traditionnelle en France est beaucoup plus large que juste « on danse à deux ».

Fred : D’accord.

Alors, ton histoire avec la danse.

Tout à l’heure, je t’ai demandé quel était ton lien avec la danse quand tu étais jeune, ton rapport avec la danse.

Tu nous as parlé, effectivement, de ce cours avec ce garçon que tu avais réussi à entraîner pour éviter d’aller avec tes parents, donc le rock, etc.

Et après, tu as dit qu’en fait, pendant un certain temps, tu avais arrêté et que finalement, tu avais repris la danse.

Il y a combien de temps ?

Il y a une quinzaine d’années ? C’est ça que tu as dit tout à l’heure ?

Claire : Il y a une quinzaine d’années, en fait, quand je suis venue à Paris pour le travail.

Et quand on déménage dans une nouvelle ville, il faut se refaire un lien social.

Et donc, en fait, j’ai des amis de Paris qui m’avaient proposé d’aller en soirée avec eux.

Et en fait, je n’ai pas commencé par les danses du bal folk, j’ai commencé par les danses renaissances.

C’était des soirées de danses historiques, donc médiévales, renaissances.

Et en fait, au fur et à mesure…

Fred : Tu savais déjà les danser, ces danses ?

Claire : Non, je ne savais pas.

Voilà, j’ai découvert, c’était rigolo.

Voilà, c’est beaucoup de danses de groupe, les danses renaissances aussi.

Et donc, de fil en aiguille, on m’a dit « si tu aimes bien les danses renaissances, tu devrais essayer le bal folk ».

Il y en a sur les quais de Seine pendant l’été.

Donc voilà, je suis allée voir.

Et en fait, de fil en aiguille, je pratique beaucoup beaucoup de danses différentes, parce qu’à chaque fois que je suis allée dans une communauté de danses, on m’a dit « si tu aimes bien ça, il faudrait que tu essayes ça ».

Et voilà, de fil en aiguille, j’en ai appris plein.

Fred : D’accord.

Et donc, tu viens de dire bal folk, le premier, c’est il y a une quinzaine d’années, c’est ça ?

Claire : Oui.

Fred : Ça me rappelle tout de suite la question que tout à l’heure, que je t’ai posée avant l’émission.

J’ai découvert très récemment les bals folks via une collègue, Elsa.

Et j’avais l’impression de découvrir un monde un peu souterrain, secret.

Et je me demandais, depuis combien de temps ça existait ces bals folks ?

Parce que j’ai l’impression que c’était relativement nouveau, alors que c’est peut-être moi qui ai découvert ça de façon relativement récente.

Donc ça a été depuis combien de temps, notamment à Paris, mais globalement en France, l’organisation de ces bals folks ?

Claire : Alors, moi, je ne suis pas du tout historienne du bal folk.

Fred : Oui, à peu près.

Claire : En tout cas, la compréhension que j’en ai…

En fait, peut-être aussi pour nos autres auditeurs, pour qui le terme bal folk n’est pas forcément très clair de quoi il s’agit.

Souvent, quand j’explique ça, je prends l’exemple du fest-noz, des bals en Bretagne.

Souvent, les gens me disent « Ah oui, mais est-ce que tu ne fais pas la danse avec les petits doigts ? »

Fred : Avec les petits doigts, oui.

Claire : Donc oui, ça en fait partie.

Il y a des danses traditionnelles en Bretagne dans lesquelles il y a des petits doigts.

Mais si vous allez en Bretagne et que vous allez dans un fest-noz, donc un bal en Bretagne, ça va être quasiment que des danses bretonnes.

Ils font la danse de leur région.

Mais en fait, des régions en France qui ont développé des danses, il y a des danses dans toutes les régions.

Et le bal folk, c’est ça, mais en multirégion.

En fait, on prend les danses un petit peu les plus célèbres de chaque région et on mixe ça dans un seul bal.

Donc, en fonction des groupes qui viennent jouer de la musique, parce que ça, c’est une des particularités du bal folk, c’est que c’est quasiment tout le temps sur de la musique live avec des musiciens, qui sont soit des musiciens professionnels, il y a beaucoup de groupes de bals folks, ou sinon, tout simplement, c’est un peu le bœuf des musiciens.

C’est les musiciens qui viennent et puis qui animent la soirée.

Et donc ça, en fonction de la provenance de ces musiciens, ils vont mettre plus ou moins de leur terroir régional à eux.

Donc c’est un truc un petit peu généraliste.

C’est majoritairement des danses de France, mais ça peut être aussi des danses d’autres nationalités.

Moi, j’aime beaucoup les danses portugaises, par exemple. Ça, c’est vraiment très sympa.

Les danses italiennes aussi et les danses suédoises.

Ça, c’est mes préférées.

Fred : Et donc ça, ça date depuis combien de temps à peu près ?

L’organisant vraiment de…

Il y a une question sur le salon, mais je ne la comprends pas, en fait.

Faut que tu précises.

Ah, OK, d’accord.

Qu’est-ce qu’ils ont de spécial les danses portugaises ? On te demande.

Claire : Ah, qu’est-ce qu’elles ont de spécial ?

Fred : Pour que tu les apprécies tant.

Claire : Elles sont très festives.

Fred : Ça bouge beaucoup ?

C’est quoi festif ?

Claire : C’est très collectif.

Alors, je n’ai pas une connaissance très, très approfondie.

Mais en tout cas, celle que je connais, c’est beaucoup de danses de groupe.

Beaucoup de danses, par exemple, où on va justement taper dans les mains.

Beaucoup de mixers, des danses où on va changer de partenaire.

Voilà, c’est très drôle.

En fait, on s’amuse beaucoup.

Fred : Ah, les mixers, c’est donc les danses où on change de partenaire ?

Claire : Oui.

Fred : Ah, OK, d’accord.

Très bien.

Donc, je reviens à ma question.

L’organisation en France et notamment en région parisienne, parce qu’on est écouté en FM en Ile-de-France, mais partout dans le monde, sur Internet, ça date depuis combien de temps ?

20, 30 ans ou plus encore ?

Claire : Alors, plus que ça, en fait, les danses traditionnelles, ça a toujours existé en France.

Il y a toujours eu des danses, différentes formes de danses.

Il y a notamment la période un peu pré-industrialisation en France où on est plutôt chacun dans sa campagne, on danse les danses de son terroir. Ce n’est pas forcément mélangé.

Celui qui habite dans le centre-France, par exemple, en Auvergne, il danse les danses d’Auvergne, il ne danse pas les danses…

Fred : La célèbre bourrée.

Claire : Voilà, tout à fait.

Par contre, entre les années 30 et les années 70, il y a eu un gros courant de collectage, en fait, des musiques et des danses.

En gros, on s’est rendu compte que le patrimoine oral se perdait puisque tout est en transmission orale.

Et par l’exemple aussi.

Les danses, c’est par mimétisme.

Et en fait, tout simplement, si les jeunes partent de la campagne, il y a une transmission qui s’arrête quand les vieux meurent, si je puis dire.

Et donc, il y a un certain nombre de personnes en France qui se sont dit qu’il fallait préserver ce patrimoine et qu’il fallait le noter et le transmettre.

Fred : Et le codifier, donc, quelque part, en fait.

Claire : Quelque part aussi, oui.

ils ont lancé comme ça des campagnes un petit peu de sauvegarde dans les années 50, 60, 70.

Et en fait, le bal folk moderne qu’on pratique aujourd’hui, il est plutôt issu des années 70.

Il y a eu ce qu’ils appellent un revival du bal folk.

Probablement, ça n’a pas été non plus un raz-de-marée, mais c’était quelque chose de plus progressif.

Il n’y a pas eu un arrêt, puis une reprise. Apparemment, ça a quand même été plus progressif que ça.

Mais en tout cas, la manière moderne dont on pratique en collectif, en mélangeant un petit peu les régions, etc., c’est plutôt les années 70.

Fred : D’accord.

Et donc, le bal folk, on va essayer que les gens s’imaginent à quoi ça ressemble de nos jours.

On va prendre l’exemple parisien, parce qu’on est en Ile-de-France.

Donc, c’est des danses de différentes régions françaises. Ce n’est pas une seule région.

Une spécificité, comme tu l’as dit, c’est d’avoir des groupes qui jouent en live.

Ça, c’est toujours le cas ?

Ou des fois, il peut y avoir juste une sono qui joue ?

Ou il faut vraiment toujours qu’il y ait un groupe qui joue en live ?

Claire : En tout cas, Paris, c’est sûr que c’est toujours en live.

Fred : D’accord.

Claire : Je pense plutôt en France aussi, d’une manière générale.

Après, je sais qu’à l’étranger, il y a certains pays où ils ont moins accès à des musiciens.

Et donc, par exemple, si vous allez danser en Pologne, il y a quand même de grandes chances pour que ce soit sur de la musique enregistrée.

Mais en France, on a quand même, je pense, gardé quand même cet attrait pour le musicien qui joue.

C’est vraiment…

Fred : Le spectacle vivant.

Claire : Et de toutes les danses que je pratique, parce que je pratique beaucoup de danses, par exemple, de swing. J’ai aussi fait un petit peu de salsa, de tango, etc.

Pour moi, c’est vraiment le milieu dans lequel on a le mieux sauvegardé, préservé la création musicale.

Le fait de faire venir des groupes, des musiciens pour jouer pour le public, c’est vraiment…

C’est super précieux.

C’est vraiment une exception un petit peu à la française.

Et ça fonctionne très bien en France.

Fred : D’accord.

Alors, quelqu’un qui nous écoute, qui se dit « ça a l’air cool de danser comme ça, je veux m’y mettre »

La personne va se dire « s’il y a des danses de toutes les régions. Déjà que moi, j’en connais pas grand-chose ».

Comment elle va faire ?

Est-ce que le bal, elle débarque et finalement, elle va apprendre, comme tu le dis, en regardant un petit peu comment font les autres ?

Est-ce qu’il y a des initiations ?

Comment ça se passe pour une personne qui débute et qui veut se mettre au bal folk, qui n’a pas forcément de connaissances déjà sur la danse ?

Claire : Oui.

Alors, il y a tout ça d’un coup.

C’est-à-dire qu’il y a beaucoup de…

Il y a beaucoup d’associations déjà.

C’est un patrimoine qui est vraiment pris en charge par les associations en France.

Il y a beaucoup d’initiations, très souvent avant les bals.

Il y a une transmission de pair à pair. C’est-à-dire qu’on est dans un milieu qui est assez ouvert.

Donc, si vous allez en bal et que vous demandez à la personne « comment ça se danse ?», souvent, il y a quelqu’un qui vous explique.

Et il y a quand même beaucoup de danses qui sont suffisamment simples à aborder pour pouvoir danser, notamment tout ce qui est les danses collectives.

Si vous voyez une danse en chaîne, vous pouvez vous raccrocher et vous essayez.

Ce ne sera pas forcément une immense réussite, mais en tout cas, il y a moyen, même quand on ne sait pas, de danser, je pense, au moins la moitié du bal et de s’amuser.

Ce qu’on n’a pas en technique, on peut le compenser par l’amusement.

Fred : D’accord.

Est-ce qu’il est nécessaire d’entendre la musique ? Je ne parle pas de personnes sourdes ou malentendantes, mais de ressentir.

Par exemple, moi, je ne ressens pas les changements de rythme, etc.

Est-ce que c’est problématique ? Ou pas ?

Finalement, on peut s’en sortir parce que, par exemple, en comptant les pas qu’il faut faire, je ne sais pas…

En gros, est-ce que c’est ouvert à tout le monde, finalement, ce genre de bal ?

Claire : Oui, c’est ouvert à tout le monde.

Après, c’est en fait l’avantage du bal folk, c’est que, comme c’est à chaque fois des danses différentes.

Elles ne sont pas expliquées avant.

Fred : Elles sont annoncées avant, par contre.

Claire : Elles sont annoncées, le groupe dit ça, ça va être une valse, ça, ça va être une bourrée.

Mais les gens, ils savent.

La danse, on n’arrête pas la musique, le temps d’expliquer et on va ensuite faire la danse.

Voilà.

Si vous êtes là à l’initiation, vous en apprenez quelques-unes, mais sinon, le reste du temps, le groupe sait.

Mais moi, je dirais à une personne qui débute comme ça que l’élan collectif est plus important que le pas.

C’est-à-dire que, si vous vous mettez dans une chaîne et que les gens ils bougent en rythme, c’est plus important d’être en rythme avec les gens que de faire le mouvement de pied des autres.

Fred : OK.

Claire : Puisqu’il vaut mieux ne pas perturber la danse des autres.

En tout cas, c’est dans cet objectif-là.

Moi, je donne plutôt des stages de danse de couple.

Ma spécialité, c’est plutôt les danses de couple.

Je vois beaucoup de gens, par exemple, qui arrivent à la valse.

Et la valse trois temps, tout le monde a à peu près l’idée de ce à quoi ça doit ressembler. Tout le monde a vu Sissi. La moitié des gens ont appris avec leur grand-mère.

Mais on ne peut rien faire quand il y a quelqu’un qui ne bouge pas ses pieds assez vite. Moi, je n’ai pas de solution pour ça, c’est de dire « mets-toi de la musique dans les oreilles et pratique chez toi, entraîne-toi ». Et ça vient.

Par contre, je ne connais personne qui ne progresse pas.

Ça, c’est pas possible.

Tout le monde progresse.

Fred : Mais ça veut dire, comme tu dis, d’écouter de la musique régulièrement pour pratiquer à la maison.

Claire : Oui.

Après, d’une manière générale, toutes les danses, même celles qui sont très accessibles, on aurait tort de penser que tout est facile.

Il y a des danses de différentes difficultés.

Et c’est un des avantages aussi de ce milieu-là, c’est qu’il va y avoir des danses lentes, des danses fantastiques, des danses festives, des danses techniques, des danses difficiles, des danses faciles.

Il y a un petit peu toutes les formes.

Et c’est la variété dont je trouve que c’est une grande qualité, ces danses-là.

C’est vraiment toute la variété, tout le panel de danses.

Fred : Qui peut faire peur aussi au début.

Claire : Oui, ça peut faire peur, mais c’est un beau challenge.

Fred : C’est un beau challenge.

Quand je blaguais sur la bourrée Auvergnate, en fait, il y a la bourrée Auvergnate, il n’y en a pas qu’une.

Claire : Oui.

Fred : Il y en a plein.

En fait, il y a même des ateliers de deux heures sur la bourrée.

Claire : Il en faudrait plus que ça.

Fred : J’imagine bien, mais ça veut dire que ce n’est pas forcément ultra simple.

Par contre, si on prend l’exemple, à Paris, notamment, d’une des structures, la seule que je connais, vu que c’est la seule à laquelle j’ai été, Paris Bal Folk. Ce qui est bien, c’est qu’il y a, lors des bals, de 12h à 13h, il y a une heure d’initiation avant le bal qui commence à 14h et qui se finit vers 20h ou 21h, je ne sais plus. On n’est pas obligé de rester jusqu’au bout.

Mais effectivement, il y a cette partie d’initiation où on apprend 3 ou 4 danses en une heure et surtout, les danses qui vont forcément être collectives, qui vont forcément être dansées, dont le célèbre cercle circassien qui est à peu près dansé à chaque fois et qui est une des danses collectives.

Je ne sais pas si c’est une des plus simples, je n’en sais rien, mais en tout cas, c’est une marrante et qui est dansée tout le temps.

Claire : Oui, elle est très populaire.

C’est vrai que quasiment tous les groupes la font.

Mais pas obligatoirement. Si un groupe vient du Sud-Ouest c’est possible qu’il n’y ait pas de cercle circassien.

Fred : Mais par contre, quand tu disais tout à l’heure les gens qui arrivent sans l’initiation, il y a quand même quelques règles à connaître.

C’est-à-dire que quand on rejoint par exemple un cercle circassien, on ne le rejoint pas seul parce que c’est une danse qui se danse à deux avec changement de partenaire.

Donc, on ne rejoint pas un cercle circassien tout seul.

Donc, il y a un minimum de règles à connaître.

Claire : C’est à ça que ça sert surtout l’initiation.

C’est à communiquer un certain nombre de règles sociales puisque ce n’est pas forcément inné pour les gens.

Moi je construis mes initiations comme ça. Je sais que je ne suis pas la seule.

Je discute beaucoup avec les autres transmetteurs là-dessus.

Mais souvent, on va faire une danse de groupe où on change de partenaire parce que ça permet aussi de sensibiliser les gens au fait que, comme les formes, elles changent tout le temps, si tu vois que les gens rejoignent la danse avec un partenaire, c’est que toi aussi il t’en faut un. C’est logique. Mais bon, des fois, pour les gens, ça ne l’est pas forcément. Ils ont besoin qu’on leur verbalise ça.

Comment on fait pour s’inviter ?

Moi, je fais aussi tout le temps une danse de couple du bal folk.

Là aussi, c’est souvent les mêmes qui reviennent.

Moi, je prends les plus simples, mais ça permet de parler de la posture.

Fred : Alors c’est quoi la plus simple.

Claire : Moi, c’est plutôt une danse qui s’appelle la scottish.

Fred : J’aime bien.

Claire : Par exemple, je ne transmets pas la valse en initiation parce que les gens me disent « Ah, mais moi, je sais déjà danser puisque je la danse avec ma grand-mère ». Donc, généralement je ne leur montre pas la valse, je leur montre une qu’ils ne connaîtraient pas.

Après, il y en a qui sont plus difficiles que d’autres à transmettre en 10 minutes notamment.

Fred : C’est la difficulté en initiation.

Paris Bal Folk, c’est une heure et la personne transmet entre 3 ou 4 danses. Donc, c’est les bases qui sont transmises.

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Parce qu’en plus, à Paris Bal Folk, on parle aussi du contexte culturel.

Il y a quand même cette idée que ce n’est pas juste « Vous arrivez, hop en place pour une danse ». On va quand même vous expliquer comment viennent ces danses, pourquoi on les danse comme ça, etc.

Et puis, ça va être aussi souvent une danse, par exemple, une danse collective sur laquelle il faut faire attention aux lignes de danse, faire attention sur les pas de recul.

On en profite aussi pour expliquer qu’est-ce que c’est.

Il y a un sens du bal aussi sur les danses de couple.

On voudrait que les gens circulent, que le bal circule.

Donc, ça va être expliqué un petit peu aux gens, comment on fait, et comment je fais si on est dans une danse de groupe et puis que tout d’un coup, je perds mon partenaire, comment je fais pour le raccrocher ?

Ou s’il faut qu’on soit quatre dans une danse mais moi, je suis tout seul, comment je fais pour trouver trois autres partenaires ?

On donne des trucs et astuces sur l’aspect social en plus des pas.

Fred : Oui, il y a des codes.

Une des premières, par exemple, je voyais des gens qui levaient le bras avec un pouce en l’air ou ça.

En fait, on a compris qu’à un moment, ils disaient combien de gens ils avaient pour compléter effectivement leur groupe.

Donc, le conseil qu’on peut donner c’est qu’il faut aller aux initiations, quand il y en a, parce qu’au-delà de l’explication sur quelques pas de base, en fait, il y a l’explication aussi sur le fonctionnement du bal folk.

Il y a un point notamment essentiel dans le bal folk, c’est, tu allais en parler un petit peu, c’est l’invitation, c’est le consentement, c’est-à-dire qu’on n’est pas obligé d’aller en bal folk en couple, on peut y aller seul, il y a des gens qui y vont seul et on peut se faire inviter à danser et on peut inviter à danser.

Mais alors, comment ça se passe cette notion de consentement sur l’invitation à danser, sur l’acceptation et aussi sur le refus qui est des fois…

Pour moi, c’est compliqué des fois le refus.

Alors, comment ça se passe ?

Claire : Alors déjà, là aussi, ça va dépendre de l’univers de danse.

Le tango fonctionne pas de la même manière qu’au bal folk, mais au bal folk, on est plutôt sur l’invitation directe.

Donc, sur un… « Est-ce que tu veux danser ? Oui, non ».

Donc, c’est-à-dire aussi pas tirer par la main quelqu’un qui est en train de discuter.

C’est des trucs un petit peu basiques, mais c’est pas toujours évident, surtout quand on a très envie de danser.

Mais voilà, donc, c’est de verbaliser les invitations, de donner aussi la possibilité aux personnes qui ne veulent pas de refuser.

Donc, ça, peut-être effectivement, on pourra en reparler du refus.

Les aspects sociaux, c’est souvent ceux-là qui sont les plus délicats à gérer pour les gens, en fait.

Parce que déjà, on n’a pas forcément l’habitude. Dans la vie on ne s’invite pas beaucoup à danser.

Et donc aussi, comment ne pas vexer la personne ? On a quand même un peu peur des interactions.

Fred : Question concrète, comment on fait ?

Si on n’a pas envie, pour quelle que soit la raison, est-ce qu’il vaut mieux donner une raison, la vraie raison, une fausse raison, ou simplement dire non ?

Pour ne pas non plus vexer la personne qui vous invite, comment on fait ?

Est-ce qu’il y a une règle ou est-ce qu’il y a des conseils ?

Claire : Moi, j’ai beaucoup réfléchi, donc effectivement, j’ai des préconisations que je donne quand je suis en bal. C’est potentiellement ne pas s’obliger à donner de raisons.

Fred : D’accord.

Claire : Et notamment, ne pas donner de fausses raisons.

Fred : D’accord.

Claire : Parce que souvent, les gens, ils disent « ah non, je suis fatigué ». En fait, ils sont pas fatigués.

Et si quelqu’un d’autre vient les inviter derrière, ils se disent « ah, moi, j’ai dit à la personne que j’étais fatiguée, je peux plus danser ».

Donc, ne pas donner de fausses raisons.

Par contre, là où j’essaie de sensibiliser les gens, c’est plutôt à la manière dont on le dit.

C’est pas tant ce qu’on dit, c’est surtout les gens qui ne vous regardent pas quand ils disent « non ». C’est là que l’égo de la personne prend un coup.

Donc, c’est plutôt de dire non, d’être le plus sincère possible, en fait, et d’essayer de signifier à la personne que c’est pas elle, mais qu’à ce moment-là, on n’a pas envie de danser ou pas envie de danser avec cette personne. C’est possible aussi.

Des fois, tout simplement, on avait très envie de danser avec un ami et la personne n’est pas là, ou on espère encore la trouver. Peut-être des fois, c’est juste ça.

Donc, pour moi, c’est vraiment la sincérité et aussi, moi, je suis pas trop pour qu’on sélectionne les gens sur leur physique. Quelqu’un se dit : « j’ai pas été accepté parce que j’étais pas assez beau, pas assez bon danseur ». « Peut-être on m’accepte pas parce que je suis trop débutant. »

Donc, moi, j’ai tendance à dire aussi qu’il faut aussi dire oui.

Alors, il faut pas se forcer à dire oui, mais par contre, il faut aussi faire jouer le côté du collectif.

Tout le monde a envie de danser.

Donc, voilà, on se pose la question. « Est-ce que au moment où on m’invite, est-ce que je ferais pas le geste aussi pour la personne ? »

Voilà.

Fred : D’accord.

Claire : Et si c’est non, bah c’est non.

Mais voilà, pour que ce soit pris de manière gracieuse, il faut le dire de manière bienveillante.

Voilà, c’est ce que je veux dire.

Fred : D’accord.

Alors, il y a une question sur le salon, mais je crois qu’on y a répondu. Donc c’était « faut-il absolument venir avec une ou une partenaire pour danser ? » Non, il y a des gens qui viennent seuls, à la fois à l’initiation et puis au bal.

Alors, quand on parle d’invitation et danse, on pense aussi tout de suite à la question de genre.

Parce que, historiquement, je sais pas, mais en tout cas, c’est souvent les hommes qui invitent et c’est souvent les hommes qui mènent la danse.

Et, j’ai remarqué que dans le bal folk, en tout cas, ce que j’ai pu assister, qu’il y a une tentative assez forte pour justement mettre un terme à ça, pour dégenrer le bal, les danses.

Donc, à la fois sur l’invitation et aussi sur le fait de mener.

C’est pas forcément les hommes qui vont mener.

Alors, ça se passe comment, en fait ?

Comment ça se passe en explication et finalement, qu’est-ce que ça change par rapport au bal ?

Claire : C’est pour ça que je disais que ma pratique de danse, elle est très engagée parce que moi, je milite beaucoup sur ces questions-là.

Déjà, je milite beaucoup pour qu’il y ait un consentement dans l’invitation, mais en fait, le consentement, il s’arrête pas au moment de l’invitation.

C’est pas juste « la personne elle m’a dit oui donc du coup elle a consenti », enfin voilà, c’est comme dans tous les rapports de la vie, on peut aussi changer d’avis après coup.

Pour moi, le consentement, ça va avec « est-ce que tu veux danser ? ». Ça va avec « quel rôle est-ce que tu veux faire dans la danse ? »

« Est-ce que tu veux guider ? »

« Est-ce que tu veux suivre ? »

On essaie de trouver un accord.

Ensuite, sur les danses de couple, notamment, « est-ce que tu es confortable ? »

Fred : La distance aussi, peut-être ? Entre les deux partenaires.

Claire : La distance, ça peut être inconfortable, ça peut être confortable distance. La posture aussi parce que quelqu’un qui lève trop les bras, après 5 minutes de danse vous avez mal à l’épaule.

Donc voilà, ça peut être aussi des gens qui ont déjà mal quelque part.

Des fois, il y a des gens aussi qui ont… On en reparlera, mais il y a des gens qui ont des handicaps.

C’est de faire attention et puis, voilà, aussi, derrière, c’est dans la danse, peut-être que derrière, il y aura trop de monde sur le parquet, que la personne aura trop chaud, ne sera pas à l’aise.

Donc là aussi, le consentement, il va vraiment jusqu’au bout de la danse sur tous les aspects. Et effectivement, en tout cas, moi, dans ma pratique de danse j’apprends tout en double rôle.

Toutes les danses que j’ai fait, que ce soit du bal folk, du tango, du swing, j’ai appris les deux rôles à chaque fois.

Déjà, parce qu’il y a beaucoup de danses où il y a une plus grande majorité de femmes quand même, qui viennent.

Les femmes, elles n’ont pas trop de problèmes à danser entre elles. Souvent, il y a un moment, en fait « j’ai envie de danser, il n’y a pas d’homme ». Moi, personnellement, je n’aime pas devoir attendre un homme et encore moins un homme qui m’invite.

Fred : En fait, tu ne vas pas dépendre d’un homme.

Claire : Voilà.

Et surtout, quand il y a autant de femmes qui dansent très bien et qui sont là et on est toutes là à attendre, ça n’a pas d’intérêt.

Donc, je pense qu’il y a un moment, effectivement, je sais que moi j’arrive à guider et à suivre.

Là, c’est vraiment indépendant l’un de l’autre. J’ai du plaisir dans les deux. Autant de plaisir dans les deux.

J’aime beaucoup guider et guider des femmes aussi et guider des hommes, ça ne me pose pas de problème.

Donc, voilà, c’est bien de donner aussi le choix aux gens.

Et je pense que les femmes ont plus l’habitude que les hommes de changer de rôle.

Mais les hommes aussi, des fois, moi, de plus en plus, il y a des hommes qui viennent me voir pour me dire « Ah, mais j’aimerais bien. Si je pouvais, je ne ferais que suivre. » Et ce n’est pas possible aujourd’hui dans un bal pour un homme qui ne voudrait pas guider.

Fred : Comment ça ?

Claire : Socialement, c’est très compliqué.

De trouver assez de partenaires déjà qui acceptent de changer de rôle.

Ou d’hommes qui acceptent de guider d’autres hommes aussi.

Voilà, ce n’est pas une situation facile pour les hommes qui veulent suivre. Mais il y en a de plus en plus.

Le bal folk, c’est un assez bon milieu pour ça.

Je pense que c’est quand même de plus en plus admis. Ce n’est pas parfait, mais voilà, c’est de plus en plus.

Fred : Est-ce que c’est un milieu bienveillant ?

Plus bienveillant que d’autres types de danse ?

Parce qu’après, on va parler de VSS, de violences sexistes et sexuelles.

Est-ce que c’est un milieu qui est… On a l’impression, très honnêtement, que ce ne sont que des gens sympas.

Mais on sait très bien quand même qu’il faut se méfier des gens qui ont l’air sympas.

Est-ce que c’est un milieu qui est bienveillant ?

Ou comme tous les autres milieux finalement ?

Claire : Dans tous les milieux, il y a des gens très sympas et il y a des gens moins sympas.

En fait, ce que j’aime bien avec le folk surtout, c’est que c’est intergénérationnel. C’est-à-dire que la variété des danses fait qu’il y a des personnes très âgées qui peuvent le pratiquer.

Il y a vraiment toutes les tranches d’âge.

Il y a des gens qui vont au bal avec leurs enfants aussi.

Donc, il peut y avoir aussi des jeunes.

Il peut y avoir des ados.

Et ce n’est pas toujours le cas. Par exemple, si vous allez au tango argentin, ce n’est pas tout à fait la même tranche d’âge.

Et si vous allez au swing, au lindy hop par exemple c’est plutôt l’inverse. Il y a plutôt beaucoup de jeunes. Ce sont des danses qui sont très physiques. Et donc, le ratio de jeunes est plus élevé dans ces danses-là.

Et c’est plus difficile au tango argentin. Moi, je ne croise pas de famille, par exemple.

Donc, voilà.

Fred : Oui, c’est vrai que ça avait l’air très intergénérationnel, effectivement.

Est-ce que tu veux qu’on fasse une pause musicale ou on continue ?

Parce qu’il est 23h.

Comme tu veux.

Claire : On peut s’écouter la mazurka.

Fred : La Mazurka. Je sais que tu l’aimes beaucoup.

Présente-nous la mazurka qu’on va écouter s’il te plaît.

Claire : C’est ma mazurka préférée.

La mazurka, c’est une des quatre grandes danses de couple du bal folk.

Il y a la valse, la scottish, la polka et la mazurka.

Et en fait, c’est une danse qui s’est quand même beaucoup transformée depuis sa création qui était aux alentours de 1840, quelque chose comme ça.

Et là, c’est devenu un peu le slow des bal sfolk.

Et donc, ce groupe-là, Tref, en plus, l’a fait très lente et romantique.

Et ça, je pense que c’est plutôt une composition puisque dans la musique à danser, on a des musiques traditionnelles qui sont réarrangées.

Et puis, il y a aussi pas mal de compositions et je pense que celle-là c’en est une.

Fred : D’accord.

On va écouter Dorothée par Tref. On se retrouve dans trois minutes. Belle soirée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.

[ Diffusion de la pause musicale ]

Voix du jingle (Laure-Élise Déniel) : Cause Commune, 93.1.

Nous venons d’écouter une mazurka, la Mazurka préférée de Claire Favillier. C’était donc le groupe Tref qui nous a fait Dorothée.

Alors, nous sommes toujours avec Claire Favillier.

Nous parlons toujours de danses sociales.

Nous attaquons la dernière demi-heure de l’émission qui va filer très vite comme dans certaines danses où ça file très vite.

Là, c’est assez tranquille.

Donc, juste avant la pause musicale, on parlait de la notion de consentement.

Il y a un sujet important de toute façon dans la société en général et les bals folks, les danses, n’y échappent pas évidemment, c’est la question des violences sexistes et sexuelles sur lesquelles tu es très impliquée.

Tout à l’heure, je te demandais si les bals folks étaient plus bienveillants ou autres que d’autres environnements, d’autres structures.

Je suppose qu’il y a des problèmes de violences sexistes et sexuelles aussi dans les bals folks.

Claire : C’est le reflet de la société.

Donc, oui, il y en a comme partout.

Il n’y en a pas plus qu’ailleurs, mais il y en a, voilà, pas moins non plus. Il y en a un petit peu.

Je pense que le milieu du bal folk, c’est quand même un milieu dans lequel les organisateurs de bals commencent à prendre de plus en plus la mesure de ça, de faire notamment de la prévention.

Ça, c’est le plus important quand même, la prévention plutôt que de…

Après, il y a de l’écoute des victimes, mais malheureusement, dans ces cas-là, c’est toujours un petit peu tard.

Mais en tout cas, ça commence par rappeler aux gens les règles d’interaction.

Ce n’est pas neutre d’aller aux bals, d’aller danser.

Il y a les proximités en fait des corps.

Et en plus, ce n’est pas des choses dont on va avoir beaucoup l’habitude parce qu’on a l’habitude par exemple de faire un câlin à ses parents, mais par exemple de prendre une personne dans les bras pendant cinq minutes d’affilée pour danser, ce n’est pas quelque chose qu’on rencontre facilement dans le quotidien.

Donc, c’est toujours bien d’avoir un rappel quand même. Une bonne posture par exemple, pour éviter tout problème. Il faut avoir une bonne posture de danse. On parlait de consentement au moment de l’invitation, on se met d’accord sur un certain nombre de choses.

Fred : Quand tu parles de posture, c’est aussi la distance entre les deux partenaires, plus ou moins proches.

Quand tu parles de corps, effectivement, on peut danser serré ou pas serré.

Fred : Il faut se mettre d’accord.

Claire : Il faut se mettre d’accord et puis, il faut voir la posture, pour c’est aussi où est-ce qu’on place ses mains.

C’est potentiellement problématique.

Par exemple, les auditeurs à la radio c’est difficile de montrer, mais par exemple, quand on est en position de danse moderne, le guideur va mettre sa main sur l’épaule du partenaire.

Mais il faut aller jusqu’à l’épaule parce qu’il y a des gens, des fois, ils vont sur l’aisselle. Là, ça peut être gênant.

Je sais par exemple aussi que si vous faites des pas un petit peu de salsa, il peut y avoir des mains qui circulent assez près du ventre, par exemple.

Le ventre, ça peut être problématique pour certaines personnes, pas pour tout le monde, mais voilà.

Après, ça peut être aussi quand on met, je ne sais pas…

Je pense que les gens, ils ont quand même l’idée que quand on danse à deux, à moins de danser avec son conjoint, on ne met pas les mains sur les fesses des partenaires. Mais des fois, c’est bien de le rappeler.

Fred : Oui, et puis c’est vrai qu’en plus, dans les bals folks, si on vient avec une partenaire ou un partenaire et qu’on danse avec, c’est son partenaire, c’est son partenaire, on a l’habitude.

Mais dans les bals folks, on va danser aussi avec des personnes qu’on ne connaît pas en fait.

Et donc, effectivement, c’est quelque chose qui peut, même d’ailleurs de façon involontaire, peut être gênant. On ne sait peut-être pas forcément comment se comporter avec des gens qu’on ne connaît pas.

Et surtout, si elles sont du genre opposé.

Claire : Oui, des fois, surtout, les mains sur le corps des femmes, des fois, ce n’est pas forcément une volonté de la personne d’agresser.

Des fois, les personnes sont un peu maladroites.

Mais ce n’est pas juste de la prévention pour dire il faut faire ci, il faut faire ça.

Mais c’est aussi pour que les personnes, quand elles sont en situation de malaise, elles puissent le formuler et mettre un stop.

Donc, que les personnes, elles se sentent aussi légitimes à dire « mais non, mais là, cette attitude-là n’est pas ok avec moi ».

Et donc, que les organisateurs prennent la responsabilité de leur position, en fait, c’est déjà dire aux gens « eh bien voilà, chez nous ça ce sera ok et puis ça, ce ne sera pas ok ».

Et c’est valable, évidemment, c’est valable dans l’espace du bal folk, mais c’est valable dans n’importe quel espace festif, dans n’importe quelle boîte de nuit. Là aussi, il y a des règles de choses que les gens n’ont plus envie de tolérer en tout cas.

Fred : On peut préciser, par exemple, dans Paris Bal Folk, avant le début du bal, il y a un rappel de règles de fonctionnement qui est fait par une personne de l’équipe, qui rappelle également qu’il y a des personnes référentes, c’est celles qui portent des t-shirts Paris Bal Folk, tout simplement.

Et lors du dernier bal auquel j’ai été avec mon épouse, dans l’initiation, François, qui faisait l’initiation à un moment, nous a expliqué pour les personnes qui se sentent pendant une danse pas à l’aise mais qui n’osent pas l’exprimer, qu’il y a la possibilité de croiser les doigts derrière le dos et que les gens de l’organisation, si ellesrepèrent ça, elles savent qu’elles doivent intervenir, voilà.

Et donc, c’est des choses, enfin je suppose, que ça doit être très rassurant quand même quand on va dans ce genre d’organisation, de se dire « il y a quelque chose qui est mis en place. S’il y a un souci, on sera accompagné ».

Claire : Oui, on essaye en tout cas.

Mais moi, je fais partie de beaucoup de groupes aussi, pas juste sur Paris mais de groupes qui réfléchissent à ça.

Donc, c’est des personnes bénévoles.

Il y a des associations aussi qui existent pour trouver les différents moyens.

Alors, est-ce que ça va être justement de faire un affichage, de mettre un poster dans les toilettes ou est-ce que c’est d’envoyer une charte à tout le monde au moment où la personne elle prend son billet ?

Est-ce que ça va être une prise de parole ?

Il y a des festivals ou il y a des petits stands aussi avec de la documentation.

Enfin, voilà, il y a plein de choses qui existent.

On essaie différents formats et on voit ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.

Fred : La semaine dernière, on a fait une émission avec deux invitées, deux femmes dans la technologie.

Et l’une d’elles, je ne sais plus si c’est Emmanuelle ou Florence, a dit « il y a un chiffre dans la technologie, 35% des femmes quittent la tech (donc les métiers de l’informatique) après 35 ans » car elles ne se sentent pas bien accueillies, qu’elles ne peuvent pas progresser comme les hommes etc

En relisant ça je me suis posé la questions sur les bals folks.

Quand on est une femme jeune et qu’on arrive dans un bal folk, est-ce que finalement, on s’intègre rapidemen ? Ou est-ce qu’on peut être confronté quand même à ce genre de souci avec des hommes qui vont peut-être avoir les mains baladeuses ou qui vont peut-être insister quand on invite à danser et peut-être forcer une personne à danser ? Ou est-ce qu’au contraire, finalement, ça se passe bien et les femmes ne quittent pas finalement les bals folks après 35 ans ?

Alors, cette question n’est peut-être pas simple, mais…

Claire : C’est difficile à dire parce qu’évidemment, on n’a pas de chiffres.

Il faut savoir quand même que quand il y a un problème qui se produit dans un bal, très souvent, les personnes, elles s’en vont et elles ne reviennent pas.

Fred : D’accord, oui.

Claire : Et alors, surtout, vous imaginez si c’est votre premier bal, que vous avez 16 ans ou 20 ans et que votre première interaction avec quelqu’un, ça ne se passe pas bien, évidemment vous ne revenez pas le lendemain et ça, on n’a aucun moyen de le savoir.

Mais évidemment, au fur et à mesure, plus vous restez dans le bal, plus vous vous confrontez à différentes situations et puis, voilà, on fait aussi sa propre protection. On a des réflexes aussi.

Peut-être tout simplement, ce n’est pas toujours des situations qui sont traumatisantes, mais voilà, des fois, il y a des gens, c’est un petit peu trop proche pour nous, on n’est pas très à l’aise, cette personne-là on n’acceptera plus de danser avec elle, par exemple.

Fred : D’accord.

La semaine dernière, les deux invitées ont aussi parlé de ce qui se fait beaucoup dans certains milieux, des réunions en non-mixité.

Claire : Oui.

Fred : Est-ce qu’il y a des bals en non-mixité ?

Claire : Pas à ma connaissance.

Non, pas à ma connaissance.

Ce que j’ai déjà vu en non-mixité, par exemple, c’est plutôt des ateliers, des groupes de parole, par exemple, autour des notions de violences sexistes et sexuelles.

Fred : D’accord.

Claire : Il existe vraiment plein plein de formats de différentes actions.

Par contre, j’ai déjà été à des bals folks militants sur lesquels il y avait, par exemple, plus de règles, plus d’ateliers, plus de choses expérimentées, plus de prises de parole.

Donc, voilà.

Fred : D’accord.

OK.

Le temps passe vite, il file très, très vite.

Tout à l’heure, tu disais qu’une activité que tu aimais beaucoup dans ton métier de communication c’était la rédaction.

Ça se voit parce que depuis 2017, tu as ouvert un blog sur les danses sociales, bals folks qui s’appelle Creactiviste.

Claire : Oui.

Fred : Ça vient d’où, d’ailleurs, le nom Creactiviste ?

Claire : Je cherchais un nom qui ne soit pas un mauvais jeu de mots sur la danse et je n’en ai pas trouvé.

Ça ça m’est venu. Il n’y avait pas vraiment de raison. Ce n’est pas forcément le meilleur choix, non plus, ça véhicule pas du tout l’image de la danse.

Mais il fallait se décider pour quelque chose.

Chaque année, je me demande est-ce que je ne vais pas changer pour quelque chose qui ne serait plus parlant. Pour l’instant, ça reste.

Fred : C’est quoi l’objectif de ce blog ?

Claire : En fait, déjà, j’ai commencé ce blog parce que je n’arrivais pas à trouver de la lecture.

Très souvent, mais ça, c’est les gens qui écrivent, ils écrivent les choses qu’ils auraient envie de lire et qu’ils ne voient pas.

Et notamment, je ne voyais pas de format blog et je ne voyais rien en langue française.

J’en connaissais un ou deux en anglais sur la danse, mais rien en français.

Et ce que je ne comprenais pas, moi, à titre personnel, c’était pourquoi on ne se parlait pas entre différentes danses sur des thématiques qui sont communes.

Il y a par exemple les violences sexistes et sexuelles, mais il y a aussi des trucs un peu bêtes. Par exemple, les gens, ils disent « qu’est-ce que tu as comme chaussures de danse ? »

En fait, les chaussures de danse, ce ne sont pas les mêmes si vous allez danser le forró brésilien, le swing, la salsa, et le ball folk.

Chacun a ses propres trucs et astuces.

Donc je m’étais dit que je commencerais par écrire un article sur les chaussures de danse où je mettrais toutes les chaussures de danse que je croise dans les bals.

Ce ne sont pas toujours des sujets très sérieux.

Fred : C’est un sujet intéressant.

Claire : C’est très récurrent comme sujet.

Fred : Je l’ai lu il n’y a pas longtemps parce que justement, on a échangé là-dessus parce que je cherchais les chaussures de bal et donc c’est un sujet qui est intéressant.

Claire : Voilà.

Il y a aussi par exemple un article sur le fait de changer de rôle pendant la danse aussi.

Les gens qui maîtrisent le double rôle « est-ce que c’est plus difficile d’apprendre les deux rôles ? ».

« Est-ce qu’il faudrait commencer par apprendre à guider et ensuite à suivre ? »

« Est-ce qu’on se mélange ? »

Ce genre de choses.

Des fois, je fais des enquêtes de terrain aussi.

J’avais fait une enquête auprès des hommes qui suivent pour savoir justement les hommes qui font le choix de suivre. « Pourquoi ? »

Fred : Ils font le choix d’être uniquement suiveurs, c’est ça ?

Claire : Oui ou pas forcément que suiveur, mais en tout cas, ceux qui pratiquent les deux rôles.

« Est-ce qu’ils préfèrent suivre ? » « Qu’est-ce qu’ils trouvent dans le suivi ? »

Moi, je sais ce que j’y ai trouvé parce qu’évidemment, j’ai aussi commencé par ça avant de me mettre à guider.

« Qu’est-ce que les hommes y trouvent ? » « Est-ce qu’il y a des difficultés aussi quand on a envie de changer de rôle ? »

Fred : Qu’est-ce qu’ils y trouvent majoritairement ?

Tu te souviens ? Du fait d’être guidé ?

Est-ce qu’il y avait quelque chose qui ressortait particulièrement ?

Claire : C’est surtout des choses qui ne ressortaient pas.

C’est ça qui m’a étonnée, parce qu’ils disent qu’il y a des trucs comme « le sentiment d’abandon », des choses comme ça.

En fait, ce qui m’étonnait dans ce questionnaire, c’était un questionnaire toute danse, donc il pouvait y avoir aussi des danseurs d’autres danses, pas juste le bal folk, mais il y avait cette idée que les hommes, quand ils changent de rôle, ils demandent à des femmes de les guider.

Et donc, ils ont beaucoup de refus parce que les femmes, quand tu demandes sur un parquet à quelqu’un, la femme, peut-être qu’elle guide pas elle.

Et aussi parce que, et ça, ça n’a jamais été soulevé, le fait qu’il y ait une différence souvent de taille et de poids.

Donc, si vous demandez à une femme d’un mètre 60 et de 50 kilos de guider un homme d’un mètre 80 et de 90 kilos et qu’il ne sait pas suivre, il y a une difficulté.

Donc, voilà.

Mon plus grand étonnement, il a plutôt été là.

Fred : Oui, parce que pour être dans le rôle de suiveur, il faut, à un certain, laisser aller, en fait.

Pas s’abandonner, mais il faut se laisser porter, finalement, par la personne, par l’autre.

Claire : Voilà.

Fred : Ce qui peut être compliqué.

Claire : Souvent, c’est un peu trop d’abandon.

Un peu trop d’abandon de la personne.

Il y a beaucoup de gens qui pensent que suivre, c’est juste se laisser faire et se laisser tracter.

C’est pas ça, suivre.

Fred : Et à l’inverse, mener c’est très technique. Je vais prendre juste un exemple.

Récemment, on a fait un atelier de danse de couple avec mon épouse.

Tu étais là avec Florian, je crois, c’est ça ?

Claire : Oui.

Fred : Après une polka, où je ne me sentains pas très bien, Florian vient me voir, il me montre des trucs.

Puis à un moment, il me dit « on va danser ensemble » donc on danse.

Puis à un moment, il a mené, mais j’ai cru… pas valsé, mais ça a été super vite.

En fait, je ne sais pas ce qu’il a fait pour, tout d’un coup, que je me mette dans ce mouvement-là. J’ai l’impression qu’il a rien fait alors qu’il a fait quelque chose. Il y a une technique donc.

Claire : Il y a des techniques des deux côtés.

Fred : Oui, sans doute.

Claire : Oui, oui.

Fred : Mais j’étais en tout cas très impressionné par cette capacité à mener tout d’un coup.

Voilà.

D’accord.

OK.

Enquête, avant d’oublier, parce que justement, là, tu en as une en cours.

Claire : Oui.

Fred : Sur un autre point important, dans le bal, et d’ailleurs, dans la société en général, c’est le handicap.

Claire : Oui.

Ça fait très longtemps que je voulais aborder le sujet de la danse et du handicap, mais je n’osais pas le faire parce que moi, je ne suis pas en situation de handicap, donc ce n’est pas un vécu que j’ai.

C’est une grande interrogation que j’ai, mais j’avais aussi très peur d’utiliser, par exemple, les mauvais termes, etc.

Mais j’ai fini par demander aussi à des amies danseuses.

J’ai une amie qui est ergothérapeute et une autre qui est donc une danseuse sourde.

Et je leur ai demandé de m’accompagner là-dessus sur les questions qui nous sembleraient pertinentes.

Et en fait, l’approche, c’est qu’on croise des personnes qui sont en situation de handicap. Dans le bal, il y a des gens qui vont danser, des danseurs et danseuses, et qui s’adaptent ou qui adaptent leur handicap, je ne sais pas trop comment le dire, mais en fait, malgré le manque d’accessibilité des lieux.

Et donc l’idée, c’était de leur dire « qu’est-ce que vous faites, à quelle difficulté vous êtes confrontés, quelles sont les stratégies que vous mettez en place pour contourner ça, et comment on pourrait mieux adapter les lieux de danse, que ce soient les cours de danse, mais aussi surtout les bals ».

Et donc plutôt dans l’idée de comment on pourrait mieux adapter le bal grand public d’aujourd’hui, qui soit plus accessible pour des personnes en situation de handicap.

Et « est-ce que c’est pertinent ou pas d’avoir des bals adaptés qui ne seraient que pour ce type de public ».

Moi, c’est mon avis personnel, mais je suis toujours plutôt militante pour que ce soit l’espace grand public qui s’adapte pour accueillir tout le monde, plutôt que de se dire « on va séparer les valides et les personnes en situation de handicap ». De les mettre dans une zone à part, pour moi, ce n’est pas entendable.

En tout cas, ce n’est pas vers ça que j’ai dirigé l’enquête.

Donc là, en ce moment, je cherche des danseurs et danseuses de tout type de danses sociales et de tout type de handicap qui voudraient témoigner de leur expérience vis-à-vis de la danse.

Fred : D’accord.

Donc là, c’est une enquête qui est ouverte jusqu’au 10 juin, c’est ça ?

Claire : Oui, c’est ça

Fred : 10 juin 2025, sur ton site creativiste.fr.

Et sinon, les liens utiles sont également dans la page consacrée à l’édition du jour, soit sur le site causecommune.fm dans la partie « Chemin de travers », soit dans les notes de l’épisode si vous écoutez en podcast.

Et j’en profite aussi pour signaler que dans les notes de l’épisode, il y a un lien vers une conférence que tu as donnée il y a quelques années avec Marion Blanchard sur le retour aux sources historiques des bals folks et des danses.

Et notamment, à la fin, on te voit danser avec Marion.

Je fais ça parce qu’en fait, on nous a posé tout à l’heure la question de savoir « est-ce qu’il y a des vidéos de toi en train de danser pour voir en fait qu’est-ce que ça donne ? »

Sachant qu’au studio, le parquet ne va pas jusqu’au bout du studio, donc ça aurait été compliqué.

En tout cas, il y a au moins cette vidéo-là.

Je crois que Paris Bal Folk, par exemple, ils mettent régulièrement des vidéos en ligne pour voir à quoi ressemble un bal folk si je me souviens bien.

Claire : Oui, tout à fait.

Il y a beaucoup de vidéos de bals folks en ligne.

Après moi, si j’ai une chose à recommander, ce serait le film Le Grand Bal de Laetitia Carton.

C’est une réalisatrice de documentaire qui a fait un documentaire long-métrage qui s’appelle Le Grand Bal.

En fait, Le Grand Bal, c’est Le Grand Bal de l’Europe, c’est à Gennetines, dans l’Allier.

Et c’est tous les ans, c’est un très très gros festival de bal folk.

Je pense, le plus gros d’Europe, peut-être même le plus gros du Monde, dans ce type de danse-là.

C’est pendant deux semaines et donc, elle est venue avec une équipe et ils ont filmé ça.

Elle a même été nommée aux Césars et je crois qu’elle a aussi reçu plusieurs prix pour la musique du film puisque c’est donc la musique, elle est faite par des musiciens du bal folk.

Et ce que j’aime bien dans ce film, c’est qu’il présente beaucoup les dynamiques aussi sociales dont on vient de parler.

Et voilà, il y a des très très belles images de danse.

Enfin, c’est vraiment une très bonne vidéaste, une très bonne photographie sur ce film.

Donc, c’est Le Grand Bal de Laetitia Carton.

Je ne sais pas s’il est encore disponible quelque part en ligne.

Claire : Je pense qu’il doit être encore sur des plateformes.

Fred : Sur des plateformes ?

Claire : Oui.

Fred : D’accord.

Donc, on vous conseille effectivement.

Tu as dit que c’est deux semaines, mais c’est vers quelle période en fait ?

C’est en été ?

Claire : Oui, c’est en été.

C’est fin juillet, début août.

C’est la dernière semaine de juillet, la première semaine d’août cette année.

Fred : D’accord.

Donc, c’est bientôt. On est 21 mai.

Ok.

Je surveille.

Oui, parce que là, on va bientôt arriver à la fin de l’émission.

Est-ce qu’il y avait un sujet qu’on n’a pas encore abordé et que tu aurais voulu aborder dans les minutes qui restent avant que je passe aux questions finales ?

Il est possible qu’on n’ait pas abordé tous les sujets.

En parlant de vidéo, est-ce qu’il y a des sortes de tutos sur des danses.

Par exemple, tout à l’heure, tu nous as passé une mazurka.

On a écouté une mazurka, donc Dorothée par le groupe Tref.

Les gens qui disent « c’est quoi une mazurka ?»

Est-ce qu’on va trouver sur des plateformes vid éos ou autres des sortes de tutos mais vraiment détaillés sur « c’est quoi une mazurka », « comment ça se danse ? ». Ou « c’est quoi une scottish ? Comment ça se danse ? ». Est-ce que ça existe ?

Peut-être sur ton site d’ailleurs, je ne sais pas.

Claire : Alors ça existe.

Il y a beaucoup, beaucoup de vidéos sur Internet.

Par contre, apprendre la danse avec une base de vidéos, ça va quand même être compliqué.

Moi, ce que j’ai fait sur mon site, par contre, c’est quand même des articles un petit peu pédagogiques justement sur des choses que j’aurais aimées qu’on me dise quand je débutais en bal.

Donc, il y a des éléments de fonctionnement social de la communauté de danse.

Mais il y a aussi des choses plus techniques.

J’ai un article sur l’évolution de la mazurka, l’histoire de la mazurka.

On peut voir à quoi ça ressemblait une mazurka en 1840 et l’évolution d’aujourd’hui, pourquoi il y a cette évolution.

Et j’ai fait la même chose sur la valse aussi.

Donc voilà, pour expliquer un petit peu la théorie, comment on fait pour tourner à la valse, etc.

Donc, il y a une approche à la fois un petit peu historique, même si évidemment, moi, je fais des articles de blog et je ne suis pas historienne de la danse.

Donc voilà, c’est vraiment à but pédagogique.

Fred : D’accord.

On n’a pas fait le tour, mais est-ce qu’il y avait un sujet qu’on n’a pas abordé que tu souhaiterais qu’on aborde, si j’ai oublié, sur la danse ou sur autre chose d’ailleurs ?

Est-ce que peut-être que tu as d’autres passions cachées que tu ne nous as pas transmises pour le moment ?

Claire : Moi, j’ai plein de passions.

Fred : Est-ce qu’il y en a une en deux ou trois minutes dont on pourrait parler ou d’autre chose ?

Claire : Non, non, pas forcément.

Juste peut-être, si je peux faire une petite conclusion sur la danse.

Moi, ce que j’aime beaucoup avec la danse, c’est qu’effectivement, le bal folk c’est un milieu qui est très facilement accessible, mais par contre, tu disais « c’est un monde souterrain » mais c’est vraiment, c’est un univers entier souterrain.

Moi, ce que je trouve vraiment incroyable, c’est tout ce patrimoine sur lequel on est un petit peu assis en France et qu’on ne va pas exploiter.

Et en fait, on a vraiment des groupes de musique qui ont une très très grande qualité.

Donc, très sous-estimée la qualité des groupes de musique trad, qui vont chercher du patrimoine, qui le réarrangent, qui proposent des versions très modernes, qui sont très festives.

Et en fait, si en plus du bal et d’aller s’amuser, etc., mais par contre, il y a aussi plein, plein de profs de très grande qualité sur des stages et c’est infini. En fait, moi, c’est ça que j’aime dans ce bal, c’est que ça s’arrêtera jamais.

Moi, j’arrêterai jamais d’apprendre.

Je suis vraiment, plus j’en apprends, plus je me rends compte de la montagne, de tout ce qui reste à parcourir.

Et ça m’occupera jusqu’à la fin de mes jours.

Fred : Donc, tu veux dire aussi que dans l’apprentissage, ce n’est pas que la partie technique, c’est aussi l’apprentissage culturel, historique.

En France, il y en a partout.

En fait, on se rend compte qu’il y a des danses partout.

C’est ça aussi qui te passionne. Ce n’est pas que, entre guillemets, la technique de danse, c’est le côté culturel autour.

Claire : Oui, oui.

Et puis, d’apprendre les gestes aussi.

Moi, le jour où j’arriverai à faire les élans de danse, la maîtrise du corps qu’il y a dans le sud-ouest ou en Suède, voilà, c’est sans frein, en fait.

Fred : Tu sais, il y a un truc que tu avais dit lors de l’atelier qui m’avait surpris.

Moi, je pensais que des gens comme toi, en fait, sur les danses, vous entendiez les changements de rythme, etc.

Et puis, tu as dit à un moment « en fait, moi, je suis très analytique, je compte les pas ».

Claire : Oui.

Fred : Et je me suis dit, c’est bien, parce que moi aussi.

Et ça m’a un peu surpris.

Je me suis dit « tiens, elle ne se laisse pas porter par le truc, elle compte »

Claire : Moi je compte, mais il y a plein de gens qui ne comptent pas. Je sais qu’il y a des transmetteurs ils ne donnent pas, ils ne disent pas « gauche », « droite », etc. Ils chantent. Ils font juste la rythmique et les gens comprennent.

Ça, ça me fascine.

Je ne saurais pas le faire.

Mais par contre, il y a plein, plein de modes de transmission. C’est incroyable.

Fred : Ça me rassure, parce qu’effectivement, quand tu as dit ça, ça m’a rassuré.

Je me suis dit, on peut être analytique et finalement, faire de la danse.

Claire : Oui.

Et est-ce que tu as dans tes… rnfin, pas dans tes rêves, mais dans tes ambitions, enfin dans les choses que tu as envie de découvrir, est-ce qu’il y a des danses dans d’autres pays que tu as envie de découvrir ?

Tu as parlé du Portugal tout à l’heure, mais il y a peut être d’autres choses que tu as envie de découvrir.

Voire d’aller sur place.

Je ne sais pas, est-ce que tu as été au Portugal, par exemple, faire de la danse portugaise ?

Claire : Oui, j’ai été au Portugal.

Fred : Il y a le sourire là.

Claire : Oui, c’est génial.

C’est vraiment, c’est incroyable le Portugal.

Oui, il y en a plein, il y en a plein.

Je connais très, très mal.

J’aime beaucoup les danses italiennes, mais je les connais très, très, très mal, par exemple.

Le répertoire de danse à apprendre il est infini.

Fred : Donc, en fait, comme tu l’as dit tout à l’heure, tu ne t’arrêteras jamais de danser.

Claire : Non, jamais.

Fred : C’est bien.

Et puis, on peut danser très, très, très tard, visiblement.

Voilà.

Écoute, on va passer aux questions de fin.

Alors, je rappelle aux personnes qui nous écoutent que les questions de fin, je les envoie à l’avance quand même aux personnes pour pas qu’elles aient totalement à improviser, parce que ce n’est pas forcément évident.

On va commencer par « est-ce que tu as envie de partager, quelque chose qui t’a émerveillé, fait du bien dernièrement ? »

Claire : Oui.

Plutôt revenir sur le début de l’émission, quand je parlais de mon travail. Moi , j’aime beaucoup mon travail. Il y a une chose que j’aime beaucoup, c’est aller aux préparations au départ des volontaires en service civique qui vont partir pendant un an à l’autre bout du monde. Ils sont partagés entre la peur que « ça y est ils vont partir » et « comment ça va se passer de vivre à sept mille km de son papa et sa maman »

Et en même temps, ils sont, eux, émerveillés du fait que ça y est, ça devient concret, ils ont vraiment la lumière au fond des yeux, de se dire « vraiment ce qui va se passer ça va être incroyable ». moi, je sais que ça va être incroyable puisque je vois aussi ceux qui reviennent.

Et en fait, non, moi je m’émerveille de les voir émerveillés, c’est plutôt ça. Et à chaque fois, je me dis qu’il faut pas perdre ça, cette espèce d’émerveillement de quand tu à vingt-deux ans, et que tu as un projet de vie qui va te changer.

Je me dis « il faut tendre vers ça, quelle que soit notre, notre âge ». Donc voilà, ça me permet de me maintenir dans l’axe d’aller toujours à la recherche de nouvelles choses

Fred : D’accord.

Deuxième question: « si tu avaits la possibilité de parler à ton toi quand tu avais dix, quinze ans, que lui dirais-tu ? quels conseils donnerais-tu ? »

Claire : Alors là, à quinze ans, moi j’avais quand même pas mal de passions bizarres. J’aimais les mangas, j’aimais bien le dessin, j’aimais bien plein de plein de choses différentes qui n’étaient pas toujours mainstream et je me disais « ah, mais toi t’es un peu un peu bizarre, toi et tes amis, vous êtes un peu le groupe des gens bizarres ».

Et je ne savais pas comment faire pour être autrement. Mais en fait, il n’y a pas besoin d’être autrement.

J’en parlais avec une amie, et puis je crois que c’est l’humoriste Paul Mirabel, je sais pas si tu vois qui c’est

Fred : Oui

Claire : qui disait que tout ce qu’on lui a critiqué dans son attitude et dans sa corporalité, c’est les choses qui font sa force aujourd’hui

Fred : et qui fait son succès aujourd’hui

Claire : Oui. Et je pense que c’est vraiment ça, que c’est vraiment ça, donc, à mon moi de quinze ans, je dirais « ne t’embarasse pas avec les histoires de popularité, il faut cultiver les goûts qu’on a, ça fait notre saveur et notre sel. »

Fred : D’accord.

Troisième et dernière question : « as-tu le sentiment d’être à ta place aujourd’hui ? »

Alors soit là ce soir, soit plus globalement dans ta vie.

Claire : Oui, en tout cas, je n’ai pas de regret sur là où j’en suis dans ma vie.

Je ne sais pas si je suis à ma place, parce qu’il y a toujours une nouvelle place quelque part qui nous attend. Donc, je ne suis pas contre les changements. Par contre, pas du tout regret sur là où je suis. Je suis très heureuse. Donc, plutôt oui.

Fred : D’accord, c’est cool.

Merci Claire merci d’avoir passé ce temps avec nous.

Claire : Merci.

Fred : On entend le générique de fin. L’émission se termine.

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Chemins de traverse c’est en direct tous les mercredis à 22 h sur Cause Commune, 93.1 FM et en DAB+ en Ile-de-France, et partout dans le monde sur causecommune.fm.

Julie, Mehdi, Elise et moi-même nous avons le grand plaisir de participer à cette belle aventure que représente Cause Commune, radio associative, la voix des possibles.

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Chaque premier vendredi du mois, la radio organise une soirée radio ouverte. Donc l’occasion pour vous de venir au studio pour rencontrer les équipes,pour découvrir le studio. Donc, le prochain en soirée aura lieu vendredi 6 juin 2025, à partir de 19 h 30. L’adresse du studio: 22 rue Bernard Dimey, dans le dix-huitième arrondissement de paris.

Dans les actus, parce que je l’ai j’ai pas eu le temps de le faire la semaine dernière. Dans les actus de nos invités passés, dans l’émission 19, notre invité est le violoncelliste, chef d’orchestre et compositeur Raphaël Merlin, qui nous a notamment parlé de l’orchestre symphonique qu’il a créé Les forces majeures et le projet Accordez vos vélos, festival itinérant où les membres de l’orchestre se déplacent à vélo.

Après quatre années de préparation, l’orchestre d’une trentaine de musiciennes et musiciens a entamé une tournée symphonique itinérante à vélo de Paris à Roubaix. Le départ a eu lieu le 9 mai à paris, l’arrivée est prévue à roubaix le 8 juin, avec une vingtaine d’étapes, et sur la page consacrée à l’émission du jour, vous retrouverez le lien vers ce festival, donc Paris-Roubaix de Accordez vos vélos.

Juste après l’émission on a une mission inédite de Minuit décousu, donc une heure d’émission, pour en découdre avec la bétonisation, aux côtés des jardinières et jardiniers en lutte.

Prochain rdv pour Chemins de traverse la semaine prochaine, notre invitée sera Ewa Kadziolka qui a grandi en Pologne où elle aimait les maths. Arrivée en France, il y a 24 ans, elle a été éducatrice pour les enfants autistes. Aujourd’hui, elle a dû changer de voie, elle a repris les études en informatique et elle est en pleine reconversion.

A mercredi prochain.

Salut, et solidarité.



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