#11 – Émeline Parizel – Exploratrice déterminée et engagée
proposée par Élise, Fred, Julie et Mehdi
Diffusée le 20 novembre 2024
11e émission Chemins de traverse diffusée en direct mercredi 20 novembre 2024 à 22 h
Notre invitée est Émeline Parizel (son compte LinkedIn et son compte Mastodon). Émeline est ingénieure de formation et sensible à l’art, à l’économie du don et au changement climatique. Au niveau professionnel, elle est cheffe de projets web & facilitatrice graphique. À côté de son travail, elle multiplie les engagements : fresque du climat, fresque du numérique, organisatrice de TEDx,
et d’autres que vous découvrirez lors de l’émission. Elle est également vélotaffeuse et adepte du voyage à vélo. Sur des circuits courts, et aussi sur des circuits un peu longs. Genre, Paris – Athènes. 4 003 km à vélo, en 40 jours 🙂
Vous pouvez lire la transcription.
Liens
- L’entreprise Klee Group
- L’association La Fresque du Climat
- L’association La Fresque du Numérique
- L’association Latitudes et son atelier La Bataille de la Tech
- L’association Quelques Femmes du Numérique
- Les présentations de TEDxQuartierLatin sur le thème de la “(re)connexion”, dont l’intervention de Stéphane Gabbay et Igor Casas autour de la musique et du chansigne
- Les présentations de TEDxMontrouge sur le thème “Etincelle”
- Le meetup La Gribouille Académie
- Le profil de Bela Loto, engagée dans le domaine du Numérique Responsable
- Une des dernières versions du site internet Equiworld réalisé pendant ses années collège, sur Web Archive, en 2004
- Le blog du voyage à vélo Paris-Athènes
- campagne de financement sur le livre pour enfants illustré de son voyage à vélo
- Qui est Olympe de Gouges
- Ses recommandations : Le film d’animation “Le roi et l’oiseau” par Jacques Prévert et Paul Grimault, le film d’animation “Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau”
À l’oreille
- Le roi et l’oiseau (générque)
- Go your own way par Fleetwood Mac
- Schmaltz par Jahzzar (générique)
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Transcription
Note concernant la transcription : nous avons choisi, comme le préconise l’article Pourquoi et comment rendre accessible un podcast ?, une transcription fidèle aux propos tenus, sans suppression des tics de langage (les phrases qui ne finissent pas (…), les répétitions, les onomatopées).
Voix du générique (Laure-Élise Déniel) : Cause Commune, Chemins de Traverse, d’autres voies pour imaginer demain.
Fred : Bonsoir à toutes, bonsoir à tous pour ce onzième épisode de Chemins de traverse, d’autres voies pour imaginer demain.
Dans Chemins de traverse, Julie, Élise, Mehdi et moi-même Fred, nous espérons vous proposer de belles rencontres et mettre en avant des parcours personnels et professionnels, des passions, des engagements.
Notre invitée du jour est Émeline Parizel, alors Émeline est ingénieure de formation, sensible à l’art, à l’économie du don et au changement climatique.
Au niveau professionnel, elle est cheffe de projets web et facilitatrice graphique.
A côté de son travail, elle multiplie les engagements, Fresque du Climat, Fresque du Numérique, organisatrice de conférences TEDx et d’autres que vous découvrirez lors de l’émission.
Elle est également vélotaffeuse et adepte du voyage à vélo, on en parlera en fin d’émission, je sais qu’il y a pas mal de gens qui écoutent l’émission rien que pour ça, mais ce ne sera pas le seul sujet de discussion aujourd’hui.
Et cerise sur le gâteau, parce que j’ai déjà écouté Émeline dans un podcast, elle sait partager ses passions avec une très belle énergie communicative.
Alors on a intitulé cette émission avec Émeline, « Émeline Parizel, exploratrice déterminée et engagée ».
Au cours de l’émission, vous allez comprendre ce choix.
Mais en première question et avant de parler de ton parcours, est-ce que tu pourrais te présenter telle que tu es aujourd’hui ?
Émeline : Oui et je vais prendre la question telle quelle.
Je suis une femme blanche, j’ai 34 ans, je porte actuellement des boucles d’oreilles de maillons de chaîne de vélo, j’ai un pull noir, je sais pas si j’ai froid ou si j’ai chaud à vrai dire, je tremble un peu, peut-être que je suis un peu intimidée.
Fred, tu es en face de moi, à peu près deux mètres, on a plein de micros, tout le studio sur des tables en bois, Élise est derrière une vitre un peu plus loin, et il y a des posters partout autour de nous, je suis très très contente d’être là, et ce que je viens de faire, ça s’appelle une audio description, c’est quelque chose qu’on fait en général en accessibilité pour des personnes malentendantes ou sourdes, pardon, malvoyantes ou aveugles, pour leur situer un peu le contexte, et là ce que je trouvais intéressant dans la radio, c’est que le public, les personnes qui nous écoutent, on sait pas si elles nous voient ou elles nous voient pas, dans tous les cas elles nous voient pas, donc on se rend compte que l’accessibilité c’est utile pour tout le monde.
Fred : En tout cas c’est une présentation que j’avais jamais vue et que j’apprécie beaucoup, peut-être que tu as oublié de parler de la superbe table en bois, je précise parce qu’en fait pour les personnes qui pourraient, j’en parlerai à la fin de l’émission, visiter le studio, vous pourrez découvrir le studio avec cette table en bois qui a quelques mois, qui a été faite spécialement et qui nous sépare, et j’en profite, parce que j’ai oublié, de saluer en régie, Élise, bonsoir Élise.
Élise : Bonsoir, bonsoir tout le monde, bonne émission.
Fred : Merci Élise.
Alors on va commencer, on a un petit peu envisagé trois grands angles pour aborder ton parcours, l’angle de l’exploration, l’angle des engagements, et puis l’angle de la création de liens, donc on va essayer un peu de les distiller au fur et à mesure de l’échange, mais on va commencer classiquement dans un parcours par l’enfance.
Donc ma deuxième question qui était initialement ma première question avant qu’on prépare celle-là, quelle petite fille étais-tu ?
Parce que l’impression que tu donnes aujourd’hui, c’est d’être une personne ouverte aux autres, pétillante, et est-ce que tu étais déjà comme ça quand tu étais petite ?
Émeline : Je pense que quand j’étais petite, beaucoup de choses passaient par le regard.
J’étais quelqu’un de très curieuse et observatrice et assez silencieuse.
Et d’ailleurs, il y a plusieurs personnes qui m’ont fait la remarque dans la famille que j’avais des grands yeux, j’observais, je dévisageais les gens, l’environnement avec des grands yeux.
Donc je dirais que j’étais comme ça, je suis… J’ai gardé encore ce côté introvertie et silencieux, c’est vrai que j’étais quelqu’un de très timide, c’était gênant pour moi de prendre la parole, et il y a mes professeurs au collège, au lycée qui l’avaient très bien remarqué d’ailleurs, et qui m’avaient à l’époque découragée d’aller à Paris, parce que je suis partie très tôt à Paris, mais on y reviendra sûrement dans le cadre du parcours.
Donc ça c’est resté, mais j’étais déjà quelqu’un d’assez active.
J’avais plein de passions, plein de choses à explorer, d’où ce terme exploratrice qu’on a mis en intitulé du podcast.
Fred : Oui, on peut dire même hyperactive, et d’ailleurs quand j’ai fait les annonces des émissions notamment par courriel, j’ai mis « vous allez aimer découvrir Émeline Parizel notamment et son hyperactivisme », et quelqu’un a répondu « ou la détester parce que je ne fais pas la moitié de ce qu’elle fait ».
Émeline : Ah mince !
Fred : Donc ça m’a fait beaucoup rire cette remarque-là, mais on va évidemment en parler.
Alors avant de parler de Paris, on va revenir un petit peu avant, tes 15 premières années tu les as passées en Lorraine, et une question assez traditionnelle, c’est à l’époque quand tu étais plus petite, enfant, quel métier tu envisageais de faire ?
Émeline : C’est génial comme question, parce que quand j’étais petite je voulais être vétérinaire équin, vétérinaire pour les chevaux en particulier, parce que ma passion de l’époque c’était les chevaux.
Et quand j’avais 8 ans, donc en 1998, j’avais fait remplir un carnet à tous mes camarades de classe.
C’est un carnet où il y a des questions du style « qu’est-ce que tu aimes ? », « quelle est ta couleur préférée ? », « quel est ton animal préféré ? », et dans cette liste de questions il y a « qu’est-ce que t’aimerais faire comme métier plus tard ? ».
Et donc j’ai retrouvé ce carnet, et dans les statistiques, donc sur les 30 élèves de ma classe, enfin de camarades d’école au primaire, la moitié voulait devenir soit vétérinaire, soit instituteur ou institutrice.
Fred : La moitié vétérinaire, c’est bizarre quand même !
Émeline : Vétérinaire ou instituteur, instituteur, institutrice.
Et après, il y avait des métiers plus originaux, comme éleveuse de dauphins, pompier…
Donc c’était marrant de voir un peu les métiers qu’on voulait faire à l’époque, et à cette époque-là, donc moi je voulais être vétérinaire équin, et spoiler, je suis ingénieur en informatique, et par contre, mon frère et ma sœur, donc je suis triplée, mon frère à cette époque-là avait rempli dans le carnet qu’il voulait être forestier, et aujourd’hui il est ingénieur en agroforesterie, et ma sœur avait rempli qu’elle voulait être violoniste, et elle est aujourd’hui professeure de violon au conservatoire de Tours.
Donc je trouve ça assez fascinant, les personnes qui, dès l’âge de 8 ans, ont déjà un petit peu cette fibre et savent ce qu’elles vont faire plus tard, et je pense que quand on a une passion très tôt, ça revient nous chercher un peu plus tard quand on cherche notre voie.
Fred : On reviendra sur la partie ingénieure informatique, mais néanmoins, dans ta passion des chevaux, très tôt, tu me dis avoir créé une communauté virtuelle, un site web, autour des chevaux, à quel âge ?
Émeline : Je pense que c’était en arrivant au collège, peut-être juste avant.
Fred : Donc vers 10-11 ans ?
Émeline : Oui, c’est ça.
Fred : Donc dans les années 2000, à peu près ?
Émeline : Oui, complètement, on avait été inscrits à une colonie de vacances, ça se faisait encore à l’époque, je ne sais pas si ça se fait encore, et elle était sur le thème de l’informatique.
Et donc l’objectif était de terminer cette colo en ayant créé notre adresse email sur le site La Poste, à l’époque, et on a donc créé son adresse email, non sur iFrance, sur iFrance, l’adresse mail, et en dessous, je vois qu’il y a le lien « Créer son site internet ».
Et je n’ai pas osé cliquer dessus pendant la colo, mais une fois rentrée chez moi, un peu fébrile, je décide de cliquer sur ce lien pour savoir ce qu’il y a derrière.
Et donc s’ouvre à moi, c’est mon premier pas dans le monde du web, donc je crée mon site internet, EquiWorld, que j’avais appelé EquiWorld, donc sur les chevaux.
Il y avait des présentations du monde du cheval, comment passer ses galops, quels équipements.
Et j’avais donc aussi, quelques années plus tard, créé une communauté virtuelle, une écurie virtuelle, où j’avais rassemblé des personnes qui voulaient, qui pouvaient, c’est l’équivalent d’un tamagotchi, en fait, qui pouvaient acheter virtuellement un cheval, l’élever, acheter du matériel, passer des concours.
Voilà, donc tout ça, c’était géré manuellement.
J’avais une centaine d’inscrits et d’inscrites à l’époque, avec un forum de discussion, tout ce qu’il y a de plus classique.
Et je gérais tout ça à la main après mon collège, après mes heures de cours.
Fred : D’accord, donc c’était pendant le collège, donc tu étais encore mineure.
Mais bon, question peut-être un peu bête, mais tes parents étaient au courant de ce que tu faisais ?
Émeline : Oui, ils étaient au courant.
On se partageait la box, à l’époque, c’était le forfait data, forfait Internet limité, comme on était trois.
Donc, chacun avait son temps le soir après l’école.
Et donc, quand j’avais mon temps, je me précipitais sur la gestion de mon site Internet.
Et plus tard, mon père m’a acheté un hébergement, m’a acheté Dreamweaver aussi.
Fred : Donc c’est un logiciel pour créer des sites Internet ?
Émeline : Un logiciel pour créer des sites Internet.
Et je m’amusais à chercher, alors il est toujours en ligne sur WebArchive, et on retrouve du coup des anciennes versions du site, avec des gifs animés dans tous les sens, j’avais mis des codes JavaScript, des petits codes pour faire des animations musicales et autres.
Le web des années 2000, vraiment !
Fred : Avec des gifs animés, des petits chats ?
Émeline : C’est ça, des chevaux animés, des gifs animés de chevaux.
Fred : Et le premier que tu as fait, quand tu parles que tu as cliqué sur le lien, derrière c’est un outil qui te permettait de créer un site web facilement, sans connaissances techniques, c’est ça ?
Émeline : Oui, en fait, on crée comme Word aujourd’hui, on saisit du texte, on saisit des images et simplement on fait des liens entre ces pages.
Il n’y a pas de question de bases de données, c’est très simple, c’est très accessible.
Et donc, on travaille en mode brouillon, c’est non publié au départ, et j’étais un peu fébrile au moment de cliquer sur publier, et puis ensuite je ne savais pas comment accéder à mon site parce qu’il était publié, mais je ne connaissais pas l’URL, je ne connaissais pas tout ça.
Fred : Tu ne connaissais pas l’adresse publique ?
Émeline : Je ne savais pas comment y accéder.
Et je me rappelle avoir cherché EquiWorld sur un moteur de recherche, et j’étais tombée sur une vraie marque, et je regarde, et j’étais super excitée, mais je me dis mais ce n’est pas mon site, ce n’est pas moi qui ai fait ça, c’est bizarre !
Jusqu’à ce que je finisse par trouver l’URL en .ifrance, .je-sais-pas-quoi, et que bon, voilà, c’était un site tout gris avec du texte et quelques images, quoi, mais c’était…
Fred : D’accord, mais ça a été peut-être la première fois que tu avais finalement des contacts avec des gens qui partageaient une passion commune, en l’occurrence donc les chevaux, et qui te contactaient sur ce forum, donc ?
Émeline : Oui, exactement, qui me contactaient, qui s’inscrivaient à l’écurie virtuelle, moi je gérais la monnaie virtuelle, tout ça.
Fred : Ah, il y avait une monnaie virtuelle aussi ?
Émeline : Il y avait une monnaie virtuelle, évidemment, des écus, et je faisais des concours, des concours de poèmes, par exemple, sur les chevaux, et je me rappelle que tous les poèmes, et au début, il n’y avait personne qui participait, et puis comme d’habitude, c’est 24 heures avant la date limite que je reçois tous les poèmes, donc en fait, j’ai quand même eu pas mal de suggestions de poèmes, et donc je fais mon choix, je les lis tous avec attention, et je retiens le poème qui me semble le plus beau, qui me parle le plus, et donc, je le publie, et j’appelle le gagnant ou la gagnante à se manifester pour que je lui envoie un cadeau, je sais plus, ça devait être un poster de cheval, et là, je reçois un email de ma grande tante, qui m’écris et qui me dit : « tu sais, Émeline, sur Internet, on ne dévoile pas son identité, c’est moi qui ai écrit ce poème », et voilà, enfin, et donc là, honnêtement, je prends une claque.
Fred : C’est-à-dire qu’elle avait fait ça exprès pour te montrer les dangers potentiels, non ?
Émeline : Non, je pense que c’était vraiment dans l’intention de participer, mais elle pensait pas du tout être sélectionnée, et du coup, moi, j’apprends un peu à mes dépens, c’est difficile à vivre à ce moment-là, parce que j’ai une dizaine d’années et que je suis en colère contre ma grande-tante qui ne m’a pas dit que c’était elle, et je ne comprends pas la démarche.
Et en fait, aujourd’hui, je comprends aussi cette envie, cette volonté de garder l’anonymat quand on participe à des concours ou qu’on publie, enfin voilà, Internet, c’est une grande bulle et on n’est pas obligé de tout mettre en ligne.
Fred : On n’est pas obligé, on en reparlera peut-être tout à l’heure quand on parlera des réseaux sociaux sur lesquels tu es notamment.
Donc ça, c’est ta principale passion à l’époque, donc l’équitation, mais comme tu l’as dit en début d’émission, tu es hyperactive et dans la longue bio que tu m’as envoyée, il y avait notamment, il y avait natation, compétition, piano, flûte traversière, solfège, chorale, c’était toutes ces activités que tu faisais au moment où tu étais au collège, c’est ça ?
Émeline : Oui, collège, lycée, en fait, il faut voir que, donc famille de trois enfants, triplés en plus, on a progressé en même temps, nos parents nous ont inscrits à toutes les activités en même temps.
Fred : Ils faisaient ce qu’on appelle les taxis ou l’hélicoptère, ils vous déposaient partout.
Émeline : Exactement.
Merci papa, merci maman.
Et donc, ils nous ont accompagnés, on a tous les trois fait du judo, par exemple, on a tous les trois fait des cours d’allemand, on a tous les trois fait, etc., etc. jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’il y a certains sports ou certaines activités qui ne plaisaient pas à tout le monde et donc on s’est spécialisé et c’est là que moi, j’ai été inscrite à la natation, puis l’équitation et puis on a tous les trois été musiciens, on a eu la chance de faire tout ça et c’était en parallèle, oui, parce que j’avais des facilités à l’école.
Fred : D’accord.
Émeline : Et je m’ennuyais, je m’ennuyais et en rentrant des cours, ce n’était pas possible pour moi de ne rien faire, enfin, j’avais besoin de ça.
Fred : D’accord.
Et donc, tu dis que tu avais des facilités à l’école, c’est-à-dire que tu suivais quelle filière à l’époque au lycée ?
T’étais déjà dans une filière scientifique au lycée ou pas ?
Émeline : J’étais dans une filière scientifique, mais il y a donc quand même une coupure au lycée puisque je suis partie à 15 ans à Paris, donc j’ai fait la première année de lycée en Moselle, j’ai préparé un bac Abibac, donc un bac franco-allemand, on a tous les cours d’histoire-géo qui sont en allemand, c’est dans l’objectif d’avoir un baccalauréat bilingue et à l’issue de cette, enfin pendant cette année de seconde, j’ai préparé un dossier pour intégrer un lycée à Paris, j’ai été acceptée sur dossier et donc en classe de première, j’ai fait ma première et ma terminale dans un lycée parisien.
Fred : Pourquoi ce choix de Paris ?
Parce que c’était à Paris qu’il y avait ce qui t’intéressait, qu’il n’y avait pas ça en Moselle ?
Émeline : Non, à cette époque-là, je me rappelle une discussion avec ma mère qui me dit justement la fameuse question « qu’est-ce que tu veux faire plus tard » ?
Qu’on se repose régulièrement, et là je ne voulais plus être vétérinaire équin, même si j’aimais toujours les chevaux, et je me disais je vais peut-être faire de la recherche, peut-être quelque chose dans le milieu scientifique en tout cas, et donc le milieu scientifique, on se dit une classe préparatoire scientifique, ça ouvre le maximum de portes, donc il faut faire une classe prépa.
Fred : Ok.
Émeline : Sauf qu’il y a des lycées qui préparent à la prépa.
Et donc ça, ma mère le savait, et elle me dit : « Émeline, si tu veux faire une classe prépa et que tu vas avoir le maximum de chances, le mieux, c’est de faire ce fameux lycée qui prépare à la prépa », et donc elle me propose à ce moment-là de rejoindre un lycée à Metz, en internat, où est déjà ma sœur, parce qu’elle faisait déjà un cursus spécialisé en violon, donc elle avait des cours adaptés, ou de rejoindre Paris.
Et sur le coup, je lui dis, bah Paris.
Fred : Et pourquoi Paris ?
Paris t’intéressait, ou c’est parce que simplement c’était les lycées les plus côtés, entre guillemets ?
Émeline : Non, je pense que c’était pour me démarquer, pour pas rejoindre forcément le lycée de ma sœur, parce qu’on avait tous les trois grandi ensemble, et c’était un moment où on avait peut-être besoin chacun d’un peu d’indépendance.
Fred : Vous étiez des triplés fusionnels ?
Émeline : On n’a jamais été fusionnels, mais on a toujours été très complices.
Fred : Parce que moi j’ai des potes, ils sont jumeaux, ils peuvent pas se séparer, ils travaillent ensemble aujourd’hui.
Émeline : Non, mais c’est vrai qu’on a fait tout le collège ensemble, bon au lycée, on était dans trois lycées, du coup quand je suis partie à Paris, on était dans trois lycées différents, dans trois villes différentes, et on a passé notre bac dans trois lycées différents.
Mais donc voilà, Paris, la capitale, il y avait donc ma grande-tante, la fameuse, qui pouvait m’accueillir le week-end quand je rentrais pas chez mes parents, et la semaine, j’étais en foyer de jeunes filles, donc foyer de jeunes filles mineures, j’ai moins de 18 ans, les lycées, les grands lycées parisiens à cette époque, je sais pas si ça a changé, n’ont que des internats pour garçons.
Et donc, à ce moment-là, je suis dans un foyer pour jeunes filles, donc un couvent en fait, la semaine, et le week-end, je suis obligée de quitter le foyer et de rejoindre soit mon grand-oncle et ma grande-tante à Paris, soit de prendre le train et de retourner en Moselle.
Fred : D’accord, d’accord.
Dans l’hyperactivisme que tu avais juste avant, avant le lycée, on va revenir sur Paris juste après, parce que je sais qu’il y a des gens ici qui veulent qu’on parle de vélo un petit peu, et qui se disent, mais comment Émeline Parizel a découvert le vélo, est-ce que c’est tardivement ou est-ce qu’elle l’a découvert plus tôt ?
Et je crois qu’en fait, tu as découvert le VTT avec ton père et ton frère et ta sœur, c’est ça ?
Émeline : Exactement.
Fred : Et c’était vers quelle époque ?
Émeline : Le vélo, j’ai eu un vélo à roulettes, donc très, très tôt, je me rappelle le jour où il nous a enlevé les petites roulettes, justement, il faut trouver son équilibre.
Donc très, très tôt, mais effectivement, les VTT, j’ai cette image de trois VTT qui nous attendent au pied du sapin à Noël.
Et donc, c’était le début des balades en forêt, des chemins avec les bosses.
Mais il faut dire que moi, à cette époque-là, j’étais toujours la dernière.
J’avais peur, j’étais cramponnée aux freins, je n’aimais pas la vitesse, je m’essoufflais, mon père me poussait carrément dans les montées, j’étais toujours la dernière.
Donc, je ne suis pas tombée dans la marmite quand j’étais petite.
Fred : Mais ton père était VTTiste ou pas ?
Émeline : Il était cycliste, oui, c’était des sorties du dimanche.
Fred : D’accord.
Ça dépend lesquelles, parce qu’il y a des gens qui font des sorties du dimanche à 50 kilomètres et d’autres qui font du 200, 250.
Émeline : J’avoue que je ne lui ai pas demandé, il faudrait que je lui demande.
C’était des sorties à la matinée, enfin voilà, avec un groupe de cyclistes.
Fred : D’accord, et vous habitiez donc pas loin d’un endroit où vous pouviez faire du VTT, en fait ?
Émeline : Oui, exactement.
Fred : D’accord.
Émeline : Et donc, mon papa qui m’a dit récemment, c’est curieux quand même cette révélation tardive du vélo, parce que c’est revenu beaucoup plus tard.
J’ai arrêté en partant à Paris, évidemment, je pense que j’en faisais déjà plus beaucoup au collège et j’ai repris quand Vélib est arrivé pour mes déplacements du quotidien.
Je pense que dans les années 2005, 2007, quelque chose comme ça.
Alors, je n’ai peut-être pas commencé la première année d’existence de Vélib, mais peut-être en école d’ingénieurs.
Fred : Et donc, à ce moment-là, le vélo, c’est uniquement un moyen de déplacement.
Émeline : C’est pas un loisir.
Et ça devient un loisir pour moi, mais très, très récemment, en 2021, donc juste après le confinement, je fais mon premier voyage à vélo avec des amis.
Fred : Et ça, on en parlera tout à l’heure, on est sûr que les gens qui s’intéressent qu’au vélo vont rester.
Non, je blague.
Je blague.
Ah d’ailleurs, j’en profite parce qu’avant d’oublier que tu interviendras bientôt dans l’émission Rayons Libres sur Cause Commune, qui est justement une émission consacrée au vélo qui dure une demi-heure, donc qui est diffusée le lundi de 14h30 à 15h avec Jérôme Sorrel.
On a commencé à en discuter, donc il n’y a pas de date pour l’instant, mais en tout cas, c’est prévu que Émeline revienne pour parler que de vélo avec Jérôme.
Donc là, tu arrives à Paris, t’as une quinzaine d’années pour faire une classe prépa, pour devenir ingénieure.
Donc, tu intègres une école d’ingénieurs ?
Émeline : J’intègre une école d’ingénieurs sur concours, donc l’école d’ingénieurs Télécom Paris.
Et là, retour aux sources, parce que ce fameux site web que j’avais créé sur les chevaux à 10 ans, il n’y a rien dans mon parcours qui me prédestinait à faire une école d’informatique, puisque j’ai fait justement cette classe prépa qui m’ouvrait le maximum de portes.
Mais il se trouve que dans mon classement des écoles, eh bien, j’avais très bien classé Télécom Paris et j’ai eu la chance d’avoir le classement suffisant pour intégrer cette école.
Fred : C’est dans le 13e Télécom Paris, c’est ça ?
Émeline : C’était dans le 13e.
Maintenant, ça rejoint le plateau de Saclay.
Mais à l’époque, oui, c’était rue Barreau, dans le 13e arrondissement.
Fred : Est-ce que tu as été confrontée à des problèmes de genre dans tes études ?
Parce qu’en études informatiques, très masculin, on va dire, très, très masculin.
Est-ce que tu as été confrontée à des problèmes ou au contraire, pas du tout ?
Émeline : En fait, c’est même avant Télécom Paris, parce que Télécom Paris, il devait y avoir 15% de filles dans la promo, une quinzaine de filles pour 100 élèves.
Et avant ça, la classe préparatoire que j’ai faite, ce n’est pas une classe prépa très féminine, puisque c’était la classe physique, techno, PT, PTSI, PT*, physique, technologie, sciences de l’ingénieur, qui est, qui prépare à l’école des arts et métiers.
En gros, c’est la voie royale pour les arts et métiers.
Donc, c’est des métiers très manuels, très techniques où on fait du tournage, du fraisage.
J’ai appris à faire du moulage, du tournage, du fraisage, du dessin industriel pendant deux ans.
Et dans cette classe prépa, on était trois filles sur 40, donc déjà très, très masculin.
Et c’est marrant parce que ça n’a jamais été un sujet pour moi, mais vraiment, j’ai jamais conditionné mon parcours à des questions de genre.
Et inversement, plutôt dans la continuité de ce que je dis, mon frère, donc toujours triplé, lui, il a choisi une filière très féminine.
Il a fait bio pour son parcours en agroforesterie.
Donc voilà, on ne s’est jamais dit, on n’a jamais été intimidé par les questions de genre.
Fred : D’accord.
Mais tu n’as pas eu de problème.
Émeline : Et je n’ai pas eu de problème.
Fred : Parce que c’était dans les deux sens, en fait.
Émeline : Télécom Paris, c’est une école, je ne peux parler que de cette école que j’ai fréquentée.
Je trouve que c’est une école très bisounours.
On se nomme comme ça, on se nomme les bisounours, alors le mot est galvaudé depuis, mais très bienveillante.
Il y a un vrai soin, je me suis toujours sentie bien considérée, même chouchoutée, en fait.
Fred : D’accord.
Ça ne m’étonne pas trop, je connais quelques profs de Télécom Paris, on en parlera peut-être tout à l’heure, off, si tu les as connus, mais d’accord, donc tu obtiens ton diplôme.
Émeline : Oui.
Voilà.
Fred : Et donc tu te lances dans le grand bain, c’est ça ?
Tout de suite ?
Ou sachant que tu es hyperactive, peut-être, je me dis, peut-être qu’elle va faire un tour du monde, une année de césure, je n’en sais rien.
Émeline : Alors, à cette époque-là, quand je suis arrivée à Paris, j’ai arrêté toutes mes activités à côté du lycée, j’avais tout arrêté.
Fred : Par choix ou parce que c’était trop compliqué de faire les deux ?
Émeline : Par choix.
Par choix, la première année, je me suis dit j’ai suffisamment de choses qui se bousculent dans ma vie, on va déjà reprendre mes marques et par contre, je me suis réinscrite au conservatoire en terminale.
J’ai repris le piano et j’ai présenté l’option musique au bac, donc là, je n’avais pas de piano, mais je m’entraînais dans le piano du lycée.
Donc, voilà, j’avais commencé déjà à reprendre un peu des activités à cette époque-là.
Et après, l’école d’ingénieurs, on a une vie associative très riche, on peut faire plein de choses.
Il y a plein d’associations de sport, d’étudiants, qui ouvrent à plein de choses le forum des télécoms et donc, je me suis un peu perdue dans ce que je voulais dire.
Fred : Là, tu parles des activités extérieures, peut-être que tu allais faire à travers les associations de Télécom Paris ?
Émeline : Oui, oui.
Ta question, c’était sur est-ce que je me suis lancée dans le grand bain tout de suite.
Fred : Oui, c’est ça.
Émeline : Dans mon parcours à Télécom Paris, j’ai fait une année de césure, donc un an consacré à des stages, un stage en conception de design innovant chez Orange et un autre stage en gestion de projets culturels, en multimédia chez Lord Culture.
Ça, c’était deux fois six mois et ma dernière année, je l’ai faite en partenariat avec une école de commerce.
Donc, après mon diplôme, je suis…
Fred : C’était pour découvrir différents environnements ?
Émeline : Oui, exactement.
J’avais choisi volontairement de faire une filière technique à Télécom parce qu’à Télécom, on peut faire de la finance, on peut faire de l’entrepreneuriat, on peut faire plein de choses.
Moi, je me disais, c’est quand même dommage d’avoir intégré une école d’ingénieurs pour ne pas mettre les mains dans le cambouis.
Donc, j’avais choisi un parcours interface homme-machine et images 3D où on apprend à coder en C, en C++, en tout ce qu’on veut, donc des langages informatique, je me précise.
Fred : T’es l’invitée parfaite parce que tu précises tout de suite les mots clés que les gens pourraient ne pas connaître.
Émeline : Et donc ensuite, une dernière année en partenariat avec une école de commerce pour avoir une vision plus managériale peut-être, plutôt plus business et ça me permet ensuite d’être assez bien outillée pour me lancer dans un métier de gestion de projet, donc cheffe de projets web.
J’ai exercé ce métier directement à la sortie d’école et c’est ce que je suis toujours aujourd’hui.
Fred : D’accord.
Ça nous fait une transition.
On va faire une pause musicale avant d’aborder cette deuxième partie.
Par contre, je vais te demander, je ne t’ai pas prévenue, mais peut-être si t’as envie d’expliquer le choix des pauses musicales, tu vas choisir la première, laquelle tu veux des deux.
Émeline : Le Roi et l’Oiseau.
Fred : Pourquoi le Roi et l’Oiseau?
Émeline : C’est le générique du film Le Roi et l’Oiseau, qui est un film que j’ai découvert par ma grande-tante et mon grand-oncle quand je suis allée à Paris.
Il se trouve que j’ai revu ce dessin animé très récemment à un ciné-concert à Metz en famille.
C’est un très beau film d’animation et la musique est juste sublime.
Fred : D’accord.
Écoutez, on va écouter le générique du Roi et l’Oiseau, on se retrouve dans 2 minutes 40.
Belle soirée à l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
[ Diffusion de la pause musicale ]
Voix du jingle (Laure-Élise Déniel) : Cause Commune, 93.1.
Fred : Nous venons d’entendre le générique du Roi et l’Oiseau.
Vous écoutez l’émission Chemins de traverse, je suis toujours avec Émeline Parizel.
N’hésitez pas à participer à notre conversation au 09 72 51 55 46.
Je répète 09 72 51 55 46 ou sur le salon web dédié à l’émission, sur le site causecommune.fm, bouton chat, salon Chemins de traverse.
J’en profite pour saluer les personnes qui sont déjà sur le salon et notamment Dimitri Régnier qui dit « pas l’habitude de passer une soirée en compagnie d’une radio de Paris mais c’est pas désagréable » comme quoi les radios parisiennes valent les radios nantaises parce que je crois me souvenir,sauf erreur de ma part, mais il me corrigera, Dimitri habite Nantes qui est une très belle ville, j’y étais récemment en famille.
Alors nous allons continuer, juste avant la pause musicale, on en est arrivé un petit peu à la fin de tes études et là tu allais te lancer dans ce qu’on appelle la vie professionnelle et donc de cheffe de projets web et donc ta première entreprise ou structure dans laquelle tu as rejoint c’est laquelle ?
Émeline : J’ai rejoint une agence de communication digitale qui s’appelle Adveris.
Fred : C’est quoi une agence de communication digitale ?
Émeline : C’est une agence qui crée des sites internet et des dispositifs numériques on va dire au sens large pour promouvoir une personne, une marque, une organisation sur internet.
Fred : D’accord.
Et tu es rentrée parce que tu visais spécifiquement cette entreprise ou parce que tu as passé plusieurs entretiens ici et là ?
Émeline : C’est la première entreprise dans laquelle j’ai trouvé un CDI en tant que cheffe de projets web.
À ce moment-là j’étais stagiaire donc je faisais un nouveau stage en attendant de trouver un CDI dans une agence de publicité pour le coup et voilà j’ai mis fin à ce stage puisque c’était un argument suffisant le fait d’avoir signé son premier contrat.
Ils ne m’ont pas retenue, ils m’ont laissé interrompre le stage et rejoindre ma première entreprise.
Première entreprise dans laquelle je suis restée sept mois et j’ai ensuite rejoint l’entreprise dans laquelle j’exerce toujours, donc Klee Group, une entreprise de services numériques et je viens de fêter mes dix ans dans cette entreprise, ce qui est beaucoup dans la tech.
En général on change beaucoup plus, tous les deux, trois ans peut-être, donc parfois je me dis que je suis en train de prendre racine mais en réalité j’ai beaucoup d’intérêt pour mes clients, pour mes projets, j’apprends toujours, donc je m’épanouis professionnellement.
Klee Group c’est une entreprise de services numériques, c’est une entreprise qui conçoit et qui développe des applications métiers, des logiciels on va dire, des logiciels.
Elle a plusieurs entités, moi je suis dans la partie agence web donc vraiment création de sites internet, sites intranet, solutions mobiles pour différents clients.
Il faut savoir qu’on n’est pas mobilisé chez un client à long terme comme on peut appeler ça de la régie, on est tous et toutes sur plateau dans des équipes projet et par contre on va se déplacer chez nos clients pour animer des ateliers par exemple pour les rencontrer, mais on a quand même un sentiment d’appartenance à cette entreprise, pas à nos clients.
Fred : D’accord, oui parce que souvent dans l’informatique quand on est en régie comme tu le dis c’est qu’on est détaché en clientèle et des fois ça peut durer des mois voire des années.
Émeline : Exactement.
Fred : Ayant travaillé dans une société de service il y a fort longtemps, Capgemini, je vois bien de quoi il s’agit.
Dans la traduction tout à l’heure on a dit que tu étais cheffe de projet web et facilitatrice graphique.
Alors autant cheffe de projet web, je vois ce que c’est et finalement les gens qui nous écoutent doivent voir ce que c’est, c’est en gros tu pilotes des projets et des équipes pour créer des sites web pour tes clients.
Émeline : Oui exactement.
Fred : Est-ce que tu continues à coder ou pas ?
Tout à l’heure au début tu disais que tu avais commencé à coder quand tu faisais de l’interface graphique et puis de l’image 3D, donc là aujourd’hui tu ne codes plus c’est ça ?
Émeline : Je ne code plus aujourd’hui.
Fred : D’accord, donc tu pilotes des équipes de développement ?
Émeline : De développeur, d’ergonomes, de directeurs, directrices artistiques, d’intégrateurs, tous les métiers du web qui gravitent autour d’un projet web.
Je suis un peu le chef d’orchestre pour prendre la métaphore de la musique, pour mettre en musique toutes ces compétences et aboutir à la réalisation de ces projets.
Fred : Et donc facilitatrice graphique, par contre, qu’est-ce que c’est ?
Émeline : Donc la facilitation graphique, c’est l’utilisation du dessin pour faire passer des messages ou pour synthétiser des idées, c’est le visuel au service des idées.
Donc ce n’est pas de l’art dans le sens où on peut très bien utiliser des bonhommes bâtons pour faire de la facilitation graphique, l’essentiel c’est comment on va représenter des concepts de manière visuelle.
Il y a plein de termes autour de la facilitation graphique, on peut parler de sketchnoting, on peut parler de scribing.
Le terme facilitation graphique pour moi, c’est celui qui est le plus facilement compréhensible du grand public parce qu’il y a graphique dedans et il y a facilitation.
Mais dans la facilitation graphique, ce qu’on sous-entend, c’est être immergé au sein d’un groupe et amener ce groupe à évoluer grâce au dessin.
On a une posture active dans le groupe et en réalité, moi ce que je pratique, ce n’est pas tant la facilitation graphique que les autres disciplines que j’évoquais, le sketchnoting ou le scribing, où on est en retrait du groupe et on va capter les messages, les idées qui se disent dans une conférence, une table ronde, on pourrait très bien faire le sketchnote de ce podcast et donc le restituer à la fin sous la forme d’une planche visuelle de synthèse, dessinée.
Fred : Je ne sais pas si tu connais cette conférence MiXiT qui a lieu à Lyon, il y a effectivement ce genre de choses pour les conférences et après, ils mettent ça sur les murs au fur et à mesure et c’est vachement bien.
En tout cas, je conseille toutes les personnes qui s’intéressent à la technologie et puis aussi aux aspects inclusion, MiXiT qui est une conférence qui a lieu à Lyon en avril.
Je n’ai pas les dates en tête, mais vous allez sur mixitconf.org et c’est vraiment un super événement et justement, il y a des gens qui font ce genre de choses.
Émeline : Oui et l’appel à candidatures est ouvert en ce moment jusqu’à janvier.
Fred : Jusqu’à janvier et pour acheter des billets parce que c’est un événement payant, ça sera à partir de janvier, il y aura deux dates parce qu’avant, ils faisaient une loterie mais là aujourd’hui, il y aura deux dates, une à 13h en journée et une en soirée.
En tout cas, c’est un événement où j’ai été déjà deux fois et franchement, c’est un événement formidable.
Comment est-ce qu’on en vient à la facilitation graphique quand on est cheffe de projet web ?
Ça, c’est la prochaine question.
C’est vrai que dans ton parcours pour l’instant, tu n’en as pas parlé de ça.
Où est le lien ?
Émeline : Tout simplement parce qu’en 2018, il y a eu une formation à laquelle j’ai été inscrite d’office dans mon entreprise, animée par des facilitateurs graphiques et donc on avait deux jours de formation pour apprendre à maîtriser un peu ces techniques-là.
Et ça a été une révélation pour moi, il y a le côté créatif qui m’a énormément plu et c’est vrai que le côté créatif, il me manquait un peu dans mon quotidien et donc, c’était une manière de me réexprimer de manière créative et donc, j’ai développé une offre au sein de l’entreprise et maintenant, je fais des facilitations graphiques ou de ce genre de missions pour des acteurs du secteur culturel notamment, qui font pas mal appel à moi quand ils ont des événements, des conférences, des tables rondes.
Parce qu’on apprend à maîtriser tout un vocabulaire finalement qu’on doit restituer de manière visuelle.
Donc, on se crée notre bibliothèque visuelle. Et j’avais eu la chance aussi de participer au meet-up – alors un meet-up, c’est un rassemblement de personnes au sujet d’une thématique commune.ça peut être une thématique professionnelle ou personnelle, en l’occurrence, là, c’était un meet-up de dessin – qui s’appelle la Gribouille Académie.
La Gribouille Académie, sa mission, c’est de t’apprendre, de vous apprendre avec vos talents à mettre en image des concepts, c’est vraiment de l’initiation à la facilitation graphique.
Donc, j’ai participé à ce meet-up pendant un an.
Je l’ai rejoint ensuite en tant que co-animatrice et aujourd’hui, je n’en fais plus partie, mais je suis très liée avec un des co-organisateurs de ce meet-up et c’est lui qui a réalisé les illustrations pendant mon voyage à vélo.
Dont on va parler tout à l’heure, mais je fais les liens déjà.
Fred : Très bien, très bien.
Effectivement, j’ai vu les illustrations et je crois même qu’il y a un livre qui va sortir, c’est ça ?
Émeline : C’est un projet.
Fred : C’est un projet de livre, d’accord, on ne spoile pas, mais bon, on va en parler tout à l’heure.
Là, tu parlais effectivement de la formation que tu as eue au sketchnoting dans le cadre de…
Attends, il y a une question sur le salon web, je vais la poser directement.
C’est Dimitri qui demande « la facilitation graphique t’a-t-elle donné envie de continuer à dessiner ? »
Émeline : Oui.
En fait, il y a une frustration dans la facilitation graphique qui peut être que ce n’est justement pas du dessin artistique.
Souvent, on a très peu de temps pour mettre en image…
Fred : Il faut aller vite.
Émeline : Voilà, il faut aller très vite, surtout quand c’est vraiment fait pendant que la personne parle.
Et d’ailleurs, on dit souvent : « si le speaker est mauvais, ça se voit sur le dessin », parce que si le discours n’est pas structuré, la planche, elle va être complètement destructurée aussi.
Et donc, il y a cette frustration de toujours faire appel aux mêmes pictos, aux mêmes facilités de dessin et c’est presque pas du dessin finalement.
Moi, j’aimais bien dessiner quand j’étais petite et aujourd’hui, à travers des carnets de voyage ou des missions où j’essaye de réintroduire du dessin plus artistique, j’essaye de trouver un équilibre entre les deux.
Fred : D’accord.
Alors, je précise, n’hésitez pas, si vous avez des questions ou si vous voulez réagir, vous pouvez venir sur le salon web, c’est le site causecommune.fm, bouton de chat, salon Chemins de traverse.
Donc, juste avant, tu parlais de ta formation en sketchnoting dans le cadre de l’entreprise Klee Groupe.
Est-ce qu’il y a eu d’autres formations qui t’ont amenée vers une évolution de carrière ou peut-être sur des engagements ?
Émeline : Oui, il y en a eu deux.
La même année, j’ai été formée à la prise de parole en public.
Fred : D’accord.
Émeline : Ça a été un moment incroyable.
C’était 2018, donc c’était avant mon premier TEDx, pas en tant qu’oratrice, mais on y reviendra.
Formation à la prise de parole en public qui m’a quand même donné des clés, je pense, pour m’exprimer, être à l’aise sur scène, être à l’aise en conférence.
Fred : Avant ça, est-ce que tu faisais déjà des interventions, je suppose, pour tes clients peut-être ?
Émeline : Oui, pour les clients.
J’ai un métier qui est très au contact d’autres personnes.
Je pense que j’animais déjà des conférences sur des salons pour l’entreprise, des conférences thématiques sur mon métier ou sur nos activités.
Donc, j’avais déjà une certaine aisance, en tout cas, ça se développe, parce que j’avais dit quand j’étais petite, j’étais très timide et très silencieuse.
Et je pense que le théâtre aussi m’a beaucoup aidée à m’exprimer.
Fred : Mais tu n’avais pas dit que tu faisais du théâtre ?
Émeline : C’est vrai.
Il y a probablement plein de choses que je ne dirai pas, qu’on oubliera.
Mais donc, la formation à la prise de parole qui m’aide encore aujourd’hui, je pense, et une autre formation qui est une formation au numérique responsable.
Fred : C’est en quelle année ça ?
Émeline : Donc, ça, c’était en 2021, je crois.
Fred : D’accord, c’est récent.
Émeline : En 2022.
Fred : Ok, relativement récent.
Émeline : Donc, très récent.
Je peux développer un peu le sujet ?
Fred : Bien sûr. Ça va nous permettre de faire le lien avec tes engagements, en fait.
Émeline : Ok.
C’est une formation qui a été donnée, donc encore une fois, au sein de mon entreprise, c’est une formation d’une journée sur le numérique responsable.
Fred : Qu’est-ce qu’on entend dans le numérique responsable ?
Émeline : C’est l’impact environnemental des services numériques, mais aussi comment on utilise le numérique aujourd’hui.
Donc, ça intègre normalement les questions d’accessibilité, de citoyenneté.
Fred : L’impact social.
Émeline : Voilà, l’impact social et éthique.
Mais là, c’était très centré sur, enfin, on a vraiment étudié le côté impact environnemental du numérique.
C’est Bela Loto qui a donné cette formation.
C’est une personne absolument très engagée, très inspirante, passionnée par son sujet.
Et j’ai bu ses paroles pendant une journée.
Normalement, c’est une formation qu’elle donne sur plusieurs jours, elle l’avait condensée pour nous.
Et je suis sortie de là assez frappée, parce qu’autant j’avais déjà une sensibilité sur la question environnementale au sens large, j’avais déjà participé à une Fresque du Climat, par exemple, mais je n’avais pas conscience que mon métier avait de l’impact, avait un impact et pouvait avoir un impact aussi négatif.
Je voyais le web comme je le voyais quand j’avais dix ans, je le voyais comme quelque chose de créateur de lien, comme quelque chose de très positif.
Et je ne m’étais jamais dit que le numérique avait un impact négatif.
Et c’est là où j’ai pris conscience de tout l’impact du matériel.
On parle de virtuel, de dématérialisation, mais en fait, il n’y a rien de virtuel ou d’immatériel.
C’est juste que la matérialité est déplacée et c’est aussi dans ce sens-là que ça a de l’impact.
Fred : Quand on parle, par exemple, d’informatique en nuage aujourd’hui, on a l’impression que c’est éterré, alors qu’en fait, vraiment, c’est des datacenters qui consomment beaucoup d’électricité, beaucoup d’eau pour rafraîchir les ordinateurs.
Donc c’est effectivement plus du concret.
Émeline : Là, c’est si on parle d’usage, mais il y a aussi toute la partie fabrication quand on raisonne ensemble du cycle de vie.
Enfin bon, j’ai un déclic sur le côté, mince, mon activité professionnelle aussi, en fait, elle est à remettre en question sous ce prisme-là.
Et en fait, bizarrement, ça me fait prendre conscience de… Je ne sais pas trop comment m’expliquer.
Je pense que j’ai le fameux choc émotionnel que la Fresque du Climat essaie de déclencher chez les gens.
Je l’ai à ce moment-là.
Fred : Précise ce que c’est que la Fresque du Climat.
Parce que peut-être les gens ne connaissent pas.
Émeline : La Fresque du Climat, c’est un atelier collaboratif de trois heures où on se met autour d’une table et à l’aide d’un jeu de cartes, on va dérouler ensemble l’impact environnemental des activités humaines.
Donc c’est un jeu plutôt scientifique, mais qui est grand public.
Il y a une version junior du jeu d’ailleurs, donc ça s’inspire des données du GIEC, donc des données scientifiques encore une fois, et ce jeu est participatif et permet de bien comprendre un peu les mécanismes qui sont en jeu. Et dans la deuxième partie de l’atelier, on fait généralement ce qui s’appelle un tour des émotions parce que c’est cette fameuse claque qu’on essaie de provoquer chez les gens.
Ça bouleverse.
Parfois, il y a de la colère.
Parfois, il y a de la résignation, du déni.
Enfin, toutes les étapes de la courbe du deuil, on peut avoir de tout.
Et donc, ce n’est pas une fresque de solution, c’est plus une fresque de constat.
Mais c’est vrai qu’elle est là pour créer ce déclic.
Et moi, ce déclic, je ne l’ai pas eu pendant ma participation à la Fresque du Climat, peut-être parce que je l’avais faite en ligne et je trouve qu’en ligne, ça n’a pas le même impact qu’en présentiel.
Je l’avais faite pendant un confinement justement.
Et donc, à ce moment-là, ça me passe un peu au-dessus.
Enfin, c’est des choses que je sais, mais que je ne ressens pas au point de.
Donc, à cette époque-là, j’avais déjà commencé à diminuer ma consommation de viande, mais c’était à peu près tout ce que je faisais d’un point de vue responsabilité environnementale.
Et cette formation au numérique responsable me touche vraiment au cœur.
Je pense que pour la première fois, j’ai eu une discussion où je pleure sur l’état du monde, sur l’avenir, donc vraiment, vraiment émotionnel.
Et je décide d’arrêter de prendre l’avion en cette année 2022, je décide d’arrêter de prendre l’avion.
Et dans la foulée, en fin d’année, je me sépare de ma voiture.
Donc ça, c’est deux engagements qui ont été assez forts.
Fred : Et tu te remets au vélo ?
Émeline : Et je me remets au vélo.
Fred : Tu parlais des Fresques du Climat.
Donc, tu as assisté à distance.
Est-ce que cette formation t’a poussé à organiser des Fresques du Climat ?
Parce que je crois que tu es animatrice de Fresques du Climat.
Émeline : Oui, maintenant, je suis animatrice deFfresques du Climat.
Fred : C’est la formation qui t’a poussé à faire ça ?
Encore une fois, ce n’est pas dans ce sens-là que ça s’est passé.
C’est la formation au numérique responsable qui m’a du coup donné envie de creuser ce sujet.
Donc, je me suis formée, j’ai participé à la Fresque du Numérique, qui est la petite sœur de la Fresque du Climat, mais qui est vraiment orientée impact environnemental du numérique.
Donc, je participe à cette fresque dans l’intention de me former à l’animation de cet atelier.
Et dans le parcours de formation à l’animation de la Fresque du Numérique, on demande, quand on veut animer dans un cadre professionnel, on demande d’être aussi animateur de la Fresque du Climat.
Fred : Ah bon ?
Émeline : Oui, pour des raisons de connaissance globale du sujet, d’approfondissement.
Aujourd’hui, je suis animatrice Fresque du Numérique dans un cadre professionnel.
J’ai signé un agrément avec l’association où je m’engage à respecter un certain nombre de choses et notamment reverser des droits d’utilisation, puisque c’est un système sous licence.
C’est une association qui porte…
Fred : Oui, c’est-à-dire qu’en fait, on ne peut pas reproduire librement ce format d’événement en dehors d’avoir la licence.
Émeline : Pour animer dans un cadre professionnel, toujours animer dans un cadre bénévole auprès de la famille, des amis.
Fred : Mais quand tu dis dans un cadre professionnel, c’est-à-dire que tu fais ça dans des entreprises, mais c’est dans le cadre de ton activité professionnelle ou c’est en dehors ?
Émeline : Oui, dans le cadre de mon activité professionnelle chez Klee, donc c’est aussi quelque chose que j’ai rapporté, que j’ai essayé de faire revenir chez Klee.
Aujourd’hui, ils ont fait former d’autres animateurs, animatrices à cet atelier, mais donc je l’anime pour les collègues, c’est-à-dire qu’aujourd’hui, il y a des parcours de formation en interne pour sensibiliser au sujet et je l’anime aussi en externe.
Donc aujourd’hui, ce qu’on fait quand on a un nouveau client, c’est qu’on lui propose systématiquement dans le cadre de la réunion de lancement de lui animer gratuitement une Fresque du Climat ou du Numérique au choix.
Et j’espère bientôt peut-être un nouvel atelier, la Bataille de la Tech, qui est portée par une autre association, Latitudes, je viens de me former à cet atelier qui est encore un autre atelier, qui est complémentaire à mon sens.
Et pourquoi on leur propose ça ?
Parce que du coup, c’est une manière de faire un peu de création de lien entre nos équipes projets et les équipes du client autour de valeurs communes et déjà de commencer à glisser quelques valeurs comme l’impact du projet, du service qu’ils veulent mettre en œuvre.
Fred : En fait, si je peux me permettre, tout à l’heure, tu te posais la question pourquoi ça fait dix ans que tu restes dans cette entreprise ?
La réponse paraît évidente.
C’est que tu es alignée avec les valeurs, en tout cas, l’entreprise est alignée avec les valeurs.
Vous êtes alignés et vice-versa, c’est ça en fait ?
Émeline : Oui, complètement.
Oui, oui.
Fred : Alors, j’ai bien vu les questions de Dimitri sur TEDx et on va y revenir juste après, mais on va finir sur cette partie-là.
Alors, ça me fait penser aussi que bientôt, on aura sans doute dans l’émission Laurent Wargon qui travaille dans la société de service Easter-Eggs, qui est donc à la fois informaticien, mais qui a aussi fait dans le cadre de son activité professionnelle des Fresques du Climat.
Donc, normalement, je pense que ce sera, j’espère, en janvier ou février et j’en profite pour le saluer.
Dans tes engagements, tu viens de parler juste de la Bataille de la Tech.
Par contre, tu n’as pas du tout expliqué ce que c’est.
Qu’est-ce que c’est que la Bataille de la Tech et l’association ?
Tu as dit Latitudes, c’est ça ?
Émeline : Latitudes, oui.
Latitudes, c’est un collectif d’acteurs du numérique.
C’est une association qui a été créée en 2017, je crois, et qui veut œuvrer pour un numérique au service du bien commun et elle s’appuie sur six piliers.
Je ne vais pas forcément tous les retrouver, mais en gros, il n’y a pas que le pilier sobriété numérique.
Ça, c’est un des six piliers, mais ils défendent aussi une vision de la tech plus diverse.
Donc là, on est sur la mixité, la présence des femmes dans le numérique. Une tech plus accessible.
Donc, les services numériques, c’est un droit, en fait.
Fred : C’est en plus une obligation depuis la loi de 2005, je crois me souvenir.
Émeline : Donc, une tech plus inclusive, plus accessible, plus engagée, plus citoyenne, plus respectueuse de l’humain.
Voilà.
Donc, c’est encore des axes complémentaires de la sobriété numérique.
Pour moi, ça va au-delà.
Ok, c’est bien de faire un numérique sobre, mais à quelles fins ?
Parce qu’on dit qu’on peut tout faire.
Souvent, à nos clients, on dit qu’on peut tout faire.
C’est une question de prix, de temps, de tout ce qu’on veut.
Avec la technologie, on peut tout faire, mais c’est pas parce qu’on peut tout faire avec la technologie qu’on doit tout faire avec la technologie.
Fred : Et donc, l’association, elle fait quoi ?
Elle fait de la sensibilisation ?
Elle fait quoi, en fait ?
Émeline : Oui, elle fait de la sensibilisation à travers des ateliers, notamment la Bataille de la Tech et la Bataille de l’IA, l’intelligence artificielle.
Ce sont des ateliers de deux heures, aussi, avec des cartes où on va approfondir l’un de ces six piliers.
Fred : Un peu comme les fresques, en fait ?
Émeline : Pas tout à fait comme les fresques, mais je ne veux pas forcément rentrer dans le détail de l’animation.
Mais sur le même principe, dans le sens où on va faire dialoguer les gens entre eux et on va les éveiller, entre guillemets, à ces sujets.
Donc, elle sensibilise, elle mobilise les acteurs de la tech et elle propose aussi de s’engager pour soutenir des projets qui lui paraissent défendre les piliers, les six piliers dont j’ai parlé.
Donc, par exemple, elle va mettre en contact des associations qui ont besoin de talents du numérique et des personnes qui ont des compétences et qui veulent mettre ces compétences au service du bien commun ou de services numériques qui ont du sens.
Fred : Alors, les mettre au service professionnellement ou bénévolement ?
Émeline : Bénévolement.
Fred : Bénévolement, d’accord.
Donc, ça s’appelle La Bataille de la Tech et l’association, c’est Latitudes.
Émeline : Latitudes, oui.
Fred : Et donc, tout à l’heure, on parlait des questions de genre et même à l’instant, la place des femmes dans les métiers du numérique.
Tu m’as parlé aussi d’une autre association « Quelques Femmes du Numérique ».
En fait, tout à l’heure, il y avait une question, c’était y a-t-il une activité que Émeline n’a pas faite ?
Émeline : Oui, il y en a plein
Fred : L’association Quelques Femmes du Numérique ?
Émeline : C’est vrai que du coup, ça me donne l’impression de… et c’est pour ça qu’on a donné ce titre-là, je pense, au podcast, le côté exploratrice.
Je me sens presque coupable d’avoir butiné à droite, à gauche, mais… et ça part peut-être un peu dans tous les sens, mais donc « Quelques Femmes du Numérique » c’est une autre association dans laquelle je suis bénévole, et pour le coup, on est sur le levier vraiment mixité de la tech, et c’est une association qui met en valeur des rôles modèles, des portraits de femmes dans le numérique, mais pas n’importe quelles femmes dans le numérique, des femmes qui ont des métiers techniques, en général.
Fred : Je crois que ça va intéresser beaucoup Élise, vu que c’est un des sujets qui la passionne.
Émeline : Et donc, on va avoir des développeuses, des intégratrices, des expertes en data science, des expertes en quantique, en big data, en je ne sais quoi, enfin vraiment des pointures, et on les met en valeur à travers des portraits photographiques qui viennent rompre les clichés, donc les stéréotypes de la tech, de cette vision très masculine, très geek.
Vraiment, ce sont des portraits qui sont très travaillés, qui sont très beaux, et aujourd’hui on a une base de données de plusieurs centaines de femmes du numérique, avec le projet de porter l’association au niveau peut-être européen, je vais faire des petits clins d’œil à des personnes qui éventuellement nous écoutent, auprès de l’ONU, d’ONU Femmes, UNESCO, etc., pour donner plus d’ampleur à ce projet.
Fred : D’accord
Fred : Excuse-moi, pour terminer, l’idée c’est que peut-être, alors ça n’a pas été mon cas, parce que je ne sais pas pour quelles raisons je suis tombée dans l’informatique très petite, mais on se rend compte qu’aujourd’hui le numérique c’est à peu près 30% de femmes qui ont des métiers dans le numérique.
Fred : Alors ça dépend dans quel domaine, parce que c’est souvent beaucoup plus bas encore.
Émeline : Oui, et c’est un chiffre qui est en diminution, donc il y a une vraie alerte en ce moment sur le sujet, et peut-être que ça passe par des rôles modèles qui ne soient pas des rôles modèles des années, enfin du début du web, mais qui soient des personnes bien vivantes, enfin jeunes, actives, voilà.
Fred : Et pas des rôles modèles écrasants, comme quand on cite Marie Curie qui a deux doctorats, ou quand on revient aux anciennes comme Ada Lovelace dans l’informatique, etc.
Alors je vais faire un peu d’autopromo pour une autre émission que je coanime sur Cause Commune qui s’appelle Libre à vous !, donc vous allez sur libreavous.org ou sur causecommune.fm dans l’émission Libre à vous !.
On a consacré pas mal d’émissions à cette thématique-là, notamment on a reçu Isabelle Collet et d’autres personnes spécialisées de ces sujets-là, donc si cette thématique-là vous intéresse, vous pouvez aller regarder du côté de Libre à vous !.
Je regarde l’heure. Écoutez, on va faire une pause musicale, et après je promets à Dimitri que je poserai des questions sur TEDx, et on parlera de vélo, mais on va faire la deuxième et dernière pause musicale, et comme tout à l’heure je vais te demander Émeline de m’expliquer le choix de la pause musicale.
Émeline : : Oui, mais j’ai un doute sur le nom de la chanson
Fred : Go Your Own Way.
Émeline : Oui, c’est ça, parce que sinon j’allais vous chanter le refrain.
Fred : Ah bah tu peux la faire en direct.
Émeline : Donc c’est Go Your Own Way de Fleetwood Mac.
Quand je suis partie de la maison, j’ai récupéré des CD-ROM de mon papa, et parmi ces CD-ROM, il y avait le CD-ROM de Fleetwood Mac avec des chansons, et cette chanson je l’ai passée dans ma voiture avant que je m’en sépare, je l’ai passée en boucle cette chanson parce que je la trouvais géniale, je ne comprenais pas les paroles je pense à l’époque.
Fred : C’était ma question, voilà.
Émeline : Et en fait, pendant longtemps, jusqu’à l’année dernière à vrai dire, j’ai cru que c’était une chanson sur la liberté, le voyage, enfin Go Your Own Way, trouve ton chemin, et j’ai appris par quelqu’un sur Mastodon, qui va se reconnaître je pense, que cette chanson était une chanson de rupture amoureuse, et voilà, ça donne encore une autre dimension à cette chanson aujourd’hui, donc voilà, elle me touche particulièrement.
Fred : J’avoue, je dis ouais, mais parce que j’ai aussi été vérifier effectivement les paroles quand même.
Donc on va écouter Go Your Own Way par Fleetwood Mac, on se retrouve dans 3 minutes 30, belle soirée, l’écoute de Cause Commune, la voix des possibles.
[ Diffusion de la pause musicale ]
Voix du jingle (Laure-Élise Déniel) : Cause Commune, 93.1.
Fred : Nous venons d’écouter Go Your Own Way par Fleetwood Mac.
Vous écoutez toujours l’émission Chemins de traverse, je suis toujours avec Émeline Parizel.
N’hésitez pas à participer à notre conversation au 09 72 51 55 46.
Je répète 09 72 51 55 46 ou sur le salon web dédié à l’émission, sur le site causecommune.fm, bouton chat, salon Chemins de traverse.
Avant de reprendre le cours de l’échange et de parler des conférences TEDx, Élise avait une question, je te laisse la parole :
Élise : merci. Je trouve que l’émission est passionnante. Je me posais la question Émeline, parmi tous les engagements concernant le numérique dans lesquels tu es investie, notamment La Bataille de la Tech, avant que tu expliques ce que c’était, moi j’ai visualisé quelque chose, quand on parle d’inclusion dans la tech, notamment des femmes, puisque c’est un vrai sujet, mais je me demandais quelle est la place en fait des seniors dans tout ça ? Est-ce que dans ce que tu fais, est-ce que tu as rencontré des actions pour que, l’inclusion elle concerne les personnes qui au quotidien sont exclues de la société à cause du numérique et sont en souffrance en fait ?
Émeline : C’est une très bonne question. Comme tu le dis effectivement on doit prendre en compte différents profils et je vais même élargir encore plus ta question, car tu parles des seniors, mais il y a aussi les personnes qui n’ont jamais été formées à l’utilisation du numérique au sens large. Là on parle d’illectronisme, des personnes qui ne savent pas utiliser des outils du numérique. J’avais une statistique, d’après l’INSEE, faute de connaissances ou de moyens c’est 1 personne sur 6 en France qui n’a pas du tout utilisé Internet en 2019. Donc, c’est assez étonnant, c’est un chiffre qui est très élevé. On dit même qu’une personne sur trois est qualifiée d’abandonniste. Abandonniste c’est carrément « je refuse de faire une démarche en ligne, parce que je ne peux pas aller au bout d’un formulaire, ou d’une démarche ». Et c’est vrai que le numérique exclut une partie de la population. Je n’ai pas de recette miracle, à part intégrer, faire participer des panels d’utilisateurs représentatifs quand on conçoit un service numérique. Et aussi, peut-être, ne pas tout dématérialiser, ne pas penser que numérique, mais continuer de proposer des services en présentiel, en physique. Parfois, c’est aussi une question de langue. Je pense à des services publics qu’on met en place, les rendez-vous en préfecture, ce genre de choses. Des démarches, voilà, il y a tout un tas de personnes qui ont besoin d’être accompagnées. Donc, je sais qu’il y a pas mal d’associations qui forment, qui donnent des cours à des seniors, ou à des personnes étrangères qui ne seraient pas familières avec le numérique. Donc oui, c’est un vrai sujet.
Élise : merci pour ta réponse.
Fred : Merci Élise pour la question et merci Émeline pour la réponse.
Comme promis on va revenir, avant de parler de vélo, des conférences TEDx. Tu as été co-organisatrice de deux évènements, en 2019 et 2023.
TEDx, je pense que la plupart des personnes qui nous écoutent ne savent pas ce que c’est. Donc, présente-nous ce que sont ces fameuses conférences TED et TEDx.
Émeline : C’est bien, tu fais déjà la distinction entre TED et TEDx.
Donc TED, ça veut dire Technology Entertainment Design, donc Entertainment, divertissement en anglais.
C’est un format de conférence qui a été inventé aux Etats-Unis il y a une trentaine d’années je dirais, et dont la vision, le motif, c’est « Ideas Worth Spreading », « des idées qui méritent d’être partagées ».
Donc c’est mettre en valeur, mettre sur scène des idées plus que des personnes, même si en réalité aujourd’hui souvent on lie les deux et on se dit ah cette personne est influente donc son idée doit être intéressante.
Mais TED en tout cas c’est prendre le problème dans l’autre sens.
Normalement c’est d’abord détecter des idées et ces idées sont effectivement portées par des personnes.
Et on va leur proposer un espace de prise de parole, donc une scène.
Les formats TED et TEDx sont très descendants.
Ce sont des prises de parole qui sont courtes et impactantes, entre 3 et 18 minutes, c’est très cadré.
Et surtout il n’y a pas de place pour l’improvisation, dans les TED et TEDx tout est scripté.
Les personnes sont coachées par des coachs à la prise de parole en public.
Et donc TED, la maison mère, a créé il y a à peu près une dizaine d’années la licence TEDx, x signifiant « organisé de manière locale et indépendante ».
Et ce système de licence est attribué à qui en fait la demande et fait un dossier suffisamment poussé pour l’obtenir, c’est gratuit.
Et donc j’ai fait la demande en 2018, 2019 d’une licence TEDx à Montrouge.
Donc ça a pris le nom de la ville où j’habite, TEDxMontrouge.
C’est un formulaire de candidature que j’ai rempli.
J’ai obtenu cette licence et derrière j’avais le droit de créer un événement TEDx sous licence TED, en respectant un cahier des charges très épais et en n’ayant aucun moyen de la part de TED, puisque je suis indépendante.
Donc je dois créer mon association, c’est entièrement bénévole, les TEDx sont entièrement bénévoles.
Et donc j’ai créé mon association et recruté des bénévoles pour organiser un événement qui a rassemblé environ 250 personnes au Beffroi de Montrouge en novembre 2019.
Donc ça c’était TEDx Montrouge.
Fred : En général les confs TED ont un thème.
Est-ce qu’il y a un thème pour TEDx Montrouge ?
Émeline : Oui, j’avais choisi le thème Étincelle.
Alors il faut savoir que les thèmes pour les événements TEDx doivent être suffisamment larges pour inclure plein de thématiques différentes.
On n’a pas le droit de faire un événement sur l’écologie ou un événement sur la finance.
C’est pas monomaniaque, c’est au contraire plein de profils différents, plein d’idées différentes.
Et donc j’avais choisi étincelle.
Alors le nom est arrivé en plein milieu d’une nuit, je pense.
J’ai souvent mes idées la nuit.
Je savais déjà que je voulais que l’événement parle de création, de créativité, et de tout ce qui touche à la création.
Parce que c’était mon premier événement TEDx, donc il y avait le côté création, c’est nouveau.
J’aime beaucoup m’exprimer de manière artistique et créative, donc je voulais que ça parle de créativité, je voulais que ça parle d’entrepreneuriat.
Et un jour, une nuit en l’occurrence, je me réveille avec ce mot-clé dans la tête, étincelle, et je me dis mais bingo !
Eureka, j’ai trouvé !
C’est vraiment ça en fait l’étincelle, c’est l’étincelle.
Si je te demande ce que ça veut dire pour toi, qu’est-ce que tu me répondrais ?
C’est quoi l’étincelle pour toi ?
Fred : Moi c’est le déclic.
Émeline : Le déclic ?
Voilà, c’est l’Eureka.
Élise n’a pas son micro, elle réfléchit.
Ça peut être l’étincelle amoureuse, la passion, ça peut être l’étincelle, la lumière, le feu, enfin il y a plein de manières d’interpréter l’étincelle.
Et donc on a décliné ce thème-là de plein de manières différentes.
Fred : Et donc ça c’était Montrouge.
Et Quartier Latin, en 2023, c’était quoi le thème ?
Émeline : 2023, alors ce TEDx, Quartier Latin, c’était sur le thème de la reconnexion.
Fred : D’accord.
Émeline : entre parenthèses.
Il faut savoir qu’avec la personne avec qui j’ai co-organisé cet événement, on a réfléchi donc à la thématique et on sentait que les années Covid nous avaient détérioré le lien, le fait d’être paradoxalement connecté de manière numérique, d’avoir tout fait à distance, le télétravail, enfin moi j’ai fait énormément de meet-up à distance, des visites d’expo, de musées à distance.
Émeline : D’apéros à distance.
Émeline : Voilà, apéros à distance, évidemment, raclette à distance, je me rappelle.
Donc voilà, on a connu ça et on s’est dit ok, là il y a vraiment un sujet sur la reconnexion, recréer du lien.
Donc ce thème était assez évident pour nous.
Fred : D’accord, alors je vais en profiter donc pour relier les deux questions de Dimitri, je vais faire les deux en même temps même si ça se fait pas normalement.
La première c’est est-ce que ta formation de prise de parole en public t’a mis le pied à l’étrier de l’organisation des TEDx, sachant que tu n’étais pas intervenante, tu étais organisatrice ?
Émeline : Non, ça n’avait pas de lien et je pense que j’avais déjà fait mon… je suis pas complètement sûre de la chronologie, mais l’événement ayant eu lieu en 2019, novembre 2019, j’avais fait la demande en 2018, j’ai acquis la licence en janvier ou février 2019, donc le projet je l’avais en tête déjà largement pendant l’année 2018.
Après peut-être que ça a été un élément de plus qui a validé mon intérêt pour le sujet, mais en réalité le déclencheur de cet engagement dans les conférences TEDx, c’est la vision que j’adore mon métier, à cette époque-là je l’adorais déjà, mais que j’étais quand même sur la création de quelque chose d’entièrement virtuel, et il me manquait la création de liens de manière physique, réelle, d’aller à la rencontre, et donc je m’intéressais à l’événementiel, je me disais j’aimerais bien créer un événement, j’aimerais bien rassembler les gens, et le truc c’est que créer une marque, un événement de toutes pièces, c’est extrêmement difficile, et en plus je voulais pas quitter mon travail, donc je savais que ça allait être à côté du travail, donc mon idée c’était : comment est-ce que je trouve un événement qui a déjà une existence, et qui va attirer les gens ? Et le déclic se fait à ce moment-là, je me dis mais tiens, j’avais découvert les TEDx par mon prof d’anglais en école d’ingénieurs, sous la forme de vidéos YouTube, mais je savais qu’il existait des TEDx, des événements en fait, c’est que ces vidéos qu’on connaît par YouTube, elles sont enregistrées pendant des événements, et c’est là que je me suis interrogée sur comment est-ce qu’on crée ces événements, et donc j’ai découvert le système de licence, j’ai découvert que c’était gratuit, c’était associatif, etc.
Donc pour moi c’était le format idéal, puisque c’est une marque qui est bien instaurée, qui est connue et reconnue, qui me permettait de recruter des bénévoles assez facilement, parce que beaucoup de gens ont envie d’avoir la ligne TEDx, organisateur d’événements TEDx sur son CV, donc voilà ça s’est fait comme ça finalement.
Fred : C’est marrant, dans le hasard de programmation de l’émission Chemins de traverse, la semaine dernière mon invité c’était Alexis Monville, on a parlé de plein de choses, et la seule chose dont on n’a pas parlé c’est qu’il a fait TEDx Bordeaux en 2011, dans laquelle j’étais intervenant, alors la ligne du CN d’après c’est être intervenante TEDx, d’où ma prochaine question, est-ce que tu aurais envie d’être intervenante TEDx, ou même voir TED ?
Émeline : L’envie ne manque pas, en revanche, moi je suis organisatrice d’événements, et on crée cet espace pour d’autres.
Émeline : Oui, mais tu pourrais être candidate pour un autre événement, je parle pas d’être intervenante dans ton TEDx, c’est clair, c’est pas possible.
Émeline : Oui, et ça s’est déjà vu des organisateurs, organisatrices TEDx qui sont devenus orateurs ou oratrices, mais en général ça nous met assez mal à l’aise, parce qu’on se dit où est le piston dans l’histoire, est-ce que c’est complètement honnête ou pas, j’aurais peut-être l’impression de ne pas mériter ma place, il y a peut-être de ça.
Fred : Alors avant de relier la question de Dimitri, ce qui est intéressant dans les formats des confs TED et TEDx, c’est que comme tu l’as dit, elles sont courtes, 3 à 18 minutes, elles sont toutes disponibles en ligne, même les versions américaines, il y a des transcriptions, des sous-titrages dans plein de langues, parce qu’il y a une communauté qui fait ça, et donc on peut trouver, moi j’en consomme très régulièrement, si le sujet ne vous intéresse pas, c’est court, donc on passe à la suite, et donc on découvre plein de choses.
Et la question de Dimitri, c’est, penses-tu que les formats TED et TEDx ont un vrai impact prise de conscience ?
Émeline : Prise de conscience, oui, à 100% sur la prise de conscience, en revanche, ce qu’on peut reprocher à ce format, c’est qu’il n’y ait pas de mise en action.
C’est pour ça qu’il n’y a pas de suivi, en fait, tu diffuses des idées, tu ne sais pas ce qui se passe derrière, il y a une prise de conscience chez les gens, mais comment est-ce que ça se traduit en action, en petits pas ?
Et du coup, je pense que de plus en plus d’événements, peut-être qui se différencient des TEDx dans ce sens-là, essaient de mettre en mouvement, plus que juste être dans les idées, et d’ailleurs, à un moment, je ne vais pas rentrer dans d’autres formats, mais voilà, je pense que c’est ce qu’on peut reprocher au format.
Enfin, moi, j’ai quelques talks TED et TEDx en tête qui m’ont, mais vraiment, qui ont changé plein de choses dans ma manière de voir les choses, d’être inspirée au quotidien.
Et donc, déjà, moi, à l’échelle personnelle, je trouve que ça m’a énormément nourrie.
Je pense que c’est peut-être ton cas aussi.
Fred : Ah oui, en fait, j’en cherchais un depuis tout à l’heure, mais je n’y arrive pas, parce que tout à l’heure, quand tu m’as parlé de chef d’orchestre, il y a un TED talk d’un chef d’orchestre qui est magnifique, mais je te le donnerai tout à l’heure quand je le retrouverai, ou si ça me revient.
Il y a quelques, comme ça, effectivement, de conférences qui sont assez marquantes, mais je suis assez d’accord sur la partie action derrière.
Je reviens sur la question avant, où je te demandais si tu avais envie d’être intervenante TEDx, et on a une remarque sur le salon « est-ce que ce ne serait pas un peu le syndrome de l’imposture ? Alors que, sans conteste, tu as des choses à transmettre ».
Question de suricate.
Émeline : Ce n’est pas moi qui peux répondre à cette question.
Fred : Moi, je suis assez d’accord avec lui, en fait.
Émeline : Oui, après, je pense qu’il y a tellement d’événements, de manières de prendre la parole, de transmettre.
Heureusement qu’on n’est pas obligé de transmettre que par le format TED et TEDx, et d’ailleurs, il y en a plein qui se sont inspirés de ce format, mais il y en a plein qui ont créé d’autres choses.
T’as parlé de « Mixité », enfin moi j’appelle ce forum « Mixité », mais MiXiT à Lyon, Paris Web, qui œuvre pour un web très accessible, et j’en passe, et j’en passe.
Des événements comme ça, il y en a des dizaines et des dizaines, et je pense que peut-être qu’un jour, je candidaterai à un événement comme ça, et ce ne sera pas un TED ou un TEDx, mais ce sera très bien aussi.
Je ne sais pas si on a fini sur le sujet, mais ça me plaît quand même à cœur de parler d’une spécificité de TEDxQquartierLatin.
TEDxQuartierLatin, donc j’avais dit, on a fait sur le thème de la reconnexion, et donc dans les salles des TEDx, il peut y avoir des milliers de personnes.
Le TEDxParis, c’est le Grand Rex, c’est 4000 places, c’est plein chaque année.
Nous là, pour TEDxQuartierLlatin, il y avait l’envie de se reconnecter aussi, en fait on voulait qu’il s’appelle TEDxLutèce, Lutèce étant l’ancien nom de la ville de Paris.
Ça a été refusé par TED, parce qu’il faut que ça porte le nom d’une ville, ou d’un quartier, d’une communauté locale actuelle, et donc on a choisi ce quartier, cette communauté-là, et on ne voulait pas que ce soit dans un lieu immense, avec une scène immense, et un speaker mis en lumière, avec aucun lien avec le public.
On voulait créer du lien entre nos speakers et notre audience, entre l’audience, les personnes de l’audience entre elles, les bénévoles, les partenaires, on voulait vraiment créer du lien au sens large, et on a choisi un endroit qui est assez méconnu du quartier latin, qui s’appelle l’INJS, Institut National des Jeunes Sourds de Paris.
C’est la première école pour sourds et malentendants au monde, et donc c’est en plein quartier latin, à côté du Jardin du Luxembourg.
C’est un bâtiment absolument magnifique, qui a accepté de nous accueillir.
C’était un auditorium de, je dirais, un peu moins de 200 places, peut-être 120 places.
Très, très, très symbolique, qui incarnait nos valeurs, on s’est très bien entendu avec le directeur de l’INJS, et il faut savoir que j’apprends la Langue des Signes Française depuis trois ans.
J’ai un peu arrêté cette année, mais j’ai pris trois ans de cours des Langues desSignes Française, en tout cas à cette époque-là, et il y avait quelque chose que je regrettais beaucoup dans les conférences TED et TEDx, c’est qu’elles ne sont pas accessibles à ce public sourd et malentendant, et c’est le principe de n’importe quelle conférence, finalement, parce que c’est de la voix.
Et donc sur YouTube, oui, il y a des transcriptions et c’est bien, mais ces événements-là, en fait, en direct, ils ne sont pas inclus.
Et donc, en choisissant ce lieu, pour moi, c’était une obligation de rendre cette conférence accessible à ce public-là.
Et du coup, comment est-ce qu’on va chercher ce public ?
Parce que c’est un public qui a l’habitude d’être exclu.
Enfin, voilà, c’est un peu le serpent qui se mord à la queue, c’est que ça coûte de l’argent de faire venir des interprètes LSF, de mettre en place les dispositifs qu’il faut.
Mais si on le fait pas, les gens ne viennent pas, et si les gens ne viennent pas, on ne le fait pas.
Enfin, c’est un cercle vicieux.
Donc on a décidé de se faire accompagner de trois interprètes Langue des Signes Française, qui se sont relayées pour signer les talks.
On a offert les places, on a fait des places offertes pour les publics sourds et malentendants.
Donc on a eu une dizaine de personnes qui sont venues de différents milieux, avec leurs enfants parfois, pour assister aux talks.
Et on avait également notre talk d’ouverture, qui était en réalité une performance artistique, parce qu’on a aussi le droit aux performances artistiques.
C’était une performance de chansignes.
Le chansigne, est-ce que tu connais ?
Fred : Non.
Émeline : Ok.
Le chansigne, c’est…
Donc tu vas avoir une personne qui fait de la musique, et tu vas avoir une personne, le chansigneur, qui va signer la chanson.
Mais c’est pas juste de l’interprétariat, au sens « je traduis ce que tu dis ». C’est incarné, c’est vivant. T’as l’impression de voir les paroles, de voir la musique s’exprimer. C’est en tempo, c’est en rythme, tu ressens toute cette énergie. Et donc on a fait appel à quelqu’un qui utilise la musique pour créer du lien..
Stéphane Gabbay, qui est un musicien qui crée du lien avec la musique.
Et à Stéphane, quand on l’a contacté, je lui ai dit Stéphane, on voudrait que tu sois en ouverture, mais on a une condition, c’est que tu rendes ta musique accessible au public sourd et malentendant.
Et donc c’est lui qui a allé trouver Igor Casas, qui est un chansigneur.
Ils ont fait un binôme, ils ont travaillé ensemble sur ces chansons, et sur comment créer du lien avec le public aussi, qui est entendant ou malentendant dans la salle.
Et donc ça a été un moment vraiment…
Je trouve que ça a incarné vraiment nos valeurs.
Et voilà.
Fred : En tout cas, c’est très beau quand tu en parles, franchement.
Et j’ai retrouvé le nom de la présentation du chef d’orchestre, c’est Benjamin Zander.
Je sais pas si tu connais, mais je t’enverrai le lien.
C’est un chef d’orchestre, je crois qu’il est au Philharmonique de Boston, qui a fait une présentation TED sur la musique, la passion et le leadership.
Ça dure une vingtaine de minutes, c’est vraiment incroyable.
[ Élise, qui est en régie, signale à Fred sur le salon web de l’émission « plus que 15 minutes » ]
Ah oui, je me demandais pourquoi on me disait 15 minutes.
Oui, c’est Elise qui me rappelle qu’il ne reste même pas 15 minutes maintenant.
Émeline : Le vélo !
Fred : Effectivement, elle me dit pour le Paris-Athènes, oui, et puis pour la des annonces de l’émission et autre chose.
Ne t’inquiète pas.
Mais en même temps, je ne peux pas consacrer beaucoup de temps au vélo parce que sinon Jérôme, dans son émission Rayons Libres, il aura plus rien à dire.
Mais oui, on va parler un petit peu de vélo parce qu’effectivement, il est 23h16 et donc je rappelle quand même, tu reparleras de vélo dans Cause Commune bientôt.
Mais c’est vrai que moi, c’est un peu comme ça que je t’ai découvert.
Je crois que c’est via un pote commun.
Moi, c’est un vieux pote, Vincent Xavier, sur Mastodon, qui est un réseau social décentralisé où il a commencé à relayer des posts d’une certaine Émeline Parizel qui parlait de vélo.
Et puis après, j’ai regardé un petit peu le profil que tu faisais.
Et donc, comme je le disais en introduction, tu as notamment fait un Paris-Athènes, 4000 kilomètres en 40 jours.
Mais avant de parler de ça un petit peu, tout à l’heure, tu as dit que tu avais repris le vélo uniquement en 2020-2021.
Émeline : Oui, c’est ça, dans ces années-là.
Fred : Notamment suite à ta formation autour du numérique responsable, c’est ça ?
Émeline : Alors, je faisais déjà du Vélib, mais purement déplacement du quotidien. 2021, c’était donc post-Covid, besoin d’air, besoin de nature.
J’ai rejoint un groupe d’amis cyclistes et on est parti le long de la Véloscénie.
Donc, c’est Paris-Mont-Saint-Michel à vélo.
Fred : C’était combien de kilomètres à peu près ?
Émeline : Et on faisait 60 kilomètres par jour.
Fred : D’accord.
Émeline : Moi, je n’ai fait que quatre jours, mais ils sont partis plus longtemps.
Moi, je n’étais pas partie de Paris, j’avais pris le train.
Donc, j’ai acheté mon premier cuissard pour ce voyage et j’avais emprunté le vélo d’un ami et les sacoches d’un ami.
Je n’avais pas du tout d’équipement à ce moment-là.
Et voilà, ça m’a donné des premiers repères.
Donc, ça, c’était en 2021.
En 2022, il y a eu cette fameuse claque formation.
Fred : Donc, tu arrêtes la voiture.
Émeline : Avec mes engagements, voilà, j’arrête la voiture.
Mais, pas forcément de lien avec le vélo.
Enfin, je continue de l’utiliser de manière très utilitaire, on va dire.
Et en 2023, donc l’année dernière, mes amis m’offrent…
En fait, j’avais déjà l’intention de repartir en voyage à vélo.
Mes amis m’offrent un guide de voyage « Slow vélo », ça s’appelle, avec des itinéraires en France, plutôt familiaux.
Et je décide de prendre dix jours de congés et de partir, de faire un itinéraire de ce bouquin.
C’était la ViaRhôna cette fois.
La ViaRhôna, je l’ai faite entre Valence et Montpellier.
Elle part de plus haut, je crois qu’elle part de Lyon ou de Genève.
Et donc là, je pars seule.
Je pars seule et je suis terrifiée à l’idée de partir seule.
C’est la première fois de ma vie que je pars toute seule en voyage à vélo.
Et je décide, je suis depuis plusieurs mois sur Mastodon à ce moment-là, et je décide de publier tout simplement ma frousse de partir.
Fred : De dire que tu as peur.
Émeline : Je dis voilà, je vais faire ça.
Et puis, et puis, il y a quelque chose qui s’installe.
Et tous les jours, je me mets à poster sur Mastodon, tous les soirs au camping où j’en suis.
Et les gens commencent à prendre de mes nouvelles.
Et en fait, il y a vraiment, je ressens le soutien, le lien, la présence des gens, même si c’est virtuel.
Je ressens très fortement cette connexion.
Fred : C’est des gens que tu ne connaissais pas ?
Émeline : Des gens que je ne connaissais pas.
Fred : À part sur Mastodon ?
Émeline : Oui, c’est ça.
Fred : Qui est un réseau social.
Émeline: Oui, et en fait, c’est un réseau social qui est peut-être un peu connu pour être cycliste.
En tout cas, il y a beaucoup de cyclistes, donc peut-être que j’ai trouvé ma communauté, entre guillemets, comme ça.
Mais voilà, je me sens à ce moment-là très entourée, très soutenue.
Et ça va être le début du coup de longues histoires, de longues publications sur Mastodon.
Et donc pour faire le lien avec Paris-Athènes.
Fred : Ah oui, parce que justement, là, tu parles de la ViaRhôna, donc c’est combien ?
Quelques centaines de kilomètres ?
Émeline : La ViaRhôma, je fais 1000 kilomètres, je pense. 1000 kilomètres ?
Non, moins, 700, en 10 jours.
Enfin pareil, 70 kilomètres par jour pendant 10 jours.
Fred : Alors comment on passe en se disant, je vais faire Paris-Athènes à vélo ?
Pour quelqu’un qui a peur de faire du vélo toute seule ?
Émeline : Et bien là, le lien, c’est TEDx.
Fred : Ah, d’accord.
Émeline : Tu savais pas ?
Fred : Non.
Émeline : Alors j’ai été à un rassemblement d’organisateurs et organisatrices TEDx à Vérone.
On a des ateliers pour échanger au sein de cette communauté-là.
Et à la fin des…
Donc j’y suis allée en bus de nuit, je ne prenais déjà plus l’avion, c’était novembre 2023.
Et à la fin de ces ateliers, avant de reprendre le bus de nuit, je discute avec Dimitris, organisateur de TEDxAthens, qui me dit : « Émeline, juin 2024, tu viens à Athènes, pour TEDxAthens, t’es invitée ».
Et moi, je lui réponds : « Dimitris, je serais ravie d’être là, mais je ne prends plus l’avion ».
Et puis bon, alors j’avais fait un voyage à vélo toute seule, de 10 jours, et donc je lui dis, « bah peut-être que je viendrai à vélo ».
Et on rigole tous les deux.
Et je rentre chez moi dans le bus de nuit, je commence à regarder sur Internet s’il y a des personnes qui ont documenté un Paris-Athènes, donc je prends conscience de la distance, donc c’était 3600 kilomètres entre Paris et Athènes.
Et l’idée a germé à ce moment-là, et je poste sur Mastodon ce soir-là.
Voilà ce qui s’est passé, je suis en train de regarder pour faire un voyage à vélo Paris-Athènes, et comme sur Mastodon, il ne faut surtout pas publier ce genre de choses au risque que ça se concrétise.
Fred : Parce que les gens t’encouragent, ils ne vont pas te restreindre dans tes envies, d’accord.
Émeline : Donc il y a eu une forme de…
L’idée a pris naissance à ce moment-là, et l’idée s’est transformée en projet en janvier 2024, et le projet est devenu réalité donc de fin avril à début juin 2024.
Fred : Et si je me souviens bien, tu n’es pas partie seule de Paris.
Émeline : Et je ne suis pas partie seule de Paris.
Fred : Tu as été accompagnée par quelques personnes de Mastodon, qui t’ont accompagnée sur quelques kilomètres ou quelques centaines de kilomètres.
Émeline : Exactement, des personnes de la Gribouille Académie, de Mastodon, des différents engagements dont on vient de parler.
On était une dizaine à prendre le départ depuis la Fondation Hellénique, à la Cité Universitaire de Paris.
Il y en a qui ont roulé avec nous qu’une heure, d’autres plusieurs heures, et puis d’autres plusieurs jours.
Donc on était six jusqu’à Lyon, trois jusqu’à Grenoble, et deux jusqu’à la frontière italienne où ensuite j’ai continué toute seule.
Donc j’étais accompagnée pendant huit jours.
Fred : Et avant de partir, tu avais repéré toutes les haltes ou pas ?
Ou tu t’es un peu improvisée ?
Émeline : Seulement les trois, les quatre premiers jours.
Fred : Après, c’était de l’improvisation ?
Émeline : Et après, j’avais tracé une trace que j’avais découpée en nombre de jours arbitrairement, et je suivais cette trace et je l’adaptais au jour le jour.
Fred : D’accord.
Et ton vélo, il s’appelle comment ?
Émeline : Mon vélo s’appelle Olympe.
Fred : Alors est-ce que c’est lié au Mont Olympe et aussi à Olympe de Gouges ?
Émeline : Oui, c’est ça.
C’est lié aux deux parce que je l’ai reçu le 8 mars, journée internationale des droits de la femme.
Olympe de Gouges, le vélo étant un instrument d’émancipation des femmes.
Il y a des livres sur le sujet.
Fred : Tu peux te rappeler qui est Olympe de Gouges ?
Tu le feras mieux que moi, je pense.
Émeline : Olympe de Gouges, l’autrice de la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1792, quelque chose comme ça.
Donc une des premières féministes, on va dire.
Fred : D’accord.
Et pour quelqu’un qui avait peur d’aller à vélo seule, là tout d’un coup tu vas traverser quand même plusieurs pays avec des langues différentes, mais des cultures différentes.
Je ne sais pas comment ça se passe dans les pays par rapport au vélo d’ailleurs.
Est-ce qu’il y a des pays qui sont plus accueillants, moins accueillants ?
Émeline : Il y a des pays qui ne sont pas du tout cyclables, même s’il y a des itinéraires qu’on appelle les eurovélos.
L’eurovélo qui passe dans les Balkans.
J’ai choisi de passer par les Balkans.
Bon, l’eurovélo, elle existe, je ne sais pas, elle est virtuelle.
Il n’y a pas d’infrastructure, il n’y a pas de panneau, il n’y a rien qui dit que tu es sur une voie vélo.
Et puis parfois, tu retrouves des pays à la frontière du Monténégro.
Pendant deux kilomètres, j’ai de nouveau une piste cyclable, puis de nouveau plus rien.
En Albanie, dans la capitale à Tirana, tout était cyclable.
Incroyable.
C’est très différent d’un pays à l’autre.
En tout cas, moi, je ne me suis jamais sentie en danger sur la question de « je suis une femme qui voyage seule ». « Est-ce que tu avais peur ? » Oui, j’avais peur, mais je n’ai eu aucun souci.
Les soucis que j’ai eus, c’est éventuellement avec les animaux sauvages, mais voilà.
Fred : D’accord, on approche de la fin de l’émission.
Pour la suite, on donne rendez-vous dans Rayons Libres avec Jérôme Sorrel.
La question finale, que je vais poser à Émeline et aussi Élise, pour qu’elle se prépare côté Élise.
Est-ce que tu as envie de partager quelque chose qui t’a émerveillée ou fait du bien dernièrement ?
Émeline : Oui, j’ai envie de parler de « Flow », qui est un film d’animation qui passe en ce moment au cinéma.
C’est un bijou de poésie.
J’ai rarement ressenti ça, ce que j’ai ressenti pendant cette séance.
J’ai pas envie de trop spoiler, j’ai juste envie de dire qu’on peut faire passer beaucoup de messages en étant silencieux.
Des messages sur l’environnement, sur l’amitié, sur la confiance, sur le rapport à l’argent, sur la mort, sur…
Ouais, beaucoup de messages.
Et je vous laisse découvrir ce film qui est vraiment un bijou.
Et ce qui était très beau, c’est que dans la salle, il y avait des enfants, il y avait des adultes, il y avait des familles.
En fait, c’est même pas un dessin animé, c’est un film d’animation, qui a un public vraiment…
Il y a plein de clés de lecture et vous allez passer un bon moment.
Fred : Écoute, merci.
Élise ?
Élise : Moi, le plus récemment, c’était ce matin.
Et c’était simplement…
C’est pas très sophistiqué, mais en voyant que le soleil brillait, le soleil m’a émerveillée. Voilà.
Fred : C’est très bien.
Et comme on a peut-être 30 secondes, moi, ce qui m’a fait du bien
dernièrement, c’est deux concerts avec deux superbes artistes qui
s’appellent Barbara Pravi et Clara Ysé, qui sont en concert partout en
France.
Donc allez les voir, elles écrivent des textes très très beaux et sur scène, elles sont vraiment magnifiques.
Donc Barbara Pravi et Clara Ysé.
Un grand merci, Émeline, pour cette présence dans Chemins de traverse.
Émeline : Merci à vous deux.
Fred : C’était un grand plaisir.
Donc l’émission va bientôt se terminer.
Vous pouvez vous abonner au podcast, à la lettre d’actu de l’émission.
Les infos sont sur le site causecommune.fm.
Je vous rappelle que Chemins de traverse est en direct tous les mercredis à 22h.
Merci d’avoir écouté l’émission.
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Donc la radio Cause Commune, c’est la voix des radios libres.
Notamment pour 2025, la radio va lancer une campagne de financement
participatif visant à récolter 40 000 euros pour couvrir les charges
annuelles de la radio, indispensables à son fonctionnement, le loyer,
les frais d’émetteurs, les serveurs.
Mais nous ne voudrions pas nous arrêter là.
Avec votre soutien, nous pourrions aussi équiper un second studio.
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Radio généraliste, nous ne sommes pas d’un seul combat.
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ouverte.
Venez découvrir le studio, nous rencontrer..
La prochaine soirée aura lieu vendredi 6 décembre 2024, l’adresse du studio, 22 rue Bernard Dimey, Paris, 18e arrondissement.
Juste après, à 23h30, une émission inédite de Minuit Décousu sur le thème de la mort en face.
Mais je vous promets, ce sera une émission joyeuse et un peu foutraque, ça j’en suis sûr.
Mercredi prochain, mercredi 27 novembre, nous aurons deux invités exceptionnellement.
Clara Djian, qui a co-créé le lieu d’exposition Topographie de l’art, et Alexandre Léger, dessinateur.
Nous parlerons de leur parcours et de la façon dont ils et elles
transmettent l’art de manière ouverte, bienveillante et adaptée à
chacune et chacun.
C’est Julie qui animera l’émission.
On se donne rendez-vous vendredi 27 novembre.
Salut et solidarité.
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