À l'antenne
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#08 – Olivier Grieco – Esprit radio libre – épisode 2

proposée par Élise, Fred, Julie et Mehdi

Diffusée le 30 octobre 2024


#08 – Olivier Grieco – Esprit radio libre – épisode 2
Chemins de traverse

 
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8e émission Chemins de traverse diffusée en direct mercredi 30 octobre 2024 à 22 h

Notre invité est Olivier Grieco, le directeur d’antenne bénévole de Cause Commune, pour un deuxième épisode. Dans le première épisode (écouter le podcast, on découvrait comment après des études en sociologie Olivier bifurque vers le journalisme, découvre les radios libres il y a plus de 20 ans. Cela le conduira notamment à créer Cause Commune, radio associative et citoyenne, qui est la dernière radio francilienne à avoir obtenu une fréquence FM. Tout en poursuivant une activité professionnelle dans l’informatique. Dans ce 2e épisode on abordera notamment les coulisses de Cause Commune.

Vous pouvez lire la transcription.

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  • Vous pouvez nous rejoindre sur le salon web de l’émission pour participer à notre discussion en direct, nous contacter ou nous laisser un commentaire.
  • Pendant le direct, vous pouvez aussi nous appeler au 09 72 51 55 46

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francilienne à avoir obtenu une fréquence FM, nos coups de cœur etc

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Transcription

Note concernant la transcription : nous avons choisi, comme le préconise l’article Pourquoi et comment rendre accessible un podcast ?, une transcription fidèle aux propos tenus, sans suppression des tics de langage (les phrases qui ne finissent pas (…), les répétitions, les onomatopées).

Voix du générique (Laure-Élise Déniel) : Cause Commune, Chemins de Traverse, d’autres voies pour imaginer demain.

Fred : Bonsoir à toutes, bonsoir à tous pour ce huitième épisode de Chemins de traverse, d’autres voies pour imaginer demain.

Dans Chemins de traverse, Julie, Eddy, Élise, Mehdi et moi-même Fred nous espérons vous proposer de belles rencontres et mettre en avant des parcours personnels et professionnels des passions des engagements.

Dans l’émission du jour, nous allons vous faire découvrir un peu plus Olivier Grieco qui est tout simplement le directeur d’antenne bénévole de la radio Cause Commune.

Dans le premier épisode, le 16 octobre, on a parlé de son parcours.

Ce soir, on va beaucoup parler de la radio Cause Commune qu’il a créé avec quelques camarades.

Bonsoir Olivier.

Olivier : Salut.

Fred : Avant que la discussion commence, je vous rappelle que nous sommes en direct ce mercredi 30 octobre 2024 sur radio Cause Commune, La voix des possibles sur 93.1 FM et en DAB+ en Ile-de-France et partout dans le monde sur le site causecommune.fm.

N’hésitez pas à participer en direct.

Pour cela, notre téléphone est branché.

Appelez-nous au 09 72 51 55 46.

Je répète 09 72 51 55 46.

En régie, Julie est là pour prendre vos appels.

Bonjour Julie.

Julie : Bonjour.

Fred : Ou alors vous pouvez réagir sur le salon web de la radio.

Rendez-vous sur le site causecommune.fm, bouton chat, salon Chemins de traverse.

Comme je le disais lors du premier épisode, mercredi 16 octobre, nous avons découvert le parcours d’Olivier Grieco.

C’était l’émission numéro 7 de Chemins de traversee.

Olivier : La meilleure 🙂

Fred : La meilleure 🙂

Le podcast est disponible sur le site causecommune.fm.

Si vous avez loupé cet épisode, voici un court résumé qu’Olivier pourra compléter ou corriger à la fin de mon intervention ou au cours de route si tu veux évidemment.

Alors, Olivier a 51 ans depuis quelques jours.

[ Diffusion d’un audio enregistré ] Joyeux, anniversaire Olivier. Joyeux, joyeux anniversaire. Joyeux, anniversaire Olivier. Joyeux, joyeux anniversaire.

Fred : Deux fois ça va.

Donc je remercie Coralie, Loïs et Léonie pour cet enregistrement qui a été fait depuis la Franche-Comté.

Olivier : Merci à ta famille.

Fred : Alors, originaire de Chartres, adolescent, Olivier ne parvenait pas à capter les radios dédiées aux jeunes.

Il a donc commencé à bidouiller des antennes et est même tombé sur des programmes en russe qu’il ne comprenait pas. Mais ça le fascinait.

Au lycée, il va rencontrer celle qui va devenir sa compagne, Catherine, dont on va reparler tout à l’heure, car elle joue un rôle important dans son parcours.

Olivier : Elle va être ravie.

Fred : Elle va être ravie, je l’ai prévenue.

Olivier, tu fais des études en sociologie, un premier job dans le logement social en qualité de chargé d’études.

Fin de contrat, recherche de taf dans le journalisme.

Fred : J’ai l’impression que mon micro décroche.

Olivier : Non, non, c’est juste qu’elle a baissé le volume de nos casques.

Fred : D’accord, il ne faut pas faire ça en cours de route parce que ça me surprend 🙂

Donc je répète, fin de contrat, recherche de taf dans le journalisme pour analyser le monde, les informations, transmettre au public.

Olivier : Et tu peux le monter d’ailleurs, Julie.

Fred : Au début des années, tu commences à écrire pour le site internet qui s’appelait Le Fil Radio qui est mort depuis qu’il a subi la concurrence d’un autre site qui s’appelle Radio Actu.

Précisons que Le Fil Radio, c’était juste deux gus, le fondateur, et toi.

Mais cela va être la rencontre avec le monde des radios libres quand en 2001, à l’occasion des 20 ans de la libéralisation de la bande FM, tu vas interviewer Didier de Plaige, le fondateur de la radio Ici et Maintenant, ex-radio pirate qui a pu émettre légalement à Paris à partir de 1981.

Précisons que Didier de Plaige est décédé en 2022 et que Ici et Maintenant n’existe plus.

Olivier : Depuis cette année

Fred : Depuis 2024.

Tu vas donc pour faire une interview et Didier de Plaige te propose carrément de te mettre à l’antenne.

A l’époque, les samedis se tenait une émission qui traitait de ce qu’on appelait à l’époque les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Didier de Plaige te dit, tu as un site web, tu fais de l’information, donc tu peux être l’invité de Mao qui était l’animateur de l’émission de l’époque.

Voilà comment, après l’interview du fondateur de la radio, tu te retrouves entre 14h et 16h sur radio Ici et Maintenant.

Olivier : Et 17h.

Fred : Et 17h ?

Olivier : Oui.

Fred : 14h à 17h ?

D’accord.

Tu vois, il y a des erreurs dans ce que j’ai noté la première émission.

Tu vas y passer plus d’une dizaine d’années en tant que bénévole et ou plus ou moins salarié.

Tu vas passer de nombreuses heures derrière le micro, notamment pour animer à partir de 2008 les samedis après-midi autour de l’aide à l’usage des outils informatiques qui deviendra l’émission Cyberculture qui est diffusée de nos jours sur Cause Commune les samedis de 14h à 16h animée par William.

Olivier : Quand il est là 🙂

Fred : Quand il est là, exactement.

Mais tu feras aussi beaucoup d’antennes libres le soir pour donner la parole aux auditeurs et aux auditrices, ce qui a grandement créé ta capacité à pouvoir parler de tout et de rien et de tenir des heures à l’antenne.

Olivier : C’est une parfaite définition de ce que je suis, Fred.

Fred : Mais ce qui est une grande qualité, franchement.

Alors, en 2004, tu deviens papa pour la première fois et tu trouves un job dans une grande entreprise basée à la défense, je crois.

Tu vas y grimper les échelons, comme on dit, et aussi en profiter pour t’auto-former aux outils informatiques.

Olivier : Non, j’ai marché sur la gueule de tous mes camarades, bien sûr.

Fred : En 2015, tu quittes Radio Ici et Maintenant et tu vas créer l’association Libre à Toi.

Si je reprends ce que tu disais dans une interview pour le journal L’Humanité en 2023, donc je cite » j’avais en tête de monter une association citoyenne pour répondre aux aspirations de toutes les personnes que je croisais et qui se sentaient prisonnières de la société de consommation, des GAFAM, de la nourriture ultra-transformée, etc. L’idée était de mettre en valeur les alternatives possibles et de redonner confiance aux gens qui ont leur capacité d’agir ».

L’association Libre à Toi, qui vise à proposer des conférences, un site d’information en ligne et une web radio, je cite toujours « a commencé à couvrir différents événements, notamment Nuit Debout, où nous avons installé un studio ».

Et puis, événement rare dans le monde de la radio, en juillet 2016, le CSA, devenu aujourd’hui l’ARCOM, ouvre un appel à candidature pour une demi-fréquence parisienne sur 93.1 FM.

Et tu décides que Libre à Toi candidatera.

Une partie de l’équipe ne te suivra pas, d’ailleurs, dans cette aventure.

En fait, on peut dire que tu te lances un peu au feeling et c’est presque seul que tu élabores le dossier de candidature avec Catherine, ta compagne, qui est web-designeuse.

Vous montez un site web pour présenter votre idée de radio des possibles, ou plutôt radio des communs à l’époque, on va y revenir.

Cela vous permet notamment de recueillir le soutien de personnes croisées avec la web radio Libre à Toi.

Dans le dossier de candidature, je lis d’ailleurs « la radio des communs, c’est d’abord une radio associative et citoyenne, généraliste et de proximité, dont les missions sont de fédérer toutes les initiatives autour du partage et de l’échange de savoirs, de culture et de technique ».

Le dossier est déposé quelques minutes avant la clôture.

Pour la petite histoire, tu nous avais raconté que tu n’avais pas imprimé les statuts de l’association et que c’est la directrice du CSA qui l’a fait pour toi.

Olivier : La secrétaire générale du CSA. Alors, du CTA de Paris.

Fred : Ah, du CTA de Paris.

Olivier : Oui, parce qu’en fait, il faut que nos auditeurs et auditrices sachent comment fonctionne un petit peu l’ARCOM.

Anciennement, du coup, c’était le CSA avant, mais ils n’ont pas vraiment modifié leur architecture en vrai.

En fait, l’ARCOM, c’est effectivement une entité générale qui se décline sur des entités régionales.

Fred : Territoriales.

Olivier : Territoriales, tout à fait.

Et donc, c’est autant de comités territoriaux que de découpages territoriaux.

Il n’y a pas énormément de CTA.

Par exemple, celui de Paris, c’est celui qui est aussi sur le 60.

Enfin, c’est vraiment des gros territoires.

Je ne sais pas administrativement à quoi ça correspond exactement.

Ce ne sont pas les régions.

Mais voilà.

Et donc, c’était, on peut la citer puisqu’elle l’est toujours, secrétaire générale du CTA de Paris. Donc, du CETARCOM de Paris.

C’est Angélique Ursulet.

Évidemment que toutes et tous, auditeurs et auditrices de radio Cause Commune, vous pouvez la remercier.

Fred : La remercier, oui.

Remercier d’avoir vu chez nous, puisque j’étais pour déposer le dossier avec Clara, qui avait été l’une de celles des premières personnes que j’avais embarquées dans l’aventure et qui a participé, avec Catherine, qui avait mis le dossier en page, à l’écriture finale, jusqu’à quasiment la dernière minute de son rendu, du projet de radio Cause Commune.

Fred : D’accord.

Donc, le dossier est déposé.

Et en mars 2017, il est retenu.

Donc, l’association Libre à Toi est désormais détentrice de l’autorisation d’émettre sur 93.1 FM en Ile-de-France, et ce, pour cinq ans.

En novembre 2017, c’est la mise en onde de Cause Commune, le nom de la radio.

Début des programmes en janvier 2018.

Autorisation d’émettre renouvelée en 2022.

Et nous sommes mercredi 30 octobre 2024 dans le Chemins de traverse sur radio Cause Commune, grâce à votre travail de dépôt de dossier.

Olivier : T’as réussi un tunnel de neuf minutes pour introduire ton émission, quand même.

Fred : Non, parce que tu m’as coupé, donc je ne suis pas tout seul dans le tunnel.

Et nous allons donc entamer l’épisode 2 de l’émission « Olivier Grieco, esprit radio libre », ou peut-être « dans la tête d’Olivier ».

J’aime bien ce terme.

Olivier : Mouais.

Fred : Alors, avant de commencer…

Olivier : Je vous y encourage pas du tout.

Fred : Non, c’est vrai, ça va être un bordel là-dedans.

Avant de commencer, je vous rappelle, n’hésitez pas à participer à notre conversation au 09 72 51 55 46.

Je répète, 09 72 51 55 46, ou sur le salon web dédié à l’émission, sur le site causecommune.fm, bouton chat, salon, Chemins de traversee.

Alors, comme je disais juste à l’instant, dans le dossier de candidature, ça parle de la radio des communs.

Mais aujourd’hui, la plupart des jingles, et quand nous on parle de radio causes communes, on dit La voix des possibles.

Alors, est-ce que c’est aujourd’hui la radio des communs, La voix des possibles ?

Explique-nous où on en est, cinq ans après.

Oui, plus que cinq ans après.

Olivier : Ouais, plus.

Fred : Sept ans après, ouais.

Olivier : Sept ans après.

Ouais, alors c’est une excellente question.

Alors déjà, il faut revenir à la source, en fait.

Malheureusement, j’en suis désolé, de la création de la radio et de la construction du concept.

C’est vrai qu’à l’époque, entre Libre à Toi et la radio des communs, en fait, on faisait un petit peu des communs sans s’en rendre compte.

Mais j’y ai vu, en fait, dans le concept de communs, un bon produit d’appel pour le CSA à l’époque.

Parce que, je le rappelais, lors de notre précédente émission, on se lançait dans une aventure qu’on nous annonçait perdue d’avance pour N raisons, pas de réseau, j’entends des réseaux humains, pas d’appui, voilà, aucune connaissance du fonctionnement global d’une radio à part pour avoir été animateur, producteur, on dira comme on veut, d’une radio qui, elle, de toute façon, était à la marge.

Je parle de Radio Ici et Maintenant.

Donc, en vrai, à la base, la radio des communs, c’était juste un concept qui permettait de construire un dossier ou de mettre un terme qui était en vogue à cette époque et dans certains milieux pour faire un produit un peu inédit à l’attention du CSA.

Alors, ça ne veut pas dire pour autant que je n’avais aucune conviction par rapport à cette idée qu’on allait défendre.

Et encore une fois, finalement, avec la web radio, c’était évidemment les communs déclinés sur l’ensemble des dimensions de ce que peut produire un individu et un citoyen au quotidien qu’on défendait déjà.

Fred : Alors, peut-être précise, parce que tout le monde n’a pas forcément la connaissance de cette notion des communs. Qu’est-ce que tu mets derrière ce terme des communs ?

Olivier : Alors, ce qu’on met derrière la notion de communs et c’est finalement l’acception politique de celles et ceux qui défendent ce concept, c’est simplement de considérer qu’il y a sur N dimensions, celle du numérique, celle de la connaissance, celle de la nature, un ensemble de ressources qui ne peuvent pas être privatisées.

Et c’est la gouvernance de ces ressources qui doit être questionnée et permettre que leur utilisation, leur appropriation et plus leur exploitation, permettent de construire une société plus humaine, plus harmonieuse avec, évidemment, une participation collective à leur gestion.

Voilà, nous c’est ça qu’on entend par radio des communs.

Alors, quand je dis nous, je ne sais pas si la majorité de celles et ceux qui aujourd’hui contribuent, participent, font vivre la radio ont bien conscience de ce qui a pu en animer la création à la base.

Toujours est-il qu’ils en sont baignés puisque tous et toutes qui faisons la radio nous soutenons effectivement dans la production d’une antenne, que j’espère la plus cohérente et en relation avec ces quelques intentions que je viens un peu maladroitement d’évoquer.

Fred : D’accord.

Alors, comment on est passé de la radio des communs à La voix des possibles ?

Olivier : Alors, en fait, ça a toujours été…

La voix des possibles, c’était effectivement ce qui était à la base le slogan, la petite phrase de La voix du LAT, qui était le nom de la web radio.

Alors pourquoi Voix du LAT ?

Fred : La voix de Libre à Toi.

Olivier : Voilà, La voix de Libre à Toi.

Et voilà, c’est la déclinaison Voie E, Voix X.

« La voix des possibles », entre guillemets, entre crochets, tu mets un X ou un E et t’avais un petit peu le concept de Libre à Toi et de sa web radio.

Et précisément, pourquoi La voix des possibles et pourquoi La voix du LAT ?

Puisque tu l’as rappelé, effectivement, c’était ça l’intention de l’association Libre à Toi à la base.

C’était proposer, donner à toutes celles et ceux qui au quotidien baissent les bras et se disent « je peux me révolter de ça mais en réalité qu’est-ce que je peux faire » que de proposer, par l’intermédiaire de cette association et sur cette segmentation qu’on proposait entre de l’éditorial web, de la radio et puis des événements in situ, d’apporter des éléments de réponse.

Encore une fois, Libre à Toi et même Cause Commune n’ont jamais été prescriptrices de quelconque comportement.

Moi, ma posture, c’est celle d’un architecte de la fin du 19e siècle qui s’appelle Buckminster Fuller et qui nous dit « pour changer les choses, construit un nouveau modèle qui rendra l’ancien obsolète ».

En fait, la posture de notre association à la base, Libre à Toi et de Cause Commune maintenant, ce n’est pas de vouloir à tout prix récupérer des miettes d’un gâteau qui est déjà partagé.

Notre truc, c’est de considérer que ce qu’on vomit, ce qu’on déteste, ce qu’on ne veut pas, on l’ignore et à côté, on essaie de produire des futurs plus désirables.

Alors, j’ai dit, c’est marrant parce que maintenant que tu me le dis, et c’est un truc que j’avais en tête il y a déjà quelques années, on disait La voix des possibles, mais c’est plutôt Les voix des possibles qu’il aurait fallu marteler.

Et d’ailleurs, Fred, je pense qu’en 2025, on peut changer de slogan et nous affirmer comme Les voix des possibles.

Fred : Tout est possible, en fait.

Olivier : Absolument.

Fred : Donc, c’est la création, effectivement, de futurs désirables à côté du monde dont on ne veut pas et qu’on ne cherche pas forcément à détruire.

Olivier : Non.

En fait, à un moment donné, il faut s’en foutre.

Fred : Voilà. Alors, on s’en fout jusqu’à la limite.

Olivier : Non, mais c’est parce qu’on ne s’en fout pas que, du coup, on s’autorise à proposer d’autres futurs plus désirables.

Mais globalement, à quoi ça sert aujourd’hui ?

Par exemple, là, je ris un peu quand je lis les initiatives de médias dits indépendants.

Alors, quand on dit médias indépendants, on veut dire médias de gauche.

Encore une fois, de quoi on parle ?

Qui veulent à tout prix abattre Bolloré.

En fait, à part le petit commerce qu’ils peuvent faire autour de cette idée, que font-ils pour être le sujet des discussions autour du poulet familial le dimanche ?

Je pense qu’en réalité, pas grand-chose.

Donc, moi, ça ne m’intéresse pas, cette posture.

Moi, ce qui m’intéresse, c’est de… et j’espère que c’est une posture qui n’intéresse pas non plus celles et ceux qui font cause commune autour du 93.1 FM, c’est précisément d’aller chercher, de proposer d’autres voies, d’autres options, et de construire un monde qu’on espère, un jour, prendre le pas sur celui, encore une fois, qu’on déteste, qu’on vomit, qu’on peut insulter effectivement

Fred : ça dépend des émissions

Olivier : sur les réseaux sociaux, ou même dans certaines émissions, Sous les lapsus de l’actu, tous les lundis à partir de 21h.

Je fais de la pub, pas pour moi, mais pour mon camarade Patrick Bruneteaux, évidemment.

Fred : Parce que toi, tu insultes moins.

Olivier : Moi, j’insulte beaucoup moins.

Du coup, Patrick me pousse dans des retranchements un peu improbables, où je deviens le modérateur de la haine qu’on peut avoir du bloc bourgeois, des processus de domination.

Mais donc je ne te remercie pas, Patrick, de me mettre dans cette position d’arbitre et de modérateur, parce que, quand même, il y a une fréquence, il y a des plaintes possibles, et qu’on n’a pas envie de s’emmerder de justifier pourquoi, à un moment donné, Patrick Bruneteaux a jugé nécessaire de dire « salopard de bourgeois ».

Même si je le redis maintenant, et que j’adhère totalement à cette idée.

Fred : On a dit tout à l’heure, début des programmes en janvier 2018.

Nous sommes le 30 octobre 2024, ça fait six ans.

Je me souviens des grilles de programmes que tu avais commencé à établir et des projets.

Olivier : Pour le coup, et je pense que l’ARCOM n’avait jamais vu ça, c’était un CSA à l’époque, on a produit dans le dossier une grille complète.

Fred : Ce que tu m’avais montré, aux gens pour les soutiens, c’était dans le dossier ARCOM ?

Olivier : Absolument.

Fred : C’est bien, parce qu’au moins, ça montre quel type de programme tu voulais faire.

Olivier : Absolument.

Par rapport à ces objectifs à l’époque, les projections que tu pouvais avoir, aujourd’hui, six ans plus tard, est-ce que ça correspond ?

Est-ce que tu es satisfait ?

Est-ce qu’il y a des manques ?

Où tu en es par rapport à ce projet, toi, que tu avais initié en 2018 avec une grille de programmes ?

Comment tu te sens en fait ?

Olivier : C’est marrant, parce que là, tu me poses cette question sept ans après.

J’ai vieilli, je me suis un peu adouci.

Tu m’aurais dit ça un an après.

Je t’aurais dit « putain, on fait de la merde, c’est relou ».

Fred : À l’époque, tu me le disais.

Olivier : Je crois que oui.

Je te l’ai dit, mais j’ai dû le dire à plein de gens aussi.

Je ne l’ai pas dit au CSA quand ils sont venus nous visiter quelques mois après nous avoir attribué la fréquence.

Mais en fait, oui, le truc, c’est que tu apprends qu’un média ça se construit sur le long terme.

Aujourd’hui, on a des références en médias, qu’ils soient commerciaux, publics ou non commerciaux, qui ont des décennies d’existence.

Moi, je ne sais pas, par exemple, Aligre, on partage la fréquence. Je ne sais pas ce qu’Aligre a fait de ses dix premières années, par exemple, depuis 82.

Fred : Ça fait 40 ans qu’ils sont là.

Olivier : En fait, ce que je veux dire par là, c’est que Cause commune a eu sa fréquence le 4 octobre 2017, donc officiellement publiée au journal officiel.

On démarre en 2018.

À quoi fallait-il s’attendre six mois après ?

Certainement pas à ce que Cause commune soit ce que Cause Commune avait promis qu’elle serait.

Donc là, pour te répondre tout à fait honnêtement, moi, je trouve que Cause Commune prend le chemin pour devenir ce qu’on a promis qu’elle sera.

C’est long, c’est lent, mais parce que, aussi, les modalités de fonctionnement qu’on a adoptées font que ça se construit sur la durée.

Et c’est bien la durée, précisément, au sens historique du terme.

Le truc qui se construit avec un passé, un présent, un futur, précisément à l’époque où il faudrait exister dans l’instantané d’une publication sur un réseau social quelconque, ou voir comment, sur le point précis de l’actualité, par exemple, les chaînes d’info en continu ne traitent aucun sujet, mais, en revanche, viennent t’abreuver de polémiques, d’événements qui ne viennent jamais s’intégrer dans le contexte global de la réalité que ça construit.

Donc, moi, je suis très fier et très heureux de ce que Cause Commune produit aujourd’hui.

Évidemment, je resterais insatisfait tant que Cause Commune ne sera pas ce que j’avais proposé au CSA à l’époque dans notre dossier le 29 septembre 2017.

Tous les thèmes qu’on souhaitait adresser ne le sont pas encore.

On ne parle pas du tout, par exemple, et toujours sous l’angle des communs, évidemment, et de la ligne décalée de Radio Cause Commune par rapport au traitement des sujets qu’on estime d’intérêt général et, au final, d’audience générale, comme l’éducation, comme la biodiversité, la science.

Là, on est en train de vivre un désastre climatique.

On n’adresse pas vraiment ça chez Radio Cause Commune.

Moi, ma position, ça a toujours été de dire « tant qu’on ne sait pas traiter le sujet, on ne le traite pas ».

Fred : Justement, il y a des personnes qui nous écoutent.

Dans ces personnes, il y a des gens qui se disent « moi, cette thématique, soit l’éducation, soit la catastrophe climatique, je me sens en capacité de la traiter ». Comment une personne qui a eu un projet d’émission ou même une idée balbutiante peut faire pour la proposer à la radio ?

Comment ça se passe en pratique ?

Olivier : En pratique, c’est super simple.

Déjà, il y a des rencontres mensuelles ouvertes à tous et toutes les premiers vendredis du mois.

La prochaine, c’est vendredi d’ailleurs.

Fred : Vendredi 1er novembre, à partir de 19h30, au 22 rue Bernard Dimey, dans le 18e, à Paris.

Olivier : Au 22, parce que le 18 c’est chez Antanak.

Fred : C’est nos voisines. Donc, au 22 rue Bernard Dimey, dans le 18e, chaque 1er vendredi à 19h30.

C’est une réunion ouverte.

En fait, c’est une soirée.

Olivier : Ça, c’est totalement ouvert.

Je ne sais pas ce vendredi s’il y aura énormément de monde.

On est en pleines vacances, mais peu importe.

Fred : Des gens seront présents.

Olivier : Des gens seront présents.

Ça fait partie des événements dont on ne fait pas une publicité énorme sur l’antenne et au quotidien.

C’est dommage.

On peut faire des jingles, des trucs, mais on n’a pas forcément le temps de faire tout ça.

C’est ce qui fait aussi que…

Fred : On n’a peut-être pas le temps de faire tout ça, mais normalement, les animateurs et les matrices pourraient juste prendre le temps de le faire elles-mêmes.

Olivier : C’est tout ça qui fait que la construction de causes communes et sa notoriété, l’agrandissement de sa notoriété est un peu plus long, suit sur un temps long.

C’est parce qu’effectivement on ne déploie pas de moyens de communication exceptionnels.

Le compte Twitter, on n’arrête pas de me dire « arrête de gérer le compte Twitter, tu fais de la merde ».

C’est comme ça.

Fred : Twitter, c’est de la merde.

Olivier : Peu importe, on s’en fout un petit peu.

Fred : Juste une petite précision.

Quand tu dis qu’on ne déploie pas de moyens, on y revient tout à l’heure sur le financement, radio Cause Commune fonctionne exclusivement sur le mode bénévole.

C’est important de le dire.

Olivier : Exclusivement sur le bénévolat, effectivement.

Du coup, il y a des moyens dédiés en termes de ressources qui sont tout simplement passés à la trappe pour pouvoir acheter des caméras qui sont là, pour pouvoir refaire le mobilier du studio et rendre fiers les animateurs et animatrices, producteurs et productrices d’émissions, d’oser inviter des gens dans le studio.

Fred : J’ai une question.

Est-ce que tu crois que certaines personnes de l’équipe pensent que finalement, Cause Commune, c’est, entre guillemets, une petite radio ?

Olivier : Évidemment.

Et ça, ça m’a toujours énervé et du coup, ça vient un petit peu exposer ce que je disais tout à l’heure de la posture qu’on doit absolument avoir par rapport justement aux médias dominants et les médias dits indépendants qui se cherchent un espace de domination dans un système existant.

Nous, on n’a pas à s’excuser d’être une petite radio.

En fait, non, on est une radio essentielle du tiers secteur de l’audiovisuel et on doit se revendiquer comme telle et on doit absolument le faire valoir, même auprès de celles et ceux qu’on souhaiterait interviewer.

Et c’est marrant parce que la radio associative, la radio non commerciale, la radio libre, à une certaine époque, avait intégré ces modalités.

Moi, je n’ai jamais eu aucun problème quand j’étais sur Radio Ici et Maintenant, d’inviter absolument n’importe qui.

Les gens viennent en fait, mais si tu commences à lui dire on est une petite radio machin, en fait, ouais…

Fred : si tu commences à rabaisser le projet.

Olivier : Du coup, il va réfléchir il ou elle va réfléchir à deux fois, c’est clair.

Mais bon, voilà.

Donc ça, c’est vraiment un point qui est super important.

Fred : La magie de la radio fonctionne sur les gens qu’on invite.

Moi, j’ai beaucoup d’invités, notamment dans l’émission Libre à vous ! sur les libertés informatiques qui disent, ouais, il y a la magie.

C’est-à-dire qu’on met le casque, on s’entend, et même si au final, on se parle à deux en fait, mais il y a toutes les personnes qui nous écoutent.

Donc cette magie de la radio, elle fonctionne encore.

Même aujourd’hui, dans un univers qui est celui de l’instantané, où les gens veulent consommer des trucs très courts, on est sur du temps long, mais cette magie, elle fonctionne encore.

Olivier : Tout à fait.

Alors ça, je pense que la magie de la radio, elle continuera de fonctionner.

Ça, c’est même pas pour moi un sujet de débat.

Et quand je disais « on refait les studios pour que les gens soient fiers, etc. », c’est pas pour être purement matérialiste.

Moi, j’apprécie aussi d’être dans un environnement que j’ai envie de m’approprier, de mettre des affiches qui parlent de ce que j’ai envie aussi, en dehors du micro, de communiquer.

Et tout ça, ça nourrit l’histoire de Cause Commune.

Et ça construit aussi son projet.

Donc voilà, c’est juste la petite parenthèse par rapport à ça.

Fred : Alors on va juste revenir rapidement sur la proposition d’émission.

Donc tu l’as dit, il y a des soirées mensuelles, chaque premier vendredi du mois, 19h30, au 22 rue Bernard Dimey, 75018.

Un conseil, si vous venez, et si vous tenez à pas vous faire renvoyer à l’extérieur rapidement, essayez de vous renseigner d’abord sur ce qu’est Cause Commune.

Olivier : Toi, t’as déjà assisté à…

Fred : Non mais moi, effectivement, j’ai déjà assisté à des gens qui viennent, qui ont un projet.

Alors déjà, quand on utilise le terme podcast. OK, on est diffusé aussi en podcast, mais on est d’abord une émission de radio, mais qui surtout, on a l’impression, certains, ils viennent, en fait, ils ont un projet, mais en fait, ils ne sont même pas renseignés sur où ils mettent les pieds.

Ce qu’ils ont retenu, c’est qu’il y a une fréquence de diffusion, mais Cause Commune, en fait, ils ne savent pas ce que c’est.

Olivier : En fait, là, tu viens de donner un autre élément clé de pourquoi c’est long de construire la grille de radio Cause Commune.

C’est parce qu’en fait, moi, je préfère faire 40 redifs de N émissions que d’accepter, pour remplir à tout prix la grille de la radio avec des projets émanant de personnes qui, manifestement, ne savent même pas ce qu’on fait.

On en a eu énormément.

Je me suis fait avoir 4-5 fois, en fait, où, effectivement…

En fait, ils n’ont pas fait plus de 4 émissions, pour la plupart.

Fred : C’est les débuts, c’est pas grave.

Olivier : Non, mais voilà, moi aussi, j’apprenais aussi, encore une fois, je le dis, on était complètement novices, béotiens dans le fonctionnement de la radio, de comment ça se construit.

Fred : Sauf que toi, t’avais quand même l’expérience de Radio Ici et Maintenant, t’avais quand même l’expérience à la fois de la partie technique, parce qu’il faut savoir que si techniquement la radio existe, c’est aussi grâce à tes compétences techniques de mise en place, etc.

Olivier : Et c’est aussi, pardon de me brosser ma jambe, c’est aussi grâce à moi qu’elle innove dans la technique.

Fred : Oui, en plus, parce que t’es un vrai technicien, t’es un vrai geek, en fait, qui a envie d’apprendre.

Olivier : Je teste des trucs, moi, j’aime bien ça.

Fred : T’es un geek, quoi.

À la fois un geek technique et un geek de la radio.

Et aussi parce que tu as l’expérience d’antenne libre, d’animation, d’émission, donc effectivement, on a beaucoup appris.

Et je dois le dire aussi, c’est que c’est vrai que tu as laissé la chance, y compris à nous d’ailleurs, de faire des émissions sans aucune expérience de la radio.

Olivier : Ah non, mais ça, c’est un prérequis, en fait.

Fred : De ne pas avoir d’expérience ?

Olivier : Non, pas du tout.

Fred : De laisser la chance ?

Olivier : Non, de laisser, bien sûr.

Sinon, on aurait fait une radio B.

Fred : C’est quoi une radio B ?

Olivier : Alors, les radios B sont les radios commerciales, mais régionales.

Fred : Ah, ok.

Olivier : Donc, non, franchement, si j’avais eu envie d’avoir un truc formaté, j’aurais fait une radio B.

Et j’ai réussi à faire une radio A, j’aurais pu faire une radio B.

Fred : Alors, associative, non commerciale ?

Olivier : C’est pas associatif, du coup, c’est une société.

Fred : Oui, c’est ça.

Olivier : Et du coup, oui, radio A, c’est les radios associatives non commerciales.

Radio B, c’est la catégorie juste au-dessus, qui est, elle, commerciale, et c’est une société qui a l’autorisation de l’ARCOM.

Mais voilà, non, si j’avais voulu faire ce type de radio, je l’aurais faite.

Donc, non, c’est pas ce qu’on voulait.

Et du coup, précisément, à partir de là, évidemment que tu mets à l’antenne; pas des gens pour leur technicité, pour leur capacité à faire de la radio, mais bien, tu les prends à l’antenne sur le désir qu’ils te procurent à t’embarquer sur les thèmes et les sujets qu’ils ont envie de partager, et pas avec un annonceur, mais avec leurs auditeurs et auditrices.

Donc oui, bien sûr, moi, dans cette idée de radio des communs, vous, vous faites partie avec l’April de ce qu’on appelle les communs de la connaissance et les communs du numérique, il était évident qu’on ne pouvait pas avoir une radio des communs qui adresse, du coup, les questions liées au numérique sans que l’April soit présente.

Après, que vous soyez pro de la radio ou pas, c’est pas intéressant.

Ce qui est intéressant, c’est comment vous vous emparez de l’outil.

Nous, on est un outil en fait, chez Cause Commune.

Comment vous vous emparez de l’outil et comment vous faites valoir ce bout de la thématique et de ce monde possible que l’on veut à l’attention des auditeurs et auditrices.

Fred : On précise aussi que toute la partie technique, il n’y a pas besoin de connaître même la partie technique de nos réalisations parce qu’en fait…

Olivier : J’ai choisi le matériel pour ça !

Fred : Il y a aussi une formation des gens qui sont déjà là, c’est-à-dire qui vont aider.

Par exemple, si vous avez un projet d’émission et que vous ne savez pas réaliser, un bénévole, une bénévole va faire les premières réalisations, on va vous former.

Nous, à Libre à vous !, c’est ce qu’on a fait.

En plus, on documente parce que comme on est dans les communs de la connaissance, on documente beaucoup de choses.

La partie régie est vraiment documentée de la même façon que la préparation des émissions, on échange avec les personnes qui ont déjà l’habitude et ça se construit comme ça.

Donc retenez bien, si vous nous écoutez, que vous avez des projets qui vous…

Alors, si déjà vous écoutez Cause Commune, vous savez un peu ce que c’est cette radio, si vous avez des envies, vous pouvez venir soit aux rencontres mensuelles, soit contacter la radio par courriel avec le formulaire de contact qui est celui de CausesCommunes.fm.

Olivier : Après, très honnêtement, on est présent sur les principaux réseaux sociaux, toutes les messageries privées sont ouvertes.

Vous pouvez, sur le site de la radio, dans le footer, en bas du site, accéder aux différents mails des uns, des unes et des autres, et notamment contactat.

Donc, voilà, n’hésitez pas.

On lit absolument tous les mails, on répond, on voit. Si vous avez envie d’être en interaction avec nous, on sera réactif.

Fred : Alors, on va faire une petite pause musicale, et après la pause musicale, je te poserai la question de savoir quel rôle tu as au sein de la radio.

Je pense que tu as quand même un rôle particulier, donc je te lancerai là-dessus.

Mais d’abord, une découverte musicale récente, en tout cas pour moi, mais que j’adore absolument, cette chanteuse.

La chanteuse est Clara Ysé, et on va écouter Lettre à M.

[ Diffusion de la pause musicale ]

Voix du jingle (Laure-Élise Déniel) : Cause Commune, 93.1.

Nous venons d’écouter Lettre à M de Clara Ysé.

Vous écoutez toujours l’émission Chemin de Traverse.

Je suis toujours avec Olivier Grieco.

N’hésitez pas à participer à notre conversation au 09 72 51 55 46.

Je répète, 09 72 51 55 46, ou sur le salon web dédié à l’émission, sur le site causecommune.fm, bouton chat, salon Chemin de Traverse.

Alors, juste avant la pause musicale, on parlait un petit peu du fonctionnement de la radio, qui est basée exclusivement sur du bénévolat, et aussi la manière de contribuer à la radio en proposant une émission, dont les thématiques qui pourraient nous intéresser.

Olivier : D’ailleurs, elles sont publiques, ces thématiques, sur le site manifeste de Libre à Toi, dont le lien est en haut à gauche du site causecommune.fm.

Vous cliquez, il y a marqué Manifeste.

Et en gros, vous avez toutes les grandes rubriques, et donc si vous connaissez la radio, vous savez lesquelles ne sont pas adressées.

Et en fait, c’est typiquement, c’est textuellement ce qui avait été proposé au CSA en 2016.

Fred : Et donc, n’hésitez pas à proposer, et je rappelle que la prochaine soirée radio ouverte, c’est le mardi 1er novembre à 19h30 au 22 rue Bernard-Dimé, dans le 18ème arrondissement de Paris.

Olivier sera là, Julie qui est en régie sera là, je serai là normalement aussi et d’autres personnes de la radio.

Et il y aura peut-être même une émission spéciale, comme d’habitude, à 20h, à laquelle vous pouvez participer, si vous venez tout simplement, on pourra vous donner la parole.

Alors, comme dans beaucoup de projets, souvent la personne qui crée le projet a un rôle particulier.

Alors, on peut appeler ça le leader, le chef, le patron, l’âme du projet.

Toi, c’est quoi, comment tu vois ton rôle, toi ?

Clairement, t’as quand même un rôle très important dans la radio.

Comment tu le vois, toi, ce rôle ?

Je t’avais prévenu que je te poserais la question.

Olivier : A part le rôle de chieur, je sais pas.

Mais non, oui, bon non, moi je suis la petite main ouvrière qui, je me vois un peu comme, j’ai 50 bras là.

Fred : Comme une pieuvre avec…

Olivier : Ouais, un petit peu, ouais.

Mais par contre, il y a une chose qui est assez évidente, c’est que j’espère, mais alors du coup, là, ça demande du temps, ça demande aussi des compétences, être suffisamment en capacité aussi de pouvoir diluer cette responsabilité qui, évidemment, il n’y a pas besoin de se considérer au-dessus du panier pour imaginer que, bien entendu, j’assume un certain nombre de responsabilités dans cette radio, à commencer évidemment par tout ce qui relève de l’administratif, les dossiers, enfin, du coup, on n’en fait qu’un, les dossiers de FSER auprès du ministère de la Culture qui, quand même, rapporte chaque année à la radio environ 60 à 70% de son budget annuel.

Fred : Ça, on va en parler après.

Olivier : Après, donc ça, oui, de fait, alors là, « est-ce que je suis leader ou je ne sais pas quoi » j’en sais rien, là, en attendant, je suis secrétaire administratif.

Fred : Là, tu réduis un peu le travail, ça consiste quand même, chaque année, à faire un rapport d’activité, qui est quand même un document qui fait 30-40 pages.

Olivier : Tiens, d’ailleurs, je ne vous ai pas donné le dernier.

Fred : Du moment que tu l’as envoyé au CSA, à L’ARCOM ça va.

Donc, ce n’est pas que un travail de secrétariat, c’est quand même de remettre en contexte ce qui a été fait dans l’année, de parler des prévisions, etc.

Donc, c’est vraiment un travail important.

Olivier : Oui, oui d’accord.

Fred : Et que tu fais, effectivement, quasiment tout seul parce que…

Olivier : Non, mais après, je fais peut-être aussi tout seul parce que c’est plus simple, c’est plus chiant et ça prend plus de temps de déléguer ça plutôt que de le faire soi-même entre…

Voilà, pendant 48 heures d’affilée, de 8 heures à à 17 heures, heure limite d’envoi du truc, quoi.

Mais…

Bon, bref.

Donc, là, oui.

Effectivement, après Leader, j’en sais rien.

Franchement, je suis tellement chiant avec les gens quand…

Je ne sais pas.

Franchement, Fred, je ne sais pas répondre à ta question, en fait.

Fred : D’accord.

Est-ce que tu as senti…

Parce que moi, j’ai quand même senti une évolution sur ces 8 ans.

Olivier : En tout cas, il y a une nécessité que je ressens, c’est celle de diluer ces nombreuses responsabilités qui s’agissent de…

Encore une fois, de la technique, de l’administratif.

Alors, l’administratif, encore, je veux bien le garder parce que j’ai les codes maintenant, tu vois.

C’est plus simple de…

Alors, non.

Le rapport d’activité, je veux bien que chacun et chacune de radio Cause Commune y contribuent.

Après, tu notais ma capacité à parler de tout et n’importe quoi à l’antenne.

Je pense que tout le monde ne l’a pas dans un rapport d’activité.

Fred : c’est clair.

Olivier : Donc, ça aide aussi de pouvoir enrober tout un tas de trucs parce que, bon, voilà.

Même si on fait des choses super bien, franchement, le rapport d’activité de radio Cause Commune, ou plutôt de l’association Libre à Toi, ça reste quand même un document qui vient donner…

Je ne peux pas m’empêcher non plus d’être un peu sarcastique sur certaines thématiques, notamment politiques quand il s’agit du financement de la radio.

Mais, grossièrement, tu fais plaisir à l’ARCOM qui attend un truc, tu lui donnes son truc.

Après, voilà, tu as la technique.

Oui, j’aimerais bien que d’autres personnes de la radio, s’y plongent un petit peu.

Après, la communication, même. Alors on peut, et encore une fois, ce n’est pas une critique absolue de la façon dont chacun et chacune relaient même les initiatives de la radio.

Mais, dans une certaine mesure, on peut déplorer, aujourd’hui, le manque de corps, notamment sur les réseaux sociaux, de la part de celles et ceux qui contribuent à la radio, mais, en même temps, les réseaux sociaux fonctionnent comme ça.

C’est essentiellement du personal branding.

Quand tu dois faire la communication globale d’un projet, c’est un peu plus complexe et ça peut rentrer en contradiction avec, précisément, l’image que tu veux donner sur les réseaux sociaux.

Moi, je comprends, par exemple, que ce n’est pas forcément simple. Pour les animateurs et animatrices plutôt centristes de la radio.

Fred : Politiquement centristes, donc.

Olivier : Oui, bien sûr. D’assumer une émission comme celle du lundi qu’on anime avec Patrick Bruneteaux, parce qu’elle est, effectivement, dans ses postures assez radicales.

Mais c’est le cas, également, de l’émission Onde de choc, 3 jeudis par mois.

La prochaine, demain.

Parce qu’il y a 4 jeudis, du coup.

Fred : À quelle heure ?

Olivier : À 21h.

Animés par vraiment un cœur de militant, de tout ce qu’on a envie, chez radio Cause Commune, de soutenir en matière de lutte.

Ils sont contre le génocide de Gaza.

Ils sont globalement contre les postures coloniales des pays occidentaux.

Ils sont féministes.

Écoutez-les.

Mais je comprends que, du coup, c’est un peu complexe, en tant que producteur ou productrice, de s’inscrire au milieu de tout ça et être aussi le porte-parole de thématiques ou de postures qu’en réalité, dans notre quotidien, on n’adopte pas du tout.

Donc, voilà.

C’est une critique, mais en même temps, c’est une critique qui n’est pas exclusivement négative.

Juste, je comprends que ce n’est pas si simple que ça, d’avoir, quand on est producteur ou productrice de la radio, une position publique qui vient défendre l’intégralité de la radio.

En même temps, c’est ce que j’aimerais.

Donc, voilà.

Moi, par exemple, je le fais de A à Z parce que c’est clairement mes positions.

Mais là, récemment, par rapport à des partenariats possibles de coproduction d’émissions, on m’a fait savoir que la position globale de la radio sur une certaine thématique étant trop radicale, ça devenait un peu compliqué de formuler ces partenariats.

Fred : C’est les partenaires potentiels qui t’ont dit ça ?

Olivier : Oui, oui.

Fred : d’accord.

Ce qui est normal, entre guillemets.

Olivier : Oui, mais en même temps, c’est plus ou moins des partenaires historiques ou plutôt la bande de partenaires historiques.

Donc, du coup, c’est pas grave.

En fait, c’est pas grave parce que du coup, ça va se faire quand même, mais pas avec nous comme partenaires.

C’est ça, le truc.

Fred : Mais cause commune en sous-traitant, c’est ça ?

Olivier : En gros, c’est ça.

Mais tu vois, là, moi, ça me fait rire, en vrai.

Mais parce que ça, jamais, on lâchera.

Moi, c’est pas parce que, on ne nous infligera jamais une nécessité de posture par rapport à une promesse de contenu ou de financement, en réalité.

Fred : C’est l’indépendance de la radio qui est en jeu.

Olivier : C’est vraiment un truc que je ne dérogerai jamais là-dessus.

Mais voilà, ça, c’est un petit peu l’exemple.

Tiens, tu dis, est-ce que t’es leader ou machin ?

Là, par exemple, ce type de discussion, je les ai directement avec les personnes concernées.

Je ne vous en ai pas forcément informé.

Et du coup, là, leader ou peut-être dictateur, parce que du coup, je vous impose une posture de laquelle on n’a pas débattu démocratiquement avec des votes, des sessions brise-glace et des post-it.

Bon, est-ce que c’est grave ?

J’en sais rien, mais vous pouvez me virer aux assemblées générales de la radio qui n’existent pas.

Fred : En fait, personnellement, je pense que tu es invirable, parce que je pense que, et très honnêtement, je l’ai déjà dit, je pense que sans toi, la radio n’existerait pas.

Parce que tu as la vision, la capacité de motiver les gens et

Olivier : Ça, c’est toi qui me l’apprends, Fred.

Moi, je ne sais pas.

Fred : Moi, en tout cas.

Et la capacité aussi d’investissement en temps.

Et on en parlera tout à l’heure aussi avec Catherine, c’est important.

Je ne vais pas l’oublier.

L’investissement en temps.

Parce que les gens ne se rendent peut-être pas compte quand on fait du militantisme, quel qu’il soit, le temps qu’on peut y consacrer, le temps que tu peux y consacrer.

Je précise que sur le salon Web, il y a Jojo qui dit « on veut des noms ».

Olivier : Mais par rapport à quoi ?

Fred : Par rapport à ce que tu viens de dire, mais on ne va pas donner de noms là.

Mais en tout cas, j’avais noté quelques termes.

Pourquoi le terme « leader » ?

Parce que ça va être aussi le sujet de l’émission du 13 novembre, dans Chemins de traverse, on va parler de leadership et de création des possibles.

Je sais que c’est une émission qui va sans doute être un petit peu compliquée, parce que quand on parle de ça, souvent, ce n’est pas forcément très bien vu, leadership, etc.

Et j’avais noté quelques citations sur les leaders, et il y en a une qui me plaisait bien.

Malheureusement, je n’ai pas noté d’où ça vient, mais je la retrouverai d’ici le 13 novembre : « Le rôle d’un leader est de préparer la scène et non de s’y produire ».

Et je trouve que ça te correspond très bien.

Olivier : Alors ça, tu vois, par exemple, je suis très gêné.

J’ai répondu positivement à ton invitation pour le deuxième volet.

Mais là, moi, je trouve qu’en ce moment, je suis un peu trop, vraiment beaucoup trop à l’antenne.

C’est chez Eugénie, pour parler du problème…

Fred : Emission « Libertés sur paroles ».

Olivier : Voilà. Pour parler du machin, du problème FSER, dont on va peut-être reparler.

Alors, ok, j’ai finalement accepté au bout de six ans, parce que je n’étais pas présent à l’antenne.

En fait, c’est quand le CSA nous a attribué la fréquence, alors qu’on peut considérer que j’étais vraiment un homme de radio, j’aime le micro, j’aime parler aux gens, j’aime tout ce que tu veux.

Mais il était évident pour moi que je devais absolument être absent de l’antenne.

Alors, ne me dis pas pourquoi, c’était intuitif.

Tu ne peux pas…

Voilà.

Et là, effectivement, je suis absolument…

Enfin, après, j’adore la discussion avec toi, etc.

Mais vraiment, j’ai vraiment beaucoup hésité, parce que, pour moi, c’est un peu too much, en ce moment.

Fred : Il n’y aura pas trois émissions.

Olivier : Non, j’espère.

Fred : En fait, la deuxième émission a été demandée.

À la fois, les animatrices et animateurs, on dit « on aimerait bien une deuxième émission ».

Et même des gens qui ont écouté la première ont dit « oui, effectivement, il y aurait besoin d’une deuxième émission ».

Julie peut le confirmer, elle me l’a dit.

Voilà, donc c’était important.

Olivier : Mais du coup, j’adhère à cette citation.

C’est vraiment…

Ouais, c’est ce que je pense.

Vraiment.

Fred : Et donc, je répète, le 13 octobre…

Le 13 novembre, le sujet de Chemin de Traverse sera consacré, justement, avec ce sujet-là, à travers le parcours d’une personne.

Parce qu’évidemment, Chemin de Traverse, on parle d’un parcours.

Non, je disais qu’il y avait une évolution.

Et après, on va parler du financement, parce que je vois quand même que le temps file.

J’ai vu comme une évolution, parce que tu as une forte personnalité, que tu as appris, ou en tout cas su, à te mettre un petit peu en retrait.

Olivier : De l’eau dans mon vin, c’est ça.

Fred : Ouais, de l’eau dans ton vin. Par rapport, effectivement, aux premières années, où effectivement, oui, de l’eau dans ton vin, ou en tout cas, je ne sais pas, mais en tout cas, tu as appris à tenir compte de la façon dont les autres pouvaient recevoir, effectivement, les messages, les encouragements, et le décalage.

Parce que souvent, quand on est un super militant, super investi en termes de temps, des fois, on ne comprend pas que les gens puissent consacrer moins de temps, en fait.

Et ça, je trouve qu’il y a une évolution là-dessus.

Olivier : Ç’est manifeste.

Mais ça correspond à ce que je te disais tout à l’heure, franchement, mais par rapport à même mes exigences, par rapport à ce qu’on produit aujourd’hui.

Et oui, mais ça, tu veux, je ne l’ai pas…

Enfin, tu vois, je n’ai pas…

Juste, je me suis…

Ouais, je me suis, j’imagine, assagi.

Du coup, c’est…

Je trouve que c’est beaucoup mieux.

Fred : Et tu t’es adapté, en fait, aux gens, au contexte.

Olivier : Oui, oui, mais bien sûr.

Fred : Et j’en parle d’autant plus que moi-même, dans ma vie personnelle de militant, j’ai aussi vécu ce moment.

Olivier : Parce qu’à un moment donné, tout le monde ne peut pas être dans ta tête, en fait.

Et si tu ne prends pas la peine de leur expliquer c’est quoi dans ta tête, du coup, il faut juste leur laisser le temps de s’imprégner de l’ambiance et de cheminer vers ce que tu as dans ta tête.

Moi, c’est comme ça.

Enfin, c’est comme ça que du coup, je m’investis maintenant, depuis 2-3 ans, je pense, de mon rôle dans la radio.

Fred : On va parler du financement, mais je ne veux pas oublier le rôle que joue ta compagne.

Lors de la première émission, tu nous as dit que tu l’avais rencontrée au lycée, donc elle t’accompagne depuis très très longtemps.

Olivier : Oui, quelques trente années.

Fred : Oui, quelques trente années.

Elle est webdesigneuse, c’est elle qui a conçu le site web.

Elle joue un rôle, alors je précise que je l’ai invitée à parler, mais qu’elle refuse de parler, donc je précise.

Mais je vais quand même lui rappeler le numéro, parce que je sais qu’elle écoute, même si elle n’est pas à Paris actuellement.

Je répète, Catherine 09 72 51 55 46, si tu veux intervenir.

Pourquoi je dis ça ?

Parce qu’il y a quelques, peut-être 2-3 ans, on a fait au niveau de la radio un petit exercice, et à un moment, on parlait des gens et on parlait de olicat, qui est ton pseudo.

Et à un moment, la personne qui nous coachait, entre guillemets, qui organisait l’exercice…

Olivier : C’est pendant le Covid, hein ?

Fred : Oui, un truc comme ça.

On va pas rentrer dans le détail, mais en tout cas, la personne pensait que, quand on parlait d’olicat, on parlait du duo Olivier-Catherine.

Alors qu’en fait, c’est ton pseudo à toi, olicat

Donc, quand on parlait d’olicat, c’est de toi.

Mais finalement, cette personne pensait qu’en fait, il y avait un duo très fort.

Et en fait, oui, il y a un duo très fort.

Donc, quel rôle elle joue, en fait ?

Olivier : En vrai, olicat, c’est bien la contraction d’Olivier et Catherine, effectivement.

Fred : Bient sûr.

Olivier : Quel rôle elle joue ?

Déjà, elle permet à Oli de poursuivre tous les délires qu’il a à un moment ou à un autre.

Si j’avais pas eu le soutien direct de Catherine, quand je quitte mon job à la Défense, que je dis que je vais créer une association, et au final, nous retrouver avec une radio, et quand je dis nous, c’est ceux qui font Cause Commune aujourd’hui, ben ça n’existerait pas.

Catherine, c’est à la fois ma mauvaise conscience…

Oui, en fait, tout est permis, parce que je me sens évidemment…

Fred : Soutenu, en fait.

Olivier : Oui.

Dans tous les choix que je peux faire, même si pour le coup, et ça a été le cas pendant quelques années, j’ai clairement mis en danger, pas le couple, mais la famille.

En perdant un salaire, en nous retrouvant au tribunal de Clichy, parce qu’on allait se faire virer de notre appart, parce qu’on payait pas le loyer…

Enfin, ce genre de conneries, si tu veux.

Ça, c’est la vérité.

Fred : On en a parlé juste avant l’émission, parce que juste avant nous, il y avait la Lumière dans le fond, une émission sur le cinéma qui est enregistrée, qui parlait du film Aznavour.

J’ai vu le film Aznavour de Grand Corps Malade et de Medhi Idir, et à un moment, Aznavour, clairement dans son film, on voit qu’il sacrifie tout.

Il dit d’ailleurs « si je dois tout sacrifier pour ma carrière, pour mon succès, je le ferai ». Et il sacrifie effectivement femme et enfant.

Fred : Toi, ça n’a pas été jusque-là ?

Olivier : Non, mais ça n’aurait jamais été jusque-là.

C’est-à-dire qu’à partir du moment où tu fais le truc en intelligence de ton couple, tu sais jusqu’où tu ne vas pas accepter d’aller.

Là, moi, j’ai pas vu ce film, mais non, jamais.

Je ne suis pas suffisamment ambitieux pour ça.

D’ailleurs, j’ai zéro ambition.

Moi, ce qui m’amuse, c’est d’ouvrir des portes quand on me dit qu’elles sont fermées.

Fred : De trouver des failles ?

Olivier : De trouver des failles.

On en a trouvé une belle au CSA.

Sinon, on n’aurait jamais eu de fréquence.

Je vous rappelle quand même qu’on a viré le Groupe SOS sur la fréquence.

Alors, explique, parce que je ne sais pas ce que c’est le groupe SOS.

Olivier : Le Groupe SOS, Borello, grand ami de Macron.

Groupe SOS, c’est l’ubérisation et la mise au pas capitaliste de l’économie sociale et solidaire, en gros.

Et Borello, dans le groupe SOS, avait un réseau de radio qui a fait faillite, c’était Rage.

Et Borello, qui était très en vogue à l’époque.

Alors, juste Borrello, en ce moment, il est avec Macron au Maroc.

C’est juste pour donner un peu le ton.

Et du coup, il avait, le Groupe SOS avait postulé sur cette fréquence, comme parmi les 39 autres, que au final, les outsiders, cause commune, mais même le CSA, quand ils sont venus nous voir, ils nous disent, vous avez fait un hold-up.

Je dis, bah, merci.

Où est l’argent ?

En fait, il n’y avait pas d’argent.

Fred : Donc, sans armes ni violence, comme Spaggiari.

Olivier : Sans armes ni violence, moi, je creuse des tunnels.

Effectivement.

Absolument.

C’est ma méthode.

Donc, voilà.

Non, moi, j’ai zéro ambition.

Ça marche, ça marche pas.

Enfin, tu vois, après, tu testes.

Voilà.

Donc, là, c’est rigolo.

Donc, maintenant, on va aller, évidemment, on va aller au bout.

Là, personne n’est plus en danger.

Mais, évidemment, c’était un peu compliqué quand tu passes, en plus, c’est pas un capitaliste dans l’âme, quand t’épargne pas forcément, voilà.

Bon, bref.

Compliqué, tu vois, de passer d’une situation où tu gagnes bien ta vie, et puis une autre où tu gagnes moins.

Fred : Donc, c’est un projet de couple, en fait, Causse Commune.

Olivier : Bah, là, pour le coup, oui, clairement.

Clairement.

En tout cas, il a trouvé son accompagnement de manière, ouais, harmonieuse dans le couple.

Fred : D’accord.

Olivier : Et après, Catherine, effectivement, est webdesigner.

Elle a le site.

D’ailleurs, on est en train de refaire le site de Cause Commune, qu’on espère arriver en 2025.

Parce que ça mérite un petit peu de revenir, enfin, de changer un peu tout ça.

Le site est un peu ancien maintenant.

Et donc, voilà.

Fred : Super.

On va faire une pause musicale, comme la dernière fois, tu avais bien apprécié Delgres.

On va écouter un autre morceau, ça s’appelle Promis le ciel par Delgres.

On se retrouve dans 3 minutes.

Belle soirée, l’écoute de Cause Commune, La voix des possibles.

[ Diffusion de la pause musicale ]

Voix du jingle (Laure-Élise Déniel) : Cause Commune, 93.1.

Nous venons d’écouter Promis le ciel par Delgres..

Vous écoutez toujours l’émission Chemin de Traverse.

Je suis toujours avec Olivier Grieco, le directeur d’antenne de la radio Cause Commune.

N’hésitez pas à participer à notre conversation 09 72 51 55 46, je répète, 09 72 51 55 46 ou sur le salon web dédié à l’émission, sur le site causecommune.fm, bouton chat, salon Chemin de Traverse.

Donc, on l’a dit tout à l’heure, la radio Cause Commune, c’est la dernière demi-heure de l’émission, je précise.

On l’a dit, c’est donc un fonctionnement entièrement bénévole.

Donc, tu n’es pas une personne salariée de la radio.

Donc, on a envie de se poser la question, mais qu’est-ce que tu fais aujourd’hui ?

On a expliqué qu’à un moment, tu as travaillé dans les hautes sphères à La Défense.

Olivier : Les hautes sphères, oui.

Fred : Les hautes tours de La Défense.

J’ai moi-même travaillé à La Défense.

Olivier : C’était une petite tour.

Juste à côté de la Grande Arche.

Fred : Donc, qu’est-ce que tu fais, à titre professionnel, aujourd’hui ?

Rencontre, toujours, et chemin de vie et de traverse, surtout.

L’association, à la base, a eu ses premiers locaux. C’était en octobre 2015.

C’était au Grands Voisins qui était le premier…

Dans le 14e arrondissement de Paris.

C’était le premier gros tiers-lieu.

D’ailleurs, à l’époque, c’était le, je ne sais pas si ça a changé en termes de classement, le plus grand tiers-lieu d’Europe, d’occupation temporaire d’un espace voué à disparaître dans l’attente d’un projet immobilier X et Y.

Fred : C’était un ancien hôpital, je crois, c’est ça ?

Olivier : Tout à fait.

Maternité historique parisienne.

Site absolument énorme.

La maire du XIVe, à cette époque, je ne sais pas si elle est toujours maire du XIVe, mais c’était Carine Petit, s’est rapprochée de trois acteurs.

Yes We Camp, qui venait de Marseille et qui orientait déjà ce qu’on appelle aujourd’hui l’urbanisme temporaire au travers d’occupations de sites désaffectés pour y créer de l’activité.

L’association Aurore, qui fait de l’hébergement d’urgence, et un autre acteur, tout naissant, qui s’appelait, enfin qui s’appelle toujours Plateau Urbain, mais qui était une association et qui elle aussi avait pour mission sociale de redonner du sens en fait aux locaux vides en désaffection ou en attente de renouvellement urbain.

C’est comme ça que sont nés Les Grands Voisins, et c’est comme ça que nous, on s’est retrouvés alors grâce à une auditrice de Libre à Toi.

Fred : Une ancienne auditrice de Radio Ici et Maintenant ?

Olivier : Tout à fait, qui est toujours une fidèle, qui nous a orientés vers l’association Aurore qui à l’époque ouvrait un site un peu intermédiaire à Montreuil, et finalement le site ne convenait pas, et les gens d’Aurore nous ont dit « mais allez faire un tour là-bas aux Grands Voisins, dans le 14ème »

Donc voilà.

Donc on se retrouve là nous, Libre à Toi, à occuper nos premiers locaux et évidemment on fait la rencontre de ces trois acteurs, alors de l’hébergement.

Fred : Je me permets te couper, parce que cette fameuse auditrice vient d’intervenir, je crois que c’est Macousine, c’est ça ?

Olivier : Oui, oui.

Fred : Elle dit « derrière un grand homme se cache toujours une femme de feu, proverbe ivoirien ».

Olivier : Écoute, moi je suis tout à fait d’accord.

Je ne serais rien, effectivement je ne serais absolument rien sans cette rencontre en première.

Fred : Donc tu rencontres ces trois structures.

Olivier : Oui, et du coup déjà on se sensibilise enfin je me sensibilise particulièrement à ces questions d’urbanisme temporaire, transitoire, de ces nouvelles façons d’envisager la ville.

L’association Aurore, on la connaît tous et toutes qui sont un peu sensibles aux acteurs de la société civile, donc du coup des associations qui s’occupent des pauvres que continuent et que s’appliquent à massacrer Macron et ses différents gouvernements, mais bref, il se trouve que les cinq personnes à l’époque qui fondent, qui forment Plateau Urbain sont plus ou moins de nos âges, un peu plus jeunes que moi, mais on s’entend plutôt très bien.

Et du coup voilà, c’est une rencontre qui va construire en fait beaucoup la suite puisque aujourd’hui il y a une grande part de la programmation de Cause Commune qui concerne précisément la thématique autour de ces nouveaux urbanistes et ce nouvel urbanisme, plus solidaire notamment, plus inclusif etc.

Et il se trouve que Libre à Toi a travaillé avec Plateau Urbain, mais là du coup de manière en type prestataire pour équiper en réseau l’un des premiers lieux, le premier lieu qu’ils ont eu en gestion directe dans le 20e arrondissement de Paris juste après au milieu des Grands Voisins parce que Libre à Toi avait une activité commerciale, avait un modèle économique et l’un de ses modèles économiques était précisément d’apporter de l’internet aux structures de l’économie sociale et solidaire aux associations etc.

En vrai, on n’a pas trop développé cette activité, ça aurait pu, mais finalement ça ne s’est pas très bien passé avec la personne avec laquelle j’avais à ce moment-là commencé à travailler mais peu importe. Toujours est-il que Libre à Toie a participé à ça et en 2017, en juin 2017 Plateau Urbain me dit mais Olivier, « là la structure grossit etc. est-ce que ça t’intéresse de venir d’intégrer la structure à titre personnel donc et pas en tant que prestataire pour gérer tout ce qui relève du SI »

Fred : du système d’information, de l’informatique.

Olivier : voilà, du système d’information de la coopérative puisque l’association était devenue une coopérative. Donc, voilà depuis 2017, juin 2017 je suis salarié de Plateau Urbain et je m’occupe de l’intégralité du SI de la structure, alors pas du réseau sur ces lieux, ça une autre structure le fait, en revanche tout ce qui relève des sites de Plateau Urbain et de l’informatique interne, c’est moi qui le gère

Fred : 4-5 personnes en 2017, aujourd’hui Plateau Urbain c’est combien de personnes ?

Olivier : c’est 100 personnes

Fred : tu es le directeur des systèmes d’information.

Olivier : tout à fait, je suis le directeur

Fred : rappelons-le, sans formation initiale en informatique

Olivier : absolument

Fred : encore une fois. Tu fais de la radio sans formation initiale à la radio et de l’informatique sans formation

Olivier : en fait j’ai fait tous les métiers pour lesquels je n’ai pas été formé donc

Fred : voilà. On comprend mieux ce que tu fais au quotidien à titre professionnel. Il reste peu de temps et le dernier sujet est quand même passionnant mais on y reviendra dans d’autres émissions et d’ailleurs je vous encourage, je le dirai à un moment à écouter l’émission Libertés sur paroles d’Eugénie Berbeza avec Olivier Grieco et Patrick Farbiaz, sur l’histoire notamment des radios libres, c’était passionnant

Olivier : surtout Patrick Farbiaz

Fred : oui. Alors pour le coup, c’est vrai que tu as peu parlé

Olivier : mais ce n’était pas l’intention

Fred : Patrick Farbiaz est un des pionniers des radios libres et il a expliqué plein de choses sur l’historique des radios, c’est donc Libertés sur parole sur causecommune.fm mais là j’ai envie que tu nous expliques un petit peu ce qu’il se passe au niveau du projet de loi de finances, donc je vais juste faire le lancement le rappel. Le projet de loi de finances 2025 prévoyait une coupe de 35% de ce qu’on a appelé tout à l’heure le FSER, Le fonds de soutien à l’expression radiophonique le faisant passer de 35 millions d’euros à 24 millions d’euros, donc mettant gravement en danger l’existence de radios non commerciales telles que Cause Commune.

Suite à une mobilisation, de nombreux parlementaires, et notamment députés, se sont mobilisés. Donc il y a eu des amendements qui ont été déposés en commission des affaires culturelles et de l’éducation et qui ont été adoptés pour restaurer le montant du FSER au au montant alloué en 2024. Le ministre, alors je n’ai pas noté le nom, le secrétaire d’État en charge des comptes publics a assuré qu’il allait soutenir et maintenir, même si un 49.3 en fait sur le projet de loi de finances, ce soutient là, donc on revient à 2024, mais toi tu n’es quand même pas complètement satisfait. Alors pourquoi ?

Explique-nous !

Olivier : Alors pourquoi on ne peut pas être satisfait en tant que radio libre de cette situation, c’est simplement parce que ce n’est pas comme si le contexte concernant l’existence de ces radios n’était pas de toute façon en danger depuis de nombreuses années. Et, ça a commencé avec Nicolas Sarkozy qui, en 2008 quand il était président, alors on va revenir un petit peu, on a un petit peu de temps

Fred : tu as une vingtaine de minutes

Olivier : du coup on va revenir, et je reviendrai à Sarkozy évidemment. Le fonds de soutien à l’expression radiophonique c’est quoi ?

Ça, Farbiaz l’explique très très bien, dans le volet 2 du coup de l’épisode 71 de Libertés sur parole que vous pouvez retrouver sur le site de la radio, son application, qu’on vous encourage évidemment à installer.

C’est un fonds qui était censé permettre aux radios qui n’allaient pas bénéficier de la manne publicitaire, au moment où en 82 la loi sur l’audiovisuel est publiée, n’allait pas pouvoir bénéficier de recettes publicitaires. Et donc le fonds de soutien à l’expression radiophonique est créé ce n’est pas un fond qui est abondé par les finances publiques, c’est un fond qui est abondé par une ponction sur les recettes publicitaires des réseaux commerciaux et de l’audiovisuel public. Jusque là ça match.

Le fonds est inconditionnel, c’est à dire que vous êtes une radio autorisée par le CSA, alors à l’époque c’était même pas le CSA c’était la haute autorité de l’audiovisuel, et puis après il y en a eu une autre mais peu importe mais bon, vous avez une licence d’exploitation d’une fréquence par l’autorité administrative, qui à l’époque est la garante de ces délivrances d’autorisation, tout va bien, vous avez un budget annuel, il y a une assiette qui a évolué avec le temps, l’inflation, ce qu’on veut, il y a une assiette, vous rentrez dans telle fourchette de l’assiette, vous avez tant.

Ça c’est sur la partie exploitation de ce fonds, sachant qu’il y a également une partie liée au programme et une partie liée à l’investissement, au renouvellement du matériel.

Alors sur la partie lié au programme, évidemment ça a évolué au fil des années pour s’approcher de ce que vivent absolument toutes les associations aujourd’hui par rapport à ce type de financement à savoir de plus en plus de contraintes sur ce que vous allez devoir produire en projet pour obtenir ce fonds.

La partie exploitation, je l’ai expliqué il y a une assiette, il y a des fourchettes; vous avez tant de produits d’exploitation vous avez tant de subventions d’exploitation.

Et puis la partie investissement, c’est « vous avez une facture de 100 », « vous mettez 50 », « on met 50 ».

Fred : Avec des limites hautes, enfin des barrières ?

Olivier : Alors le minimum c’est 9 000 euros. Là aujourd’hui on ne te finance pas à moins de 9 000 euros.

Fred : Ma question c’était, il y a des limites hautes de subvention je suppose quand même ?

Olivier : Oui alors je ne sais plus quelle est la hauteur de la subvention mais oui il y en a. Mais tout comme sur l’exploitation, c’est-à-dire au delà d’un certain niveau de toute façon tu es cappé, il n’y a pas de problème, bon bref.

Donc jusque-là tout se passait bien.

Alors outre le fait que les sélectives, donc la partie programme a commencé à s’associer à beaucoup de contraintes e grilles, d’analyse, alors il fallait faire de la lutte contre les discriminations de l’égalité hommes-femmes, alors ce que font toutes les radios associatives.

Fred : C’est-à-dire que dans les programmes il y a ce genre de choses qu’il faut faire pour avoir cette subvention ?

Olivier : en fait c’est fléché mais comme toute subvention. Le truc c’est « qui aujourd’hui décide ce que c’est que l’arc républicain », « qui décide de ce qu’est la lutte contre les discriminations », quand tu sais que la personne attachée au ministère de la lutte justement contre les exclusions est un type dont Mediapart a exhumé l’ancien compte Twitter où il était homophobe, raciste etc.

Donc si c’est ces gens là

Fred : si tu as son nom tu peux le dire

Olivier : ben non je ne me souviens pas

Fred : en plus il faut le dire Olivier Gréco a un problème avec les noms 🙂

Olivier : donc je ne m’en souviens pas évidemment, mais allez voir sur Mediapart vous le trouverez donc bref. Si ce sont ces gens-là qui t’expliquent ce qu’est la lutte contre les discriminations forcément on ne va pas rentrer dedans.

Donc, là moi de base parce que je fais les dossiers j’ai décidé de ne pas faire ce truc. Alors on peut quand même doubler le FSER avec ce genre de ce genre de connerie mais bon bref c’est dossier lourd etc.

2008 ou 2009, 2008 je crois, Sarkozy interdit la publicité sur l’audiovisuel public. Donc, si vous m’avez suivi, du coup ça déséquilibre l’abondement du fonds de soutien à l’expression radiophonique. Et évidemment il ne crée pas de compensation de ce fonds, donc ça devient une décision politique d’abonder ou pas, via le ministère de la Culture, le fonds à la hauteur de ce qu’il devrait être par rapport à, aujourd’hui en 2024 on parle de 750 radios associatives, dans un contexte où depuis 2014, et de façon plus massive en 2021, la radio numérique terrestre

Fred : Le DAB+

Olivier : Voilà, s’impose sur le paysage audiovisuel et donc permet à priori l’arrivée de nouvelles radios.

Fred : Parce qu’il n’y a pas ce problème de rareté des fréquences.

Olivier : Absolument. Donc, plus de radios, moins de fonds et une volonté politique pour abonder ou pas ce fonds à la hauteur du nécessaire pour continuer de régir sa distribution par rapport au réel que j’ai évoqué tout à l’heure, forcément on sent venir le truc un peu un peu pourave. Et puis il y a effectivement ce contexte particulier, budget 2025 tout le monde doit à priori faire des concessions sauf les riches manifestement.

Fred : Tout ça parce que le génie Bruno Le Maire a tenu les comptes pendant 7 ans à Bercy.

Olivier : C’est ça, et d’ailleurs il va enseigner l’économie en Suisse apparemment mais à priori ça se passe pas très bien pour son accueil.

Et du coup, couperet. Le budget du ministère de la Culture pour le projet de loi 2025 ne bouge pas, il reste à la même hauteur mais les radios associatives, se voient amputées via la dotation au FSER, de 11 millions d’euros.

Donc scandale !

Fred : Ça représente 30 %, on passe de 35 à 24 millions.

Olivier : Ouais, donc ce qui est assez énorme.

Donc la mobilisation des citoyens, citoyennes et des organisations censément représentatives des radios non commerciales, des radios associatives qu’on représente, j’ai nommé la SNRL, le CNRA et une association créée pour associer les intérêts de ces deux structures.

Mais c’est comme dans tous les syndicats, t’as le syndicat de gauche, t’as le syndicat de droite et puis t’as La Locale qui est censée être la Suisse, du coup.

Fred : La locale ou les locales ?

Olivier : Les locales ?

Fred : Je crois que c’est Les Locales.

Olivier : Ouais, peut-être.

Tu vois, nous on a été adhérents de la FRADIF qui est une antenne du CNRA, j’ai jamais vu passer l’information de création de Les Locales.

Fred : je confirme, Les Locales.

Olivier : Ouais, donc je sais pas si elles nous représentent vraiment, mais en tout cas peut-être pas tant que ça, puisqu’elles mettent beaucoup en scène la mobilisation qu’elles auraient organisée, voilà.

Là, le ministre du budget donc, Saint-Exupéry, non il s’appelle ?

Fred : Alors je crois que c’est Saint-Martin, mais je vais vérifier, je vais dire ça.

Olivier : Il peut pas s’appeler Saint-Exupéry, c’est pas possible.

Bon bref, machin de Saint-Martin ou je ne sais quoi, a promis donc que le FSER n’allait pas être amputé de ses 11 millions et qu’il allait être rétabli à hauteur du budget de 2024.

Mais c’est oublié les débats qui se sont passés pendant la commission des affaires culturelles, je sais que tu les as regardées Fred, tout comme moi et on a tous et toutes vu l’alignement obscène de Rachida Dati

Fred : la ministre de la culture

Olivier : avec Philippe Ballard, rapporteur RN de cette commission pour ces débats et d’ailleurs on vous renvoie à un article de Télérama sur le sujet qui détaille bien le truc, ou en réalité

Fred : je précise le nom du ministre, c’est Laurent Saint-Martin

Olivier : Laurent Saint-Martin, ouais Ok. Bah, écoute, j’espère qu’on t’oubliera à l’occasion d’une motion de censure réussie.

Fred : Donc Rachida Dati, qu’est-ce que dit le rapporteur RN et qu’est-ce que dit Rachida Dati ?

Olivier : alors le rapporteur RN dit, et ça rejoint un petit peu ce que je disais par rapport à qui décide qui est dans l’arc républicain et du coup ça détermine beaucoup la posture des uns et des unes et des autres, lui il dit « bon il y a des radios qui font le job, c’est vrai mais il y en a d’autres, vraiment qui tiennent des propos intolérables et qui sortent de l’arc républicain. Il faudrait pouvoir sélectionner et savoir à qui l’on donne ou à qui on retire le FSER ».

Donc là déjà c’est scandaleux parce qu’on revient totalement sur les fondamentaux du fonds de soutien à l’expression radiophonique qui est inconditionnel, encore une fois pourquoi ?, parce que c’est pas de l’argent public déjà, c’est de l’argent ponctionné, à la base je reviens en 82. Mais comment par atteinte successive en fait tu oublies l’histoire d’un truc donc voilà ponction machin.

Et surtout, qui est le garant de la qualité ?, alors attention on parle pas de qualité en termes de nature, mais en tout cas de respect de l’arc républicain de règles, bah c’est l’ARCOM qui aujourd’hui délivre ces fréquences.

Donc déjà c’est une façon de dire en fait l’ARCEOM ne sert à rien

Fred : parce qu’il y a déjà des règles en fait

Olivier : Oui. Et d’ailleurs j’ai vu passer des tentatives d’amendements pour supprimer l’ARCOM parce qu’en fait on estime que ça ne sert à rien.

Donc, c’est un peu un déni de l’autorité de l’ARCOM que de se poser en disant « nous on doit décider qui est une bonne radio et qui est une mauvaise radio ». Et Rachida Dati a dit « je suis tout à fait d’accord avec monsieur Ballard », alors elle ne l’a pas dit comme ça, mais elle a dit exactement la même chose en soutien de ce que racontait Ballard.

Et là, qu’est-ce qu’on voit ?, des communiqués en manière de glorioles du CNRA, de la SNRL et de leur association, censément la Suisse, de réunion de ces deux entités, Les Locales, « nous sommes heureux d’avoir gagné en réunissant une mobilisation incroyable de 220 radios », alors il y en a 750 quand même, « et d’avoir obtenu », en fait c’est pas eux qui ont obtenu, « le retour au budget de 2024. Nous avons demandé un rendez-vous pour voir quelles sont les modalités de ce retour au budget de 2024 ».

donc là, nous radio associative qui sommes un petit peu plus gauchistes que les autres manifestement se demandent avec Radio Canut notamment

Fred : Qui est à Lyon.

Olivier : Mais il y en a plein d’autres qui ont signé il y en a plein d’autres qui ont signé maintenant un communiqué que Cause Commune a signé, à se demander mais de quelle modalité parle-t-on ?

A la base, on avait un budget qui est amputé de 11 millions d’euros, 30%, le ministre dit ok c’est bon, et les associations représentatives des radio associatives ou dites représentations des aadio associatives, disent « on a pris un rendez-vous pour savoir quelles sont les modalités de ce retour à 2024 ». Mais en fait on n’en veut pas des modalités de retour à 2024, on reste comme ça et on lutte pour revenir à l’esprit de 82, voilà ça c’est le combat de Cause Commune en 2025 et de d’autres radios bien sûr.

Fred : Et d’autres radios dont Radio Canut, dont nous rediffusons une émission, qui est juste après d’ailleurs à 23h30

Olivier : et que je n’ai pas programmée d’ailleurs

Fred : c’est pour ça que je n’ai pas trouvé le sujet, parce que normalement j’annonce le sujet d’après de 23h30, donc tu as peut-être une minute pour nous dire tout à l’heure ce que c’est

Olivier : Ça va bien se passer, mais en fait ils n’ont pas produit d’émission hier, donc ce sera une rediffusion, mais effectivement ce sera du Minuit décousu, comme chaque mercredi à 23h30

Fred : Parce qu’en fait le mercredi à 21h vous avez du Poil sous les bras, à 22h vous avez Chemins de traverse et à 23h vous avez euh 23h30 excusez-moi vous avez Minuit décousu.

Ok il nous reste très peu de temps il nous reste peut-être une minute ou deux je vais juste relayer la remarque il y a deux remarques sur le salon mais une qui est un peu private joke, c’est Jojo qui dit « 24 millions, et on n’a plus de bonnettes floquées 93.1 ».

Olivier : Oui, on les a perdues.

Olivier : C’est-à-dire qu’on a perdu quelques bonnettes à cause commune donc ça c’est un peu private joke. Et Macousine qui dit « pour l’instant ils achètent la paix sociale mais ça augure ce qui se passerait avec un RN au pouvoir ».

Peut-être qu’on peut considérer qu’il est quasiment déjà au pouvoir au vu de ce qui se passe.

Fred : Moi je suis de celles et ceux qui n’ont pas peur de désigner ce régime comme totalement d’extrême droite.

Fred : Ok. Est-ce que tu as un mot de. Ah on nous dit que le flux, bon c’est pas très grave, Julie va regarder.

Est-ce que tu as, en 30 secondes, une minute, une dernière chose à dire avant qu’on désannonce l’émission et qu’on annonce l’émission de la semaine prochaine.

Olivier : Bah non j’ai rien à dire merci Fred. On retrouve Onde de choc demain à partir de 21h, ce sera le septième épisode, on connait pas encore le contenu, mais en tout cas ils seront là, et moi derrière la console.

Fred : Et le contenu ne plaira pas au rapporteur facho

Olivier : non non nécessairement pas, nécessairement pas.

Fred : Est-ce que Sous les lapsus de l’actu ça revient le lundi ?

Olivier : là, c’était un peu exceptionnel, on a fait deux fois samedi et lundi, mais ce sera lundi à 21h.

Et surtout on vous invite le 1er novembre à 19h30.

Fred : Pour la soirée, au 22 rue Bernard Dimey. Et bien écoute, un grand merci Olivier.

L’émission va bientôt se terminer vous pouvez vous abonner au podcast, à la lettre d’actu de l’émission, les infos sont sur le site de Cause Commune.

Chemin de Traverse est en direct tous les mercredis à 22h.

Mercredi 6 novembre, donc la semaine prochaine, notre invité sera Simon Assoun qui est éducateur spécialisé auprès de mineurs en difficulté et qui est également militant juif décolonial.

Simon est membre du collectif Tsedek ! qui est un collectif de juifs et juifs décoloniaux luttant contre le racisme d’état en France et pour la fin de l’apartheid et de l’occupation en Israël-Palestine.

Simon est déjà intervenu sur Cause Commune dans Sous les lapsus de l’actu, dans l’épisode 19, l’émission proposée par Olivier Grieco et Patrick Bruneteaux les samedis, euh, maintenant, alors, c’était à l’époque les samedis de 12h à 14h, maintenant c’est les lundis de 21h à 23h.

Et donc mercredi 6 novembre nous aurons l’occasion de découvrir le parcours de Simon Assoun, c’est Mehdi qui animera l’émission.

On se donne donc rendez-vous mercredi 6 novembre en direct.

Salut et solidarité.

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