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#01 – L’orchestre des Petites Mains Symphoniques

proposée par Frédéric Couchet

Diffusée le 7 juillet 2021


#01 – L’orchestre des Petites Mains Symphoniques
Chemins de traverse

 
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Première émission Chemins de traverse diffusée en direct mercredi 7 juillet 2021 de 21 h à 22 h 30.

L’orchestre des Petites Mains Symphoniques

Notre invité est Éric du Faÿ, qui nous fait découvrir l’Orchestre des Petites Mains Symphoniques qui est constitué exclusivement d’enfants âgés de 6 à 17 ans. Éric du Faÿ en est le fondateur et le directeur artistique.

Vous pouvez lire la transcription.

Intervenir en direct

Vous pouvez nous rejoindre sur le salon web de l’émission pour participer à notre discussion en direct, nous contacter ou nous laisser un commentaire. Pendant le direct, vous pouvez aussi nous appeler au 09 72 51 55 46.

À l’oreille

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Transcription

Note concernant la transcription : nous avons choisi, comme le préconise l’article Pourquoi et comment rendre accessible un podcast ?, une transcription fidèle aux propos tenus, sans suppression des tics de langage (les phrases qui ne finissent pas (…), les répétitions, les onomatopées).

Voix du générique (Laure-Élise Déniel) : Cause Commune, Chemins de traverse, d’autres voies pour imaginer demain. Une émission proposée par Frédéric Couchet.

Fred : Bonsoir à toutes, bonsoir à tous.

Soyez les bienvenus sur Cause Commune 93.1 FM et en DAB+ en Ile-de-France et partout dans le monde sur cause-commune.fm.

Nous sommes en direct ce mercredi 7 juillet 2021.

Il est 21h, mais vous écoutez peut-être une rediffusion ou un podcast.

Je m’appelle Fred et j’ai le grand plaisir de vous proposer une nouvelle émission intitulée Chemins de traverse.

Quels sont les objectifs de cette émission ?

Donner la parole à des personnes qui font évoluer le monde à travers leur vision, leur vécu.

Faire connaître, rendre plus visite des causes.

Présenter des transformations personnelles et organisationnelles.

Présenter des idées qui valent la peine d’être diffusées.

J’espère que nous ferons ensemble de belles découvertes, que cette émission vous sera utile, car c’est ce qui nous anime sur Cause Commune, nous passionne, ce qui nous fait venir jusqu’à ce micro sur notre temps libre.

C’est notamment l’idée d’être utile au monde et aux gens qui le peuplent.

Les sujets de l’émission sont tout libre au choix de l’animateur, moi donc, mais aussi de vos suggestions.

Vos propositions sont les bienvenues, notamment via le formulaire de contact disponible sur la page de l’émission, sur le site causecommune.fm.

C’est la première de Chemins de traverse en émission pilote, juste avant la pause estivale et le programme d’été de la radio.

Pour cette première, notre invité est Éric du Faÿ qui va nous faire découvrir l’orchestre des Petites Mains Symphoniques, constitué d’enfants.

Je le remercie grandement d’avoir accepté cette invitation et de prendre un peu de temps.

Fred : Bonjour Éric.

Éric : Bonjour Fred, merci pour l’invitation.

Fred : Super, on se retrouve d’ici quelques secondes.

Nous sommes à distance, donc veuillez excuser par avance d’éventuels problèmes de qualité s’il devait y en avoir.

Encourager la discussion entre les personnes invitées et vous, auditeurs et auditrices de la radio est au cœur de cette émission.

N’hésitez pas donc à participer, à intervenir en direct.

Pour cela, notre téléphone est branché.

Vous pouvez nous appeler au 09 72 51 55 46 ou alors vous pouvez réagir sur le salon web de la radio.

Rendez-vous sur le site de la radio causecommune.fm, bouton chat, salon Chemins de traverse.

Allez, c’est parti pour cette première.

Le plaisir, la musique, la solidarité, le partage, la convivialité et l’excellence sont au cœur de l’aventure dont nous allons parler ce soir.

Il s’agit de l’orchestre national des Petites Mains Symphoniques, dont le fondateur et le directeur artistique Éric du Faÿ, chef d’orchestre et musicien, est un vrai passionné.

C’était vraiment un grand plaisir et je le remercie de la confiance qu’il nous accorde pour faire cette première émission ensemble.

Donc rebonjour Éric.

Éric : Rebonjour Fred.

Éric : Alors d’abord, on va parler évidemment des Petites Mains Symphoniques, mais on va commencer d’abord peut-être par une présentation un peu personnelle sur ton parcours, d’où tu viens, qu’est-ce que tu as fait, comment tu as découvert la musique ?

Éric : Alors bon, moi, je suis issu d’une famille mélomane, mais qui ne fait pas d’instruments, c’est juste mélomane, c’est-à-dire que c’est vrai que moi, j’ai grandi en écoutant beaucoup de musique.

Mes parents écoutaient beaucoup de musique.

Il y a même des photos de moi où, dès l’âge de deux ans, j’étais collé devant une enceinte à écouter du Jean-Sébastien Bach.

Et c’était un moyen, j’allais dire, pour me calmer, peut-être pour éviter de pleurer pour tel ou tel sujet.

Et donc c’était un bon moyen pour que mon attention soit concentrée sur la musique.

Donc voilà, c’est vrai que j’ai commencé par le violoncelle, donc dès l’âge de six ans.

J’en ai fait pendant sept ans.

J’ai arrêté pour X raisons, parce que c’est vrai que j’avais en fait un professeur qui avait une méthode, on va dire, un peu sévère, c’est le moins qu’on puisse dire, parce qu’il me balançait les partitions même dans la figure, si je ne savais pas, ma leçon, c’était un peu hard.

Fred : C’était à quelle époque ça ?

Éric : C’était dans les années 80.

Et c’est vrai que j’en ai fait quand même pendant six ans, parce que c’est un instrument que j’aime beaucoup, évidemment.

Et après, j’ai arrêté le violoncelle pour faire le cor, le cor d’harmonie.

Et le cor d’harmonie, c’est un peu le violoncelle des vents.

On connaît le violoncelle, instrument à cordes.

Et donc le cor d’harmonie qui est un instrument qui fait partie de la famille des cuivres et qui a vraiment un rôle quasiment identique entre le violoncelle et le cor.

Et c’est vrai que j’en ai fait.

Mon parcours a été, comment je pourrais dire…

Fred : Tu en as fait au conservatoire, je suppose ?

Éric : Alors voilà, j’étais au conservatoire, mais c’est vrai que j’ai…

En fait, j’étais très mauvais à l’école.

S’il y a des enfants qui nous écoutent, ce n’est pas forcément…

Mais en tout cas, c’est ma vie.

C’est-à-dire que j’ai toujours été dernier à l’école primaire.

Je suis quelqu’un de a-scolaire.

C’est-à-dire que je ne me souviens même pas du souvenir d’être avant dernier dans une classe.

Et c’est vrai que dès que j’arrive au collège, j’étais dernier.

Évidemment, je reprends ma sixième.

J’avais le niveau pour la retripler, donc on me met en cinquième.

Cinquième, je repique ma cinquième, on me met en quatrième.

Puis quand même, le collège s’est dit qu’on ne va pas faire redoubler la quatrième, alors qu’il avait déjà fait les sixièmes et cinquièmes.

Donc, on me met en troisième.

Et en troisième, je fais deux mois de troisième.

Et là, je décide d’arrêter mes études.

Je décide parce que ça ne m’intéresse pas.

Fred : Donc, tu avais quel âge ?

Quinze ans ?

Fred : Oui, je ne sais plus.

Mais c’est vrai que par contre, moi, en parallèle, je me passionnais de beaucoup de choses, énormément de choses, plein de sujets sur l’astronomie.

À l’époque, il y avait beaucoup sur les animaux.

Je me suis lancé des défis.

Je voulais apprendre toute la vie animale à partir de l’ordre d’alphabétique.

Donc, j’ai commencé par abeilles et après, les araignées et tout.

Mais je m’intéressais vraiment à plein plein de choses.

Mais dès que j’arrivais à l’école, ça ne m’intéressait plus du tout.

C’était une catastrophe.

Malheureusement, je n’ai pas 20 secondes de plaisir à l’école.

Fred : C’était la partie contrainte de l’école qui te posait souci ?

Éric : Ecoute, je ne sais pas comment je pourrais l’expliquer.

Fred : D’accord.

Éric : C’est le côté… J’en mettais tout en question, en fait.

Je pensais à l’envers.

Je ne sais pas.

Je n’arrive pas encore tout à fait à m’expliquer.

Par contre, j’étais passionné pour plein de choses, sur les oiseaux. Je voulais être ornithologue, même à un moment donné.

Et donc, au moment où j’ai décidé d’arrêter les études, je suis arrivé chez moi et j’ai déchiré toutes les pages que je devais rendre et tout.

Tout ce que j’avais appris, page par page, ça m’a pris une après-midi entière.

Et donc, il y avait une monticule de papier énorme dans ma chambre et mon père qui rentre du travail.

Et je lui ai dit, viens dans ma chambre, j’ai quelque chose à te dire.

Et je lui ai dit, voilà, j’arrête mes études, c’est terminé.

Je lui ai regardé vraiment droit dans les yeux.

Et j’ai eu une chance incroyable d’avoir mon père qui m’a fait confiance.

Il m’a dit « très bien »

Il m’a dit textuellement, il m’a dit « très bien, mais je ne veux pas te voir glander ».

Et je lui ai répondu, ce n’est pas ce que je compte faire.

Et il est reparti à la cuisine.

Fred : Il t’a fait confiance, en fait ?

Éric : Complètement.

Vraiment, là, je dois avouer que malheureusement, il n’est plus là.

Mais voilà, je le remercie tous les jours de m’avoir fait confiance, tout simplement.

Évidemment, il était hors de question de glander, d’après ses termes.

Et j’avais besoin de lui prouver que je voulais m’en sortir.

Et la musique, ça a été une issue extraordinaire.

Voilà mon parcours.

Et après, effectivement, j’ai fait le concervatoire de Tours J’ai grandi à Tours, Boulogne-Billancourt, le CNR de Paris.

Et puis après, le grand conservatoire qui s’appelle le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, où le concours d’entrée est extrêmement difficile pour y rentrer.

J’en suis rentré, j’en suis sorti.

Voilà mon parcours un peu, j’allais dire brièvement, mais bon.

Fred : D’accord.

Avant de passer à la suite, une question par rapport au conservatoire, justement.

Est-ce que tu ne t’es pas retrouvé un peu dans la même situation qu’à l’école, finalement ?

Parce que moi, l’image que j’ai du conservatoire, c’est quelque chose où il y a des profs qui enseignent dans un cadre très contraint, etc.

Et de ce que j’entends, de ce que tu me dis, je n’ai pas l’impression que ça corresponde à ta façon de faire, en fait.

Éric : Absolument, tu n’as pas tort.

Moi, après, j’étais tellement passionné de musique aussi.

Évidemment, il y avait les cours.

Il faut savoir quand même que le conservatoire, c’est l’enseignement individuel.

Quelle autre discipline ? Même le tennis, qui est un sport individuel, ils apprennent en groupe.

Là, il y avait le prof et l’élève.

C’est vrai qu’au niveau de la pédagogie individuelle, on est très fort en France, en musique.

Dans les conservatoires, les professeurs sont très forts.

D’ailleurs, il y a beaucoup d’étrangers qui viennent pour apprendre, se perfectionner, les masterclass, tout ça.

On est très demandés dans le monde entier, les professeurs français.

Mais dans le collectif, alors là, c’est quand même une autre paire de manches.

C’est pour ça que j’ai créé d’ailleurs le projet Petites Mains Symphoniques.

Fred : Le conservatoire, effectivement, c’est une formation très individuelle.

Et donc toi, je te vois plus comme un chef de bande, quelqu’un qui emmène les autres.

D’où est venue l’idée de créer un orchestre que tu as appelé les Petites Mains Symphoniques ?

Comment c’est parti et quels étaient les objectifs de départ ?

Éric : En fait, il y a 3 700 écoles de musique à peu près en France.

Dans chaque village, chaque ville.

Je crois qu’il n’y a pas un pays qui peut s’aligner.

On a à peu près 4-5 % de pratiques amateurs.

Il y a des questions à se poser quand même.

Alors qu’on devrait, avec autant de potentiel d’écoles de musique, la pratique amateure devrait être à tous les coins de rue, j’allais dire.

Eh bien, pas du tout.

C’est-à-dire que moi, j’ai commencé à enseigner il y a 30 ans.

Et c’est vrai qu’un enfant, il a arrêté au bout de 5-6 ans, 7 ans, parce que pour les études, pour X raisons et tout ça.

Aujourd’hui, on en est au bout de 2 ans.

Et je dirais même, et je crois qu’il y aurait beaucoup de professeurs qui ne diraient pas le contraire.

Eh bien, ils se demandent si l’élève va continuer l’année d’après.

C’est-à-dire qu’à chaque fois qu’un élève signe pour une année, on fait presque la fête.

C’est-à-dire que pour moi, il y a un vraiment manque de pédagogie collectif.

L’orchestre, me semble-t-il, en tout cas, si on fait de la musique, c’est pour jouer ensemble.

Les enfants, ils ont besoin de ça.

Et il y a beaucoup de conservatoires.

Bien sûr, il y en a où ça fonctionne.

Fred : Mais il y a, dans la plupart des conservatoires, je crois qu’il y a quand même des orchestres.

Éric : Oui, je dirais même…

Fred : Et ça ne suffit pas ?

Éric : Effectivement, il y a des conservatoires où ça marche, ça fonctionne bien.

Sur les 3 700 écoles de musique, je ne suis pas certain que ça marche sur toutes les écoles.

Donc, bien évidemment, il y a des, voilà.

Mais il y a des, je dirais même mieux, il y a des conservatoires où il y a des orchestres où il ne devrait même pas y en avoir.

Pourquoi je dis ça ?

Parce qu’il y a un taux d’absentéisme complètement hallucinant.

Parce que le répertoire, ça ne les intéresse pas.

Parce qu’il faut savoir aussi, le chef d’orchestre n’est pas forcément bon.

Enfin voilà, il y a quand même ça aussi.

Il faut le dire quand même.

Moi, j’ai fait…

Je me souviens d’avoir…

Je n’ai pas un souvenir extraordinaire d’orchestre dans le conservatoire où j’étais.

Voilà, ça m’a pas passionné.

Donc, je savais qu’il fallait que je crée quelque chose qui sortait de l’ordinaire, avec une pédagogie et une philosophie aussi particulières.

Et donc, voilà, l’idée, elle est venue comme ça.

Moi, j’ai eu la chance, en sortant du conservatoire, de faire entre 180 et 210 concerts dans l’année.

Ce qui est énorme.

Comédie musicale, j’ai fait l’Opéra, l’Orchestre National de France, tous les orchestres quasiment…

Fred : C’est des concerts à titre professionnel, que tu ne faisais pas à titre amateur ?

Éric : Ah oui, oui !

Fred : Oui, d’accord.

Éric : Oui, oui, à titre professionnel, oui, oui.

Donc, tout ça, je me suis…

Le terme gavé, je n’ai pas peur de le dire parce que c’était le cas.

Je me suis gavé de toute cette expérience. Fantastique.

Mais à un moment donné, je pense qu’il y a aussi besoin de transmettre et de faire partager un petit peu tout ce que j’avais appris.

Et c’est vrai que j’ai fait ma crise de quarantaine un petit peu en avance, on va dire.

Et donc, j’ai décidé de diviser par…

Enfin, voilà, je suis passé de…

Maintenant, je dois être à une trentaine de concerts à peine.

Voilà, donc c’est un choix.

Et je me consacre maintenant beaucoup sur l’organisation des Petites Mains Symphoniques.

Et je ne regrette pas du tout, évidemment.

Parce que ça m’apporte autre chose.

Fred : Donc, l’idée du projet, c’est à quelle époque ?

Éric : Je l’ai créé…

Ça a commencé en 2003, pour être exact.

Et j’ai commencé…

Vraiment, les enfants ont commencé à arriver en 2005.

Parce qu’il y avait toute l’organisation.

Ça a commencé par des auditions dans toute la France.

Et j’ai commencé par un instrument, donc le cor d’harmonie.

Fred : Justement, c’était ma question.

Est-ce que tu as commencé par un orchestre complet, c’est-à-dire quelque chose de très ambitieux, ou est-ce que tu as commencé par un groupe d’instruments ?

Donc, en fait, c’est uniquement au début le cor d’harmonie.

Éric : J’ai commencé par le cor d’harmonie, mais j’avais déjà cette vision de l’orchestre.

Je ne voulais pas commencer par l’orchestre.

J’avais besoin de m’intéresser aux instruments qui ne sont pas connus.

Le corps d’harmonie, malheureusement, n’est pas un instrument très connu, moins que le piano ou le violon ou la flûte traversière.

J’ai commencé par le cor, et j’ai commencé par les 6-12 ans.

Et donc, les gagnants, ça a été dans toute la France, ça a été une organisation pas incroyable.

J’ai eu à peu près 500 inscriptions rien que pour le cor, pour des enfants de 6 à 12 ans.

Donc, ça a vraiment fonctionné.

Et donc, les gagnants, je les faisais jouer en soliste.

Ça a été à l’époque, c’était à la salle Pleyel, en soliste avec un orchestre professionnel.

Donc, on se retrouvait avec un petit, un petit qui avait 7 ans, pour le plus petit.

Eh bien, il jouait un morceau avec l’orchestre.

Et d’ailleurs, pour la petite histoire, le premier gagnant, aujourd’hui, il est cor solo à l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg et aussi à l’Orchestre de Chambre de Paris aussi.

Aujourd’hui, il en fait son métier.

Fred : Et donc, au début, tu parlais de la salle Pleyel à Paris.

Est-ce que les premiers examens, ou en tout cas, les premiers concours se faisaient uniquement à Paris ou est-ce que ça faisait dans toutes les régions et il y a une sorte de finale à Paris ?

Comment ça se passait concrètement ?

Éric : Voilà, c’est-à-dire qu’il y avait des auditions dans chaque région de France.

Fred : D’accord.

Éric : Et puis, je faisais aussi une finale sur Paris.

Et après j’ai fait le tuba, qui est un instrument encore quand même, qui n’est quand même pas beaucoup pratiqué chez les enfants de 6 à 12 ans.

Voilà, c’est une manière de penser aussi à l’envers des choses.

Et la troisième année, j’ai terminé les cuivres et j’ai ajouté le hautbois et la contrebasse.

Et là, je savais que j’avais fait tous les instruments, pas très connus en tout cas.

Dès la quatrième année, j’ai fait tous les instruments.

Et c’est là où j’ai dit, on fait l’orchestre.

Fred : Mais à l’époque, c’est du 6 à 12 ans.

Aujourd’hui, l’orchestre, c’est du 6 à 17 ans.

Éric : Voilà.

Fred : À quel moment s’est faite cette évolution ?

À quel moment tu as élargi finalement l’âge des participants et des participantes ?

Éric : C’est les petits, c’est les enfants.

C’est-à-dire que les enfants qui avaient 12 ans, ils voulaient rester.

Ils voulaient rester.

Et donc, du coup, j’ai fait les 13-17 ans.

Et aujourd’hui, je vais faire l’année prochaine, je vais faire les 18-24.

On a déjà un petit peu commencé, puisqu’au dernier festival, l’année dernière, il y avait les 18-24.

Donc, c’était un petit peu un prémice, on va dire.

Mais de manière officieuse, il y aura les 18-24, parce que ceux qui ont 17 ans, ils ont envie de rester, tout simplement.

Fred : Oui, ils ont pas envie de partir.

Et quand tu as créé cet orchestre, est-ce qu’il y avait déjà ce type d’orchestre qui existait quelque part, en France ou dans le monde ?

Est-ce que tu avais déjà entendu parler de ça ?

Éric : Alors, en France, il n’y avait pas beaucoup.

Il y avait l’orchestre Lœwenguth, qui existe d’ailleurs toujours.

Mais c’est plus pour des parisiens ou l’Île-de-France, on va dire.

Mais au niveau national, de cette catégorie d’âge-là, à ma connaissance, je ne connais pas.

Il y a l’Orchestre français des jeunes, donc un bel orchestre, mais c’est plus à partir de 17 jusqu’à 25 ans.

Mais moi, ce qui m’intéressait, c’est de m’adresser directement, dès l’âge de 6 ans, faire du collectif, tout de suite.

C’est ça qui m’intéressait.

Fred : Et donc, dès l’âge de 6 ans, les enfants font des concerts devant du public.

Je suppose qu’il y a quand même un stress.

C’est la première fois, sans doute pour la plupart, que les enfants font ce genre de choses.

Comment tu gères ce stress ?

Éric : Je ne pense pas qu’il y ait du stress.

C’est plutôt de la motivation, une vraie motivation.

Moi, je considérais, par exemple, qu’un enfant qui a 7 ans et qui fait une demi-heure d’instrument par jour, eh bien, on est dans l’excellence.

Tout de suite, on est dans l’excellence.

Et moi, ce que j’avais besoin, encore une fois, c’est de penser à l’envers.

Par exemple, faire l’Olympia, on a fait l’Olympia.

L’Olympia, on a vu des têtes d’affiches pas croyables, des machins, tout ça.

Moi, j’estime que les enfants, à ce stade-là, pourquoi, ils n’auraient pas le droit de faire l’Olympia ?

Ils n’auront pas le droit de faire le Pléiel ou la Salle Gaveau, comme on a pu le faire, ou le Grand Rex, ou le Cirque d’hiver, enfin voilà, des grandes salles parisiennes.

On a fait d’autres salles aussi en région.

Mais je trouve que déjà, il faut les encourager.

En France, il faut toujours avoir notre médaille d’or en chocolat, avec un diplôme de je ne sais pas quoi, pour commencer à s’y intéresser.

Mais non, pas du tout.

Un enfant qui a 10 ans et qui fait une heure d’instrument par jour, on est dans l’excellence.

Et nous, en tant qu’adultes, on se doit de les valoriser tout de suite, sur scène.

Et c’est ça un petit peu le secret.

Et ça fonctionne, ça fonctionne bien.

Fred : Donc aujourd’hui, on est en 2021.

L’orchestre est constitué, c’est un orchestre complet.

Il y a combien d’enfants aujourd’hui ?

Éric : Depuis que j’ai créé le projet, il y a à peu près 9000 enfants qui sont passés dans ce projet.

Et aujourd’hui, on doit être peut-être un peu moins de 600, je pense.

Avec les nouvelles auditions, c’est à peu près ça, de 6 à 17 ans.

Fred : Alors comment se passent les auditions ?

C’est tous les ans, tous les deux ans ?

Est-ce qu’il y a des conditions pour passer les auditions ?

Est-ce qu’il faut forcément faire partie, par exemple, d’un conservatoire ?

Ou est-ce qu’un artiste ou une artiste amateur qui ne fait pas partie d’un conservatoire peut candidater ?

Comment ça se passe aujourd’hui, les auditions ?

Éric : Alors ça s’adresse à tout le monde.

Vraiment tout le monde, puisqu’il y a le chant aussi.

On parle beaucoup de l’orchestre, mais il y a aussi le chant.

Il y a le jazz.

Et ça s’adresse à tous les enfants qui pratiquent un instrument.

Et même des enfants qui ne pratiquent pas d’instrument, ils peuvent s’inscrire aussi au chant.

S’ils sont passionnés de chant.

Fred : Donc il y a un chœur maintenant, c’est ça ?

Éric : Voilà, exactement, un chœur.

Donc oui, ça a lieu dans toute la France.

Il y a des auditions.

Et l’idée, en fait… Alors c’est vrai qu’au début, c’était un petit peu « draconien ».

C’est-à-dire qu’il y avait un quota.

Évidemment, sur les 500, je ne pouvais pas prendre les 500 enfants.

Évidemment.

Mais je crois que c’était nécessaire pour faire comprendre qu’on tire les enfants vers le haut.

Aujourd’hui, c’est beaucoup plus souple.

Parce que d’abord, je remarquais qu’il y avait beaucoup de déçus aussi sur des enfants qu’on ne prenait pas.

Donc aujourd’hui, il y a un contrat moral entre l’enfant et la structure, l’association.

C’est-à-dire qu’aujourd’hui, un enfant nous présente déjà le meilleur de soi-même.

Il choisit un morceau.

C’est un répertoire libre.

Il s’enregistre.

Il envoie la vidéo.

Et après, il a un commentaire.

À moins qu’il se mette à pleurer devant la caméra et qu’il joue n’importe comment. Effectivement, on ne va pas le prendre.

Bon, mais ce n’est pas le cas.

Mais je crois que c’est important qu’il y ait un contrat moral entre l’enfant et la structure.

S’il veut participer à une belle aventure, eh bien déjà, qu’il montre le meilleur de soi-même.

Fred : Ça me fait penser.

Je vais relayer une question qu’il y a sur le salon web de la radio juste après.

Quand tu dis qu’effectivement au début, tu ne pouvais pas prendre tout le monde et que des enfants ont été refusés, ça me fait penser effectivement à une expérience personnelle, vu qu’à côté de moi, la personne qui m’aide à réaliser l’émission fait partie des Petites Mains Symphoniques.

Et c’est vrai que la première fois que Lilian a participé au concours, je ne sais plus quel âge il avait, il n’a pas été pris.

Et c’est vrai qu’il était, mais d’une tristesse absolument incroyable.

Mais par contre, il a représenté le concours, je ne sais plus si c’était l’année d’après ou deux ans après.

Deux ans après, apparemment, me dit ma femme et Lilian aussi.

Et c’est vrai qu’on sentait comme l’envie de participer à ce truc-là.

Et ce côté, effectivement, refus l’avait vraiment marqué.

Mais finalement, quelque part, ça ne l’avait pas empêché de continuer.

Éric : Oui, oui, oui.

Non, mais c’est vrai.

Et encore une fois, comme je le disais, je crois qu’il y avait besoin aussi de montrer un certain niveau.

Et qu’il est toujours d’ailleurs, parce qu’un enfant qui montre le meilleur de soi-même, il va le faire.

Il va montrer le meilleur de soi-même.

Et donc, on garde toujours ce niveau.

Ça, c’est très important, mais je crois qu’il fallait en passer par là.

Et c’est vrai qu’aujourd’hui, c’est vrai qu’il y avait beaucoup de déçus, effectivement.

Et c’est pour ça que d’ailleurs, j’ai un petit peu changé de stratégie, un peu de philosophie.

Et puis, on sait très bien, franchement, c’est très bien un enfant qui va en faire son métier. On sait très bien qu’il y a plein d’épreuves à passer, plein de concours, plein de choses.

Déjà, moi, la philosophie, c’est déjà de jouer ensemble, de prendre plaisir ensemble.

Et puis, voilà, de les faire rêver, tout simplement.

Fred : Alors, sur le salon web, auditeurs et auditrices, n’hésitez pas à nous rejoindre sur le site web causecommune.fm, bouton chat, Salon Chemins de traverse.

Il y a une question que je vais relayer.

Vous pouvez aussi nous appeler si vous voulez.

Le numéro de téléphone, c’est le 09 72 51 55 46. Je répète, 09 72 51 55 46.

Donc, sur le salon web, il y a cioccolisa qui demande, « une fois rentré dans l’orchestre, est-ce qu’un enfant peut y rester plusieurs années ? »

Tu as déjà un peu répondu tout à l’heure, mais voilà.

Est-ce qu’il peut y rester plusieurs années ou est-ce que c’est limité dans le temps ?

Éric : Alors, oui, c’est une bonne question parce qu’en fait, effectivement, un enfant, il faisait des auditions une fois tous les deux ans.

Et donc, c’est vrai que là, il y a des auditions tous les ans.

Mais un enfant, par exemple, qui a dix ans et qui veut rentrer dans l’orchestre et qui rentre dans l’orchestre, eh bien, il pourra y rester après.

Évidemment, il y a le paiement d’une cotisation, ce qui est normal pour une association, il pourra y rester jusqu’à ses 17 ans.

Sauf que l’année prochaine, on fera jusqu’à 24 ans.

Donc, il pourra y rester jusqu’à ses 24 ans.

Donc, il n’y a pas d’audition tous les ans.

J’estime qu’on fait suffisamment de concerts et plein de choses, on les connaît maintenant les enfants, et il n’y a pas besoin de repasser encore des auditions.

Mais avant, c’est vrai que je le faisais, encore une fois, dans ce souci de l’excellence dans le bon sens du terme.

Fred : Oui, tout à fait, les pousser vers le haut, exactement.

Éric : Toujours.

Fred : En tout cas, mon fiston à côté est enchanté de savoir qu’il pourra poursuivre après 17 ans.

En tout cas, c’est une très bonne chose.

On reviendra tout à l’heure sur le fonctionnement de l’association, car tu as dit que les Petites mains symphoniques c’est une association.

Donc, toi, tu es à la fois le fondateur et le directeur artistique.

Donc là, on a bien compris qu’il y a des auditions pour faire partie de l’orchestre.

Une fois qu’on est rentré, il y a des concerts.

On va un peu parler de ça parce que moi, ce qui m’a un peu impressionné quand j’ai vu ce que faisaient les Petites Mains Symphoniques, c’est la diversité des endroits où les enfants jouaient.

Alors, tu as cité l’Olympia, tu as cité la salle Pleyel, Gaveau.

Il y a eu des concerts à l’étranger.

J’ai l’impression qu’en termes d’expérience de collectif, de concerts dans des conditions diverses et variées, c’est une expérience extraordinaire pour des enfants qui, effectivement, pour les plus jeunes, ont 6 ans et pour certains, sont ados.

Éric : Tu parlais de l’étranger.

Il faut quand même savoir que l’association Petites mains symphoniques, on est invité dans 27 pays aujourd’hui.

Évidemment, on ne peut pas répondre à tout, mais ça donne quand même… Il faut quand même savoir que la France a une super image au niveau culturel.

Il n’y a que les Français qui, pour certains, ne comprennent pas qu’on a un potentiel extraordinaire au niveau culturel.

Dès qu’on est musicien français, tout de suite, ça impressionne beaucoup à l’étranger.

Ce qui explique d’ailleurs qu’on est invité dans autant de pays.

C’est vrai que l’association, on est déjà parti en Chine, au Mexique, en Argentine une dizaine de fois.

Il y a plein de pays.

Là, on va partir en Afrique courant octobre, fin octobre.

Voilà, c’est plein de projets qui sont effectivement différents.

Je le disais, c’est de faire rêver les enfants et ces enfants qui sont passionnés. Parce que c’est vrai que c’est ça, je pense, qui marque beaucoup dans ce projet. C’est que tous ces enfants, la plupart, quasiment tous, sont des vrais passionnés.

Vrais passionnés d’abord parce qu’on leur donne un morceau, un répertoire qui est difficile.

Donc, il faut le relever quand même ce défi, c’est un sacré défi pour eux.

Et voilà, c’est la notion de plaisir de tout ça, de faire rêver.

Fred : Alors, comment se passe le choix, par exemple, des musiciens et des musiciennes qui vont participer ?

On va prendre deux exemples totalement différents.

Je ne sais pas, moi, par exemple, je sais que vous avez participé à plusieurs émissions de télé, donc accompagner des artistes.

Il y a un autre exemple, un concert, je ne sais pas, par exemple, comme celui que vous avez fait il y a quelques mois ou quelques années à la Madeleine.

Comment se fait le choix ?

C’est toi qui choisit ?

C’est l’équipe de profs qui choisit ?

Ou est-ce que tu laisses les enfants candidater quand ça se passe concrètement ?

Éric : Alors, c’est vrai que tu parlais de plateaux de télévision.

On a la chance de faire maintenant entre 5 et 6 plateaux de télévision par an, ce qui est énorme puisque ce que je dis souvent, d’ailleurs, depuis Jacques Martin, il ne s’est quand même pas passé grand-chose chez les enfants.

Et donc, ça dépend si c’est des demandes de la production, c’est-à-dire que la production peut nous demander des enfants entre 8 et 12 ans, entre 8 et 10 ans.

Voilà, dans la mesure du possible, on essaie de faire tourner les enfants.

C’est vrai, après, on envoie des mails. Et j’allais dire

Fred : c’est les premières réponses qui sont servies.

Éric : Voilà, exactement.

Donc, on a fait un projet extraordinaire.

Peut-être que Lilian était là, d’ailleurs, je ne sais plus.

Mais en tout cas, c’était sur France 3, où il y avait un orchestre plus un chœur.

On était 120 à l’antenne.

Et c’était la première fois, et ça, je tiens à le préciser, parce que j’en suis quand même assez fier avec toute l’équipe et tout le monde, que les enfants sont restés deux heures à l’antenne, du début à la fin.

Et on a accompagné Pascal Obispo, Zazie, Julien Clerc.

Enfin, il y a eu plein, plein, plein de chanteurs.

Kenji Girac, voilà.

Et donc, se retrouver, en fait, tous ces chanteurs qui ont fait beaucoup de choses, sauf une chose, ils n’ont jamais été accompagnés par un orchestre d’enfants.

Et donc, le but de l’émission sur France 3, c’était donc il y a trois ans, je crois.

Eh bien, ça a été incroyable, quoi. C’était incroyable.

Et ça a surpris beaucoup de monde, parce qu’on voit beaucoup d’orchestres d’adultes et tout ça.

Mais pourquoi les enfants n’ont pas le droit de le faire ?

Eh bien, on a réussi à le faire avec les Petites Mains Symphoniques .

Lili, on confirme effectivement qu’il y a participer.

Il y a cioccolisa qui, toujours sur le salon web, fait une remarque.

Et effectivement, elle dit, « ça semble très engageant pour les parents aussi ».

Je suppose qu’avec autant de concerts, et puis, tu dis, quand on doit passer deux, trois heures dans une émission de télé, les parents sont là, est-ce qu’ils accompagnent ou est-ce qu’ils ne sont pas là, par exemple ?

Est-ce qu’ils les déposent au départ et puis les récupèrent à la fin de l’émission ?

Comment ça se passe pour les parents ?

Éric : Alors, il y a plusieurs choses pour les parents, ça me fait sourire, évidemment.

C’est-à-dire que, d’abord, il y a beaucoup de parents qui me demandent de faire un orchestre pour adultes.

Parce que dans les parents, il y en a aussi qui font du violon, de piano, et tout ça.

Bon, c’est quelque chose qu’on fera peut-être, probablement, en gardant, encore une fois, la philosophie, l’esprit, la notion de plaisir, tout ça.

Après, c’est vrai qu’il y a beaucoup de parents qui sont, ce qui est normal, très excités, évidemment.

Je me souviens d’une fois, on avait fait « Les Enfoirés », c’était en 2012, et j’ai fait l’erreur, quelque part, enfi j’avais réussi à convaincre la production que les parents pouvaient rentrer dans les coulisses. Alors, je ne vous raconte pas, ça frisait l’émeute.

Franchement, je l’ai un petit peu regretté, parce qu’ils voulaient des autographes, des photos, des machins, et rentrer dans les loges.

Enfin, c’était infernal, quoi.

Alors, les problèmes, c’est plus avec les parents, dans le bon sens du terme, j’allais dire.

Mais les enfants, bon, ils restent bien, il n’y a pas de souci.

Donc, c’est vrai qu’il y a une excitation des parents, et j’en suis ravi, évidemment.

Mais bon, voilà pour la petite histoire.

Fred : Et comment sont les artistes, justement, avec ces enfants, parce qu’ils n’ont pas forcément l’habitude ?

Sans donner de noms, forcément, mais je suppose qu’il y a des artistes qui sont sympas, qui sont accessibles, et peut-être qu’il y en a d’autres qui le sont moins, ne serait-ce que peut-être parce que le stress de ce genre de spectacle en direct.

Comment se comportent les artistes avec les enfants ?

Éric : Ça surprend.

Moi, je suis en train de réfléchir à un festival, ça je le ferai, c’est sûr, il y a beaucoup de festivals en France, c’est parfait. De faire un festival où les chanteurs, en fait, c’est les Petites Mains Symphoniques qui vont inviter une tête d’affiche.

Je pense, par exemple, à Sting.

Sting, c’est quelqu’un qui a absolument tout fait dans sa vie, sauf une chose, je crois, ma connaissance, il n’a jamais été accompagné par un orchestre d’enfants.

Et on pourrait imaginer un festival où il y a toute une programmation accompagnée par des enfants.

Je pense que ça donnerait une image assez incroyable.

Et aussi, il y a aussi le côté, ce que j’aimerais bien rajouter aussi sur le projet Petites Mains Symphoniques, c’est aussi, je le dis souvent, ce n’est pas qu’un orchestre d’enfants, c’est aussi un orchestre engagé.

Fred : Dans quel sens

Éric : engagé, on le fait d’ailleurs, on a fait des concerts pour le climat, on a fait des concerts aussi sur la recherche du cancer pour les enfants, sur la maladie du cœur, pour les personnes âgées aussi, sur les EHPAD aussi, pour les aider, tout ça.

On a fait beaucoup, sauf qu’au niveau de la communication, c’est vrai qu’on le savait, les parents le savent, ils le savent qu’on fait beaucoup de concerts dans ce genre de concept, sauf que là, on va communiquer beaucoup plus.

Aujourd’hui, j’ai deux ONG qui sont en train de nous suivre, c’est Sea Shepherd et aussi Green Cross.

Fred : C’est la préservation des océans, c’est ça ?

Éric : Oui, Sea Shepherd, absolument, c’est incroyable, par Paul Watson.

Et donc, on va faire un concert l’année prochaine pour eux.

Et je crois que c’est très important parce que c’est vrai que le climat, la pollution, tout ça, c’est un vrai sujet.

Bon, qu’est-ce qui nous reste, nous, en tant qu’adultes ?

Eh bien, la seule chose qui nous reste, c’est de sensibiliser notre jeunesse, c’est la seule chose.

Ce ne sont pas les politiques qui vont changer,.

La COP21, c’est 10-15 %, je ne sais plus, je n’ai pas le pourcentage exact, mais on en a fait tout un pataquès incroyable à Paris, le sommet Paris, tout ça.

C’est, au bout de 5 ans, c’est 10 %, c’est la honte.

Je veux dire, avant le Covid, il ne faut quand même pas oublier que les collégiens étaient dehors quand même.

Mais ils ont raison d’aller dehors parce qu’ils en auront le bol.

Tous ces politiques ne font pas grand-chose par rapport à ça parce qu’il y a l’espèce de mondialisation.

Enfin, on ne va pas rentrer dans ce genre de discussion, mais en tout cas, qu’est-ce qu’on laisse à notre jeunesse ?

Franchement, ça va être quoi ?

Eh bien, la seule chose qui nous reste en tant qu’adultes, c’est de les sensibiliser.

Pour moi, je ne vois pas d’autre chose.

On pourra faire plein de taxes, des amendes sur des entreprises qui polluent, mais ils ne s’en foutent, ils ont trois étages d’administratifs pour leur expliquer comment récupérer l’argent qu’ils ont perdu.

Ils s’en foutent complètement, je veux dire.

Même s’il y a un semblant de machin. J’extrapole un peu volontairement, évidemment.

Même si dans la prise de conscience des gens, il commence à y avoir quand même un prémice de conscience qu’il va falloir peut-être changer nos habitudes.

Et je pense que la pandémie y a contribué aussi.

Je pense notamment au premier confinement. Ça a été vraiment une remise en question. Ça a été bénéfique.

Après, les deux, trois, quatre confinements, ça devient un peu gonflant.

C’est pour ça que l’art qui se met au service d’un vrai sujet d’actualité me paraît hyper important.

Je vais parler de Sting.

Sting, c’est un super chanteur, mais c’est aussi quelqu’un qui est hyper engagé dans l’Amazonie, dans le climat.

Leonardo DiCaprio, des acteurs de cinéma, tout ça, ils s’engagent.

Billie Eilish, pour des chanteuses beaucoup plus jeunes, s’engage aussi sur le climat.

Maintenant, dans le milieu classique, cite-moi un seul musicien qui s’engage dans un sujet comme celui-là.

Il y a qui ?

Fred : Je ne sais pas.

Éric : Ça tombe bien, il n’y en a pas à ma connaissance.

Fred : Je ne suis pas spécialisé au sujet.

Éric : Non, mais je n’en connais pas.

Mais c’est un scandale.

Et c’est pour ça que j’ai envie que les Petites Mains Symphoniques qui sont issues du milieu classique, eh bien qu’on s’engage pour des projets comme celui-là.

Et c’est un vrai défi.

Et je pense qu’on va ouvrir une nouvelle porte par rapport à ça.

Moi, j’aimerais, j’adorerais qu’un jour on puisse dire l’orchestre de Paris, par exemple.

Eh bien, on puisse dire, ah oui, c’est un orchestre extraordinaire.

Et en plus de ça, il s’engage pour l’Afrique, pour des sujets.

Voilà.

Ben Non, on dit simplement, « c’est un bon orchestre », point.

Voilà, on a fait le tour.

Fred : D’accord.

Éric : Alors que dans la pop, alors qu’il y a même des groupes métal maintenant qui s’engagent dans l’écologie, dans le climat.

Voilà.

Il y a du rap.

Même les rappeurs aussi, ils n’ont pas aussi les rappeurs.

Maintenant, ils ont de plus en plus un dialogue, un texte qui est beaucoup plus avenant que « la société ras le bal » etc

Enfin, voilà.

Et je trouve que c’est hyper intéressant.

C’est dans ce sens-là.

Et de toute façon, c’est les artistes qui font changer le monde.

Il ne faut pas en avoir peur de le dire.

C’est les artistes.

D’ailleurs, c’est Jacques Attali qui dit.

Il y a un bouquin qui est passionnant. Il s’appelle Le Bruit et qui dit que si on comprend bien la musique d’aujourd’hui, on pourra comprendre dans dix ans ce que va être la société.

Et je crois que nous, je parle pour l’association des Petites Mains Symphoniques, eh bien, on a cette vocation maintenant à se lancer complètement là-dedans.

Voilà.

Donc, il y a évidemment beaucoup de projets.

Fred : On va en reparler un petit peu après.

On va faire une pause musicale pour nous permettre à nous de nous faire une pause et à toi aussi.

On va écouter un artiste.

Alors, l’émission s’appelle Chemins de traverse et c’est en partie lié à la chanson qu’on va écouter.

L’artiste, c’est Grand Corps Malade et il est accompagné par deux artistes, Camille et Julie Berthollet, qui font du violon et du violoncelle.

La chanson s’appelle Chemins de traverse.

On se retrouve dans moins de quatre minutes.

[ Diffusion de la pause musicale ]

Voix du jingle (Laure-Élise Déniel) : Cause Commune, 93.1.

Fred : Vous êtes toujours sur Cause Commune 93.1 FM et en DAB+. En Ile-de-France, partout dans le monde sur le site causecommune.fm.

Vous écoutez la nouvelle émission Chemins de traverse, moi je suis Fred.

Notre invité aujourd’hui, c’est Éric du Faÿ, chef d’orchestre, musicien, fondateur et directeur artistique des Petites Mains Symphoniques.

Le site des Petites Mains Symphoniques, c’est petitesmainssymphoniques.com au pluriel.

Et la chanson qu’on vient d’écouter, c’était Grand Corps Malade, Camille et Julie Bertollet.

Ça s’appelle Chemins de traverse et c’est dans l’album Mesdames de Grand Corps Malade que je vous encourage fortement à écouter.

C’est un très bel album.

Donc, on va poursuivre notre…

Ah, on avait perdu Éric.

Allô, Éric ?

Éric : Oui, il y a eu une coupure.

Fred : Ah, mais j’avais même pas vu.

Écoute, tu as très bien fait de rappeler parce que j’avais même pas fait attention qu’on avait été coupé.

Donc, je venais juste de faire la désannonce de la musique et on va donc pouvoir poursuivre la discussion.

Donc là, on a parlé des concerts, de repousser les limites, de l’orchestre engagé dont tu nous as parlé, effectivement.

On va parler un petit peu aussi de l’actualité, parce que pourquoi on fait cette émission Chemins de traverse avant l’été, alors que normalement, elle était prévue plutôt pour la rentrée ?

C’est que cet été, les Petites Mains Symphoniques vont être très occupées avec ce qu’on appelle les académies et les festivals.

Alors, on va commencer par l’académie.

Tu vas nous expliquer quel est le principe de ces académies qui ont lieu, je crois, en fait, deux fois dans l’année.

Une fois en été au mois d’août et une fois à la Toussaint.

C’est quoi le principe de ces académies des Petites Mains Symphoniques ?

Éric : Alors oui, effectivement, on a une académie qui va se trouver à Verneuil-sur-Avre, en Normandie, du 15 août au 27 août, où là, nous allons réunir à peu près 250 enfants venus de toute la France et on va préparer plusieurs concerts.

Alors, dès que je dis plusieurs concerts, en fait, cette année, on doit être à 55 concerts en 10 jours.

Et donc, dans un rayon de 30 kilomètres autour de Verneuil-sur-Avre, on propose des concerts, ce que j’appelle des cartes postales sonores d’une heure, pas plus.

Donc, une programmation avec des enfants de 6 à 17 ans.

Donc, ça veut dire une académie de travail.

On travaille la musique de chambre, le chœur aussi et l’orchestre.

Et à la fin de l’académie, on aura donc le 27 août, on aura le concert de clôture, où là, pour la première fois, il y aura tout l’orchestre.

Où là, ça marche bien, puisque maintenant, on dépasse largement les 2500 personnes qui viennent écouter les enfants.

Et à ma connaissance, c’est ce qui est incroyable, d’ailleurs, à ma connaissance, c’est le seul festival qui est consacré vraiment pour les enfants.

L’association, maintenant, aujourd’hui, on a d’autres festivals, puisqu’on en a un autre en Bretagne, qui aura lieu donc au mois d’avril.

Et un autre festival à Calvi, donc en Corse, qui a lieu la première semaine des vacances de la Toussaint.

Donc, avec préparation aussi d’un autre festival à Nice.

En fait, on se laisse cinq ans pour créer un orchestre petit mains symphonique dans chaque région de France.

Et j’ai rencontré Christian Estrosi, notamment

Fred : Le maire de Nice

Éric : il veut absolument que l’orchestre de la région PACA se fasse à Nice.

Fred : D’accord.

Ce qui facilitera aussi, évidemment, la participation des personnes dans les différentes régions.

Parce qu’évidemment, pour les concerts, notamment en Île-de-France, c’est principalement les artistes qui sont en Île-de-France, je suppose, qui sont conviés.

Ou en tout cas, qui peuvent plus facilement participer, ne serait-ce que pour des questions pratiques.

Éric : Oui, c’est vrai qu’il y a beaucoup…

De toute façon, c’est Paris.

Enfin, Paris, ça reste Paris.

En France, c’est pas nous qui l’avons inventé.

C’est comme ça.

Mais non, non, j’ai quand même beaucoup de provinciaux.

Aussi, j’ai des musiciens qui viennent de Corse, aussi, qui viennent en Normandie.

Et on sera amené, aussi, à inviter des orchestres étrangers pour l’année prochaine.

Ça devait être le cas cette année, puisqu’il y avait un orchestre mexicain qui était prévu sur l’académie.

Mais par rapport à ce qu’on connaît, c’était un peu compliqué.

Mais c’est partie remise.

Fred : Ok.

Avant de parler un petit peu du festival, on va revenir sur l’académie.

En fait, les enfants sont dans une académie, dans une école, l’École des Roches, que tu vas peut-être présenter un petit peu après.

Pendant donc une dizaine, douzaine de jours.

Et donc, pendant ces dix, douze jours, ils font de la musique, quoi.

Toute la journée, le soir, comment ça se passe ?

Quels sont les objectifs pédagogiques, je dirais, les objectifs collectifs ?

Et qu’est-ce que font les enfants la journée ?

Et vous ?

Éric : Il faut être sur place pour le croire.

Je dis ça souvent. Je le disais tout à l’heure, c’est des enfants qui sont passionnés.

C’est vrai qu’il y a un planning sur la journée où il y a des activités libres, mais en fait, on se rend compte que les activités libres se transforment en répétition.

Et je crois, Lilian, s’il est à côté, il pourrait le confirmer, puisque je sais qu’il a fait des académies, beaucoup d’académies.

Et on travaille toute la journée, quoi.

Je veux dire, il n’y a pas de secret, parce qu’il y a des groupes qui se forment.

Il y a les grands qui ont des moyens, les moyens qui ont des petits.

Enfin, tout ça, il y a une alchimie incroyable.

Je dis souvent, c’est-à-dire que c’est un projet, c’est un festival très, très intense.

On est très épuisés à la fin de l’académie, mais c’est de la bonne fatigue.

C’est de la bonne fatigue parce que les enfants grandissent.

Et je crois même que les adultes aussi, quelque part, et aussi les professeurs, parce qu’encore une fois, il faut être sur place pour le voir.

Fred : Il y a un point sur lequel tu insistes.

Alors c’est vrai que je confirme qu’il faut être sur place pour le voir, parce que quand les enfants arrivent, normalement, l’arrivée, c’est prévu le le dimanche.

Et c’est vrai qu’on voit déjà une joie que les enfants se retrouvent.

Ils sont à peine installés que beaucoup sortent déjà des instruments pour commencer à jouer ensemble.

Et il y a un mot sur lequel tu reviens souvent dans les académies et qui peut des fois inquiéter, d’ailleurs, les parents qui découvrent.

C’est cette notion d’autonomie, c’est-à-dire qu’en fait, tout n’est pas absolument cadré par l’organisation des Petites Mains Symphoniques.

Il y a une grosse autonomie qui est laissée aux enfants pour te proposer des choses, pour s’organiser.

Et ça, c’est quelque chose qui est important, j’ai l’impression, dans ton mode de fonctionnement avec les enfants.

Cette autonomie, ce développement de cette autonomie pour les enfants.

Éric : Alors, c’est complètement assumé, c’est vrai.

Je le dis d’ailleurs aux réunions de rentrée.

Pour le premier jour, il y a tous les parents qui sont là et qui découvrent le projet.

Je leur dis, et je termine souvent comme ça, j’ai dit écoutez, je ne vous promets pas grand-chose pendant toute l’académie.

Par contre, je vous conseille une chose, c’est regardez bien votre enfant, parce qu’au moment où vous allez le récupérer, ça ne sera plus le même.

Et c’est vrai, parce que moi, je trouve qu’un enfant…

En fait, ce qui m’intéresse, toute la zone de confort qu’ils ont autour de soi, ne m’intéresse pas.

D’ailleurs, je dis souvent, je déteste le confort.

Voilà ce que je leur dis.

Donc, on va explorer…

Fred : Donc, tu les mets dans l’inconfort, quelque part.

Éric : Voilà, on va explorer tout ce qui se trouve hors de la zone de confort.

Et donc, on va essayer de repousser les limites.

Et pour ça, c’est vrai qu’il y a une pédagogie particulière.

Je le disais tout à l’heure, vous avez les grands qui aiment les moyens, les moyens qui aiment les petits.

Il peut y avoir un enfant qui a 12 ans, à un moment donné, qui fait travailler son pupitre, parce que les enfants, il y en a qui ont 10, 11, 8 ans.

Et donc, pendant, on va dire pendant 10 minutes, il se retrouve à être prof.

Il se retrouve à être prof parce que l’enfant qui aura compris comment ça fonctionne, il va expliquer pendant 10 minutes.

Alors, ils ne sont pas lâchés dans la nature.

Je veux dire, il y a quand même une trentaine de professeurs.

Il y a des encadrants et tout ça.

Mais je ne souhaite pas qu’il y ait un professeur…

On n’a pas déjà, on n’a pas vocation à faire des cours particuliers.

Ça, il faut le savoir.

On ne fait que des cours collectifs.

C’est vraiment que du collectif.

Les conservatoires le font très bien pour les cours individuels.

C’est parfait.

Maintenant, c’est le collectif.

C’est ce que je disais en début d’émission.

C’est le collectif où il faut vraiment qu’on progresse beaucoup plus dans ce pays.

Voilà, c’est ça.

Et donc, oui, il y a une philosophie particulière.

On peut d’ailleurs voir sur Internet.

Moi, j’ai été très loin dans le concept.

J’ai dit qu’il faut faire confiance aux enfants.

J’ai osé faire un extrait du Sacre du printemps avec des enfants de 6 à 12 ans.

Moi, je fais ça dans un conservatoire. Je me tape un procès. J’exagère.

Fred : Explique peut-être pour les gens qui ne maîtrisent pas ce que c’est que le Sacre du printemps. La difficulté que ça peut représenter.

Éric : C’est énorme.

C’est énormissime.

Pour la création, il y a eu 120 répétitions.

Ça a été écrit en 1917, je crois, de mémoire.

C’est de Stravinsky.

D’abord, c’est un répertoire qu’à 6-12 ans, ils n’écoutent pas.

Donc, ils ont découvert tous un répertoire complètement différent.

Il y a des changements de mesure complètement insolites qu’ils n’ont jamais appris.

Ils n’ont jamais appris tout ça.

Et c’est vrai que moi, je suis très instinctif.

Je savais qu’on pouvait y arriver à faire ça.

Et dès le deuxième jour, j’avais une émeute.

Enfin, une émeute, c’est un grand mot.

Mais en tout cas, j’avais des professeurs qui se sont tous réunis.

Ils se sont venus devant moi en disant, w Éric, tu arrêtes ton délire. On ne va pas faire ça. C’est impossible ».

Et j’ai dit aux professeurs, qui sont des amis évidemment.

J’ai dit, bon, autant je suis quelqu’un de très ouvert, autant ça, c’est non négociable.

On va le faire.

Parce que je savais qu’instinctivement, ce que je dis là, on peut le voir sur YouTube.

Et je dis « ça, c’est non négociable. On va le faire »

Eh bien, les enfants, à la fin du concert, à la fin du morceau, ils étaient debout sur la chaise, les instruments en l’air.

Ils étaient tellement fiers d’avoir réussi.

Il faut quand même se poser la vraie question quand même.

Un enfant qui a 12 ans, il est capable de parler trois langues.

Il est fait pour ça.

Moi, qui a un certain âge, je paragoine à peine l’anglais.

Pourquoi on ne m’a pas donné la possibilité ?

Ce n’est pas normal.

Ils ont la capacité.

« Il ne faut pas faire ci parce qu’ils sont fatigués »

Moi, je le dis souvent d’ailleurs aux parents.

Je dis, mais ce n’est pas les enfants qui sont fatigués.

C’est vous qui êtes fatigués.

Et donc, par cette fatigue, eh bien, ça va se transmettre sur les enfants.

Les enfants, il suffit de voir en récréation. Ils sont hyper inventifs. Ils sont increvables.

Les enfants, ils sont capables de faire des choses.

Et moi, c’est ça qui m’intéresse dans l’orchestre.

C’est d’aller chercher des choses qui sont… On fait La Bacchanale, par exemple, de Camille Saint-Saëns.

C’est les orchestres professionnels qui font ça.

On ne fait pas ça à 10 ans.

On ne fait pas ça à 12 ans.

C’est très compliqué.

N’empêche qu’un enfant, évidemment, un enfant qui a 8 ans, il ne fera pas toutes les notes.

Et d’ailleurs, je le dis au passage, il n’y a pas d’arrangement.

Je ne souhaite pas d’arrangement dans la mesure du possible parce qu’un enfant qui a 8 ans, il va faire peut-être une note ou deux par ligne.

Mais je veux que ça soit en place.

Et en fait, on se rend compte que finalement, ceux qui font le plus de progrès, c’est les petits.

Parce qu’évidemment, dès qu’ils voient un enfant qui est moyen, puis celui qui est juste à côté qui est un grand, leur cerveau va fonctionner différemment, complètement différemment.

Et on se rend compte que finalement, ceux qui font le plus de progrès, c’est les petits.

Parce qu’ils n’auront jamais l’occasion de jouer, par exemple, L’Ouverture de Candide de Leonard Bernstein à 10 ans.

Moi, je me souviens, lorsque je faisais du violoncelle, je disais à mon professeur, je rêverais de faire L’Ouverture de Carmen.

Et tout de suite, le professeur m’a dit, tu n’as pas le niveau.

Bon, d’accord, c’est fait, c’est plié.

D’ailleurs, c’est pour ça qu’aujourd’hui, c’est une oeuvre un petit peu incontournable dans le projet, parce que ça a été la première oeuvre que j’ai imposée dans l’orchestre.

Et donc, comme je l’ai dit tout à l’heure, ça a commencé par les 6-12 ans.

C’était la première oeuvre qu’ils ont jouée, c’était Carmen.

Et on l’a fait, en plus de ça, au Théâtre des Champs-Élysées.

C’était juste incroyable.

Fred : En fait, tu parlais de l’apprentissage des langues étrangères.

Quelque part, tu pratiques une immersion d’enfant dans la musique, comme on pratique l’immersion d’enfant jeune, par exemple, dans une langue étrangère.

Quand, par exemple, un des parents lui parle uniquement dans une langue étrangère, ça lui permet de progresser.

En fait, tu fais de l’immersion complète à travers les académies et les concerts tout au long de l’année.

Éric : Complètement, complètement.

Et en plus de ça, il y a les enfants aussi qui sont forces de propositions.

Moi, je reçois beaucoup de propositions.

Alors évidemment, on ne peut pas tout accepter.

Mais il faut savoir que dans le répertoire des titres symphoniques, il y a eu des propositions d’enfants qui disaient « je rêverais de jouer tel ou tel compositeur ».

On en discute ensemble et puis voilà.

Dans la musique de chambre, c’est pareil.

Il faut quand même savoir que dans le festival, eh bien on est le seul festival où il n’y a pas de programmation.

Fred : C’est à dire ?

Éric : C’est-à-dire que cette année, il va y avoir 55 concerts et on ne sait pas ce qu’il y a.

Pourquoi ?

Parce que je ne veux pas que le public se déplace pour écouter du Mozart ou du Bach ou du Vivaldi ou un autre compositeur.

Je veux qu’il se déplace pour écouter des titres symphoniques et qu’il se laisse porter par le répertoire.

Alors on fait des programmations qui sont cohérentes, évidemment, sur une heure, qui ne dépassent pas plus d’une heure.

Et du coup, les gens, le public, se laissent transporter par la découverte du répertoire sur des propositions des enfants.

Il faut savoir que chaque enfant qui arrive dans une académie, il doit venir avec un morceau prêt.

C’est-à-dire qu’après validation des professeurs, on peut le programmer quasiment le jour même ou le lendemain.

Et donc, c’est eux qui choisissent le répertoire.

Et des fois, ça peut arriver que les enfants n’ont pas d’idée ou par manque de temps, ou je ne sais quoi.

Les professeurs sont là, évidemment, pour compléter.

Mais dans la mesure du possible, c’est ça aussi, l’autonomie et le fait de les responsabiliser.

Et être curieux, c’est ça qui est très important.

Fred : Là, tu parles de compositeurs qui sont des compositeurs, effectivement, on va dire connus, mais pour la plupart, morts.

Mais je crois me souvenir que tu fais aussi jouer des compositeurs vivants pour les enfants.

Éric : Alors, d’ailleurs, on est en train de créer une édition musicale, Petites Mains Symphoniques, une collection Petites Mains Symphoniques.

Pourquoi ?

Parce que c’est vrai, effectivement, on a créé, à force de dire 280, mais vu qu’on en a fait d’autres, je pense qu’on doit friser les 300 créations de compositeurs vivants.

Parce que la musique ne doit pas être que jouée avec des compositeurs morts.

Malheureusement, c’est souvent ce qui se passe, c’est-à-dire que 90%, 95%, on va dire, eh bien, c’est des compositeurs qui sont morts.

Mais Mozart est un génie, Bach est un génie.

C’est extraordinaire tout le patrimoine qu’il y a.

Mais j’estime que la musique doit être aussi vivante, dans tous les sens du terme.

Et en plus de ça, le fait de rencontrer un compositeur, eh bien, je trouve que ça les valorise.

Donc oui, on a fait énormément de créations et on continue à en faire.

Et ça fait partie de la philosophie des Petites mains symphoniques.

Fred : D’accord.

Avant de poursuivre, j’ai juste, parce qu’en fait, je suppose que les personnes qui nous écoutent, si d’ailleurs elles veulent participer, rejoignez-nous sur causecommune.fm, bouton chat, salon, Chemins de traverse, ou appelez-nous au 09 72 51 55 46.

Les personnes qui nous écoutent se disent peut-être, mais on va voir à quoi ça ressemble finalement l’orchestre des Petites mains symphoniques.

Alors, je leur dis déjà que sur petitesmainssymphoniques.com, il y a des vidéos de l’orchestre.

Et je vais juste vous passer un court extrait que j’ai, qui n’est pas un extrait vidéo, vu qu’on est à la radio, c’est uniquement l’audio, mais ça dure une minute 35 et avec des réactions du public après les interventions, après les concerts.

Donc, Éric, tu restes avec nous en ligne.

Donc, ça se passait en Corse, en Balagne, en 2019.

Donc, ça va durer une minute 35.

Je lance ça. …

[ Diffusion de la vidéo ]

Le public dans la vidéo : C’était super, vraiment génial.

Vous avez vu le monde qu’il y avait ?

Il est 19h. Le concert, il commence dans un peu moins d’une demi-heure. Un peu moins d’une demi-heure et c’est déjà rempli.

C’est un esprit tellement humaniste, tellement sympa. C’est vraiment bien.

Fabuleux.

Énormément de travail. …

On s’est régalé. C’est fabuleux. …

On a oublié carrément à l’âge de tout le monde. …

Fred : C’est un extrait de la vidéo que vous pouvez retrouver sur le site des Petites mains symphoniques.

Je vous encourage à regarder la vidéo déjà pour voir les enfants, pour voir les réactions du public et aussi pour voir Éric.

Parce qu’en fait, Éric, quand il est le chef d’orchestre, il bouge beaucoup.

Et il y a un mot qui revient souvent et je voulais te poser la question.

En fait, tu dis souvent aux enfants, je veux vous voir danser.

Et à la fin, on voit, ce qu’on a entendu à la fin, c’est le Mambo de Cuba qui finit souvent certains concerts.

Et on voit tous les enfants qui se lèvent, qui dansent.

Et ce mot danser revient souvent dans ta bouche.

Qu’est-ce que tu entends par là, en fait ?

Parce que pour moi, un orchestre symphonique, ça ne bouge pas,à la base.

Éric : Oui, c’est vrai.

Malheureusement.

En fait, l’origine du mot orchestre, c’est piste de danse.

Fred : D’accord.

Donc voilà, je ne fais que revenir un petit peu à l’origine du mot orchestre.

C’est piste de danse.

On doit danser, je trouve, bouger.

Il n’y a rien de…

Enfin, moi, je trouve que c’est terrible de voir un orchestre qui ne bouge pas, qui est un petit peu…

Il ne faut pas s’étonner quelque part aussi que c’est toujours un peu le même public aussi dans les orchestres.

On voit les orchestres symphoniques, il y a de moins en moins de public, malheureusement.

Fred : Des vieux, tu veux dire, c’est ça ?

Éric : Oui, oui, oui.

Encore une fois, c’est la jeunesse qui doit nous montrer l’exemple.

En fait, tout est parti de là.

Il ne s’agit pas de danser à tous les morceaux, il ne faut pas exagérer.

Il y a des fois, on a besoin aussi d’une certaine émotion qui fait qu’on doit être beaucoup plus concentré sur son instrument, sur la musique.

Mais voilà, ça fait partie d’une vision.

Je parlais de philosophie Petites Mains Symphoniques, c’est aussi ça.

Donc oui, je souhaite que les enfants, et d’ailleurs, ils ne se gênent pas.

Et ce qui était intéressant, c’est bien que tu aies pris cet extrait, parce qu’on s’est rendu compte qu’on fait de la musique classique, mais aussi on fait de la musique d’Amérique du Sud, on fait de la musique électro aussi, on fait de la musique baroque, du jazz.

D’ailleurs, on a écouté le premier extrait sur le Big Band Jazz.

Voilà, c’est de la musique avec un grand M, donc on ne se contente pas que de la musique classique, à faire que du Mozart, malgré que ce soit un génie.

Et ça, c’est important parce que les enfants ont besoin aussi de découvrir, et aussi le public.

Donc c’est intéressant de voir un orchestre symphonique faisant par exemple de la musique électro.

L’électro symphonique, on n’en écoute quand même pas tous les jours.

Eh bien, on fait des créations par rapport à ça, et il y a un morceau notamment où j’ai demandé au compositeur « écoute, tu me fais un morceau techno, mais techno assumé, et je veux que ça se transforme en boîte de nuit ».

Et là, du coup, c’est carrément le public qui danse.

C’est le public, les enfants et tout ça.

Ça fonctionne bien, oui, bien sûr.

C’est une nouvelle vision, en tout cas, je crois, de l’orchestre symphonique, un petit peu figé quand même dans l’inconscient des gens.

Et encore une fois, je disais, les enfants doivent nous montrer l’exemple.

Et ça, c’est très important, la notion de plaisir.

Je veux dire, et je le dis souvent, c’est-à-dire que dès qu’on vient écouter les Petites Mains Symphoniques en concert, on rajeunit tous de 10-15 ans parce qu’on a la banane, on est content.

Enfin voilà, il y a quelque chose qui fait qu’il y a une magie.

Et c’est les enfants qui nous transmettent ça.

Il faut le voir pour le croire.

Fred : Là, je suis tout à fait d’accord avec toi, effectivement, et j’encourage vraiment toutes les personnes qui peuvent être dans la région de Normandie entre le 16 et le 27 août 2021 à aller voir des les concerts, parce que c’est vrai, et notamment le concert de clôture Place de la Madeleine à Verneuil-sur-Avre, je crois.

Parce que c’est vrai qu’il y a une énergie incroyable et c’est incroyable de voir ces enfants dégagés du bonheur, du plaisir, tout en excellence.

Effectivement, il faut le voir pour le croire.

C’est vraiment impressionnant.

Éric : Il y a aussi, je tiens à le dire, parce qu’il y a beaucoup aussi de publics qui n’ont jamais vu d’orchestre symphonique.

Et je me souviens d’une fois d’un monsieur d’un certain âge, peut-être dans les 70-75 ans, qui avait les larmes aux yeux, qui est venu me voir, il m’a dit « mais j’ai attendu mon âge actuellement pour découvrir la musique classique ».

Et en fait, c’est les enfants qui ont fait découvrir ça.

Et j’ai beaucoup de, je ne parle même pas des mamans ou même des papas, beaucoup aussi qui avaient des larmes aux yeux, parce qu’il se passe quelque chose.

C’est l’émotion, c’est l’émotion, et c’est les enfants, encore une fois, qui nous transmettent ça.

C’est fabuleux.

Fred : On va faire une petite pause musicale avant de parler de la suite, et notamment un peu de l’association, parce que c’est important aussi de parler de l’association, comment vous fonctionnez, et puis comment on peut aussi vous aider.

Donc on va faire une petite pause musicale qui va durer, je regarde, où est-ce qu’elle est ?

Qui va durer 3 minutes 15.

La chanteuse, c’est Pomme.

Le titre s’appelle « Grandiose ».

On se retrouve juste après.

Belle soirée à l’écoute de Cause Commune. La voix des possibles.

Voix jingle : Cause Commune à Paris, 93.1 en FM, et sur le bloc 9A du DAB+.

[ Diffusion de la pause musicale ]

Nous venons d’écouter Pomme. La chanson, c’est grandiose.

On parlait tout à l’heure d’orchestre engagé pour les Petites Mains Symphoniques.

Là, on a une artiste engagée qui s’appelle Pomme.

Je vous encourage à écouter sa discographie.

Vous êtes toujours sur Cause Commune, 93.1 FM et en DAB+ en Ile-de-France, partout dans le monde sur causecommune.fm.

Il nous reste encore une petite vingtaine de minutes pour parler de Petites Mains Symphoniques avec Éric du Faÿ, son fondateur et son directeur artistique.

Si vous voulez participer à notre conversation, causecommune.fm, bouton chat, salon, chemin de traverse, ou vous nous appelez au 09 72 51 55 46.

N’hésitez pas, le téléphone est branché.

Alors Éric, il ne nous reste pas trop de temps.

On va essayer de parler un peu parce que c’est important, il me semble. Travaillant pour une association, je connais bien le monde associatif et l’importance du monde associatif.

Je voudrais qu’on parle un petit peu de l’association des Petites Mains Symphoniques.

Comment vous fonctionnez et puis aussi quels sont éventuellement les besoins, l’aide qu’on pourrait vous apporter ou que les gens pourraient apporter.

Donc déjà, l’association, c’est quoi ?

Est-ce que ça fonctionne uniquement avec en mode bénévole ?

Est-ce qu’il y a une équipe salariée ?

Comment fonctionne l’association des Petites Mains Symphoniques ?

Éric : Alors déjà, il n’y a aucun salarié.

Ça viendra peut-être un jour, j’espère en tout cas.

Il faut savoir que moi, lorsque j’ai commencé ce projet, on sort du conservatoire, on n’est pas formé du tout pour monter un projet comme celui-là.

Donc j’ai commencé comme beaucoup de personnes qui se lancent dans l’aventure associative, c’est un nouveau projet, on commence avec trois cailloux en poche et voilà.

Après, les choses se développent parce que le concept fonctionne, ça intrigue.

Et ensuite, alors effectivement, oui, c’est des bénévoles.

Alors je fais court, mais aujourd’hui, ça fait quand même 17 ans que j’ai créé ce projet.

Aujourd’hui, j’ai la chance vraiment d’avoir une équipe qui s’occupe du mécénat.

Donc j’ai cinq bénévoles qui travaillent. Ça veut dire qu’on s’oblige à faire des réunions une fois tous les mois pour voir par rapport à ce qu’on a dit le mois d’avant, voir ce qui a avancé.

Aujourd’hui, on a trois fondations qui sont venues aux Petites Mains Symphoniques, mais ce n’est évidemment pas assez, parce que si je commence à parler…

Fred : Tu peux les citer d’ailleurs.

Éric : Comment ?

Fred : Tu peux les citer si tu veux.

Éric : C’est Rovesco, la Fondation Orange, on a aussi EDF, et puis une autre. Je ne me souviens même plus d’ailleurs, parce que c’est en cours.

C’est en cours, mais ce que je veux dire par là, c’est qu’on a vraiment des bénévoles qui sont incroyables, qui croient au projet.

Parce que c’est vrai que par rapport à tous les projets qu’il y a, je ne vais pas tous les citer parce que là, on en a jusqu’à demain matin, mais ça en dit long sur la nécessité d’avoir des apports pour pouvoir fonctionner et faire rêver les enfants.

C’est évidemment très compliqué parce qu’en France, il faut à peu près une dizaine d’années pour qu’on commence à être écouté, parce qu’on a beau avoir la meilleure idée au monde, mais la plupart du temps, on nous dit « bon courage et puis on se rappelle dès que ça fonctionne ».

On a une autre équipe aussi du numérique, sur le pôle numérique aussi.

Et puis aussi, on a une autre équipe parce qu’il y a un projet, on est en train de racheter une abbaye pour en faire un centre culturel.

On a des projets aussi pour créer des écoles de musique Petites mains symphoniques, où on enseigne vraiment.

Le concept, ce serait non pas contre les écoles de musique et conservatoire, bien au contraire, mais c’est plutôt complémentaire, donc on est vraiment sur le collectif.

Et pour moi, d’ailleurs, un cours, je mets ça en petite parenthèse, mais pour moi, un cours particulier se mérite.

Un enfant, aujourd’hui, s’inscrit dans une école de musique, il se retrouve tout de suite devant le professeur.

Moi, je trouve que si on fait des cours à une quinzaine d’enfants, on sait très bien que sur les 15, ça va être 8, on fera des points un peu plus serrés, on va dire.

Et puis, il y aura toujours un enfant qui sera hyper motivé, et l’enfant qui veut faire un cours particulier, on l’envoie dans les conservatoires ou dans les écoles de musique.

Ce qui veut dire qu’à chaque fois que les professeurs reçoivent un élève, il a faim, il est passionné, il est complètement à fond, et tout ça.

Ce qui est malheureusement loin d’être le cas quand même, puisque je le disais tout à l’heure, on a quand même beaucoup d’enfants qui arrivent au bout de deux ans, trois ans d’instruments.

Donc voilà, c’est un conseil, je pense qu’il manque quelque chose dans le paysage culturel, sur le territoire.

Voilà, donc beaucoup de projets par rapport à ça, donc j’ai dit le mécénat, le digital, et puis, voilà ce qu’on a.

Et puis donc l’abbaye, le projet de l’abbaye.

Fred : Je vais peut-être rappeler aussi tout à l’heure, parce que j’ai oublié de le préciser, que la participation à l’académie, il y a les coûts d’hébergement qu’il faut prendre en charge pour les parents, mais que depuis deux ans ou trois ans, vous êtes colo apprenante, donc il peut y avoir, en fonction des conditions de revenus des parents, une prise en charge assez grande de cette partie académie.

Donc c’est important pour les gens qui voudraient participer.

Éric : Je dirais même que c’est une obsession, c’est vraiment une obsession.

Il faut quand même savoir, que nous on essaye de faire des…

Évidemment, on ne peut pas prendre tout en charge, c’est impossible, mais cette obsession du prix d’une académie, à ma connaissance, eh bien on est l’académie la moins chère de France.

C’est comme Darty, si vous trouvez moins cher, on vous rembourse la différence, c’est jamais arrivé.

Fred : C’est 700 euros pour les 15 jours en pension complète, c’est ça ?

Si je me souviens bien.

Éric : Pension complète, le festival, l’académie, tout quoi, vraiment tout.

Et c’est vrai que depuis deux ans, on est labellisé Colos apprenantes, et c’est une très très bonne chose évidemment.

Mais on va continuer, et puis il faut aussi penser à tous ces enfants qui n’ont pas accès aussi à la culture, tous ces enfants qui habitent, que ce soit en banlieue, qui n’ont pas l’accès.

Eh bien, il faut leur donner aussi la possibilité.

On dit souvent d’ailleurs que la musique classique, c’est assez élitisme.

Oui, si le foyer parental, s’ils sont tous les deux, je veux dire, au chômage, ils n’ont pas accès à la musique.

Ah bon ? Et pourquoi ? Ça, ce n’est pas normal.

On pense qu’ils devraient avoir la possibilité d’avoir accès à la musique.

Et c’est pour ça d’ailleurs qu’il y a des projets comme Démos, il y a aussi Passeurs d’Arts aussi, qui fait aussi beaucoup pour des enfants et qui mettent la musique en avant.

Ils leur donnent la possibilité de faire de la musique.

Mais c’est quelque chose finalement qui est un petit peu nouveau.

Il y a un projet par exemple au Venezuela.

D’ailleurs, j’invite tout le monde à regarder ce film qui est extraordinaire, qui s’appelle El Sistema, donc le système en espagnol.

El Sistema, c’est un film documentaire.

Franchement, si vous ne pleurez pas à la fin du film, c’est que ça ne peut rien y comprendre.

Sauf qu’aujourd’hui, il y a un million d’enfants qui font de la musique de façon gratuite.

C’est une fondation. Evidemment, c’est une fondation d’État, donc c’est l’État qui prend ça en charge.

Et c’est fabuleux.

D’ailleurs, le meilleur exemple, c’est évidemment Gustavo Dudamel, qui vient d’être nommé d’ailleurs à l’Opéra de Paris.

Un chef d’orchestre qui est fabuleux, que j’ai eu l’occasion de rencontrer avec des amis.

Et aussi notamment le fondateur de El Sistema, José Antonio Abreu, qui était une personne fabuleuse.

Et je pense que là-dessus, c’est ça, le travail qu’on doit faire aujourd’hui, c’est ça.

C’est l’accessibilité à tous, pour tous les enfants.

Et qu’on arrête de dire qu’un enfant qui habite en banlieue ou je ne sais quoi, ou même dans le 16e d’ailleurs, parce qu’on parle beaucoup de banlieue. Pour moi, un enfant reste un enfant.

Un enfant qui dit « non, mais moi, la musique classique, ce n’est pas pour moi ».

Ah bon ?

Fred : Il n’y a pas de raison.

Éric : Voilà, ce n’est pas normal.

Donc, il y a tout un travail à faire.

Alors, il y a quelques associations qui travaillent beaucoup, qui militent beaucoup, mais il y a encore énormément de travail.

Je dirais qu’on est le prémice, là, aujourd’hui.

C’est le prélude d’une conscience qui fait qu’aujourd’hui, on doit se bouger pour que la musique soit accessible.

Et les Petites Mains Symphoniques doivent être au service aussi de ces enfants.

D’ailleurs, aux académies, on accueille des enfants de Passeurs d’Arts qui seront présents à l’académie.

Donc, c’est deux cultures différentes, mais finalement, ça reste des enfants.

Et on parle de musique.

Et la musique, il n’y a pas de climat, il n’y a pas de frontières.

Voilà, le lapsus climat, c’est pareil.

Je parlais du climat.

C’est pareil, il n’y a pas de frontières.

Il n’y a pas de frontières aussi.

Donc, pour moi, c’est la complémentarité.

Il faut que les enfants soient au service aussi d’autres enfants qui n’ont pas accès à la culture.

Et c’est tout ça.

Fred : En parlant d’accès à la culture et à la musique, il y a une remarque très pertinente sur le salon web de cioccolise qui dit qu’il y a aussi le coût de l’instrument.

Parce que c’est vrai qu’entre une guitare, un hautbois, les coûts sont très variés et certains instruments coûtent très chers.

Éric : Alors ça, Fred, moi, je suis un peu plus mitigé par rapport à ça parce que moi, ça fait plus de 30 ans maintenant que j’enseigne.

Il y a 30 ans, je te dirais oui tout de suite.

Je te dirais oui tout de suite.

Évidemment qu’un violoncelle, ça coûte cher.

Évidemment qu’un hautbois, je ne parle même pas du prix du basson.

Aujourd’hui, en s’intéressant un petit peu à ce qui se fait, franchement, on a des instruments qui sont vraiment beaucoup plus accessibles avec des paiements qu’on peut payer en 4, 5, 3, 6 fois.

Après, c’est un choix.

Moi, j’ai des familles. Franchement, le foyer ne gagne pas grand-chose. Franchement, pas grand-chose.

Mais le moindre centime qu’ils gagnent, ça va dans les enfants, dans l’achat des partitions, dans l’achat de l’instrument.

C’est un choix.

Aujourd’hui, dire qu’un instrument coûte cher, je ne vais pas dire que c’est gratuit évidemment, mais c’est beaucoup plus accessible aujourd’hui.

Beaucoup plus accessible.

C’est un choix familial.

Fred : Dans mon salon, on me signale qu’on peut aussi louer certains instruments.

Il y a une question sur le salon web.

Est-ce qu’il y a des instruments d’occasion ?

Je suppose qu’on peut acheter des instruments d’occasion.

Éric : Complètement, oui, bien sûr.

Mais aujourd’hui, surtout avec les sites Internet, dès que je parlais d’il y a 30 ans, les sites Internet, il n’y avait pas grand-chose.

Ils n’existaient pas.

Donc aujourd’hui, sur les sites Internet, on peut faire des instruments.

Il y a des magasins encore.

C’est vrai qu’il y a des magasins d’instruments qui ferment de plus en plus parce qu’il y a les sites Internet qui propose des instruments.

Il faut faire attention à la qualité aussi parce qu’il y a un petit peu de tout et n’importe quoi sur Internet.

Il y a suffisamment de professionnels dans ce pays pour s’adresser. Ils vous répondront de façon professionnelle.

Fred : J’ai une question sur l’actualité, malheureusement, de ces dernières années.

Est-ce que tu as noté un impact ? Quel impact tu aurais pu noter sur la pandémie, notamment à la fois sur les activités des PMS, mais aussi sur les enfants ?

Parce que justement, avec cette pandémie, il y a eu beaucoup moins d’activités collectives.

Éric : C’est une catastrophe.

Là, je ne mâche pas mes mots.

C’est une catastrophe.

Je parle dans les conservatoires et les écoles de musique.

Je sais que beaucoup de professeurs ont beaucoup travaillé à faire des cours à distance et tout ça, mais ça a ses limites.

Moi, j’ai eu, par exemple, le directeur du conservatoire de Nice qui est en poste depuis quand même certaines années et qui m’a raconté « moi, mon plus grand défi depuis que je suis en poste, c’est de réussir une belle rentrée, rentrée septembre ». Je parle de cette année, parce qu’il y a beaucoup d’enfants qui partent.

Au niveau des Petites Mains Symphoniques, pour moi, ça a été une aubaine, j’allais dire.

Fred : Ah bon ?

Éric : Oui, oui, ça a été une aubaine parce que d’abord, il faut quand même savoir qu’on a eu le culot de créer un festival, notamment en Bretagne, en pleine pandémie.

On peut faire les choses.

Moi, je n’aime pas dire qu’on ne peut plus rien faire parce qu’il y a aussi le côté anxiogène beaucoup..

J’essaie de ne pas trop écouter.

D’abord, je n’ai pas la télévision.

Je fais des choses, je fais des choses.

J’ai tendance à faire les choses et peut-être réfléchir après, parce que si on réfléchit trop, on ne fait plus les choses, tout simplement.

Et là, ça pose un problème.

Donc, évidemment, une fois qu’on fait les choses, il faut un minimum.

Mais le fait d’avoir créé un festival en dit lon, finalement. Par rapport à ça, alors que je vois l’année dernière, au mois d’août, mais tout le monde me disait « mais ne fais pas le festival, tu n’auras pas l’autorisation, ce n’est pas possible ».

Moi, j’ai plein d’amis qui étaient directeurs de festivals.

Ils ont tous annulé le festival, leur festival, la plupart, alors qu’ils auraient pu le faire.

Moi, j’ai dit non, on garde.

Même le maire de Verneuil, je parle pour la Normandie, il m’a dit, on ne fait pas.

Je lui ai dit, si tu ne fais pas, si on ne va pas jusqu’au bout, eh bien, je pars, je pars de la commune.

Donc, il m’a fait confiance et on a pu la faire, cette académie.

On l’a fait dans le respect des normes parce qu’il faut quand même savoir que chaque académie, on est inspecté et pas des moindres parce qu’il y a un inspecteur qui arrive. Je rappelle qu’on a affaire à des mineurs.

Donc, je vous raconte le côté draconien au niveau des encadrements d’enfants.

C’est du délire, c’est vraiment du délire.

Il y a des lois qui existent depuis 1930 qui ne sont plus du tout cohérentes par rapport à aujourd’hui.

Enfin, il y a plein de choses à changer par rapport à ça.

Donc, c’est tellement draconien que d’ailleurs, ça pose un problème, il y a de moins en moins de projets d’enfants parce que personne ne veut s’engager, parce que tout est problème.

Fred : Parce qu’il y a trop de risques.

Éric : Et d’ailleurs, j’en parlais il y a deux ans à un inspecteur.

Je lui dis, « voilà, vous avez une carrière, vous êtes à deux ans de la retraite à peu près. Au moment où vous avez commencé votre métier, vous avez inspecté beaucoup plus de colonies ou de projets, que ce soit à l’orchestre, des séjours culturels ou des choses comme ça, beaucoup plus il y a 30 ans qu’aujourd’hui ».

Il m’a dit « oui, aujourd’hui, vous êtes quasiment les seuls dans la région ».

Franchement, ça, c’est une vraie problématique parce que chaque problème, aujourd’hui, on en parle.

Moi, j’ai entendu parler d’un gamin, malheureusement, il a bu un verre d’eau, il en est mort.

C’est horrible.

Et donc, ça veut dire que le séjour a été arrêté tout de suite.

Ça fait le 20 heures, c’était dans le sud de la France.

Et après, enquête, il est mort, mais ce n’est pas du tout à cause du verre d’eau.

Malheureusement, c’était une rupture d’un névrisme.

Ce que je veux dire par là, c’est que tout est risque.

Il faut être conscient qu’avec les mineurs, la pression qu’il y a, et c’est normal, il y a besoin d’encadrement, évidemment. Mais je pense qu’en France, c’est beaucoup trop.

Fred : Justement, toi, comment tu le vis ?

Est-ce que finalement, tu te dis « il le faut faire » ?

Est-ce que tu n’es jamais stressé ?

Parce qu’en fait, c’est vrai qu’il faut être clair, tu lances quand même beaucoup de projets absolument incroyables et ça ne te met pas dans une situation de stress ou au contraire, ça te met dans une situation plutôt d’exaltation, d’énergie ?

Comment tu vis ça ?

Éric : Moi, c’est une exaltation extraordinaire.

Il suffit de voir les enfants.

Lorsque je dirige l’orchestre, même ceux qui sont dans le public, on a vite compris quand même.

C’est les enfants. Pour moi, un enfant qui a faim, on lui donne à manger. On ne se pose pas la question.

On ne va pas faire des réunions pour savoir si on en veut.

Moi, c’est de la nourriture culturelle, spirituelle, tout ce qu’on veut, et ça fait partie de leur éducation.

Pour moi, c’est vital.

Il faut quand même savoir une chose.

La musique, par exemple, dans certains pays, je pense notamment à la Suisse, ils ont carrément changé la constitution de leur pays pour que la musique soit obligatoire.

C’est un scandale en France.

On sait très bien d’ailleurs qu’un enfant qui fait de la musique et un autre qui n’en fait pas, eh bien l’enfant qui fait de la musique, il a une capacité d’organisation, d’empathie, de plein de choses, de solidarité de 15 % à peu près.

On va dire entre 10 et 15 %.

Il y a des bouquins comme ça qui le disent très bien, La Symphonie neuronale, notamment, qui est passionnant, ce livre.

C’est indispensable pour l’éducation d’un enfant.

Moi, je trouve que c’est incroyable qu’on ne comprend pas en France que la musique doit être vitale pour un enfant, pour le développement d’un enfant.

Et ce que je dis là, c’est prouvé scientifiquement. Donc, il n’y a même pas de sujet.

Autant il y a quelques années, oui, même les Grecs disaient que la musique a la vocation et tout ça.

Bon, on le disait, très bien, on le savait, sauf qu’aujourd’hui, il y a des études qui ont été faites.

Et avec les moyens qu’on a, eh bien, voilà, il n’y a pas photo. Donc, ce n’est même pas une discussion.

Un élu qui dit, oui, on a d’autres priorités que la musique ou des choses comme ça, c’est un inculte. C’est un inculte total.

Et la vraie question aussi, c’est de se dire aussi, tous ces jeunes. Parce qu’on dit que la culture, moi j’aime bien, elle ne vient pas de moi, cette phrase-là, mais je la trouve fantastique et ça veut tout dire, et ça résume ce que je suis en train de dire. On dit que la culture coûte cher.

Oui, mais est-ce que quelqu’un a chiffré l’inculture ?

Est-ce que quelqu’un l’a chiffrée, l’inculture ?

Mais c’est colossal.

On peut le multiplier par 400.

C’est énorme.

Donc, voilà, il ne faut pas s’étonner que des gamins, il y a des gamins qui font des conneries. Ces gamins-là, dès qu’on parle des attentats, des choses qui sont dramatiques, eh bien, « c’était quoi leur enfance ? »

« C’est quoi leur enfance ? »

On leur a proposé la musique ?

Bah, que dalle, rien du tout.

On leur a dit que c’était juste des nuls ou je ne sais quoi.

Bon, je ne connais pas tout ça, mais c’est ça qui est incroyable.

Et la musique permet d’avoir une éducation.

Il faut quand même savoir que dans un orchestre, un enfant qui produit un son, c’est ce qu’on leur apprend, il écoute son voisin avant.

Ça change tout quand même, non ?

Ça change tout.

Il y a l’harmonie, on sait très bien que dans un orchestre, s’il y a un pupitre qui ne fonctionne pas, c’est tout l’orchestre qui est par terre.

Donc, tout de suite, on va s’axer, on va travailler ensemble.

C’est comme une entreprise, quelque part. S’il y a un étage qui ne fonctionne pas, le deuxième étage, c’est créé pour l’entreprise.

Fred : Ça leur permet de créer un projet commun, en fait, quelque part.

Éric : Mais complètement, complètement.

Et ça, c’est indispensable.

Malheureusement, en France, on n’a pas encore, on n’a pas encore, dans l’esprit de chaque famille, on doit se dire « oui, la musique est indispensable ».

Fred : Et ça aide au vivre ensemble, en fait. C’est ce que tu veux dire.

Éric : Ah, mais complètement.

Complètement.

Fred : D’accord.

Éric : Et en termes de relation aussi pour les enfants, c’est fabuleux, quoi.

Enfin, encore une fois, il faut être sur place pour le voir.

Mais il y a d’autres initiatives, évidemment.

Fred : On encourage les gens à être sur place.

Éric, il est bientôt la fin de l’émission.

Normalement, quand je fais des émissions, parce que j’en fais toutes sur Cause Commune, j’ai une question rituelle où je demande aux personnes invitées de me résumer les éléments clés de l’émission en moins de deux minutes.

Mais te connaissant, je te laisse trois, quatre minutes, si tu as besoin.

Pour les personnes qui nous écoutent, qu’est-ce que tu aimerais qu’elles retiennent en deux, trois minutes maximum ?

Éric : De faire confiance aux enfants, d’explorer la zone d’inconfort, toute la zone, je le disais tout à l’heure. La zone de confort, finalement, les enfants, ce n’est pas la peine, ils ont besoin de grandir. Il faut se surpasser sur des projets, leur faire confiance.

Je crois que c’est ça, en fait.

Et ne pas hésiter à faire des choses, être novateur aussi, surprendre.

Moi, j’aime bien dire lorsque je dis un projet et qu’on me répond c’est impossible, ça me suffit largement pour dire « on va le faire ».

Voilà, c’est ça.

Et je crois que les enfants, ils ont besoin de ça parce que si on leur explique « vous allez faire tous ensemble », ce n’est pas un enfant qui va le faire, c’est tout l’orchestre, c’est tous les enfants ensemble.

On va soulever une tour Eiffel tous ensemble.

Ce n’est pas un enfant qui va soulever une tour Eiffel, c’est tout le monde.

Et là, tout de suite, les gamins, leur cerveau va fonctionner différemment.

Et voilà, c’est ça qui est important.

Aujourd’hui, l’enfant, c’est un peu le…

Je caricature un peu, mais c’est voilà, « il ne faut pas trop qu’il fasse parce qu’il est fatigué ».

C’est un peu l’enfant coton, un peu tout ça.

Non, moi, je ne suis pas d’accord.

Je ne suis vraiment pas d’accord du tout par rapport à ça, parce qu’ils ont besoin de découvrir plein de choses, tout simplement.

Fred : Et à travers les Petites mains symphoniques, ils découvrent plein de choses.

Et c’est vrai que je confirme l’effet que peut avoir ce projet, cette vie en communauté, cette excellence sur les enfants. pour en côtoyer un depuis quelques années, évidemment, et pour en voir d’autres aussi.

C’est vraiment un projet magnifique.

Est-ce que tu souhaiterais ajouter quelque chose ?

Il nous reste 30 secondes, une minute.

Éric : Non, mais je pense qu’il faut découvrir, voilà, il faut découvrir évidemment les Petites Mains Symphoniques.

Il y a d’autres aussi, initiatives aussi, mais il n’y en a pas assez en France en fait.

Moi, je dis souvent l’orchestre des Petites Mains Symphoniques, en tout cas le projet, on n’a pas vocation à ce qu’il devienne professionnel, certainement pas.

Je le disais, c’est une notion de plaisir de ça, mais c’est vrai que sur les 9000 enfants, j’ai plusieurs centaines d’enfants qui, aujourd’hui, en font leur métier.

D’ailleurs, j’ai reçu encore il n’y a pas longtemps un message d’un musicien qui s’appelle Lilian Meurin qui a fait des Petites Mains Symphoniques il y a quelques années et je l’ai fait jouer en soliste avec l’orchestre, c’était au Châtelet.

Eh bien, il avait 12 ans et lorsqu’il est revenu à Lille avec son père, il dit « je veux faire ce métier, je veux être musicien ».

Aujourd’hui, c’est devenu un des musiciens les plus importants dans son domaine en tant que tubiste.

Donc là, on a vocation en tant qu’adulte à les faire rêver, à leur faire confiance aussi.

C’est très très très important.

Fred : Écoute, merci Éric.

En tout cas, c’est un grand, grand plaisir que tu sois le premier invité et quelque part le parrain de cette émission parce que je trouve que ton projet, le projet des Petites Mains Symphoniques, rentre parfaitement dans ce que doit être cette émission, dans ce qu’elle veut mettre en lumière, faire connaître.

Donc j’encourage toutes les personnes à aller sur le site petitesmainssymphoniques.com pour se renseigner, pour en savoir plus sur les festivals.

Tu souhaites ajouter quelque chose ou d’autre ?

Éric : Oui, je trouve que c’est une très belle initiative ce que tu fais.

Effectivement, il y a d’autres personnes, il faut leur donner aussi la parole, donner l’envie.

Oui, c’est une très belle initiative.

Bravo.

Parce que finalement, il n’y en a pas tant que ça.

Et surtout, prendre le temps aussi de discuter.

Fred : C’est pour ça qu’on se laisse une heure et demi, effectivement.

Éric : Oui, parce que souvent, moi je fais pas mal d’interviews, des choses comme ça, mais c’est en deux minutes, en deux minutes on ne connaît pas.

Et le milieu de la télévision, c’est un peu pareil aussi quelque part. Dès qu’il y a un artiste, il va parler de son projet en 30 secondes, une minute et tout ça.

Il y a une chaîne d’ailleurs qui s’appelle Thinkerview, qui est vraiment très bien. Et là, on donne la parole pendant deux heures, trois heures.

Et je trouve qu’il faut prendre le temps de découvrir des personnes qui méritent d’être découvertes.

Il y en a plein.

Dans ce pays-là, c’est ça, on dit souvent en France, on a des idées.

Alors, il y a énormément de très belles initiatives, mais on n’en parle pas suffisamment.

Et donc, ton initiative, bravo.

Fred : Merci Éric, parce que c’est exactement ça et c’est aussi pour ça que je le disais, j’aime faire de la radio, j’aime le faire de la radio sur Cause Commune, c’est qu’on laisse le temps et on fait découvrir des choses.

En tout cas, grand merci Éric.

On va te laisser profiter de la fin de la soirée et on se voit bientôt de toute façon pour l’académie et puis le Festival des Petites Mains Symphoniques.

Donc, c’était Éric du Faÿ, chef d’orchestre, musicien, fondateur et directeur artistique des Petites Mains Symphoniques.

Donc, le site, c’est petitesmainssymphoniques.com que vous pourrez retrouver les vidéos et toutes les informations sur l’académie et sur les festivals à venir.

Belle soirée Éric et puis à bientôt.

Éric : Merci pour l’invitation Fred.

Fred : Merci, à bientôt.

Cette première émission Chemins de traverse va bientôt se terminer.

Place à une pause estivale et au programme d’été de la radio.

Cette émission est une rencontre avec des personnes, des projets, j’espère que vous l’avez compris.

On prend un sujet de départ avec une ou deux personnes invitées et vous, auditeurs et auditrices, qui pouvez intervenir soit par téléphone ou soit sur le salon web.

Mais outre cette rencontre avec des personnes et des projets est également prévue au programme des chroniques.

Alors pour cette première, il n’y a pas de chronique parce que déjà c’est une première et puis parce que le sujet est tellement passionnant et comme vous l’avez bien compris, Éric est quelqu’un de passionné que je ne pouvais pas caser de chronique, c’était juste pas possible.

Mais je vais quand même vous expliquer le principe.

Donc, ce que j’aimerais c’est d’avoir trois courtes chroniques, pas forcément à chaque émission.

La première, ça serait « C’est un livre, c’est un article ».

Donc, présenter un livre ou un article ayant un réel impact sur notre conception de la vie, sur notre manière d’appréhender les choses, qu’on se dit qu’il y a un avant et un après à cette lecture.

Ou qui simplement a fait passer un très bon moment.

Donc voilà, une chronique de 2-3 minutes qui s’appelle « C’est un livre, c’est un article ».

Deuxième chronique, « C’est une chanson, c’est une musique ».

C’est un peu le même principe mais c’est parler d’une chanson, d’une musique et l’écouter aussi.

Peut-être parce qu’elle rappelle un moment dans sa vie, peut-être parce qu’elle a changé quelque chose en soi, peut-être parce que c’est une chanson engagée ou pour expliquer le sens plus ou moins caché de la chanson.

Il y a beaucoup de chansons qu’on découvre.

Je vous encourage par exemple à écouter le dernier, je crois que c’est l’un des derniers, « Pop & Co » de Rebecca Manzoni sur les chansons avec des messages cachés notamment, il y a des surprises.

J’ai découvert que certains titres, en fait, il y avait des messages cachés que je ne connaissais pas.

Donc voilà, une chronique, « c’est une chanson, c’est une musique ».

Et puis la dernière, c’est le biais d’humour, le biais d’humeur.

Bon alors en fait, c’est un petit peu laisser la libre parole aux personnes qui ont envie de dire quelque chose.

Donc pareil, en 2-3 minutes.

Et plutôt que d’avoir forcément une personne dédiée à une chronique pour chaque émission, ce que je préférerais c’est que lors de chaque émission, vous encouragez à prendre votre téléphone, à appeler pour faire l’une des chroniques du soir ou simplement prendre rendez-vous pour une prochaine émission en disant, « ben voilà, moi je souhaiterais vous présenter par exemple un livre ou une chanson où j’aurais envie de faire un biais d’humeur ».

Donc n’hésitez pas à me contacter.

Il y a un formulaire de contact sur le site web de la radio, sur causecommune.fm.

Vous pouvez également vous abonner au podcast de l’émission, à la lettre d’actu de l’émission.

Donc tout est sur causecommune.fm.

On va se donner donc rendez-vous mercredi 7 septembre puis chaque mercredi à 21h si j’y arrive, parce que c’est quand même pas garanti.

Je remercie encore une fois Éric du Faÿ pour avoir accepté d’être le premier invité de cette nouvelle émission et pour sa présentation de l’Orchestre des Petites Mains Symphoniques.

Merci à vous d’avoir écouté l’émission.

Donc n’hésitez pas à me faire des retours.

Un formulaire de contact est disponible sur la page de l’émission, sur le site causecommune.fm.

Je remercie notamment les personnes qui étaient sur le salon web de l’émission.

Manu, Cousine, cioccolisa, bon je sais pas si je le prononce bien en fait, Isabella qui est une de mes collègues et c’est un grand plaisir de savoir que tu étais là ce soir.

Vous êtes sur Cause Commune, 91.1 FM et en DAN+ en Île-de-France, partout dans le monde sur causecommune.fm. Vous écoutez actuellement la musique de générique, c’est Schmaltz, je vais apprendre à le prononcer, de Jahzzar.

C’est une licence libre, Creative Commons CC BY.

La voix du générique, c’est Laure-Élise Deniel. Je la remercie.

Vendredi soir, un rendez-vous musical avec Paname by mic à partir de 21h et ensuite à partir de 23h, une nuit house proposée par plusieurs animateurs et animatrices de la radio jusqu’à la fin de la nuit et peut-être même jusqu’au petit matin sans doute.

A celles et ceux qui prendront des vacances, nous souhaitons de bien profiter de ce temps de repos, de loisirs et de ressourcement.

Branchez-vous tout de même sur Cause Commune, un programme d’été est en cours de préparation.

Nous on se retrouve à la rentrée.

Salut et solidarité.

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Crédits

L’image a été réalisée par Antoine Bardelli, elle est disponible sous Licence Art Libre version 1.3 ou ultérieure, licence Creative Commons BY-SA version 2.0 ou ultérieure ou licence GNU FDL version 1.3 ou ultérieure.

La musique du générique et de la virgule musicale est Schmaltz par Jahzzar disponible sous licence licence Creative Commons BY-SA.

La voix du générique et de la virgule musicale est celle de Laure-Élise Déniel.

Licences

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