#20 – Trans, désir, colère et altérité
proposée par Corinne Leconte
Diffusée le 24 novembre 2022
Mémoire et lutte Trans – TdoR 2022
Partout dans le monde, des personnes sont assassinées parce qu’elles sont trans. Elles sont aussi poussées au suicide, enfermées, expulsées et abandonnées face à la pauvreté et aux épidémies. Le TDOR, c’est l’occasion de faire vivre la mémoire de celleux qui ne sont plus là.
Faire vivre cette mémoire, c’est nous donner de la force pour construire nos luttes
Bienvenue dans cet accords aux corps #20 consacré au TdoR 2022, Rassemblement du TDOR journée du souvenir Trans en hommage à toutes les personnes Trans décédées à cause de la transphobie. Le rassemblement a eu lieu ce dimanche 20 novembre à 17 heures métro Gambetta organisé avec la tolérance de la Mairie du XXe.
Vous allez entendre ici la quasi intégralité des interventions, des revendications, des douleurs exprimées lors de ce moment chaleureux, intense et très solidaire qui a rassemblé entre une à deux centaines de personnes. Ce n’est pas énorme me direz-vous ? C’est symptomatique car iels sont l’arbre qui cache la forêt, celle de toustes celleux qui souffrent et ou meurent de la domination, des outrages, punition, interdiction, agression, harcèlement, traumatismes lié au sexisme, à l’ostracisme, à l’oppression, au système.
Les personnes trans sont une niche minoritaire qui nous interpellent, grâce à la ténacité de quelques arbres qui en cache d’autres déjà abattus, blessés, déracinés, exilés, mutilés, et qui à moins que la société ne se transforme en profondeur, continueront leur lutte au risque de l’être à leur tour.
« C’est la vie perceptive de mon corps […] qui accomplit l’ouverture première du monde. » (Maurice Merleau-Ponty, Le Visible et l’Invisible, p. 60).
Après ces prises de parole libres et si vives, reçues de la communauté Trans, s’interrogeant sur la transphobie en Amérique du sud dont les chiffres des ravages sont plus élevés que nulle part ailleurs, notamment au Brésil, en Colombie, en équateur, au Pérou, dans l’ensemble de la partie amazonienne : Comment se passe la fabrication des corps et de l’altérité ? L’ethnologue anthropologue péruvienne Luisa Elvira Belaunde décrit, comme utlime protection contre la rabia – la colère, les rituels et pratiques sexuelles, somatiques, diètes, purges vitales, retraites, usage des plantes, éloignement, mise à distance, abstinence sexuelle et/ou asexualité, pratiqués par les communautés amazoniennes en lutte contre l’acculturation et l’exploitation sexuelle, la discrimination et la pauvreté, imposés par le colonialisme. En épilogue, sont donc évoqués ses travaux – Sexualidades amazónicas. Género, deseos y alteridades, 2018.
La lecture d’un court extrait du chapitre 2 de Stone Butch Blues de Leslie Feinberg, trans activiste américaine clôture l’émission. Ce roman culte des tout débuts du mouvement LGBT, est disponible enfin dans sa traduction française sur internet, et téléchargeable en ligne.
Belle écoute !
À l’oreille
- Linda demorrir DJ – Ambiance Disco #5 – 2018
- David Bowie – Moonage daidream -1972
- Bebe – No+llora
- Bendik Giske – live-at-le-guess-who-2021
- The Doors – Alabama song
Pour aller plus loin
- Le site de Acceptess-T
- Le FLIRT – Front de libération transfem, collectif d’aide mutuelle entre jeunes femmes trans
- Le site du TDoR, Transgender Day of Remembrance
- Trans Murder Monitoring
- Les hystériques associées
- Le blog de Leslie Fainberg
Sauf mention contraire et autres licences applicables cette œuvre sonore de Cause Commune est mise à disposition selon les termes de la
Licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.