À l'antenne
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#12 – Sous les lapsus de l’actu

proposée par Patrick Bruneteaux et Olivier Grieco

Diffusée le 7 octobre 2023


#12 – Sous les lapsus de l’actu
sous les lapsus de l'actu

 
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En référence au #12 de l’émission proposé par Patrick Bruneteaux & Olivier Grieco et diffusé le samedi 07/10/2023 à 12:00 …

[Les références suivantes sont citées dans l’ordre dans lequel elles ont été évoquées au sein de l’émission NDLR]

Sous les radars

Ou la mise en situation d’un sociologue distingué et de sa conjointe qui ont failli être victimes de membres des « classes populaires précarisées » en proie à une « alternative à leur absence de sens » ou plus simplement de « Bidochons, beaufs, gros cons, prolos, débilos et fachos » en goguette.

« Le Tambour » de Volker Schlöndorff

Le Tambour — Wikipédia

« Une histoire du conflit politique – Elections et inégalités sociales en France – 1789-2022 » de Julia Cagé et Thomas Piketty – Seuil – 08/09/2023

Qui vote pour qui et pourquoi ? Comment la structure sociale des électorats des différents courants politiques en France a-t-elle évolué de 1789 à 2022 ? En s’appuyant sur un travail inédit de numérisation des données électorales et socio-économiques des 36 000 communes de France couvrant plus de deux siècles, cet ouvrage propose une histoire du vote et des inégalités à partir du laboratoire français.

Au-delà de son intérêt historique, ce livre apporte un regard neuf sur les crises du présent et leur possible dénouement. La tripartition de la vie politique issue des élections de 2022, avec d’une part un bloc central regroupant un électorat socialement beaucoup plus favorisé que la moyenne – et réunissant d’après les sources ici rassemblées le vote le plus bourgeois de toute l’histoire de France –, et de l’autre des classes populaires urbaines et rurales divisées entre les deux autres blocs, ne peut être correctement analysée qu’en prenant le recul historique nécessaire. En particulier, ce n’est qu’en remontant à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, à une époque où l’on observait des formes similaires de tripartition avant que la bipolarisation ne l’emporte pendant la majeure partie du siècle dernier, que l’on peut comprendre les tensions à l’oeuvre aujourd’hui. La tripartition a toujours été instable alors que c’est la bipartition qui a permis le progrès économique et social. Comparer de façon minutieuse les différentes configurations permet de mieux envisager plusieurs trajectoires d’évolutions possibles pour les décennies à venir.
Une entreprise d’une ambition unique qui ouvre des perspectives nouvelles pour sortir de la crise actuelle. Toutes les données collectées au niveau des quelques 36 000 communes de France sont disponibles en ligne en accès libre sur le site unehistoireduconflitpolitique.fr, qui comprend des centaines de cartes, graphiques et tableaux interactifs auxquels le lecteur pourra se reporter afin d’approfondir ses propres analyses et hypothèses.
Julia Cagé est professeure à Sciences Po Paris et lauréate du Prix du meilleur jeune économiste (2023).
Thomas Piketty est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et professeur à l’École d’économie de Paris.
Ils signent ici leur premier livre en commun.
Il ne s’agit ici bien évidemment pas de « racisme de classe » ni d’un « culturalisme anti-pauvres » ou/et « anti-classes populaires » mais d’une situation d’aliénation.

« Les Fans des Beatles – Sociologie d’une passion » de Christian Le Bart – Presses Universitaires de Rennes – 2000

Les stéréotypes sur les fans sont encombrés de jugements négatifs : ils seraient victimes d’une pathologie des sociétés de masse. Bien loin des images héritées de Beatlemania, la rencontre avec les fans d’aujourd’hui fait découvrir un monde passionnant et sensible.

Presses universitaires de Rennes

Foutage de gueule

La diffusion d’un extrait sonore d’un père qui dénonce la France en tant que « Pédoland » caractéristique d’un pays de criminels pédophiles et qui débarque dans les bureaux de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) suite au placement de ses enfants chez un célibataire qui a entre autres déscolarisé sa petite fille de quatre ans ouvrira la rubrique.
Celui-ci sera suivi par la diffusion de celui d’une avocate qui dénonce entre autres les assistantes sociales et la Protection maternelle et infantile (PMI) qui sont pourvoyeurs de signalements à l’inverse de l’intérêt du ou des parents et des enfants qui viennent les consulter.

Jeannine Verdès-Leroux - Le travail social

Jeannine Verdès-Leroux – Le travail social

« Le travail social » de Jeannine Verdès-Leroux – Minuit – 1978

Issu de l’assistance sociale – qui avait été inventée au début du siècle pour “ relever ” la classe ouvrière et “ l’arracher au socialisme ” –, le travail social s’impose aujourd’hui comme une activité nécessaire. Organisé en de multiples professions contrôlées par l’État, il regroupe, dans une grande diversité d’institutions, des dizaines de milliers d’agents. L’importance des moyens qu’il mobilise, l’accélération de son développement et l’intérêt accru que lui portent les pouvoirs publics conduisent à s’interroger sur sa signification.

Poser la question des fonctions objectives du travail social, c’est examiner l’action qu’il produit et la trace qu’il laisse sur la fraction des classes dominées qui en constitue la cible. C’est retracer le processus d’adaptation des formes d’intervention à l’évolution du rapport de forces entre les classes sur lequel il s’appuie. C’est demander la raison d’être des conduites aux conditions de leur production : origine et position de classe, dispositions acquises et stratégies professionnelles des agents. C’est donc finalement analyser la structure du champ particulier que constitue le travail social, champ défini par l’absence presque complète d’une demande sociale solvable pour les produits qu’il offre.

Le travail d’encadrement des classes populaires est inséparable d’un travail de stigmatisation qui renforce la division de la classe ouvrière en ouvriers qualifiés et en O.S. et manœuvres globalement rejetés dans la catégorie des “ inadaptés ”. Mais le dynamisme avec lequel les agents remplissent cette mission idéologique et la cohérence que manifeste ex post l’entreprise de domestication des dominés trouvent moins leur origine dans l’intervention organisatrice d’une instance mandatrice que dans les profits matériels et symboliques que les différents groupes d’agents tirent de leur activité.

Panoptique — Wikipédia
Jeremy Bentham — Wikipédia
Loi des suspects — Wikipédia
Ladybird — Wikipédia

Erving Goffman - Asiles

Erving Goffman – Asiles

« Asiles – Études sur la condition sociale des malades mentaux » de Erving Goffman – Minuit – 1968

Avant de devenir professeur de sociologie à l’université de Berkeley, Erving Goffman s’est fait, trois années durant, l’ethnologue scrupuleux des malades mentaux internés dans les hôpitaux psychiatriques. Il présente dans Asiles une interprétation en profondeur de la vie hospitalière qui situe les pratiques thérapeutiques quotidiennes dans leur cadre le plus objectif, celui d’une “ institution totalitaire ”, c’est-à-dire d’un établissement investi, comme la prison ou le camp de concentration par exemple, de la fonction ambiguë de neutraliser ou de réadapter à l’ordre social un type particulièrement inquiétant de déviants.
La tension, et souvent la contradiction, qui existe entre l’exigence thérapeutique et ces impératifs de sécurité et de contrôle social rend compte du mode conflictuel de l’existence asilaire et des malentendus de la vie quotidienne au sein de l’hôpital.
Par-delà les troubles de sa subjectivité, le malade mental est ainsi aliéné au second degré, parce que la maladie est institutionnalisée dans un espace social qui lui impose les déterminations majeures de la servitude.

Primo Levi - La zone grise

Primo Levi – La zone grise

« La zone grise – Entretien avec Anna Bravo et Federico Cereja » de Primo Levi – Payot – 2014

En 1983, Primo Levi s’entretient avec deux historiens, Anna Bravo et Federico Cereja, et revient sur son expérience des camps. Il se penche notamment sur la zone grise, cette bande aux contours mal définis « qui sépare et relie à la fois les deux camps des maîtres et des esclaves » et dont la classe hybride des prisonniers fonctionnaires est « l’ossature et l’élément le plus inquiétant ». Il s’agit de témoigner de cas précis pour comprendre et de comprendre pour mieux juger. Primo Levi le fait avec son style net et précis dont l’équivoque est à jamais bannie.
Précédé d’une importante préface de Carl Ginzburg, et d’une note de Federico Cereja, l’entretien de Primo Levi est suivi d’une postface d’Anna Bravo : ces textes forment un ensemble incomparable pour aborder une des questions les plus délicates de l’historiographie des camps.

Ils offrent aussi un véritable viatique pour les femmes et les hommes que ne rebute pas la complexité du mal.

France Télévisions va renommer son bâtiment principal “Maison Jean-Pierre Elkabbach” – 06/10/2023 09:14

Elkabbach-Hortefeux: écoutez la connivence

Mort de Jean-Pierre Elkabbach : de la “honte” de Le Pen au “cerveau” de Marchais, sept séquences cultes d’un “intervieweur hors pair”

Guy Hocquenghem - Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col mao au rotary

Guy Hocquenghem – Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col mao au rotary

« Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary » de Guy Hocquenghem – Agone – 1986 – 2003

« Avant de mourir, à 41 ans, Guy Hocquenghem a tiré un coup de pistolet dans la messe des reniements. Il fut un des premiers à nous signifier que, derrière la reptation des “repentis” socialistes et gauchistes vers le sommet de la pyramide, il n’y avait pas méprise mais accomplissement, qu’un exercice prolongé du pouvoir les avait révélés davantage qu’il les avait trahis. On sait désormais de quel prix – chômage, restructurations, argent fou, dithyrambe des patrons – fut payé un parcours que Serge July résuma en trois mots : “Tout m’a profité.”

Cet ouvrage qui a plus de vingt-cinq ans ne porte guère de ride. L’auteur nous parle déjà de Finkielkraut, de BHL, de Cohn-Bendit, de Bruckner. Et déjà, il nous en dit l’essentiel. Renonçant aux apparences de la bienséance, de la suavité bourgeoise propres, Guy Hocquenghem a usé de la truculence, de la démesure. Son livre éclaire le volet intellectuel de l’ère des restaurations. Les forces sociales qui la pilotaient tiennent encore fermement la barre ; les résistances, bien qu’ascendantes, demeurent éparses et confuses. Nous ne sommes donc pas au bout de nos peines. Les repentis ont pris de l’âge et la société a vieilli avec eux. L’hédonisme a cédé la place à la peur, le culte de l’“entreprise” à celui de la police. Favorisés par l’appât du gain et par l’exhibitionnisme médiatique, de nouveaux retournements vont survenir. Lire Guy Hocquenghem nous arme pour y répondre avec ceux qui savent désormais où ils mènent. »

Extrait de la préface de Serge Halimi

“Taisez-vous Elkabbach”: le fils de Georges Marchais se rappelle du “respect” entre “deux meilleurs ennemis”
Sénèque — Wikipédia
Théorie de l’étiquetage — Wikipédia

« Les nouveaux chiens de garde » de Serge Halimi – Raisons d’Agir – 04/02/2022

Nouvelle édition augmentée de la réponse des protagonistes

Les médias français se proclament « contre-pouvoir ». Mais la presse écrite et audiovisuelle est dominée par un journalisme de révérence, par des groupes industriels et financiers, par une pensée de marché, par des réseaux de connivence.

Alors, dans un périmètre idéologique minuscule, se multiplient les informations oubliées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices, les services réciproques. Un petit groupe de journalistes omniprésents impose sa définition de l’information-marchandise à une profession de plus en plus fragilisée par la crainte du chômage. Ces appariteurs de l’ordre sont les nouveaux chiens de garde de notre système économique.

Paru en 1997, actualisé en 2005, le livre de Serge Halimi – comme il l’explique ici en préambule – décrit un monde médiatique qui a beaucoup changé depuis, mais dont les principaux protagonistes tiennent encore le haut du pavé.

Cette réédition inclut un nouvel avant-propos et, dans une annexe inédite, un florilège des réactions souvent indignées suscitées par cet ouvrage.

Homologie — Wikipédia
Mort de Jean-Pierre Elkabbach : retour sur sa relation avec le président Mitterrand – 04/10/2023 15:48
Le sujet a été ponctué par la diffusion puis les explications de texte d’un extrait sonore de BFMTV avec Bruce Toussaint sur le sujet, d’Alain Duhamel avec Bruce Toussaint, d’Alain Duhamel avec Bruce Toussaint sur les rapports avec le pouvoir, d’Alain Duhamel avec Laurent Neumann sur François Mitterrand, de Georges Marchais avec Jean-Pierre Elkabbach et du préposé thuriférairement hagiographe de service de BFMTV avec Bruce Toussaint sur les réactions ” unanimes ” au décès.
Mais peut-être la meilleure conclusion est-elle celle de Jean-Pierre Elkabbach lui-même dans « Les nouveaux chiens de garde » de Serge Halimi : « J’appartiens à Lagardère » !

Autres références

Profession : Elkabbach, de Vincent Quivy – 16/07/2012
« Le secret de sa longévité ? « Sa familiarité avec les dirigeants et ses concessions pour s’attirer leurs grâces », selon Vincent Quivy, l’auteur d’une biographie non autorisée »

Jean-Pierre Elkabbach, figure des médias et du journalisme politique, est mort – 03/10/2023 22:08

Encore récemment présentateur à CNews, le journaliste est mort à l’âge de 86 ans. Il a été au cœur de l’histoire de la télé et de la radio pendant cinquante ans.
Jean-Pierre Elkabbach | Ojim.fr



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