#62 – Un Printemps nommé Désir
proposée par Isabelle Kortian
Diffusée le 29 mars 2021
En plateau (Virtuel) :
Sophie Nauleau, écrivain et directrice artistique du Printemps des Poètes, publie Ce qu’il faut de désir chez Actes Sud.
Contexte :
Le Printemps des Poètes est une manifestation francophone, créée au siècle dernier, en 1999, afin de célébrer la poésie. Il se déroule chaque année en France et au Québec : programmé sur une semaine à ses débuts, désormais sur deux, il rythme, au fil du temps, la saison tout entière, voire davantage, tant son succès l’a durablement installé dans le paysage culturel. On l’attend comme les beaux jours.
Depuis qu’elle en a pris la direction artistique, il y a 4 ans, Sophie Nauleau lui attribue chaque année un thème comme un emblème, en suivant l’ordre alphabétique. Un mot, un substantif, lancé comme un défi. Comme il se doit, la lettre A ouvrit la marche : A comme Ardeur, puis vint le tour de B comme Beauté, C comme Courage. En 2021, pour sa 23ème édition (13 –29 mars) la lettre D est à l’honneur, D comme Désir. Force est de constater que ni le courage ni le désir n’ont manqué pour assurer le déroulement de cette manifestation culturelle que la crise sanitaire a contrainte à s’adapter dans l’urgence et se réinventer pour tenir bon et être au rendez-vous. Des milliers d’événements ont eu lieu et se dérouleront encore partout en France : 2500 sont recensés sur le site du Printemps des Poètes.
Poésie et Désir : vaste programme ! Libre à chacun de considérer ou non que la poésie, qu’elle soit festive, amoureuse, contemplative, mystique, courtoise ou romantique, lyrique ou épurée, est tout entière Désir. D’autres diront qu’elle est par excellence l’expression du Désir ou d’un désir ? Faut-il les délimiter, différencier respectivement ? Situer ? Entre la réalité et l’imagination ? Entre la vie et le songe, existe-t-il une troisième chose, qui doit être l’objet de notre désir, comme l’écrit Antonio Machado ? Quel est le rôle du désir dans la création poétique ? Mimésis ? Démesure ? Elan au-delà de nous-mêmes ? Si les mots avec leurs sonorités, leur rythme, leur rime et leur agencement peuvent nous bouleverser, nous émouvoir et bousculer l’ordre des choses, n’est-ce pas là le signe qu’il n’y a rien qui nous oblige à accepter le réel comme une nécessité ou une fatalité ?
Sophie Nauleau a également contribué par l’écriture à ce Printemps des Poètes en publiant Ce qu’il faut de désir, un récit relevant à la fois de l’essai et de l’autobiographie, nourri de poésie, de poètes et de poèmes, pétri de cette ferme conviction que le désir est au cœur de toute l’aventure poétique, du Moyen Age des Troubadours jusqu’à nos jours. Elle nous entraîne sur mille ans d’un continuum poétique, en tordant le cou au passage à quelques idées reçues. Dans cette invitation au voyage dans le temps et dans l’espace, elle nous fait (re)découvrir au gré de ses lectures, souvenirs et émotions, des figures poétiques oubliées, d’autres plus connues, d’ici et d’ailleurs. Louise Labé, Pernette du Guillet, Jean Meschinot, Charles d’Orléans, Marie de France, Philippe Desportes, Apollinaire, Mahmoud Darwich, etc.
Des femmes, des hommes, aimantés par le fil rouge du désir dans un désordre poétique, en toute liberté.
À l’oreille :
- Barbara – Il n’y a pas d’amour heureux
- Giédré – Quand on est mort
- Vanessa Paradis – Cette blessure
Pour aller plus loin :
- Sophie Nauleau, Ce qu’il faut de désir, Actes Sud, 2021
- Sophie Nauleau, Ce qu’il faut de courage, Actes Sud, 2020
- Sophie Nauleau, Petite bibliothèque de poésie contemporaine, Poésie/Gallimard, 2015
- Sophie Nauleau, Poètes en partance, de Charles Baudelaire à Henri Michaux, Poésie/Gallimard, 2011
- Sophie Nauleau, A toi je parle, un tour du monde des poètes francophones, Poésie/Gallimard, 2006
Et
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