#20 – Les militantes
proposée par Isabelle Kortian
Diffusée le 2 mars 2020
En plateau :
Ingénieure de police technique et scientifique, spécialisée en balistique, Claire Raphaël est aussi poète et romancière.
Depuis l’âge de 18 ans, Claire écrit de la poésie et des textes courts. Aujourd’hui, elle partage sa vie entre la balistique et l’écriture. Elle vient de publier en janvier 2020 Par nos montagnes, un recueil de poèmes centré sur la beauté des massifs montagneux qu’elle affectionne particulièrement. Source pour elle d’inspiration et de ressourcement; lieu propice à la méditation sur le monde, la nature et la condition humaine. Élévation qui déleste le langage de toute surcharge inutile et qui rend aux mots leur force et leur sens.
Contexte :
Dans Les militantes, son premier roman en librairie (mars 2020), on retrouve, dans un texte au long souffle, la même attention particulière que Claire Raphaël porte au langage. Les mots sont précis, les phrases directes, sans fard, sans détour. Ciselées dans le cru de la vie.
Mais, nous sommes cette fois dans la ville, dans le monde de la Crim’, dans l’univers du roman policier, car quoi de mieux qu’un polar pour ausculter le grand corps malade de la société ?
La fibre sociale de l’auteure, aussi militante syndicaliste, se révèle dans l’enquête policière menée de main de maître par la narratrice experte en balistique. Une femme assassinée en pleine rue. Vol, viol ? Traces d’agressions physiques ou sexuelles ? Exécutée ? Par qui ? Pourquoi ?
Au cœur du sujet :
Ce livre est une réflexion sur la violence, sur notre rapport à la violence et sur les effets de la violence. Une citation de Sartre en exergue nous met sur la piste. Sur la multiplicité des formes de violence. Sur les préjugés des uns et des autres, des uns sur les autres, sur les murs qui séparent au point de caricaturer les choses et les êtres, alors qu’il s’agit de faire face à la complexité du réel. L’analyse des rapports sociaux exigent patience et finesse, comme une enquête qu’on n’a pas le droit de bâcler. Il aborde la question des violences faites aux femmes.
Peut-on en guérir ? Seul ou collectivement ? Comment surmonter la dévastation que produit l’atteinte à l’intégrité physique et morale de la personne humaine ?
En mettant l’accent sur la capacité de certaines femmes à renverser le cours de l’histoire, n’acceptant pas l’assignation au statut de victimes, Claire Raphaël leur rend hommage. Et nous interroge. Ces femmes capables de défier notre monde désenchanté, vautré dans la perte de sens, l’indifférence et le manque de reconnaissance, qui sont-elles ? De nouvelles héroïnes trouvant la force d’apprendre à se battre dans l’adversité, refusant l’ajournement de l’espoir ? Militantes d’aujourd’hui et de demain ?
Dans le prolongement de la lecture des Militantes, il serait intéressant de se rappeler par ailleurs ce que tous les observateurs ont noté à propos des manifestations et mouvements de contestation qui ont secoué récemment et continuent de secouer le monde : la participation massive des femmes devenues incontournables dans la formulation et l’articulation de la forte demande démocratique des peuples.
À l’oreille :
- Juliette Noureddine – Rimes féminines
- Chopin – opus 10- la douzième étude interprétée par Valentina Lisitsa
Pour aller plus loin :
- Claire Raphaël, Les militantes, Éditions du Rouergue, collection « Rouergue noir » ? 224 pages, 18€
- Claire Raphaël, Par nos montagnes, Éditions Encres vives, collection Encres blanches n°785, 2020
Mais aussi
Le 8 mars, journée internationale des femmes.
La Journée Internationale des femmes trouve son origine dans les luttes des ouvrières et suffragettes du début du XXe siècle, pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote.
Pour mémoire, le 28 février 1909, une « Journée nationale de la femme » (National Woman’s Day) est célébrée aux États-Unis à l’appel du Parti socialiste d’Amérique. À la suite d’une proposition de Clara Zetkin en août 1910, l’Internationale socialiste des femmes célèbre le 19 mars 1911 la première « Journée internationale des femmes » et revendique le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail. Depuis, des rassemblements et manifestations ont lieu tous les ans.
La Russie soviétique est le premier pays à l’officialiser en 1921, suivie par l’ensemble des républiques socialistes soviétiques et, après la Seconde guerre mondiale, par les pays de l’Est. En 1977, l’ONU officialisant la journée, invite tous les pays de la planète à célébrer une journée en faveur des droits des femmes. La « Journée internationale des femmes » fait ainsi partie des 87 journées internationales reconnues ou introduites par l’ONU. C’est une journée de manifestations à travers le monde : l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes dans chaque société, de fêter les victoires et les avancées, et de revendiquer plus d’égalité en droits ou lutter contre la remise en cause des droits conquis.
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