#63 – Le corps comme champs de bataille, autonomie et défis féministes – Transversalité des grèves et liens multidirectionnels – Rencontre avec Verónica Gago

« Verónica Gago montre comment, en cherchant des solutions pour le marché, les politiques progressistes ont alimenté un double extractivisme qui, d’un côté, dévaste la terre et dépossède les populations avec les mines et l’agrobusiness et de l’autre, ruine les communautés urbaines par une financiarisation de la vie quotidienne.  » Silvia Federici, en préface de La Puissance Féministe ou le désir de tout changer – Verónica Gago

« Ils disent représentation. Nous disons expérimentation. Ils disent identité. Nous disons multitude. Ils disent pouvoir. Nous disons puissance. Ils disent crise. Nous disons révolution. » — Paul B. Preciado, cité en exergue – postface de Mara Montanaro

Contexte

Rencontre avec Verónica Gago, réalisée en bilingue franco-argentin, par Estelle et traduite par Kate de Nous Toutes Paris, le 9 mai 2025, Librairie Violette and Co, à Paris XI^e.

Née en Argentine, Véronica Gago est une philosophe, chercheuse, politologue et militante féministe. Titulaire d’un doctorat en sciences sociales, elle enseigne les sciences politiques à l’Université de Buenos Aires (UBA) et la théorie critique et la théorie du genre à l’Université Nationale de San Martin (UNSAM). Elle est intervenue à l’université de New York (2023) et cette année proposait un séminaire de 6 mois à Paris VIII.

Membre du collectif de recherche militant « Situations » et du collectif « Ni Una Menos », elle est l’autrice de plusieurs ouvrages notamment « La Puissance féministe », « Une Lecture féministe de la dette » et « La Puissance féministe » ou le désir de tout changer, traduits et publiés en Français.

« Excursus : La guerre qui touche le corps des femmes. La guerre dont le corps des femmes est le théâtre doit être comprise à partir de formes d’autonomie et défis qui débordent des frontières de ce que peut un corps. Penser le type de guerre mis en œuvre contre le corps des femmes, des lesbiennes, des travestis, des trans, des personnes queers, nous permet de comprendre l’offensive capitaliste en cours comme un renforcement de contrôle. Mais avant tout, en termes de méthode et de perspective politique, si nous voulons comprendre l’étendue de la réaction misogyne, il nous faut partir de l’autonomie dont font preuve les femmes. » chapitre 2 – Violence : Y a t’il un guerre contre le corps des femmes ? in La Puissance féministe ou le désir de tout changer.

Le corps-territoire, source de l’affectivité, des besoins, des désirs, de la sexualité et de la reproduction, est une dimension irréductible du féminisme. La grève générale est un outil qui a une dimension cognitive. La prise de conscience de l’impossibilité de faire grève révèle à beaucoup la vérité de leur exploitation, la continuité des oppressions vécues par les femmes et le besoin d’être inventif… Inventer de nouvelles formes d’interdépendance et créer des liens partout, multi-directionnels, internationalistes.

À l’oreille

• Colectivo Lastesis – El violador eres tú
• Vivir Quintana – Canción sin miedo
• Hediye Kalkan – Jin, Jiyan, Azadî

Pour aller plus loin

• GIIF – Cartographie d’idées
• Verónica Gago – Paris 8
• Tinta Limón Ediciones – Coopérative éditoriale

Collectifs cités dans l’émission

• Librairie Violette and Co
• Ni Una Menos
• Nous Toutes
• Les Peuples Veulent
• La Laboratoria

À lire

• La Puissance féministe, ou le désir de tout changer, Veronica Gago – Éditions Divergences
• Une lecture féministe de la dette, Veronica Gago – Syllepse
• Gagner le monde, Zahra Ali, Rama Salla Dieng, Silvia Federici, Verónica Gago, Lola Olufemi, Djamila Ribeiro, Sayak Valencia, Françoise Vergès
  – Collectif (La Fabrique éditions)
• Échos d’un soulèvement révolutionnaire en Iran – Chowra Makaremi – La Découverte
• Réenchanter le monde – Silvia Federici, Éditions Entremonde
• ¿Quién le debe a quién? Ensayos transnacionales de desobediencia financiera, Silvia Federici, Verónica Gago & Luci Cavallero (PDF en espagnol – libre accès)