#06 – Sous les lapsus de l’actu
proposée par Patrick Bruneteaux
Diffusée le 27 août 2023
En référence au #06 de l’émission proposé par Patrick Bruneteaux dimanche 27/08/2023 à 14:00
Contexte
C’est en pleine montagne de Savoie que Patrick a démarré l’émission accompagné de Karim et d’Olivier tous deux confortablement installés dans le canapé luxueux du studio parisien pour le premier et le fauteuil de direction de la régie de Cause Commune pour le second.
Karim et Olivier ont matérialisé leur convergence en révélant avoir tous deux abandonné le savoureux poulet du dimanche pour se trouver au lieu et à l’heure de l’émission (exceptionnellement) dominicale, ce qui a été l’objet d’un rapprochement avec la dénomination de la première pause musicale elle aussi en rapport avec la goûteuse volaille plus haut citée.
On aura noté la citation de Patrick relative au futur de l’émission : « Tant qu’on tuera des gens, on sera toujours là »
Les thèmes du jour
- Le décès d’Evgueni Prigojine
- Un sujet qui s’est avéré révélateur de la sélection de l’information par la classe dominante : parler de Prigojine et des éventuels responsables du crash de son avion n’est pas dangereux.
- Le rappeur Médine
- Les intervenants ont insisté sur les attaques de la droite et de l’extrême-droite contre le rappeur Médine qui permettent de ne pas évoquer le fond des universités d’été concernées.
- Les différents éléments de la polémique dont le fait de s’être fait traiter de déchet, la volonté de l’artiste de porter la voix des sans voix, le tweet avec jeu de mots, les postures masculinistes et la quenelle avec Dieudonné ont été explicités et expliqués.
- La sortie du deuxième tome des mémoires de Nicolas Sarkozy
Elle a été l’occasion d’évoquer l’interview de l’ancien président au Parisien, la nouvelle chronique de Pascal Praud au JDD et l’influence de Bernard Arnault dans les médias.
Comme pour Médine, la sélection de l’information par les dominants se manifeste aussi par le peu d’évocation du parcours judiciaire du déjà condamné sans évoquer ses affaires judiciaires en cours !
Référence : « Les nouveaux chiens de garde de Serge Halimi »
- L’affaire Luis Rubiales, le président de la fédération de football espagnole.
Elle a été l’occasion d’insister sur la difficulté d’avoir prise pour agir sur le genre comme élément de la domination alors que cela semble plus évident de faire de même sur la classe sociale ou le racisme.
En effet, il a été affirmé que la moitié de la population est potentiellement dangereuse dans cette optique.
Il s’agit d’une question qui n’est jamais exposée dans le cadre éducatif alors que la cour d’école est l’un des espaces qui comporte le plus de « tribalisme » et de « primates ».
Ainsi, il s’avère que le règne de la mafia ou de la barbarie est protégé par les dominants et les puissants.
Et pire, que la mafia donne un accès économique et sexuel au sous-prolétariat au profit de ces mêmes dominants.
Référence : « Les mondes rêvés de Georges – Guerres et pauvreté – Avec Séverin Duc »
Référence : « Longo Maï, sur les sentiers de l’utopie »
Référence : « Les mondes rêvés de Georges – Les enfants en situation de rue au Népal – Avec Jean-Christophe Ryckmans »
Référence : « Le concept d’institution totale »
Référence : « Asiles – Études sur la condition sociale des malades mentaux de Erving Goffman »
Référence : « Erving Goffman »
- Ségolène Royal. On aura noté la citation d’Olivier en rapport avec le sujet : « Une meuf qui utilise des termes de gauche pour continuer d’être de droite ». Ont été évoqués les positions antérieures de Ségolène Royal, la présence de la future autoproclamée conductrice de la liste unitaire de gauche aux élections européennes de 2024 chez Cyril Hanouna sur C8 à la rentrée, l’embarras de Jean-Luc Mélenchon, le côté « Populo Bidochon » aimé des Français de Fabien Roussel et le syndrome ” assiette au beurre ” financière du Parlement européen qui motive la pluralité de listes de gauche.
- L’initiative d’Emmanuel Macron vers (toute) l’opposition. Une des raisons présentée de cette initiative a été la situation internationale : que se passera-t-il avec le nucléaire si la fourniture en uranium se tarit avec la disparition de celle en provenance du Niger et la dépendance vis-à-vis d’un satellite de la Russie ?
- L’appel entrant de Manu. En phase avec ses auditeurs, Cause Commune a diffusé l’appel entrant de Manu (qui se présente comme Antillais) qui se demande si la mort d’Evgueni Prigojine profiterait aussi à la France. La discussion en a conclu que la démocratie occidentale ne vaut pas mieux que Vladimir Poutine. On aura noté la citation de Manu relative aux analyses de Patrick dans ses émissions : « c’est plus pertinent venant d’un Blanc que d’un Antillais ».
- Gérald Darmanin
La trilogie travail, écologie, sécurité du déjà désigné futur président de la République a suscité l’interrogation des participants sous la forme d’un commentaire définitif : Darmanin et l’écologie ou comment dire n’importe quoi.
Le rôle réel de Gérald Darmanin a été mis en lumière : celui de l’artisan de la création d’une crédibilité chez les dominants. Ce qui a permis de conclure que le néolibéralisme ne s’adosse que sur la police pour maintenir sa domination.
Référence : « Le Père Duchesne »
Référence : « La métaphore du « chèque en gris » de Jean-Paul Brodeur »
- Les punks à chien
C’est Karim qui a évoqué le dernier sujet de l’émission par l’intermédiaire d’une question posée à Patrick sur la phénomène des punks à chien suite à sa rencontre avec quelques-uns de leurs représentants dans le cadre d’un festival des arts de la rue.
Ce fût l’occasion de préciser que, contrairement à ce qui est prétendu par Robert Castel, sociologue bourgeois, les dominés ne sont pas désorganisés, d’où l’importance du chien qui crée des liens y compris familiaux.
Le ” chemineau ” aussi qualifié de ” vagabond ” sans attaches en dehors du système est ce qui fait le plus peur au bourgeois aussi bien en mode rasta ou punk à chien qui sont deux faces d’un même phénomène.
Le sujet s’est achevé sur le caractère psychotique totalement inhumain d’Emmanuel Macron qui a démembré les corps intermédiaires d’une démocratie digne de ce nom. L’hypothèse a été émise sur l’éventualité que ce caractère est peut-être dû au fait qu’il n’a jamais eu d’enfant.
Référence : « Les mondes rêvés de Georges – Les SDF « propriétaires » de chiens – Avec Christophe Blanchard »
Référence : « Punk à chien »
Référence : « Les mondes rêvés de Georges – Grèves et syndicats – Avec Stéphane Sirot »
Enfin, en prélude à la prochaine émission, il a été une énième fois promis que la publication suivante de Frédéric Lordon serait examinée la semaine prochaine. De la république policière à la république fasciste ? – 26/07/2023. (La pompe à phynance, Les blogs du Diplo, 26 juillet 2023)
Références et concepts
[Les références suivantes sont citées dans l’ordre dans lequel elles ont été évoquées au sein de l’émission NDLR]
« Les nouveaux chiens de garde » de Serge Halimi – Raisons d’Agir – 04/02/2022
Les médias français se proclament « contre-pouvoir ». Mais la presse écrite et audiovisuelle est dominée par un journalisme de révérence, par des groupes industriels et financiers, par une pensée de marché, par des réseaux de connivence.
Alors, dans un périmètre idéologique minuscule, se multiplient les informations oubliées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices, les services réciproques.
Un petit groupe de journalistes omniprésents impose sa définition de l’information-marchandise à une profession de plus en plus fragilisée par la crainte du chômage. Ces appariteurs de l’ordre sont les nouveaux chiens de garde de notre système économique.
Paru en 1997, actualisé en 2005, le livre de Serge Halimi – comme il l’explique ici en préambule – décrit un monde médiatique qui a beaucoup changé depuis, mais dont les principaux protagonistes tiennent encore le haut du pavé.
Cette réédition inclut un nouvel avant-propos et, dans une annexe inédite, un florilège des réactions souvent indignées suscitées par cet ouvrage.
Les mondes rêvés de Georges – N°119 – Guerres et pauvreté ⋆ Avec Séverin Duc
Séverin Duc, historien, chercheur associé au Centre Roland Mousnier. Ses travaux sont incroyables. Il nous déconstruit la mémoire collective ! Qui n’a pas été obligé de sortir cette foutue formule qui fleure bon la fierté nationale : la victoire de François 1er en 1515 à Marignan ? Eh bien chers auditeurs, […]Longo Maï, sur les sentiers de l’utopie – Abonnés – 08/2023
Un monde nouveau, solidaire, dégagé des impératifs de la rentabilité, comment ça marche ?
Peu d’expériences de ce type peuvent prétendre avoir un passé.
C’est le cas de Longo Maï en Provence. Depuis un demi-siècle, on y travaille beaucoup, on y discute énormément.
Les générations se succèdent, les gens vont et viennent, l’aventure continue.
Par Anne Jourdain (août 2023)
« Les mondes rêvés de Georges – N° 20 – Les enfants en situation de rue au Népal
Directeur d’une ONG s’occupant des enfants en situation de rue au Népal, Jean-Christophe Ryckmans mène parallèlement une thèse de science politique dans laquelle il revient sur ses quinze années d’expérience auprès des jeunes en survie urbaine ainsi qu’au milieu des institutions sociales internationales ou népalaises. […]
Le concept d’institution totale sur Wikipedia
« Asiles – Études sur la condition sociale des malades mentaux de Erving Goffman »
Avant de devenir professeur de sociologie à l’université de Berkeley, Erving Goffman s’est fait, trois années durant, l’ethnologue scrupuleux des malades mentaux internés dans les hôpitaux psychiatriques.
Il présente dans Asiles une interprétation en profondeur de la vie hospitalière qui situe les pratiques thérapeutiques quotidiennes dans leur cadre le plus objectif, celui d’une “ institution totalitaire ”, c’est-à-dire d’un établissement investi, comme la prison ou le camp de concentration par exemple, de la fonction ambiguë de neutraliser ou de réadapter à l’ordre social un type particulièrement inquiétant de déviants.
La tension, et souvent la contradiction, qui existe entre l’exigence thérapeutique et ces impératifs de sécurité et de contrôle social rend compte du mode conflictuel de l’existence asilaire et des malentendus de la vie quotidienne au sein de l’hôpital.
Par-delà les troubles de sa subjectivité, le malade mental est ainsi aliéné au second degré, parce que la maladie est institutionnalisée dans un espace social qui lui impose les déterminations majeures de la servitude.
« Le Père Duchesne »
Le Père Duchesne est le titre de différents journaux qui ont paru sous plusieurs plumes durant la Révolution française. Le plus populaire était celui de Jacques-René Hébert, qui en a fait paraître 385 numéros de jusqu’à onze jours avant sa mort à la guillotine, survenue le 4 germinal An II ().
« La métaphore du « chèque en gris » de Jean-Paul Brodeur »
« La police : mythes et réalités » de Jean-Paul Brodeur – Criminologie – 1984
Une bibliothèque numérique unique et originale dans le monde francophone en sciences sociales et humaines, développée en collaboration avec l’Université du Québec à Chicoutimi, fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au département des sciences humaines du Cégep de Chicoutimi.
« Les mondes rêvés de Georges – N° 09 – Les SDF « propriétaires » de chiens – Avec Christophe Blanchard »
Christophe Blanchard, anthropologue, enseignant chercheur à Villetaneuse Paris 13 présente sa recherche menée auprès des SDF qui vivent /survivent à la rue en compagnie de chiens. Sa perspective, novatrice, nous révèle un univers méconnu où l’espèce canine est intégrée dans le tissu des relations sociales entre SDF, notamment au travers […]
Les « Punk à chien », sur Wikipedia
Les mondes rêvés de Georges – N° 108 – Grèves et syndicats – Avec Stéphane Sirot
Cause Commune reçoit Stéphane Sirot, historien spécialiste du mouvement ouvrier, du syndicalisme et des formes de lutte depuis la IIIe République. Dans cette émission, le chercheur analyse le virage du néolibéralisme du point de vue de la “réforme” syndicale. De la démocratie sociale au dialogue social, c’est le processus qui conduit d’un syndicalisme de […]
Sauf mention contraire et autres licences applicables cette œuvre sonore de Cause Commune est mise à disposition selon les termes de la
Licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.