À l'antenne
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#03 – Sous les lapsus de l’actu

proposée par Patrick Bruneteaux

Diffusée le 29 juillet 2023


#03 – Sous les lapsus de l’actu
sous les lapsus de l'actu

 
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Contexte

Dans ce troisième opus des Lapsus de l’actualité, l’analyse obstinée du même objet, les soulèvements des cités populaires, nous a conduit à prendre au sérieux les discours de la droite, donc les tours de passe passe du président.

Si l’arrière-plan social est toujours gardé sous la main et resservi comme une sortie d’apnée, il ne faut pas oublier de montrer toute l’envergure de la régression vers…(non pas l’ethnique de Retailleau) la barbarie anti-démocratique des forces réactionnaires actuelles.

Ça fait vieux jeu ? Écoutez-nous donc…

Références en vrac

Concepts et auteurs
Livres et articles

Génocides tropicaux

Génocides tropicaux

Génocides tropicaux – Mike Davis – Éditions La Découverte

À la fin du XIXe siècle, plus de cinquante millions de personnes moururent dans d’épouvantables famines qui survinrent quasi simultanément en Inde, au Brésil, en Chine et en Afrique. Déclenchées par le phénomène climatique aujourd’hui connu sous le nom d’El Niño, la sécheresse et les inondations provoquèrent des épidémies terribles, l’exode des populations rurales et des révoltes brutalement réprimées. C’est cette tragédie humaine absolument méconnue que Mike Davis relate dans cet ouvrage. Il montre en particulier comment la ” négligence active ” des administrations coloniales et leur foi aveugle dans le libre-échange aggrava de façon meurtrière ces situations catastrophiques. Ce livre offre une description saisissante des méfaits du colonialisme et de son régime politique et économique. Il présente ainsi un autre regard sur la naissance du tiers monde, en construisant une double histoire économique et climatique du développement qui conduit à penser l’interconnexion des deux grandeurs, naturelles et humaines, dans le cadre de ce qui était déjà, au XIXe siècle, un ” système-monde “. À bien des égards, Génocides tropicaux ajoute un chapitre important au grand ” livre noir du capitalisme libéral “.

La République impériale

La république impériale

« La République impériale – Politique et racisme d’état de Olivier Le Cour Grandmaison – Fayard – 11/02/2009

Au tournant du XIXe siècle, les républicains favorables aux conquêtes coloniales ont réussi là où leurs prédécesseurs avaient échoué. Entre 1871 et 1913, les possessions françaises en outre-mer sont passées de moins d’un million de kilomètres carrés à treize millions. Quant aux « indigènes », leur nombre a progressé de sept à soixante-dix millions en 1938. Extraordinaire expansion. Elle est sans précédent dans l’histoire du pays qui, devenu la seconde puissance impériale du monde après la Grande-Bretagne, est confronté à des tâches multiples et complexes. Comment diriger un empire aussi vaste ? De quels instruments politiques, administratifs, juridiques – le droit colonial par exemple – et scientifiques la métropole a-t-elle besoin pour remplir les missions nouvelles qui sont les siennes désormais ? Quelles orientations – assimilation ou association – mettre en œuvre dans les territoires de la « Plus Grande France » ?

Telles sont quelques-unes des questions auxquelles cet ouvrage entend répondre. En effet, les conséquences de cette construction impériale sur les institutions, la vie politique, l’enseignement supérieur et secondaire, les sciences humaines, qui voient se développer en leur sein des sciences dites coloniales consacrées par la création d’une Académie ad hoc, et la littérature, mobilisée à des fins de propagande notamment, sont nombreuses. De là le surgissement inédit d’une véritable République impériale dotée de structures diverses, qui vivent par et pour les colonies, et d’un espace vital impérial jugé indispensable au développement de la métropole et à la vie de ses habitants.

Pour rendre compte de ce processus complexe et multiforme qui a longtemps affecté l’État et la société civile, nous avons forgé le concept d’impérialisation et eu recours à une approche dédisciplinarisée qui fait appel à de nombreux textes philosophiques, politiques, juridiques et littéraires.

Olivier Le Cour Grandmaison enseigne les sciences politiques et la philosophie politique à l’université d’Évry-Val-d’Essonne. Il a notamment publié Les Citoyennetés en Révolution 1789-1794 (PUF, 1992), 17 octobre 1961 : un crime d’État à Paris (collectif, La Dispute, 2001), Haine(s). Philosophie et politique (PUF, 2002), Coloniser. Exterminer. Sur la guerre et l’État colonial (Fayard, 2005), et, avec G. Lhuilier et J. Valluy, Le Retour des camps ? Sangatte, Lampedusa, Guantanamo… (Autrement, 2007).

L’homme pluriel

L'homme pluriel

Bernard Lahire a été cité pour son œuvre où il se propose de délimiter le concept d’habitus de Pierre Bourdieu à travers une analyse de l’individu …

« L’homme pluriel – Les ressorts de l’action » de Bernard Lahire – Pluriel – Fayard – 09/08/2011

L’homme des sciences humaines et sociales est le plus souvent étudié dans un seul contexte ou à partir d’une seule dimension. Or, dans des sociétés où les hommes vivent souvent des expériences socialisatrices hétérogènes, chacun est porteur d’une pluralité de dispositions : Bernard Lahire envisage toutes les facettes pour donner à comprendre les singularités du social.

L’homme que les sciences humaines et sociales prennent pour objet est le plus souvent étudié dans un seul contexte ou à partir d’une seule dimension. On l’analyse en tant qu’élève, travailleur, consommateur, conjoint, lecteur, pratiquant d’un sport, électeur, etc. Or, dans des sociétés où les individus vivent simultanément et successivement des expériences sociales hétérogènes et parfois contradictoires, chacun est inévitablement porteur d’une multiplicité de dispositions, de façons de voir, de sentir et d’agir.

Interrogeant la manière dont l’individu s’inscrit dans une pluralité de mondes où il agit différemment selon les contextes qu’il rencontre, l’auteur esquisse une théorie de l’acteur pluriel qui met en évidence les plis les plus singuliers du social.

La Force de l’ordre

La force de l'ordre

On peut retrouver Didier Fassin sur Médiapart avec un article au titre évocateur : En France, « la police a gagné la bataille idéologique »

« La Force de l’ordre – Une anthropologie de la police des quartiers » de Didier Fassin – Seuil – 20/10/2011

Depuis trois décennies, tous les désordres urbains qu’a connus la société française sont survenus à la suite d’interactions meurtrières entre la police et les jeunes dans des quartiers dits sensibles. Mais au-delà de ces moments dramatiques, quels sont les rapports entre les forces de l’ordre et les habitants des banlieues ? Pour le comprendre, Didier Fassin a partagé pendant près de deux ans le quotidien d’une brigade anti-criminalité de la région parisienne. Cet ouvrage est le fruit de son enquête, la première du genre en France.

Loin des imaginaires que nourrissent le cinéma et les séries télévisées, il raconte le désœuvrement et l’ennui des patrouilles, la pression du chiffre et les doutes sur le métier, les formes invisibles de violence et les manifestations méconnues des discriminations. Inscrivant ces pratiques policières dans les politiques qui les rendent possibles, il montre qu’elles visent moins à protéger l’ordre public qu’un certain ordre social. Les scènes à la fois saisissantes et ordinaires rapportées dans ce livre dévoilent ainsi l’exception sécuritaire à laquelle sont soumises les cités.

Didier Fassin est professeur de sciences sociales à l’Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d’études à l’EHESS. Il a notamment publié La Raison humanitaire (Hautes Études-Gallimard-Seuil, 2010), L’Empire du traumatisme (Flammarion, 2008) et Quand les corps se souviennent (La Découverte, 2006).

Politiques du désordre

Politique du désordre

« Politiques du désordre – La police des manifestations en France » de Olivier Fillieule et Fabien Jobard – Seuil – 05/11/2020

Les affrontements entre la police et les manifestants se sont multipliés en l’espace de quelques années. Avec pour bilan un nombre effarant de blessés, mais aussi des décès. Comment en sommes-nous arrivés là ? Après Mai 68, la pacification du maintien de l’ordre avait fait la fierté des gouvernements français successifs. Mais, dans un contexte de tensions sociales accrues, de violences urbaines et de terrorisme, le maintien de l’ordre s’est militarisé et finalement brutalisé. La manifestation de rue se voit de moins en moins reconnue comme une expression légitime de la contestation. La violence de la répression, la simple vue de l’armement des forces de l’ordre exercent désormais, à elles seules, de puissants effets de dissuasion.

Grâce à des enquêtes menées depuis plus de vingt ans, Olivier Fillieule et Fabien Jobard établissent le constat implacable de ces régressions successives et les analysent. Les nouvelles « politiques du désordre » qu’ils décrivent mettent au défi notre démocratie.

Olivier Fillieule est professeur de sociologie politique à l’Institut d’études politiques (IEP) de l’université de Lausanne.

Fabien Jobard est directeur de recherches au CNRS (Cesdip) et directeur du Groupement européen de recherches sur les normativités (GERN).

Un décryptage pour le moins critique

La seconde moitié de l’émission a été consacrée à un décryptage pour le moins critique de l’article suivant de Éric Delbecque

Accuser les forces de l’ordre : le paroxysme de la paresse intellectuelle et le paravent de l’idéologie, Le Temps – 06/07/2023

OPINION. L’ancien directeur de la sûreté de «Charlie Hebdo» après l’attentat de 2015, Eric Delbecque, s’insurge contre les discours qui s’en prennent aux forces de l’ordre en omettant les territoires où elles interviennent, manquant l’essentiel.

Le summum ayant été atteint lorsque l’article en question cite Norbert Elias pour justifier une pensée … exactement contraire à celle de l’auteur !!!

On passera sur les écrits de cet individu de « Les ingouvernables – De l’extrême gauche utopiste à l’ultragauche violente, plongée dans une France méconnue » en 2019 à « L’insécurité permanente – Les causes de l’impuissance française » en 2022 ..



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