#87 – Dix ans de non accueil

Contexte

Plus de cent organisations ont signé une lettre ouverte concernant le triste anniversaire : 10 ans de non accueil des personnes arrivant en France, et notamment en Ile de France, et des violences institutionnelles répétées. Non, ce n’est pas la question d’une ‘crise migratoire’ , toujours brandie comme un étendard pour s’autoriser à toujours plus de rejet, de maltraitance et d’empêchements incessants à ce que ces personnes puissent se trouver, dignement, un coin quelque part ici.

On parle ici en direct, avec Paul ALAUZY, de médecins du Monde, déjà venu ici dans un coin quelque part !

extrait de la lettre ouverte : “En 2015, le nombre de personnes venues demander l’asile en Europe augmente. Cette situation, rendue visible à Paris par l’installation de centaines puis de milliers de personnes dans des campements de rue, est qualifiée de « crise migratoire ». Une appellation que nous rejetons, constatant quotidiennement sur le terrain que c’est le système d’accueil qui est en crise. Pour les familles, enfants, femmes et hommes qui survivent dans ces lieux de vie informels, les conditions de vie sont délétères pour leur santé physique et psychique et parfois fatales.”

On se souvient des discours prometteurs : “Un état de fait intolérable, auquel vous disiez précisément souhaiter mettre un terme lorsque vous — monsieur le président — déclariez, le 27 juillet 2017 : « La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus ».

Cet anniversaire est aussi celui de la montée en puissance si ce n’est la victoire idéologique de l’extrême-droite.

extrait de la lettre ouverte : “Il y a urgence à mettre un terme à 10 ans de non-respect des droits humains et de nos engagements en droit international. Pour cela de nombreuses solutions existent : ouvrir des dispositifs de premier accueil inconditionnels à Paris et dans d’autres villes d’arrivée, calqués sur ceux prévus pour les Ukrainien·nes. Réquisitionner des bâtiments vides pour agrandir le parc de logement et d’hébergement au niveau national. Et enfin, mettre des moyens financiers et humains à la hauteur des besoins, afin de faciliter l’insertion dans la société des personnes exilées dès leur arrivée, en rendant effectif leur accès au marché du travail, à des cours de français, à un logement digne et à un réel accompagnement social et sanitaire.

Pour aller plus loin

• les autres émissions  sur ces thèmes
• les sites et déclarations des organisations signataires, parmi lesquelles : le CAD, Médecins du Monde, Utopia 56, MIE, LDH, ASTI, ATTAC, Acceptess, les enants du canal, Act’up, Strass, …etc.

À l’oreille

• DUB INC – Tout ce qu’ils veulent (album Hors contrôle)