#03 – Le travail dans une gouvernance démocratique
proposée par Stéphane Manet
Diffusée le 13 février 2018
Avec Sarah El-Haïry, députée de Loire-Atlantique
L’ESS se partage entre deux approches : on a les gens qui se regroupent pour défendre une utilité publique, et on ceux qui se regroupent pour défendre leur intérêt sous une forme démocratique.
On retrouve donc d’un côté les fondations, associations, fonds de dotation, et de l’autre côté, les mutuelles et les coopératives.
Et justement les coopératives sont souvent présentées comme une alternative tangible pour le maintien dans l’activité d’une entreprise – en faillite par exemple.
Et ça explique en partie sans doute pourquoi le nombre de “coopérateurs” (salariés-associés) a doublé en dix ans.
Cette approche démocratique est très variable dans les entreprises notamment des grands groupes financiers relevant de l’ESS où c’est le management qui reprend clairement la main sur la gouvernance, dans une logique légitime d’accumulation de puissance, et où la démocratie se réduit à des votes sur des powerpoint en assemblée générale.
De manière plus insidieuse, moins évidente, et pourtant plus fréquente encore, la démocratie est vue comme un garde-fou, mais l’alternance est empêchée par tous les moyens. Listes uniques, cooptation, les salariés-associés veulent garder la main sur leur outil de production. Là encore, c’est parfaitement légitime. La réussite économique conditionne non seulement l’emploi et la rémunération mais aussi la préservation du capital des membres associés.
Mais dans tous les cas, on se retrouve face au dilemme de l’enjeu de pouvoir. Jusqu’où doit-on garantir la démocratie face au maintien de la production ? Et comment la démocratie impacte les conditions de travail ?
Il n’existe pas tellement d’études quantitatives spécifiquement sur les coopératives, on a vérifié, mais des études qualitatives qui ont montré que les associés, plus impliqués, n’ont pas moins de tension au travail que les secteurs classiques, bien au contraire.
Pour répondre à toutes ces questions et davantage encore nous avons accueilli la députée de Loire-Atlantique Sarah El Hairy, co-présidente de la commission ESS à l’Assemblée nationale. Elle a également été déléguée régionale de la fondation UP.
Invitée
Sarah El-Haïry, députée de Loire-Atlantique et co-présidente de la commission ESS à l’Assemblée nationale
Références
- Travailler en SCOP, qu’est-ce que ça change ? – lemonde.fr
- Les conditions de travail dans l’ESS se dégradent légèrement – la gazette des communes
- La démocratie comme patron – datagueule
Musique
- Pour un flirt avec la crise – Tryo
- J’ai vu ton nom sur la liste de droite – Les Wampas
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