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#08 – Sous les lapsus de l’actu

proposée par Patrick Bruneteaux

Diffusée le 2 septembre 2023


#08 – Sous les lapsus de l’actu
sous les lapsus de l'actu

 
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En référence au #08 de l’émission proposé par Patrick Bruneteaux du samedi 09/09/2023 à 12:00

    Les thèmes du jour

  • Gabriel Attal : abaya

    L’émission a débuté par la diffusion d’un extrait d’une interview (ou d’un interrogatoire de police ?) sur BFMTV d’une porteuse d’abaya.
    Il en a été conclu que l’interdiction du port de l’abaya relève du pur racisme et qu’il s’agit d’un plat de lentilles ou d’un gage donné à l’extrême-droite.
    Patrick a expliqué comment, à l’époque de la commission (Bernard) Stasi, certains intellectuels comme Jean Baubérot s’étaient fait “enfariner” lors de repas (et pas de réunions) créant ainsi une “communauté chaleureuse” [···] “propice à orienter les débats et avis des participants”.
    Une méthode résumée par la formule plus directe : « comment les intellectuels organiques sucent les dominants ». L’interdiction du port de l’abaya attise les sous-jacents racistes dans une logique de chien de garde et de réponse à l’extrême-droite.
    En effet, le port de l’abaya peut s’intégrer dans une logique de mode ou de cacher son corps et pas forcément d’islamisme. Il a été affirmé qu’il est nécessaire de préconiser des méthodes pédagogiques et pas d’interdiction.C’est ici dans ce cas la République qui favorise les crispations.

    Référence : Jean Baubérot – Biographie
  • Gabriel Attal : suicide d’un adolescent de 15 ans.

    Un extrait d’une déclaration du nouveau ministre de l’Éducation nationale relative au suicide d’un adolescent de 15 ans a permis de mettre en lumière la volonté de toute puissance de l’État régalien et de la loi et du policier plein de muscles qui vient nous sauver : papa État est là !
    Et d’insister sur le fait que cette monade, ce cas isolé, cet exemple individuel empêche la réflexion et la pensée.

    Référence : « La violence à l’école » de Bernard Defrance

    La réflexion et la pensée sur la violence de l’école ont été développées avec les exemples du parcours scolaire de Jacques Derrida avec le racisme Français / Arabes et le rapport névrotique à l’institution qui vont avec.

    Idem avec l’exemple de Michel Serres pour lequel la récréation est le retour à la loi de la jungle (violence et racket).

    Il n’y a pas eu un mot à ce sujet de Gabriel Attal : on peut en déduire qu’il s’agit d’un sujet tabou.

    Il est nécessaire d’ajouter à ce sombre tableau la violence de la sélection scolaire et de la surveillance qui révèle l’école comme une “institution totale” évoquant le Panoptique de Jeremy Bentham.

    Référence : « Panoptique »

    Il s’agit de réunir la violence dans un grand troupeau.

    On remarquera d’ailleurs que les écoles alternatives sont de petites écoles.
    Le concept de ” capital guerrier ” avec ses mécanismes de luttes de classes avec les bandes (exemples de la Cour des miracles, des Apaches du début du XXième siècle ou des Blousons noirs) réunies en troupeaux a été évoqué.

    Référence : « L’école des ouvriers » de Paul Willis

    La responsabilité du collège unique qui implique le rassemblement des classes sociales a été évoquée avec ses conséquences comme l’exemple du ” fayot ” harcelé.

  • Le billet de Frédéric Lordon.

    Une fois de plus, l’Arlésienne – à défaut d’Avignonnaise – de la promesse de l’examen prochain de la publication suivante de Frédéric Lordon a été renouvelée.

    Référence : « De la république policière à la république fasciste ? » de Frédéric Lordon
  • Foutage de gueule – Vices et versas. Peut-on descendre plus bas que plus bas ? C’est possible par exemple sur Franceinfo !

    La première partie « Vices et versas » de la rubrique « Foutage de gueule » a débuté par l’évocation d’un reportage de Franceinfo sur une association de propriétaires de Corgis.

    Ces derniers ont d’ailleurs été qualifiés à l’occasion de « sacs à merde ».
    En effet, quand on voit ce qui se passe ailleurs comme au Soudan, il semble indécent de s’intéresser à cela alors qu’une information comme celle des 400 militants CGT poursuivis suite à la mobilisation contre la réforme des retraites ne bénéficie uniquement que d’un bandeau défilant en bas de l’écran !

    Référence : « Elizabeth II : un an après son décès, les amateurs de Corgis lui rendent hommage »
    Référence : « Mobilisation contre la réforme des retraites : plus de 400 militants CGT sont visés par des poursuites judiciaires après des actions »
    Référence : « Le nouvel esprit du capitalisme » de Luc Boltanski et Ève Chiapello

    C’est en effet la télévision qui crée ce dualisme en criminalisant et infériorisant ses cibles pour achever la réitération des structures de la pensée dominante.

  • Foutage de gueule – L’émotionnel et la larme à l’œil.

    Les difficultés des Restos du cœur ont été l’occasion de rappeler que le patronat a toujours aimé la philanthropie dans le but de faire passer la pilule de l’exploitation.

    Le phénomène de honte où le pauvre qui obtient de l’aide ne peut pas rendre ce qui lui est donné a été évoqué.

    Tout cela pour pallier les déficiences de l’État par la charité organisée.

    Les ” Enfoirés ” auront été traités « d’ordures » avec l’exemple de Patrick Bruel.

    Pour en venir à l’inflation qui n’est qu’une supercherie du capitalisme mafieux pour faire du fric pour le fric.

    Référence : « VRAI OU FAUX. Le don de Bernard Arnault aux Restos du cœur représente-t-il 0,004 % de sa fortune personnelle, comme l’affirme Alexis Corbière ? »

    L’exemple de Justine (ni celle de Sade et ni celle de BHL) dans Le Figaro Étudiant dont le dossier a été refusé car sa mère est rentière avec quatre appartements à Paris et 700 000 euros sur son compte a ensuite été discuté.

    Il est apparu que Le Figaro s’y intéresse pour attacher les cadres – qui ne sont pas des actionnaires – au système capitaliste avec l’argument la plupart du temps fallacieux du ” ça peut arriver à tout le monde ” en contradiction avec la réalité et les avantages du gotha des riches où les étudiants sont payés et logés.

    Il aura été aussi fait référence à la notion de technostructure de Galbraith.

    Référence : « Malgré une mère rentière, Justine, 21 ans, n’a pas trouvé de logement et « squatte » chez un ami »
    Référence : « Technostructure »
  • Deux approches des “quartiers populaires”L’émission se sera presque achevée avec la diffusion d’un extrait d’une interview de Thomas Sauvadet en rapport avec les classes sociales martyrisées et précarisées des ” quartiers populaires “.

    Il y a été précisé que les structures armées des trafiquants n’ont pas rejoint le mouvement des émeutiers de juin / juillet 2023 et évoqué l’influence des jeunes émeutiers sur le reste de la jeunesse.

    Référence : « #24 – Les mondes rêvés de Georges – Avec Thomas Sauvadet »

    Les phénomènes des ” prélèvements directs ” des classes populaires, de la réduction à la norme impliquant de ne pas sortir de son groupe (gang, cité, quartier) et de membres des quartiers populaires devenus bras armés du capitalisme ont été cités.

    Référence : « William Julius Wilson »
    Référence : « Nels Anderson »

Le programme se sera achevé avec la diffusion d’un extrait d’une interview de Audrey Goutard, journaliste de Franceinfo, qui montrait que, même quand on ne connaît rien (ou pas grand-chose) du sujet, on peut quand même asséner des affirmations péremptoires.

Références et concepts

[Les références suivantes sont citées dans l’ordre dans lequel elles ont été évoquées au sein de l’émission NDLR]

Bernard Defrance, La violence à l'école

Bernard Defrance, La violence à l’école

« La violence à l’école » de Bernard Defrance avec une préface de Stanislas Tomkiewicz – La Découverte – 1988 – 2009

La violence à l’école défraie tous les jours la chronique. Elle est devenue une préoccupation majeure du ministère de l’Éducation nationale et de l’ensemble du corps social : des colloques sont organisés pour réfléchir à des solutions, et des mesures sont prises à tous les niveaux pour encadrer les ” barbares ” que seraient les nouveaux collégiens et lycéens, mais elles se révèlent trop souvent insuffisantes et inefficaces. Plu-sieurs fois réédité depuis sa première publication en 1988, ce livre a été le premier à mettre en cause le fonctionnement de l’institution elle-même : il montre que la violence à l’école trouve largement son origine dans la violence de l’école.

La thèse que Bernard Defrance défend depuis plus de vingt ans commence à être entendue : tant qu’on ne s’attaquera pas aux violences ordinaires, consubstantielles à notre système scolaire, qui s’exercent quotidiennement contre les élèves (brimades diverses, interrogatoires humiliants, notations empiriques, procédures de sélection, punitions illégales…), on ne résoudra rien. Et les établissements, en tout premier lieu ceux des quartiers défavorisés, continueront à être des marmites sous pression.
Cette nouvelle édition est entièrement actualisée : elle tient compte des dernières études et les propositions pour agir et prévenir s’appuient sur les évolutions récentes. Une lecture indispensable pour tous les professionnels concernés et pour les parents sensibles aux problèmes de l’école.

Bernard Defrance a été professeur de philosophie, notamment en zones urbaines ” sensibles “, pendant trente-cinq ans et formateur d’enseignants (pour le primaire et le secondaire) pendant seize ans. Désormais à la retraite, il travaille au sein de la section française de Défense des enfants international à l’application de la convention internationale sur les droits de l’enfant. Ses ouvrages sont publiés aux Éditions La Découverte et ses textes sont disponibles sur son blog.

Paul Willis, L'école des ouvriers

Paul Willis, L’école des ouvriers

« L’école des ouvriers – Comment les enfants d’ouvriers obtiennent des boulots d’ouvriers » de Paul Willis – Agone – 2011

Le rejet du travail scolaire par les « gars » et le sentiment qu’ils « en savent plus » trouvent un écho dans le sentiment très répandu dans la classe ouvrière que la pratique vaut mieux que la théorie : « Un brin de zèle vaut une bibliothèque de diplômes », annonce un grand placard placé dans l’atelier. L’aptitude pratique vient toujours en premier et a statut de condition préalable à toute autre forme de savoir. Alors que la culture petite-bourgeoise considère les diplômes comme un moyen de moduler vers le haut la gamme des choix offerts à un individu, du point de vue de la classe ouvrière, si le savoir ne se justifie pas, il faut le rejeter.

Au travers d’une enquête (classique de la sociologie du monde ouvrier) menée dans un collège anglais fréquenté essentiellement par des enfants d’ouvriers, le sociologue Paul Willis analyse comment ils en viennent à accepter, après leurs parents, des positions relativement dominées dans le monde du travail. De l’école à l’usine, ce livre rend compte de la façon dont, en désorganisant l’encadrement scolaire, en s’opposant aux « fayots », ils privilégient la sortie du système scolaire, confirmant le fait que l’école ne leur promet aucun avenir professionnel en dehors du travail manuel.

Les Éditions Agone, fondées en 1998, sont une maison d’édition indépendante, association à but non lucratif, issue d’une revue du même nom Agone, fondée à Marseille en 1990.

De la république policière à la république fasciste ?”>De la république policière à la république fasciste ? – 26/07/2023

Par Frédéric Lordon (La pompe à phynance, Les blogs du Diplo, 26 juillet 2023)
Le Monde diplomatique

« Elizabeth II : un an après son décès, les amateurs de Corgis lui rendent hommage »

Vendredi 8 septembre, les Britanniques commémoreront le premier anniversaire du décès d’Elizabeth II. Afin de lui rendre hommage, les amateurs de corgis se sont réunis devant Buckingham, à Londres.

« Mobilisation contre la réforme des retraites : plus de 400 militants CGT sont visés par des poursuites judiciaires après des actions »

Boltanski / Chiapello, Le nouvel esprit du capitalisme

« Le nouvel esprit du capitalisme » de Luc Boltanski et Ève Chiapello – Gallimard – 1999 – 2011

Le capitalisme prospère ; la société se dégrade. La croissance du profit s’accompagne de celle de l’exclusion. La véritable crise n’est pas celle du capitalisme, mais celle de sa critique. Trop souvent attachés à d’anciens schémas d’analyse, nombre de protestataires tendent à se replier sur des modalités de défense autrefois efficaces, mais désormais largement inadaptées aux nouvelles formes du capitalisme.

Cette crise, Ève Chiapello et Luc Boltanski, sociologues, l’analysent à la racine. Ils tracent les contours du nouvel esprit du capitalisme à partir d’une analyse inédite des textes de management qui ont irrigué les nouveaux modes d’organisation des entreprises à partir des années 1980. Une nouvelle organisation en réseau, fondée sur l’initiative des acteurs et une relative autonomie au travail, s’est mise en place au prix de leur sécurité matérielle et psychologique.

Ce nouvel esprit du capitalisme a triomphé grâce à la formidable récupération de la « critique artiste » qui, après Mai 68, dénonçait l’aliénation de la vie quotidienne. Comme, dans le même temps, la « critique sociale » manquait le tournant du néocapitalisme, on la trouva fort démunie lorsque l’hiver de la crise fut venu.

C’est à une relance conjointe de ces deux critiques qu’invite cet ouvrage sans équivalent.

« VRAI OU FAUX. Le don de Bernard Arnault aux Restos du cœur représente-t-il 0,004 % de sa fortune personnelle, comme l’affirme Alexis Corbière ? »

« En comparaison, toutes proportions gardées, c’est comme si un Français avec un patrimoine moyen, soit 239 900 euros en 2018 selon l’Insee, avait donné entre 9 et 12 euros aux Restos du Cœur. »

Le député La France insoumise Alexis Corbière estime que le don de Bernard Arnault aux Restos du Cœur ne représente pas grand-chose par rapport à sa fortune personnelle. Et ses calculs sont exacts, selon les seules estimations disponibles.

« Malgré une mère rentière, Justine, 21 ans, n’a pas trouvé de logement et « squatte » chez un ami

La mère de Justine pourrait payer un an de loyer d’avance, pourtant, tous les agents immobiliers refusent le dossier de sa fille, étudiante en école de commerce.

En vrac

  • Technostructure — Wikipédia
  • Le Nouvel État industriel — Wikipédia
  • #24 – Les mondes rêvés de Georges – Avec Thomas Sauvadet

    Thomas Sauvadet, ancien des cités, actuellement prof à l’Université, toujours chercheur, est, comme le sociologue américain Nels Anderson, qui fut à la fois SDF/hobo (nom donné aux travailleurs migrants de l’épopée vers l’ouest entre travail et vie de bohème) et universitaire, un intellectuel et un acteur social du milieu étudié. Il a donc […]
    Cause Commune – Paris – 93.1 FM

  • William Julius Wilson — Wikipedia
  • Nels Anderson – Wikipedia


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