Sur la place de l’Odéon, un théâtre occupé
proposée par Baptiste Martin
Diffusée le 16 mars 2021
Contexte :
Depuis le 4 mars 2021, le théâtre de l’Odéon situé sur la pittoresque place du même nom dans le sixième arrondissement de Paris est occupé par des artistes, des intermittent.e.s ou des travailleur.ses du monde du spectacle. Ils demandent la reconduction de l’année blanche pour tous les employé.e.s du secteur culturel, la réouverture des salles de théâtre, de cinéma et tous les autres lieux de culture ainsi que l’annulation de la récente réforme de l’assurance chômage.
Voilà un an que la pandémie et les stratégies du gouvernement pour y remédier nous plongent dans une torpeur où ne règnent que l’incompréhension, un avenir des plus incertain tant pour les secteurs impactés, (faut-il rappeler que les cafés, bars et restaurants sont également fermés) que pour les étudiants, les jeunes ou les moins jeunes au chômage ou en activité partielle.
Qu’à ne cela tienne, il y a des filets de sécurité, des fonds de solidarité, et des repas à un euro c’est le « quoi qu’il en coûte » nous dit-on fièrement et en boucle depuis des mois et des mois.
Oui..
Seulement des mois, sans culture, sans sociabilité, sans perspectives cela pèse et on devine bien que ce fameux quoi qu’il en coûte va tomber, le gouvernement parlant lui-même de débranchement progressif des aides. C’est ce sur quoi alertent ces hommes et femmes sur la place de l’Odéon mais aussi à la Colline dans le XXe arrondissement, à Nantes, à Brest, Saint-Étienne, Orléans, Marseille; c’est une trentaine de théâtres et cinéma occupés dans toute la France.
Au delà donc des enjeux propres à la culture et aux intermittent.e.s, se posent les questions de quand et comment nous nous en sortirons ? Va-t-on compter sur les prophéties d’une reprise rapide de l’activité, une croissance merveilleuse qui permettra aux intermittents de retrouver du travail ? « ce sera les années folles post-pandémie » semble nous dire le gouvernement et cela justifie une baisse des indemnisations chômage dès le mois de juillet et un durcissement de l’ouverture des droits au mois d’octobre si le marché de l’emploi s’améliore… Réforme contestée par l’ensemble des syndicats et même l’un des ses auteurs Antoine Foucher : « cela s’apparente à un coup de dés » dit-il au journal lemonde.
Encore un pari de notre Président qui aime tant le théâtre, lorsque c’est lui qui a le premier rôle .
Rencontre avec une occupante du théâtre de l’Odéon, un soutien du mouvement sur la place et un comédien qui déclame une poésie salvatrice depuis le balcon du théâtre. Il et elle racontent leur présence dans cette occupation.
Paroles récoltées le samedi 13 mars 2021.
Musique :
Paris Canaille – Léo Ferré
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